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Archive pour le mot-clef ‘Bienheureux John Henry Newman’

Il t’appelle par ton nom

dimanche 9 février 2025

Dieu te regarde, qui que tu sois. Il « t’appelle par ton nom ». Il te voit et il te comprend, lui qui t’a fait. Tout ce qu’il y a en toi, il le sait : tous tes sentiments et tes pensées propres, tes inclinations, tes goûts, ta force et ta faiblesse. Il te voit dans tes jours de joie comme dans tes jours de peine ; il partage tes espoirs et tes tentations ; il prend à cœur toutes tes angoisses et tes souvenirs, tous les élans et tous les découragements de ton esprit ; il a compté tes cheveux… Il t’entoure de ses bras et te soutient ; il t’élève et te repose. Il contemple ton visage, dans le sourire ou les pleurs, dans la santé ou la maladie. Il regarde tes mains et tes pieds avec tendresse, il entend ta voix, le battement de ton cœur et jusqu’à ton souffle…

Tu es un être humain racheté et sanctifié, son enfant adoptif ; il t’a fait le don d’une part de cette gloire et de cette bénédiction qui découlent éternellement du Père sur le Fils unique. Tu as été choisi pour être sien… Qu’est-ce que l’homme, que sommes-nous, que suis-je, pour que le Fils de Dieu ait de moi un si grand souci ? Que suis-je pour qu’il m’ait…élevé à la nature d’un ange, transformé la substance originelle de mon âme, m’ait refait — moi qui suis un pécheur depuis ma jeunesse — et pour qu’il ait fait de mon cœur sa demeure, de moi son temple ?

Saint John Henry Newman (1801-1890)

(Références bibliques : Jn 10,3; Mt 10,30; Ps 8,5; cf Gn 8,21, Ps 50,7; 1Co 3,16)

 

 

 

 

« Posant son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer. »

dimanche 13 octobre 2024

Dieu te regarde, qui que tu sois. Et il « t’appelle par ton nom » (Jn 10,3). Il te voit et te comprend, lui qui t’a fait. Tout ce qu’il y a en toi, il le sait : tous tes sentiments, tes pensées, tes inclinations, tes goûts, ta force et ta faiblesse. (…) Ce n’est pas seulement que tu fais partie de sa création, lui qui a souci même des moineaux (Mt 10,29) (…) ; tu es un homme racheté et sanctifié, son fils adoptif, gratifié d’une part de cette gloire et de cette bénédiction qui découlent éternellement de lui sur le Fils unique.

Tu as été choisi pour être sien. (…) Tu es un de ceux pour qui le Christ a offert au Père sa dernière prière et y a mis le sceau de son sang précieux. Quelle pensée que celle-là, pensée presque trop grande pour notre foi ! Quand nous y réfléchissons, comment ne pas réagir comme Sara qui a ri d’émerveillement et de confusion (Gn 18,12). « Qu’est-ce que l’homme », que sommes-nous, que suis-je, pour que le Fils de Dieu « ait de moi un si grand souci ? » (Ps 8,5) Que suis-je (…) pour qu’il m’ait refait à neuf (…), et pour qu’il ait fait de mon cœur sa demeure ?

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

 

Venir à Dieu dans le vrai repentir

lundi 22 août 2022

Le sentiment de la présence de Dieu n’est pas seulement le fondement de la paix dans une bonne conscience ; il est aussi le fondement de la paix dans le repentir. À première vue, il peut paraître étrange que le repentir du pécheur puisse comporter réconfort et paix. Certes l’Évangile promet de tourner toute peine en joie ; il nous faut nous réjouir jusque dans la douleur, la faiblesse et le mépris. « Nous nous glorifions dans nos tribulations, dit l’apôtre Paul, car l’amour a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Rm 5,3). Mais s’il y a une peine qui puisse paraître un malheur absolu, s’il reste un malheur sous le règne de l’Évangile, c’est bien — pourrait-on croire — la conscience d’avoir malmené l’Évangile. S’il y a un moment où la présence du Très-Haut puisse sembler intolérable, ce serait le moment où nous prenons subitement conscience d’avoir été ingrats et rebelles par rapport à lui.

Et cependant, il n’existe pas de repentir vrai sans la pensée de Dieu. L’homme repentant a au cœur la pensée de Dieu parce qu’il le cherche ; et il le cherche parce qu’il est poussé par l’amour. C’est pourquoi la douleur même d’avoir offensé Dieu doit comporter en elle une vraie douceur, celle de l’amour. Qu’est-ce que le repentir, sinon l’élan du cœur qui nous porte à nous livrer à Dieu, pour le pardon comme pour la correction, à aimer sa présence pour elle-même, à trouver la correction qui vient de lui meilleure que le repos et la paix que le monde pourrait nous offrir sans lui ? Tant que l’enfant prodigue restait aux champs avec les porcs, il ressentait la douleur, mais pas le repentir, le remords seulement. Mais quand il a commencé à éprouver un vrai repentir, cela l’a amené à se lever, à aller vers son père, et à lui confesser son péché, et son cœur a été délivré de sa misère. Le remords, ce que l’apôtre Paul appelle « le chagrin de ce monde » produit la mort (2Co 7,10). Au lieu de venir à la source de toute vie, au Dieu de toute consolation, ceux qui sont pleins de remords ne font que ressasser leurs propres idées ; ils ne peuvent confier leur douleur à personne. (…) Nous avons besoin d’un soulagement pour notre cœur, afin qu’il sorte de ses ténèbres et de sa morosité. (…) Rien de moins que la présence de Dieu est notre vrai refuge.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

Dimanche de Pâques

dimanche 17 avril 2022

« Voici le jour que le Seigneur a fait : soyons dans la joie et dans l’allégresse » (Ps 117,24). (…) En tant que chrétiens nous sommes nés pour le Royaume de Dieu depuis notre plus tendre enfance (…), mais, tout en ayant conscience de cette vérité et y croyant totalement, nous avons beaucoup de difficulté à saisir ce privilège et passons de longues années à le comprendre. Personne, bien sûr, ne le comprend pleinement. (…) Et même en ce grand jour, ce jour parmi les jours, où le Christ est ressuscité des morts (…), nous voici comme des petits enfants (…) à qui il manque des yeux pour voir et un cœur pour comprendre qui nous sommes vraiment. (…)

Voici le jour de Pâques — répétons-le-nous encore et encore, avec un profond respect et une grande joie. Comme les enfants disent : « Voici le printemps » ou « Voici la mer », pour essayer d’en saisir l’idée (…), disons : « Voici le jour parmi les jours, le jour royal (Ap 1,10 grec), le jour du Seigneur. Voici le jour où le Christ est ressuscité des morts, le jour qui nous apporte le salut ». C’est le jour qui nous rend plus grands que nous ne pouvons le comprendre. C’est le jour de notre repos, notre vrai sabbat ; le Christ est entré en son repos (He 4), et nous avec lui. Ce jour nous conduit, en préfiguration, à travers la tombe et les portes de la mort jusqu’au temps du répit dans le sein d’Abraham (Ac 3,20; Lc 16,22).

Nous en avons assez de la fatigue, de la morosité, de la lassitude, de la tristesse et du remords. Nous en avons assez de ce monde éprouvant. Nous en avons assez de ses bruits et de son vacarme ; sa meilleure musique, ce n’est que du bruit. Mais maintenant le silence règne, et c’est un silence qui parle (…) : telle est notre béatitude désormais. C’est le commencement de jours calmes et sereins, et le Christ s’y fait entendre, de sa « voix douce et tranquille » (1R 19,12), parce que le monde ne parle plus. Dépouillons-nous seulement du monde, et nous revêtirons le Christ (Ep 4,22; Rm 13,14). (…) Puissions-nous, en nous dévêtant ainsi, nous revêtir de choses invisibles et impérissables ! Puissions-nous grandir en grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur, saison après saison, année après année, jusqu’à ce qu’il nous prenne avec lui (…) dans le Royaume de son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu (Jn 20,17).

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

« Il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer. »

mercredi 6 janvier 2021

Conduis-moi, douce lumière,
Parmi l’obscurité qui m’environne, conduis-moi !
La nuit est sombre, et je suis loin du foyer, conduis-moi !
Garde mes pas ;
Je ne demande pas à voir les scènes éloignées :
Un seul pas est assez pour moi.

Je n’ai pas toujours été ainsi :
Je n’ai pas toujours prié que tu me conduises ;
J’aimais choisir et voir mon chemin, mais maintenant conduis-moi.
J’aimais le jour éclatant, et, malgré mes craintes,
L’orgueil dominait mon vouloir :
Ne te souviens pas des années passées.

Aussi longtemps que ta puissance m’a béni,
Aussi longtemps elle me conduira encore,
À travers landes et marécages, rochers et torrents,
Jusqu’à ce que la nuit s’achève
Et qu’avec ce matin sourient ces visages angéliques
Que j’ai longtemps aimés et perdus pour une heure.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

« Tenez-vous prêts ! »

mercredi 21 octobre 2020

Notre Sauveur a donné cet avertissement lorsqu’il était sur le point de quitter ce monde, du moins de le quitter visiblement. Il prévoyait les centaines d’années qui pourraient s’écouler avant son retour. Il connaissait son propre dessein, celui de son Père : laisser graduellement le monde à lui-même, en retirer graduellement les gages de sa présence miséricordieuse. Il prévoyait l’oubli où il tomberait parmi ses disciples eux-mêmes (…), l’état du monde et de l’Église tel que nous le voyons aujourd’hui, où son absence prolongée a fait croire qu’il ne reviendra jamais.

Aujourd’hui, il murmure miséricordieusement à nos oreilles de ne pas nous fier à ce que nous voyons, de ne pas partager l’incrédulité générale, de ne pas nous laisser entraîner par le monde, « mais de prendre garde, de veiller et de prier » (Lc 21,34.36), et d’attendre sa venue. Cet avertissement miséricordieux devrait nous être toujours présent à l’esprit, tant il est précis, solennel et pressant.

Notre Seigneur avait prédit sa première venue ; et pourtant, il a surpris lorsqu’il est venu. Il viendra de façon bien plus soudaine encore la seconde fois, et il surprendra les hommes, maintenant que, sans dire combien de temps s’écoulera avant son retour, il a laissé notre vigilance à la garde de la foi et de l’amour. (…) Nous devons en effet non seulement croire, mais veiller; non seulement aimer, mais veiller, non seulement obéir, mais veiller. Veiller pour quoi ? Pour ce grand événement qu’est la venue du Christ. (…) Un devoir particulier semble nous être donné (…) : la plupart d’entre nous ont une idée générale de ce que veut dire croire, craindre, aimer et obéir, mais peut-être que nous comprenons moins bien ce que veut dire « veiller »

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

« Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez. »

samedi 3 octobre 2020

Le partage profond des sentiments peut être appelé une loi éternelle, car elle est signifiée, ou plutôt accomplie de façon primordiale, dans l’amour mutuel et indicible de la Trinité. Dieu, infiniment un, a toujours été aussi trois. Depuis toujours, il se réjouit dans son Fils et son Esprit, et eux en lui. (…) Quand le Fils a pris chair, il a vécu pendant trente ans avec Marie et Joseph, formant ainsi une image de la Trinité sur la terre. (…)

Mais il convenait que celui qui allait être le véritable Grand Prêtre et exercer ce ministère envers toute la race humaine soit libre des liens des sentiments. Ainsi, autrefois, on avait dit que Melchisédech était sans père et sans mère (He 7,3). (…) Quitter sa mère, comme il le lui signifie à Cana (Jn 2,4), est donc le premier pas solennel vers l’accomplissement du salut du monde. (…) Jésus a renoncé non seulement à Marie et à Joseph, mais aussi à ses amis secrets. Quand son temps est arrivé, il a dû y renoncer.

Mais nous pouvons supposer qu’il était en communion avec les saints patriarches qui avaient préparé et prophétisé sa venue. Dans une occasion solennelle, on l’a vu s’entretenir toute la nuit avec Moise et Élie au sujet de sa Passion. Quel champ de pensée nous est ainsi ouvert sur la personne de Jésus, dont nous savons si peu de chose ! Quand il passait des nuits entières en prière (…), qui pouvait mieux soutenir le Seigneur et lui rendre de la force que la « foule admirable » des prophètes dont il était le modèle et l’accomplissement ? Alors il pouvait s’entretenir avec Abraham « qui avait vu son jour » (Jn 8,56), et avec Moise (…), ou avec David et Jérémie, qui l’avaient préfiguré tout particulièrement, ou avec ceux qui avaient le plus parlé de lui, comme Isaïe et Daniel. Là il trouvait un fond de grande sympathie. Quand il est monté à Jérusalem pour souffrir, tous les saints prêtres de l’ancienne alliance ont dû venir invisiblement à sa rencontre, eux qui avaient offert des sacrifices préfigurant le sien.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

« Notre cœur n’était-il pas brûlant ? »

mercredi 15 avril 2020

Frères, réalisons ce qu’ont été les apparitions du Christ à ses disciples après sa résurrection. Elles ont d’autant plus d’importance qu’elles nous montrent qu’une communion de ce genre avec le Christ reste encore possible ; c’est ce genre de contact avec le Christ qui nous est donné actuellement. Dans cette période de quarante jours qui suivit la résurrection, Jésus a inauguré sa nouvelle relation avec l’Église, sa relation actuelle avec nous, le genre de présence qu’il a voulu manifester comme assurée.

Après sa résurrection, comment le Christ était-il présent à son Église ? Il allait et venait librement ; rien ne s’opposait à sa venue, pas même les portes fermées. Mais lui présent, ses disciples ne réalisaient pas d’évidence qu’il était là. (…) Les disciples d’Emmaüs n’eurent conscience de sa présence qu’après coup, en se rappelant quelle influence il avait exercée sur eux : « Notre cœur n’était-il pas brûlant ? » (…)

Remarquons bien à quel moment leurs yeux s’ouvrirent (…) : à la fraction du pain. Telle est en effet la disposition actuelle de l’évangile. Si on reçoit la grâce de saisir la présence du Christ, on ne le reconnaît que plus tard ; ce n’est plus désormais que par la foi qu’on saisit sa présence. À la place de sa présence sensible, il laisse le mémorial de sa rédemption ; il se rend présent dans le sacrement. Quand s’est-il manifesté ? Lorsque, pour ainsi dire, il fait passer les siens d’une vision sans vraie connaissance à une authentique connaissance dans l’invisible de la foi

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

« Le règne de Dieu est au milieu de vous. »

jeudi 14 novembre 2019

Est-il difficile à la foi d’admettre les paroles de l’Écriture concernant nos relations avec un monde qui nous est supérieur ? (…) Ce monde spirituel est présent, quoique invisible ; il est présent et non pas futur, non pas distant. Il n’est pas au-dessus du ciel, il n’est pas par-delà la tombe ; il est maintenant et ici : « Le royaume de Dieu est parmi nous ». C’est de cela que parle saint Paul : « Nous regardons non pas les choses visibles, mais les invisibles, car les choses visibles n’ont qu’un temps, mais les choses invisibles sont éternelles » (2Co 4,18). (…)

Tel est le royaume caché de Dieu ; et de même qu’il est maintenant caché, ainsi sera-t-il révélé au moment voulu. Les hommes croient être les seigneurs du monde et pouvoir en faire ce qu’ils veulent. Ils croient en être les propriétaires et détenir un pouvoir sur son cours. (…) Mais ce monde est habité par les humbles du Christ qu’ils méprisent et par ses anges en qui ils ne croient pas. À la fin ce sont eux qui en prendront possession, quand ils seront manifestés. Maintenant « toutes choses », en apparence, « continuent comme elles étaient depuis le commencement de la création » et les railleurs demandent : « Où est la promesse de sa venue ? » (2P 3,4) Mais au temps marqué, il y aura une « manifestation des enfants de Dieu », et les saints cachés « resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Rm 8,19; Mt 13,43).

Quand les anges sont apparus aux bergers, ce fut une apparition soudaine : « Soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable » (Lc 2,13). Auparavant, la nuit ressemblait à tout autre nuit (…) — les bergers veillaient sur leurs troupeaux, ils observaient le cours de la nuit, les étoiles suivaient leur course, il était minuit ; ils ne pensaient pas du tout à une chose pareille lorsque l’ange est apparu. Telles sont la puissance et la force cachées dans les choses visibles. Elles sont manifestées quand Dieu le veut.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

 

Fête de la dédicace d’une cathédrale, fête de l’Église

samedi 9 novembre 2019

Une cathédrale est-elle le fruit d’un désir passager ou quelque chose qu’on puisse réaliser à volonté ? À coup sûr, les églises dont nous héritons ne sont pas une simple affaire de capitaux, ni une pure création du génie ; elles sont le fruit du martyre, de hauts faits et de souffrances. Leurs fondations sont très profondes ; elles reposent sur la prédication des apôtres, sur la confession de la foi par les saints, et sur les premières conquêtes de l’Évangile dans notre pays. Tout ce qui est si noble dans leur architecture, qui captive l’œil et va au cœur, n’est pas le pur effet de l’imagination des hommes, c’est un don de Dieu, c’est une œuvre spirituelle.

La croix est toujours plantée dans le risque et dans la souffrance, arrosée de larmes et de sang. Nulle part elle ne prend racine et ne porte de fruit si sa prédication n’est accompagnée de renoncement. Les détenteurs du pouvoir peuvent porter un décret, favoriser une religion, mais ils ne peuvent pas la planter, ils ne peuvent que l’imposer. Seule l’Église peut planter l’Église. Personne d’autre que les saints, des hommes mortifiés, prédicateurs de la droiture, confesseurs de la vérité, ne peut créer une vraie maison pour la vérité.

C’est pourquoi les temples de Dieu sont aussi les monuments de ses saints. (…) Leur simplicité, leur grandeur, leur solidité, leur grâce et leur beauté ne font que rappeler la patience et la pureté, le courage et la douceur, la charité et la foi de ceux qui, eux, n’ont adoré Dieu que dans les montagnes et les déserts ; ils ont peiné, mais non en vain, puisque d’autres ont hérité des fruits de leur peine (cf Jn 4,38). À la longue, en effet, leur parole a porté fruit ; elle s’est faite Église, cette cathédrale où la Parole vit depuis si longtemps. Heureux ceux qui entrent dans ce lien de communion avec les saints du passé et avec l’Église universelle. Heureux ceux qui, en entrant dans cette église, pénètrent de cœur dans le ciel.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890)