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Archive pour le mot-clef ‘croix’

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis. »

mardi 8 avril 2025

Le Christ notre Seigneur a été mis en croix pour libérer le genre humain du naufrage de ce monde… Dans l’Ancien Testament Moïse avait dressé, au milieu des mourants, un serpent de bronze attaché à un pieu ; il avait enjoint au peuple d’espérer la guérison à la vue de ce signe (Nb 21,6s). Il en sortait un remède d’une telle puissance contre la morsure des serpents que le blessé, en se tournant vers le serpent en croix, se mettait à espérer et aussitôt recouvrait la santé. Le Seigneur n’a pas manqué de rappeler cet épisode dans l’Évangile quand il dit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme » (Jn 3,14)…

Le serpent est donc le premier à être crucifié, par Moïse. Ce n’est que justice, puisque le diable le premier a péché sous le regard du Seigneur (Gn 3)… Il est mis en croix sur un bâton, ce qui est justice, puisque l’homme avait été trompé par le biais de l’arbre du désir ; désormais, il est sauvé par un bâton pris à un autre arbre… Après le serpent, c’est l’homme qui est crucifié dans le Sauveur, sans aucun doute pour punir non seulement le responsable, mais aussi le délit. La première croix se venge sur le serpent, la seconde sur son venin… : le venin que sa persuasion avait instillé dans l’homme est rejeté et guéri… Voilà ce qu’a fait le Seigneur par sa nature humaine : lui l’innocent, il souffre ; en lui la désobéissance, provoquée par la fameuse tromperie du diable, est amendée ; et libéré de sa faute, l’homme est libéré de la mort.

Puisque nous avons comme Seigneur, Jésus qui nous a libérés par sa Passion, gardons constamment les yeux fixés sur lui, espérons toujours trouver dans ce signe le remède à nos blessures. Si le venin de l’avarice venait à se répandre en nous, regardons la croix, elle nous délivrera ; si le désir, ce scorpion, nous ronge, implorons-la, elle nous guérira ; si les morsures des pensées d’ici-bas nous lacèrent, prions-la encore et nous vivrons. Voilà les serpents spirituels de nos âmes : pour les fouler aux pieds, le Seigneur est mis en croix. Lui-même nous dit : « Voici que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds serpents, scorpions, et rien ne pourra vous nuire » (Lc 10,19).

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

La gloire de la croix

dimanche 16 mars 2025

Le Seigneur révèle sa gloire en présence de témoins choisis : il répand sur son corps, d’ailleurs semblable au nôtre, une lumière si éclatante que son visage devient éblouissant comme le soleil et son vêtement aussi blanc que la neige. En se transfigurant de la sorte, il avait comme but d’abord d’enlever du coeur de ses disciples le scandale de la croix, pour que la honte volontairement subie de sa mort ne trouble pas la foi de ceux qui auraient vu ainsi la grandeur de sa dignité cachée.

Mais il n’avait pas moins en vue de fonder l’espérance de la sainte Église, de sorte que les membres du corps du Christ comprennent quelle transformation se ferait un jour en eux, puisque chacun est appelé à partager un jour la gloire qu’ils ont vu briller par avance dans leur chef…

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé…; écoutez-le. Écoutez-le, lui qui ouvre le chemin du ciel et, par le supplice de la croix, vous prépare des marches pour monter au Royaume. Pourquoi redoutez-vous d’être rachetés ? Pourquoi craignez-vous d’être guéris, vous qui êtes blessés ? Que ma volonté soit faite, comme le veut le Christ. Rejetez les craintes de ce monde et armez-vous de la constance qu’inspire la foi. Car il ne convient pas de redouter dans la Passion du Sauveur ce que, avec son secours, vous ne craindrez plus dans votre propre mort… »

En ces trois apôtres, c’est l’Église entière qui a appris tout ce qu’ils ont vu de leurs yeux et entendu de leurs oreilles (cf 1Jn 1,1). Que donc la foi de tous devienne plus ferme par la prédication du saint Évangile, et que personne ne rougisse de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)

 

 

 

« Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera. »

vendredi 21 février 2025

La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n’est jamais monté au ciel confortablement ; nous savons où mène cette voie du confort. Dieu ne laisse jamais sans souci celui qui se consacre à lui de tout son cœur ; il lui donne d’avoir le souci de la vérité. C’est d’ailleurs à cela qu’on connaît que Dieu veille sur un tel homme : il le conduit à travers des afflictions.

La Providence ne laisse jamais tomber dans les mains des démons ceux qui passent leur vie dans les épreuves. Et surtout s’ils embrassent les pieds de leurs frères, s’ils couvrent leurs fautes (1P 4,8) et les cachent comme si elles étaient leurs propres fautes. Celui qui veut être sans souci dans le monde, celui qui a ce désir et qui en même temps cherche à marcher sur le chemin de la vertu, a quitté le chemin. Car les justes non seulement combattent de toute leur volonté pour accomplir les œuvres bonnes, mais ils luttent malgré eux dans les tentations ; ainsi est éprouvée leur patience.

Isaac le Syrien (7e siècle)

 

 

 

« Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

jeudi 20 février 2025

Pierre considère les souffrances et la mort du Christ d’un point de vue purement naturel et humain, et cette mort lui paraît indigne de Dieu, honteuse pour sa gloire. Le Christ le reprend et semble lui dire : « Mais non, la souffrance et la mort ne sont pas indignes de moi. Des idées terre à terre troublent et égarent ton jugement. Écarte toute idée humaine ; écoute mes paroles du point de vue des desseins de mon Père, et tu comprendras que cette mort est la seule qui convienne à ma gloire. Tu crois que c’est une honte pour moi de souffrir ? Sache que c’est la volonté du diable que je n’accomplisse pas ainsi le plan du salut »…

Que personne donc ne rougisse des signes de notre salut, qui sont si dignes de vénération et d’adoration ; la croix du Christ est la source de tout bien. C’est par elle que nous vivons, que nous sommes régénérés et sauvés. Portons donc la croix comme une couronne de gloire. Elle met son sceau à tout ce qui nous conduit au salut : quand nous sommes régénérés par les eaux du baptême, la croix est là ; quand nous nous approchons de la table sainte pour y recevoir le Corps et le Sang du Sauveur, elle est là ; quand nous imposons les mains sur les élus du Seigneur, elle est là. Quoi que nous fassions, elle se dresse là, signe de victoire pour nous. C’est pourquoi nous la mettons dans nos maisons, sur nos murs, sur nos portes ; nous la traçons sur notre front et notre poitrine ; nous la portons dans notre cœur. Car elle est le symbole de notre rédemption et de notre libération et de la miséricorde infinie de notre Seigneur.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Message du 28 mars 2024

vendredi 29 mars 2024

 

Message reçu le 28 mars 2024 (Jeudi Saint) à 15h avant le chapelet

 

Mes enfants,

Ma parole est lumière,

ma parole est Amour et Paix,

ma parole est un feu qui embrase le monde, qui doit réchauffer vos cœurs.

Mes enfants, la Croix de mon Fils est dressée de nouveau sur votre humanité enténébrée par le malin, enténébrée par votre aveuglement et votre surdité aux cris d’Amour et de Miséricorde de votre Rédempteur, à Son Sacrifice.

Comprenez-vous la vraie portée de ce don ? Comprenez-vous sa valeur ?

Mes enfants,

J’accompagne mon Fils sur ce chemin de douleurs et mon cœur saigne de votre si faible écoute, de votre si fragile engagement. Mon cœur de mère se consume d’amour pour Celui qui a donné Sa vie et pour mes enfants qui se détournent, renient, se moquent, négligent ou ignorent ce don suprême.

Hâtez-vous mes enfants !

Le voile du temple se déchire, la terre tremble, l’obscurité recouvre votre monde.

Il est temps d’ouvrir les portes de ma maison.

Mes enfants, mon Fils a tant aimé ce monde qu’Il a offert librement Sa vie.

Pouvez-vous m’offrir vous aussi un peu de votre temps, offrir un peu de temps à votre frère ?

Je suis Marie Mère des hommes et Mère de douleurs.

 

 

Le vendredi saint : Célébration de la Passion du Seigneur

vendredi 29 mars 2024

Cette mort dont le genre humain fut frappé pour avoir mangé du fruit de l’arbre, aujourd’hui, par la croix, a été réduite à l’impuissance : en effet, la malédiction que toute notre race avait héritée de notre aïeule a été effacée grâce au Rejeton de la très pure Mère de Dieu, de celle que toutes les Puissances des cieux magnifient.

C’est par ton essence humaine que tu souffrais, à la façon d’un homme, ta Passion, non en ta nature divine, Seigneur, car, impossible par ta divinité, c’est dans la chair assumée que tu as supporté toutes tes souffrances : aussi en l’une et l’autre essence, Seigneur, nous te magnifions.

Dans un dessein de miséricorde le Maître, pour moi, s’anéantit et endure les souffrances de la chair, comblant mon néant ; par sa divinité il fait, de sa Passion, jaillir pour moi l’impassibilité et il couronne d’honneur mon déshonneur, lui que toutes les Puissances des cieux magnifient.

Par ta divine condescendance, Seigneur, l’Hadès a été réduit en captivité et les morts ont bondi hors des tombes ; car c’est toi qui est maintenant la Vie véritable, celle qui met fin au règne de la Mort et à la puissance de l’Hadès, toi que toutes les Puissances des cieux magnifient.

Même si tu as été déposé dans le tombeau comme un corps inanimé, en vertu de ta divinité, Maître, jusque parmi les morts tu t’es montré libre et, avec toi, de la corruption de l’Hadès tu as fait ressusciter le premier homme et toute sa race, grâce à ton adorable résurrection : c’est pourquoi avec les anges, toi l’Unique, le Sauveur, nous te magnifions. (…)

Toi qui as enfanté, Toute Sainte, le Verbe éternel devenu homme d’une façon extraordinaire en ton sein, celui qui par son sang précieux a recréé le monde et qui l’illumine lorsque la croix est exaltée, maintenant toutes les puissances des cieux te magnifient.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

Notre Dame des Douleurs

vendredi 15 septembre 2023

Il y a deux espèces de martyre : l’un manifeste, l’autre secret ; l’un visible, l’autre caché ; l’un dans la chair, l’autre dans le cœur. (…) Le martyre du cœur dépasse les tourments de la chair.

Aussi la glorieuse Vierge a-t-elle triomphé dans ce genre de souffrance, d’autant plus glorieuse qu’elle était plus proche quand, attachée à la croix adorable de la passion du Seigneur, elle puisa au calice, elle but la passion et, abreuvée au torrent de douleurs, elle put endurer une douleur à jamais sans pareille. Elle court à la suite de Jésus non seulement à l’odeur de ses parfums, mais dans l’abondance de ses douleurs ; non seulement dans la joie des consolations, mais aussi dans le débordement des souffrances. Mère, elle voyait son Fils, le véritable Salomon, avec le diadème dont elle l’avait couronné et, elle-même couronnée d’une couronne d’affliction, elle allait à sa suite.

Elle se tenait debout auprès de la croix (Jn 19,25) pour considérer (…) la tête très douce de son Fils, ointe d’huile de préférence à ses compagnons, frappée avec un roseau et couronnée d’épines. Elle voyait le plus beau des enfants des hommes qui n’avait plus ni éclat ni beauté. Elle voyait méprisé et ravalé au dernier rang celui qui est exalté au-dessus de tous les peuples. Elle voyait le Saint des saints crucifié avec les scélérats et les impies. Elle voyait les yeux de cet homme sublime s’abaisser, et la tête de celui qui soutient l’univers se pencher, inclinée sur ses épaules, la très sereine face de Dieu se flétrir, et s’évanouir la beauté de son visage.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

 

Fête de la Croix Glorieuse

jeudi 14 septembre 2023

Celui-ci a été crucifié pour nos fautes – réellement –. Que si tu veux le nier, ce lieu illustre te confond, ce bienheureux Golgotha où justement nous voici rassemblés en raison de celui qui y fut crucifié. Ajoute que du bois de la croix divisé en fragments, toute la terre est désormais remplie. Or il a été crucifié non pas pour des fautes personnelles, mais afin que nous soyons délivrés, nous, de nos fautes à nous. Et il a été alors méprisé par les hommes, et, en tant qu’homme, souffleté ; mais il a été, en tant que Dieu, reconnu par la création : car le soleil, à la vue de son Maître outragé, s’éclipsa en tremblant, incapable de supporter ce spectacle. (…)

Ne rougissons pas de la croix du Christ ; même si un autre la cache, toi marque-la apparemment sur ton front afin que les démons à la vue de ce signe royal s’enfuient au loin, terrifiés. Trace ce signe au moment de manger et de boire, de t’asseoir, de te lever, de parler, de marcher, bref en toute action. Car celui qui a été crucifié ici, est en haut dans les cieux.

Si en effet, après sa crucifixion et son ensevelissement, il est resté dans la tombe, nous aurions à rougir ; bien au contraire, crucifié sur notre Golgotha, il s’est, de la montagne du Levant, du mont des Oliviers, élevé dans le ciel. En effet, descendu de notre terre aux enfers et remonté ensuite vers nous, il est monté encore de chez nous dans le ciel, tandis que le Père l’acclamait en disant : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis un escabeau sous tes pieds » (Ps 109,1).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

 

Déplacer les montagnes par la sainte Croix

samedi 12 août 2023

Notre doux Sauveur a dit : « Si vous aviez de la foi, gros comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Avance, et elle avancerait » (cf. Mt 17,19).

Oui, mon très cher Père, je crois que c’est la vérité ; car, lorsque l’âme fidèle met toute sa foi et son espérance sur le bois de la très sainte Croix, où nous trouvons l’Agneau consumé par le feu de la divine charité, elle acquiert une foi si grande, qu’il n’y aura pas de montagne, c’est-à-dire de péché, montagne d’orgueil, d’ignorance, ou de négligence, qu’elle ne puisse déplacer par la vertu de la très sainte Croix. Notre volonté fera aller cette montagne du vice à la vertu, de la négligence au zèle, de l’orgueil à la vraie et parfaite humilité. En contemplant Dieu abaissé jusqu’à l’homme, nous soulèverons la montagne de l’ignorance, et nous nous humilierons dans la vraie et parfaite connaissance de nous-mêmes ; nous verrons que nous ne sommes rien, et que nous ne faisons que des œuvres de néant. Alors l’âme trouve en elle les preuves de la bonté de Dieu et de son ardent amour ; elle voit qu’elle en est aimée avant même d’être créée (…).

L’âme prouve ainsi que sa foi est vivante, et non pas morte ; elle montre qu’elle a conformé sa volonté à celle de Dieu. Elle a commandé aux montagnes de se lever, et les montagnes se sont levées ; elle est devenue puissante en se réglant sur la sainte volonté de Dieu.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Loi douloureuse, loi de vie !

vendredi 11 août 2023

« Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous ! » (Lc 13,3) nous dit Notre Seigneur. Voilà une loi bien austère. Jésus précise la qualité de l’effort qu’il exige : « Le royaume de Dieu souffre violence ; seuls les violents l’emportent » (cf. Mt 11,12). Tous les disciples du Christ doivent donc être des violents, car on ne peut en effet, sans se faire violence à soi-même, réaliser le précepte formel du Maître : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il fasse abnégation de lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (cf. Mt 16,24).

Il n’est donc point d’autre voie d’ascension vers Dieu que le chemin du Calvaire, âpre et sanglant comme la montée du Carmel. Aux disciples d’Emmaüs, encore scandalisés du drame du Calvaire, Jésus dira : « Ne fallait-il pas que le Fils de l’homme souffrît et entrât ainsi dans la gloire ? » (Lc 24,26). Il proclame une loi : celle qu’il s’est imposée, celle qu’ils devront subir. Il l’a annoncé : « Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Le monde m’a haï et il vous haïra. Ils vous persécuteront comme ils m’ont persécuté… Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. »(cf. Mt 10, 24.16 ; Jn 15, 18.20) Cette loi douloureuse est une loi de vie. (…)

Nous voulons oublier que le Christ Jésus n’a point annoncé d’autre victoire que celle de la croix sur le Calvaire, pas d’autre revanche sur ses ennemis que celle du jour où il viendra sur les nuées du Ciel avec sa croix, pour juger les vivants et les morts. En ce jour ne triompheront avec Lui que ceux qui auront passé par la grande tribulation et seront purifiés dans le sang de l’Agneau (cf. Ap 7,14).

Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967)