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Archive pour le mot-clef ‘prophètes’

« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! »

mardi 29 novembre 2016

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Pendant des siècles, avant que Jésus ne vienne sur terre, tous les prophètes, l’un après l’autre, étaient à leur poste, au sommet de la tour ; tous l’attendaient et guettaient sa venue à travers l’obscurité de la nuit. Ils veillaient sans cesse pour surprendre la première lueur de l’aurore… : « Dieu, toi mon Dieu, je te cherche dès l’aurore. Mon âme a soif de toi, dans une terre desséchée, épuisée, sans eau » (Ps 62,2)… « Ah, si tu déchirais les cieux et descendais ! Les montagnes fondraient en ta présence, comme sous l’action du feu… Depuis l’origine du monde l’œil n’a rien pu voir, mon Dieu, des merveilles que tu as préparées pour ceux qui sont attachés à toi dans l’attente » (Is 64,1 ;1Co 2,9).

Cependant si jamais des hommes ont eu le droit de s’attacher à ce monde et de ne pas s’en désintéresser, c’étaient bien ces serviteurs de Dieu ; la terre leur avait été donnée en partage, et d’après les promesses mêmes du Très-Haut, elle devait être leur récompense. Mais notre récompense à nous concerne le monde à venir… Et eux aussi, ces grands serviteurs de Dieu, ont dépassé le don terrestre de Dieu, malgré sa valeur, pour s’attacher à des promesses plus belles encore ; ils ont sacrifié ce dont ils avaient la possession pour cette espérance. Ils ne se contentaient de rien de moins que la plénitude de leur Créateur ; ils cherchaient à voir la face de leur Libérateur. Et s’il faut que pour cela la terre se brise, que les cieux se déchirent, que les éléments du monde viennent à se dissoudre pour qu’il apparaisse enfin, que tout croule, plutôt que de continuer à vivre sans lui ! Telle était l’intensité du désir des adorateurs de Dieu en Israël, qui attendaient ce qui devait venir… Leur persévérance prouve qu’il y avait quelque chose à attendre.

Les apôtres aussi, une fois leur Maître venu et reparti, ne sont pas restés en deçà des prophètes dans l’acuité de leur perception et dans l’ardeur de leurs aspirations. Le miracle de l’attente dans la persévérance a continué.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
« Waiting for Christ », Sermons Preached on Various Occasions, n°3

 

 

 

« Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi car c’est de moi qu’il a parlé dans l’Ecriture. »

jeudi 10 mars 2016

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Il y a une « sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que, dès avant les siècles, Dieu nous a destinée par avance ». Cette sagesse de Dieu, c’est le Christ ; il est « puissance de Dieu et sagesse de Dieu »… Dans le Fils, en effet, « se trouvent cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » ; caché dans le mystère, destiné par avance, dès avant les siècles, c’est lui qui a été prédestiné et préfiguré dans la Loi et les Prophètes.

C’est pourquoi les prophètes portaient le nom de « voyants » ; ils voyaient celui qui était caché et inconnu des autres. Abraham aussi « a vu son jour, et il s’est réjoui ». Pour Ézéchiel, les cieux se sont ouverts, alors que pour le peuple pécheur ils restaient bouchés. « Ôtez le voile de dessus mes yeux, dit David, et je contemplerai les merveilles de ta loi ». En effet, la loi est spirituelle, et pour la comprendre il faut que soit « écarté le voile » et que « soit contemplée la gloire de Dieu à visage découvert ».

Dans l’Apocalypse, on montre un livre scellé de sept sceaux… Combien d’hommes aujourd’hui, qui se prétendent instruits, tiennent en mains un Livre scellé ! Et ils sont incapables de l’ouvrir, à moins qu’il ne soit ouvert par « Celui qui tient la clef de David ; s’il ouvre, nul ne fermera, et s’il ferme, nul n’ouvrira ». Dans les Actes des Apôtres, l’eunuque lisait le prophète Isaïe… ; pourtant il ignorait celui qu’il vénérait dans ce livre sans le connaître. Survient Philippe ; il lui montre Jésus caché sous la lettre… Comprends donc que tu ne peux pas t’engager dans les Saintes Écritures sans avoir un guide qui te montre le chemin.

(Références bibliques : 1Co 2,7 ; 1Co 1,24 ; Col 2,31 ; 1Sm 9,9 ; Jn 8,56 ; Ps 118,18 ; 2Co 3,16-18 ; Ap 5,1 ; Ap 3,7 ; Ac 8,26s)

 

 

 

« Cette parole de l’Écriture…, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »

dimanche 24 janvier 2016

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Quand vous lisez : « Il enseignait dans leurs synagogues et tous célébraient ses louanges », prenez garde de n’estimer heureux que les auditeurs du Christ et de vous juger, vous, privés de son enseignement. Si l’Écriture est la vérité, Dieu n’a pas seulement parlé jadis dans les assemblées juives mais il parle aujourd’hui encore dans notre assemblée. Et non seulement ici, dans la nôtre, mais dans d’autres réunions et dans le monde entier Jésus enseigne et cherche des porte-parole pour transmettre son enseignement. Priez pour qu’il me trouve à la fois disposé et apte à le chanter.

De même que le Dieu tout-puissant, cherchant des prophètes au temps où la prophétie faisait défaut aux hommes, trouve par exemple Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, ainsi Jésus cherche des porte-parole pour transmettre sa parole, pour « enseigner les peuples dans leurs synagogues et être glorifié par tous ». Aujourd’hui Jésus est davantage « glorifié par tous » qu’au temps où il n’était connu que dans une seule province.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur l’évangile de Luc, n°32, 2 ; SC 87 (trad. SC p. 387)

 

 

Se prononcer pour le Christ par toute sa vie

samedi 17 octobre 2015

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La charge de répandre la foi incombe à tous les disciples du Christ, chacun pour sa part. Cependant, parmi ses disciples, le Christ Seigneur appelle toujours « ceux qu’il veut pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher » aux nations païennes (Mc 3,13-14)…

C’est le vrai Dieu qui appelle, mais l’homme doit lui répondre de telle manière qu’ « en dehors de tout motif humain » (Ga 1,16) il s’attache tout entier au travail de l’Évangile. Or, cette réponse ne peut être donnée que si l’Esprit Saint y pousse et en donne la force. Car celui qui est envoyé entre dans la vie et la mission de celui qui « s’est dépouillé lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2,7). Le missionnaire doit donc être prêt à persévérer pour la vie dans sa vocation, « à renoncer à lui-même » et à « tout ce qu’il a possédé » jusque-là (Lc 14,26.33), et à « se faire tout à tous » (1Co 9,22).

Lorsqu’il annonce l’Évangile parmi les nations, il doit « faire connaître avec assurance le mystère du Christ qui l’a chargé d’être son ambassadeur » (Ep 6,19) ; en lui il doit parler avec toute l’audace nécessaire, sans rougir du scandale de la Croix. En suivant les traces de son Maître, qui est « doux et humble de cœur », il manifestera que le « joug de celui-ci est facile à porter, et son fardeau, léger » (Mt 11,29). En ayant une vie vraiment évangélique, une constance inlassable, de la patience, de la douceur, une charité loyale, il rendra témoignage à son Seigneur ; et cela, si c’est nécessaire, jusqu’à répandre son sang. Il obtiendra de Dieu force et courage pour découvrir que, dans toutes les détresses qui le mettent à l’épreuve, et dans la plus profonde pauvreté, il y a une joie immense.

Concile Vatican II
Décret sur l’activité missionnaire de l’Église « Ad Gentes », § 23-24 (trad. bréviaire)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,17-19.

mercredi 10 juin 2015

E-5n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

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Voulez-vous savoir comment, loin de détruire la Loi et les prophètes, Jésus Christ vient plutôt les confirmer et les compléter ? Quant aux prophètes, d’abord c’est en confirmant par ses œuvres ce qu’ils avaient annoncé. De là cette expression qui revient constamment chez St Matthieu : « Afin que cette parole du prophète soit accomplie »…

Pour la Loi, il l’a accomplie de trois manières. Premièrement, en n’omettant aucune des prescriptions légales. Il déclare à Jean Baptiste : « C’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice » (Mt 3,15) ; aux juifs, il disait : « Quel est celui d’entre vous qui me convaincra de péché ? » (Jn 8 46)…

Il l’accomplit en second lieu, parce qu’il a voulu s’y soumettre pour notre salut. Ô prodige ! En s’y soumettant, il nous a communiqué la grâce de l’accomplir à notre tour. St Paul nous l’enseigne en ces termes : « La fin de la Loi, c’est le Christ pour la justice de tous ceux qui croient » (Rm 10,4). Il dit aussi que le Sauveur a condamné le péché dans la chair « pour que la justification de la Loi se réalise en nous qui ne marchons pas selon la chair » (Rm 8,4). Il dit aussi : « Est-ce que nous détruisons la Loi par la foi ? A Dieu ne plaise ! Nous confirmons plutôt la Loi » (Rm 3,31). En effet, la Loi tendait à rendre l’homme juste, mais elle n’en avait pas la force ; le Christ est venu alors, lui la fin de la Loi, et il nous a montré le chemin qui conduit à la justice, c’est à dire la foi. Ainsi, il a rempli les intentions de la Loi. La lettre de la Loi ne pouvait pas justifier le pécheur ; la foi en Jésus Christ le justifiera. Voilà pourquoi il peut dire : « Je ne suis pas venu détruire la Loi ».

En y regardant de plus près, on aperçoit un troisième mode d’accomplissement. Quel est ce mode ? Il consiste dans les préceptes même que le Christ devait donner ; loin de renverser ceux de Moïse, ils en sont la juste conséquence et le complément naturel.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur S. Matthieu, n° 16

 

 

« La parole que vous entendez n’est pas à moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. »

lundi 4 mai 2015

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La raison principale pour laquelle sous la Loi ancienne il était permis d’interroger Dieu et qu’il convenait aux prophètes et aux prêtres de désirer des visions et des révélations divines, c’est que la foi n’était pas encore fondée, ni la Loi évangélique promulguée… Mais maintenant…, il n’y a plus lieu d’interroger Dieu de cette manière, pour qu’il parle et réponde comme autrefois. Car en nous donnant son Fils comme il l’a fait, son Fils qui est son unique Parole (Jn 1,1) car il n’en a pas d’autre, Dieu nous a tout dit en une fois et par cette seule Parole : il n’a plus rien à dire. C’est le sens du passage où saint Paul dit aux Hébreux… : « Dieu a parlé à nos pères par les prophètes, souvent et de bien des manières ; dans les derniers temps, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par le Fils » (He 1,1)…

Voilà pourquoi celui qui voudrait interroger Dieu maintenant ou demander des visions ou des révélations non seulement ferait une sottise mais offenserait Dieu, parce qu’il cesserait de fixer les yeux sur le Christ et voudrait quelque chose d’autre ou de nouveau. Dieu pourrait lui répondre : « Puisque je t’ai dit tout ce que j’avais à dire par la Parole qui est mon Fils, il ne me reste plus rien à te révéler ou à te répondre. Fixe les yeux sur lui seul, car en lui j’ai tout déposé, en lui j’ai tout dit, tout révélé ; en lui tu trouveras bien plus que tout ce que tu peux désirer et demander… Depuis le jour où je suis descendu sur lui avec mon Esprit au mont Thabor, en disant : ‘ Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour : écoutez-le ‘ (Mt 17,5), j’ai mis fin à tout autre enseignement, à toute autre réponse… Écoutez-le, parce que je n’ai plus rien à révéler, plus rien à manifester. Si j’ai parlé autrefois, c’était pour vous promettre le Christ. Quand on m’adressait des questions, elles concernaient l’espérance du Christ, en qui vous trouverez tout bien, comme le proclame maintenant la doctrine exposée par les évangélistes et les apôtres ».

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
La Montée du Carmel, livre 2, ch. 22

 

 

 

Les deux commandements de l’amour

vendredi 13 mars 2015

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Question : Nous vous prions d’abord de nous dire si les commandements de Dieu se suivent dans un certain ordre. Y a-t-il un premier, un deuxième, un troisième et ainsi de suite ? …

Réponse : Le Seigneur en personne a déterminé l’ordre à garder dans ses commandements. Le premier et le plus grand est celui qui regarde la charité envers Dieu, et le second, qui lui est semblable, ou plutôt en est l’accomplissement et la conséquence, concerne l’amour du prochain…

Question : Parlez-nous d’abord de l’amour de Dieu. Il est entendu qu’il faut aimer Dieu, mais comment faut-il l’aimer ? …

Réponse : L’amour envers Dieu ne s’enseigne pas. Personne ne nous a appris à jouir de la lumière ni à tenir à la vie par-dessus tout ; personne non plus ne nous a enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés. De la même façon, ou plutôt à plus forte raison, ce n’est pas un enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même de l’être vivant — je veux dire de l’homme — est déposé une sorte de germe qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer. C’est à l’école des commandements de Dieu qu’il appartient de recueillir ce germe, de le cultiver diligemment, de le nourrir avec soin, et de le porter à son épanouissement moyennant la grâce divine. J’approuve votre zèle, il est indispensable au but…

Il faut savoir que cette vertu de charité est une, mais qu’en puissance elle embrasse tous les commandements : « Car celui qui m’aime, dit le Seigneur, accomplit mes commandements » (Jn 14,23), et encore : « Dans ces deux commandements sont contenus toute la loi et les prophètes » (Mt 22,40).

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Grandes Règles monastiques, Q 1-2 (trad. Eds Maredsous 1969, p. 48s)

 

 

« Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. »

lundi 12 janvier 2015

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Quelqu’un se dira peut-être… : « Qu’est-ce qu’ils ont abandonné de si précieux à l’appel du Seigneur, ces deux pêcheurs qui n’avaient presque rien ? »… Ils ont beaucoup quitté, puisqu’ils ont renoncé à tout, si peu que soit ce tout. Nous, au contraire, nous nous attachons à ce que nous avons, et nous recherchons avidement ce que nous n’avons pas. Pierre et André ont donc beaucoup abandonné lorsqu’ils ont tous deux renoncé au simple désir de posséder ; ils ont beaucoup abandonné, puisqu’en renonçant à leurs biens, ils ont aussi renoncé à leurs convoitises…

Que personne donc, même lorsqu’il voit que certains ont renoncé à de grandes richesses, ne dise en lui-même : « Je voudrais bien les imiter dans leur mépris de ce monde, mais je n’ai rien à abandonner, je ne possède rien. » Vous abandonnez beaucoup, mes frères, si vous renoncez aux désirs de ce monde. En effet, le Seigneur se contente de nos biens extérieurs, si minimes soient-ils : c’est le cœur qu’il considère et non la valeur marchande, il ne regarde pas combien nous lui sacrifions, mais combien d’amour accompagne notre offrande.

Car à ne considérer que les biens extérieurs, voilà que nos saints marchands ont payé de leurs filets et de leur barque la vie éternelle, celle des anges. Le Royaume de Dieu n’a pas de prix, et pourtant il te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Évangile, n°5

 

 

 

 

Offrir un sacrifice à Dieu

lundi 26 mai 2014

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« Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rm 12,1). Par cette demande, l’apôtre Paul élève tous les hommes à participer au sacerdoce… L’homme ne cherche pas au dehors ce qu’il va offrir à Dieu mais apporte avec lui et en lui ce qu’il va sacrifier à Dieu pour son propre bienfait… « Je vous exhorte par la miséricorde de Dieu. » Frères, ce sacrifice est à l’image du Christ qui a immolé son corps ici-bas et offert sa vie pour la vie du monde. En vérité il a fait de son corps un sacrifice vivant, lui qui vit encore après avoir été tué. Dans ce si grand sacrifice, la mort est anéantie, elle est emportée par le sacrifice… C’est pourquoi les martyrs naissent au moment de leur mort et commencent leur vie quand ils la finissent ; ils vivent quand ils sont tués et brillent au ciel quand on croyait sur terre qu’ils s’étaient éteints…

Le prophète a chanté : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation mais tu m’as façonné un corps » (Ps 39,7). Sois à la fois le sacrifice offert et celui qui l’offre à Dieu. Ne perds pas ce que la puissance de Dieu t’a accordé. Revêts le manteau de la sainteté. Prends la ceinture de chasteté. Que le Christ soit le voile de ta tête ; la croix, la protection de ton front qui te donne la persévérance. Conserve dans ton cœur le sacrement de l’Écriture divine. Que ta prière brûle toujours comme un encens agréable à Dieu. Prends « le glaive de l’Esprit » (Ep 6,17) ; que ton cœur soit l’autel où tu pourras, sans crainte, offrir toute ta personne et toute ta vie…

Offre ta foi pour punir l’incroyance ; offre ton jeûne pour mettre fin à la voracité ; offre ta chasteté pour que meure la sensualité ; sois fervent pour que cesse la malfaisance ; fais œuvre de miséricorde pour mettre fin à l’avarice ; et pour supprimer la sottise, offre ta sainteté. Ainsi ta vie deviendra ton offrande si elle n‘a pas été blessée par le péché. Ton corps vit, oui, il vit, toutes les fois qu’en faisant mourir le mal en toi, tu offres à Dieu des vertus vivantes.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 108 ; PL 52, 499 (trad. coll. Pères dans la foi, n° 46, p. 119)

 

 

 

 

« Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création ! »

samedi 26 avril 2014

peinture-Arcabas-Pelerins-d-emmaus L’évangélisation obéit au mandat missionnaire de Jésus : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19s)… Le Ressuscité envoie les siens prêcher l’Évangile en tout temps et en tout lieu, pour que la foi en lui se répande partout sur la terre.

Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de « la sortie » que Dieu veut provoquer chez les croyants. Abraham a accepté l’appel à partir vers une terre nouvelle (Gn 12,1) ; Moïse a écouté l’appel de Dieu : « Va, je t’envoie » (Ex 3,10), et a fait sortir le peuple vers la terre promise ; à Jérémie il dit : « Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai » (Jr 1,7)… Nous sommes tous appelés à cette nouvelle « sortie » missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de notre propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile.

La joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix disciples en font l’expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie (Lc 10,17). Jésus l’a vu et exulte de joie dans l’Esprit Saint… Cette joie est un signe que l’Évangile a été annoncé et donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l’exode et du don, du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus loin. Le Seigneur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti » (Mc 1,38)… Fidèle au modèle du maître, il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur.

Pape François
Exhortation apostolique « La Joie de l’Evangile / Evangelii Gaudium » §19-23 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)