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Archive pour le mot-clef ‘eucharistie’

Rassemblés des quatre vents au banquet de Dieu

mardi 5 novembre 2024

Au sujet de l’eucharistie, rendez grâce ainsi :

D’abord pour le calice :

Nous te rendons grâce, notre Père,
pour la sainte vigne de David ton serviteur
que tu nous as révélée par Jésus, ton Enfant.
Gloire à toi dans les siècles !

Puis pour le pain rompu :

Nous te rendons grâce, notre Père,
pour la vie et la connaissance
que tu nous as révélées par Jésus, ton Enfant.
Gloire à toi dans les siècles !
De même que ce pain que nous rompons,
autrefois disséminé sur les collines,
a été recueilli pour n’en faire plus qu’un,
que ton Église soit rassemblée ainsi
des extrémités de la terre dans ton Royaume.
Car à toi sont la gloire et la puissance dans les siècles !

Après vous être rassasiés, rendez grâce ainsi :

Nous te rendons grâce, Père saint,
pour ton saint nom
que tu as fait habiter en nos cœurs,
pour la connaissance, la foi et l’immortalité
que tu nous a révélées par Jésus, ton Enfant.
Gloire à toi dans les siècles !

C’est toi, Maître tout-puissant, qui as créé l’univers,
à la louange de ton nom ;
tu as donné en jouissance
nourriture et breuvage à tous les hommes.
Mais à nous, tu as fait la grâce
d’une nourriture spirituelle
et d’un breuvage pour la vie éternelle,
par Jésus, ton Enfant.

Par-dessus tout, nous te rendons grâce
de ce que tu es puissant.
Gloire à toi dans les siècles !
Souviens-toi, Seigneur, de ton Église,
pour la délivrer du mal,
pour la rendre parfaite dans ton amour.
Rassemble-la des quatre vents, cette Église sanctifiée,
dans ton Royaume que tu lui as préparé.
Car à toi sont la puissance et la gloire dans les siècles !

« Que le Seigneur vienne » (Ap 22,20) et que ce monde passe.
Hosanna à la maison de David !
Celui qui est saint, qu’il s’approche ;
celui qui ne l’est pas, qu’il fasse pénitence.
« Marana tha ! » (1Co 16,22). Amen.

La Didachè (entre 60-120)

 

 

 

Dans l’Église le Christ nous appelle à la conversion

mercredi 18 septembre 2024

L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. Dans ce cadre, la méditation constante de la parole de Dieu, et surtout la participation consciente et réfléchie à l’eucharistie et au sacrement de pénitence ou de réconciliation ont une grande signification.

L’eucharistie nous rapproche toujours de cet « amour plus fort que la mort » (Ct 8,6) : en effet « chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons cette coupe », non seulement « nous annonçons la mort » du Rédempteur, mais aussi « nous proclamons sa résurrection, dans l’attente de sa venue dans la gloire » (Missel romain; cf 1Co 11,26). La liturgie eucharistique, célébrée en mémoire de celui qui, dans sa mission messianique, nous a révélé le Père par sa parole et par sa croix atteste l’amour inépuisable en vertu duquel il désire toujours s’unir à nous et ne faire qu’un avec nous, allant à la rencontre de tous les cœurs humains.

C’est le sacrement de la pénitence ou de la réconciliation qui « aplanit la route » (Lc 3,3; Is 40,3) de chacun, même quand il est accablé par de lourdes fautes. Dans ce sacrement, tout homme peut expérimenter de manière unique la miséricorde, c’est-à-dire l’amour qui est plus fort que le péché.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Rendre le Christ maître de notre sabbat

samedi 7 septembre 2024

L’Eucharistie fait partie du dimanche. Au matin de Pâques, les femmes en premier, puis les disciples, ont eu la grâce de voir le Seigneur. Depuis lors, ils ont su que désormais le premier jour de la semaine, le dimanche, serait son jour à lui, le jour du Christ. Le jour du commencement de la création devenait le jour du renouvellement de la création. Création et rédemption vont ensemble.

C’est pour cela que le dimanche est tellement important. Il est beau qu’aujourd’hui, dans de nombreuses cultures, le dimanche soit un jour libre ou, qu’avec le samedi, il constitue même ce qu’on appelle le « week-end » libre. Ce temps libre, toutefois, demeure vide si Dieu n’y est pas présent.

Chers amis ! Quelquefois, dans un premier temps, il peut s’avérer plutôt mal commode de devoir prévoir aussi la Messe dans le programme du dimanche. Mais si vous en prenez l’engagement, vous constaterez aussi que c’est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre. Ne vous laissez pas dissuader de participer à l’Eucharistie du dimanche et aidez aussi les autres à la découvrir. Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d’elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l’aimer. Engageons-nous en ce sens, cela en vaut la peine ! Découvrons la profonde richesse de la liturgie de l’Église et sa vraie grandeur : nous ne faisons pas la fête pour nous, mais c’est au contraire le Dieu vivant lui-même qui prépare une fête pour nous.

Benoît XVI

 

 

 

« Tu as les paroles de la vie éternelle. »

dimanche 25 août 2024

À la dernière Cène, la nouveauté qui s’est produite résidait dans la nouvelle profondeur que prenait l’ancienne prière de bénédiction d’Israël, qui devient alors la parole de la transformation et nous donne à nous de participer à l’heure du Christ (Jn 13,1). Jésus ne nous a pas donné la mission de répéter la Cène pascale, qui, du reste, en tant qu’anniversaire, ne peut pas se répéter à volonté. Il nous a donné la mission d’entrer dans son « heure ».

Nous y entrons grâce à la parole qui vient du pouvoir sacré de la consécration : une transformation qui se réalise par la prière de louange, qui nous met en continuité avec Israël et avec toute l’histoire du salut, et qui, en même temps, nous donne la nouveauté vers laquelle cette prière tendait par sa nature la plus profonde. Cette prière, appelée par l’Église « prière eucharistique », constitue l’Eucharistie. Elle est parole de pouvoir, qui transforme les dons de la terre de façon tout à fait nouvelle en don de soi de Dieu et qui nous engage dans ce processus de transformation. C’est pourquoi nous appelons cet événement Eucharistie, traduction du mot hébraïque « beracha » : remerciement, louange, bénédiction, et ainsi transformation à partir du Seigneur, présence de son « heure ».

L’heure de Jésus est l’heure où l’amour est vainqueur. En d’autres termes c’est Dieu qui a vaincu, parce qu’il est l’Amour. L’heure de Jésus veut devenir notre heure et elle le deviendra si nous-mêmes, par la célébration de l’Eucharistie, nous nous laissons entraîner dans ce processus de transformations que le Seigneur a en vue. L’Eucharistie doit devenir le centre de notre vie.

Benoît XVI

 

 

 

L’Eucharistie, infinité charité de Dieu qui se donne

dimanche 18 août 2024

« Voyez, dit saint Jean, quel amour le Père nous porte : nous ne sommes pas seulement appelés fils de Dieu, nous le sommes en réalité » (1 Jn 3,1). Dieu est notre Père, il nous aime d’une dilection incompréhensible. Tout l’amour qui existe dans le monde vient de lui et n’est qu’une ombre de sa charité sans bornes. (…) Or, l’amour tend à se donner ; ainsi, il s’unit davantage à l’objet de son affection. Dieu est l’amour même (1 Jn 4, 8) ; il a un désir toujours actuel et intense de se communiquer à nous. (…) Ce Fils, qui partage l’amour du Père, a voulu accepter la condition de serviteur et se livrer sur la croix (cf. Jn 15, 13). Et maintenant encore, il se cache sous les apparences du pain et du vin, en vue de pénétrer en nous et de nous unir à lui de la façon la plus étroite. La sainte Eucharistique est le dernier effort de la dilection qui aspire à se donner ; c’est le prodige de la toute puissance mise au service de l’infinité charité.

Toutes les œuvres de Dieu sont parfaites (cf. Dt 32,4). C’est pourquoi le Père céleste a préparé à ses enfants un festin digne de lui. Il ne leur sert pas une nourriture matérielle, ni une manne descendue du ciel ; il leur donne le corps et le sang, avec l’âme et la divinité de son Fils unique Jésus-Christ. Pendant cette vie, nous ne saisirons jamais toute la grandeur de ce don ; même au ciel, nous ne le comprendrons pas tout à fait, car l’Eucharistie, c’est Dieu qui se communique, et Lui seul se connaît pleinement. (…) Par la communion, nous possédons la Trinité sainte dans nos cœurs, car le Père et le Saint Esprit sont nécessairement là où est le Fils : ils sont trois en une même et unique essence.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

Nous participons avec pleine assurance au corps et au sang du Christ

dimanche 11 août 2024

Dans la nuit où il fut livré, le Seigneur Jésus prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le donna à ses disciples en disant : « Prenez et mangez : ceci est mon corps. » Ensuite, prenant la coupe, il dit : « Prenez et buvez : ceci est mon sang. » (cf. 1 Co 11, 23-25) Si donc lui-même a déclaré ouvertement en parlant du pain : « Ceci est mon corps », qui osera douter désormais ? Et si lui-même est à ce point affirmatif lorsqu’il dit : « Ceci est mon sang », qui hésitera encore ou dira ce n’est pas son sang ? (…)

C’est donc avec pleine assurance que nous participons de la sorte au corps et au sang du Christ. Car sous forme de pain c’est le corps qui t’es donné, et sous forme de vin c’est le sang qui t’es donné, pour que tu deviennes, en prenant part au corps et au sang du Christ, un seul corps et un seul sang avec le Christ. De cette manière, nous devenons « associés à la nature divine » (2 P 1,4). (…)

David a dit autrefois dans un psaume : « Le pain fortifie le cœur de l’homme pour que l’huile de la joie rayonne sur son visage » (Ps 103,15). Fortifie donc ton cœur en prenant ce pain spirituel et réjouis le visage de ton âme. Et puisses-tu, à visage découvert et en pureté de conscience, refléter comme un miroir la gloire du Seigneur.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Moi, je suis le pain de la vie. »

dimanche 4 août 2024

L’Église vit de l’eucharistie. Cette vérité n’exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais elle comporte en synthèse le cœur du mystère de l’Église. Dans la joie, elle fait l’expérience, sous de multiples formes, de la réalisation continuelle de la promesse : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Mais, dans l’eucharistie, par la transformation du pain et du vin en corps et sang du Seigneur, elle jouit de cette présence avec une intensité unique. Depuis que, à la Pentecôte, l’Église, peuple de la Nouvelle Alliance, a commencé son pèlerinage vers la patrie céleste, ce sacrement divin a continué à marquer ses journées, les remplissant d’espérance confiante.

À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le sacrifice eucharistique est « source et sommet de toute la vie chrétienne » (LG 11). « La très sainte eucharistie contient en effet l’ensemble des biens spirituels de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant (1Co 5,7; Jn 6,51), qui par sa chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes » (Vatican II PO 5). C’est pourquoi l’Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le sacrement de l’autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Celui qui reçoit le Christ devient le corps du Ressuscité

jeudi 18 avril 2024

La nature humaine a été assumée par le Fils de Dieu si intimement que non seulement en cet homme qui est « le premier-né de toute créature » (Col 1,15), mais aussi dans tous les saints, il n’y a qu’un seul et même Christ. Et comme la tête ne peut se séparer des membres, ainsi les membres ne peuvent être séparés de la tête. (…)

C’est avec lui que souffre non seulement le courage glorieux des martyrs, mais aussi la foi de tous ceux qui renaissent au bain de la régénération. Lorsqu’en effet on renonce au diable pour croire en Dieu, lorsqu’on passe de la vétusté au renouveau, lorsqu’on dépose l’image de l’homme terrestre pour revêtir la forme céleste, il se produit comme une sorte de mort et comme une espèce de résurrection ; si bien que celui qui est reçu par le Christ et qui reçoit le Christ n’est plus, après le bain du baptême, ce qu’il était avant, mais le corps du régénéré devient la chair du Crucifié.

C’est pourquoi la Pâques du Seigneur est célébrée comme il convient « avec des azymes de pureté et de vérité » (1Co 5,8), lorsque, une fois rejeté le ferment de l’ancienne malice, la nouvelle créature s’enivre et se nourrit du Seigneur lui-même. Car la participation au corps et au sang du Christ n’a d’autre action que de nous faire porter partout, en notre esprit et notre chair, celui en qui et avec qui nous sommes morts, ensevelis et ressuscités.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)

 

 

 

« Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim. »

mercredi 17 avril 2024

Où rencontrez-vous la joie d’aimer ? Dans l’eucharistie, la sainte communion. Jésus s’est fait lui-même « pain de la vie » pour nous donner la vie. Nuit et jour il est là. Si vous voulez réellement grandir dans l’amour, revenez à l’eucharistie, revenez à cette adoration. Dans notre congrégation, nous avions l’habitude d’avoir l’adoration une fois par semaine pendant une heure ; puis, en 1973, nous avons décidé d’avoir l’adoration chaque jour durant une heure. Nous avons beaucoup de travail ; partout nos maisons pour les malades et les mourants indigents sont remplies. Mais à partir du moment où nous avons commencé l’adoration chaque jour, notre amour pour Jésus est devenu plus intime, notre amour pour chacun plus bienveillant, notre amour pour les pauvres plus compatissant. (…)

Regardez le tabernacle et voyez ce que signifie maintenant cet amour. En ai-je conscience ? Mon cœur est-il assez pur pour que j’y voie Jésus ? Afin que pour vous et pour moi il soit plus facile de voir Jésus, il s’est fait lui-même « pain de la vie » ; afin que nous puissions recevoir la vie, une vie de paix, une vie de joie. Trouvez Jésus et vous trouverez la paix.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

 

 

« Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

mardi 16 avril 2024

Le Christ est « pain de la vie » pour ceux qui croient en lui : croire en Christ c’est manger le pain de vie, c’est posséder en soi le Christ, c’est posséder la vie éternelle…

« Je suis le pain de la vie, dit-il ; vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts » (Jn 6,48s). Par là il faut comprendre la mort spirituelle. Pourquoi sont-ils morts ? Parce qu’ils croyaient ce qu’ils voyaient ; ils ne comprenaient pas ce qu’ils ne voyaient pas… Moïse a mangé la manne, Aaron l’a mangée et bien d’autres aussi qui ont plu à Dieu et qui ne sont pas morts. Pourquoi ne sont-ils pas morts ? Parce qu’ils ont compris spirituellement, ils ont eu faim spirituellement, ils ont goûté spirituellement la manne pour être rassasiés spirituellement. « Voici le pain qui descend du ciel : celui qui en mange ne mourra pas » (v. 50).

Ce pain, c’est-à-dire le Christ lui-même qui parlait ainsi…, a été préfiguré par la manne, mais il peut plus que la manne. Car par elle-même la manne ne pouvait pas empêcher de mourir spirituellement… Mais les justes ont vu dans la manne le Christ, ils ont cru en sa venue, et le Christ, dont la manne était le symbole, donne à tous ceux qui croient en lui de ne pas mourir spirituellement. C’est pourquoi il dit : « C’est ici le pain descendu du ciel ; celui qui en mange ne mourra pas. » Ici sur la terre, ici maintenant, devant vos yeux, vos yeux de chair, ici se trouve « le pain descendu du ciel ». « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (v. 51). Le « pain de la vie » de tout à l’heure est appelé maintenant « pain vivant ». Pain vivant, parce qu’il possède en lui-même la vie qui demeure et parce qu’il peut délivrer de la mort spirituelle et donner la vie. D’abord il a dit : « Celui qui en mange ne mourra pas » ; maintenant il parle en clair de la vie qu’il donne : « Celui qui mange ce pain vivra éternellement » (v. 58).

Baudouin de Ford (?-v. 1190)