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Archive pour le mot-clef ‘apôtres’

« Il leur défendit vivement de révéler à personne qu’il était le Messie de Dieu. »

vendredi 27 septembre 2024

« Alors, il enjoignit aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ. » Pourquoi cet ordre ? Pour que, une fois que tout sujet de scandale serait écarté, la croix et sa Passion accomplies, tout obstacle capable de détourner la foule de croire en lui repoussé, la connaissance exacte de qui il était puisse se graver profondément et à tout jamais dans les cœurs. Sa puissance n’avait pas encore brillé d’une façon éclatante. Avant que les apôtres ne la prêchent, il attendait que l’évidence de la vérité et que l’autorité des faits puissent confirmer leur témoignage.

Car c’était une chose de le voir maintenant multiplier les prodiges en Palestine, puis en butte aux persécutions et aux outrages — et la croix allait suivre ces prodiges ; c’en était une autre de le voir adoré, cru par toute la terre, sauvé des mauvais traitements qu’il avait autrefois subis. Voilà pourquoi il leur recommande de ne rien dire à personne… Si les apôtres, qui avaient été témoins des miracles, qui avaient participé à tant de mystères inexprimables, avaient du mal à accepter une seule parole concernant la Passion, et avec eux Pierre lui-même, leur chef à tous (Mt 16,22), qu’aurait pensé le commun des mortels ? Après avoir entendu dire que Jésus était le Fils de Dieu, que penseraient-ils à le voir souillé de crachats et cloué à la croix ? Et cela avant la venue du Saint Esprit, quand on ne connaissait pas encore la raison de ces mystères ?

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Il les envoya proclamer le règne de Dieu. »

mercredi 25 septembre 2024

Envoyée par Dieu aux peuples pour être « le sacrement universel du salut », l’Église, en vertu des exigences intimes de sa propre catholicité, et obéissant au commandement de son Fondateur (cf Mc 16,15), est tendue de tout son effort vers la prédication de l’Évangile à tous les hommes. Les apôtres eux-mêmes, en effet, sur lesquels l’Église a été fondée, ont suivi les traces du Christ, « prêché la parole de vérité et engendré des églises » (St Augustin). Le devoir de leurs successeurs est de perpétuer cette œuvre, afin que « la parole de Dieu soit divulguée et glorifiée » (2Th 3,1), le Royaume de Dieu annoncé et instauré dans le monde entier.

Mais, dans l’ordre actuel des choses, dont découlent de nouvelles conditions pour l’humanité, l’Église, sel de la terre et lumière du monde (cf Mt 5,13-14), est appelée de façon plus pressante à sauver et à rénover toute créature, afin que tout soit restauré dans le Christ, et qu’en lui les hommes constituent une seule famille et un seul peuple de Dieu.

Concile Vatican II

 

 

 

Fête de St Philippe et St Jacques (le mineur), apôtres

vendredi 3 mai 2024

En lisant les Écritures, il apparaît clairement que la proposition de l’Évangile ne consiste pas seulement en une relation personnelle avec Dieu. (…) La proposition est le Royaume de Dieu (Lc 4,43) ; il s’agit d’aimer Dieu qui règne dans le monde. Dans la mesure où il réussira à régner parmi nous, la vie sociale sera un espace de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous. Donc, aussi bien l’annonce que l’expérience chrétienne tendent à provoquer des conséquences sociales. Cherchons son Royaume : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33). Le projet de Jésus est d’instaurer le Royaume de son Père ; il demande à ses disciples : « Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 10,7).

Anticipé et grandissant parmi nous, le Royaume concerne tout et nous rappelle ce principe de discernement que le pape Paul VI proposait en relation au développement véritable : « Tous les hommes et tout l’homme. » Nous savons que « l’évangélisation ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte des rapports concrets et permanents qui existent entre l’Évangile et la vie, personnelle, sociale, de l’homme » (Paul VI). Il s’agit du critère d’universalité, propre à la dynamique de l’Évangile, du moment que le Père désire que « tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,4) et que son dessein de salut consiste à « saisir toutes choses, celles du ciel et celles de la terre, sous un seul Seigneur, le Christ » (Ep 1,10). Le mandat est : « Allez dans le monde entier ; proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15), parce que « la création en attente, aspire à la révélation des enfants de Dieu » (Rm 8,19). Toute la création signifie aussi tous les aspects de la nature humaine, de sorte que « la mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ a une dimension universelle. Son commandement de charité embrasse toutes les dimensions de l’existence, toutes les personnes, tous les secteurs de la vie sociale et tous les peuples. Rien d’humain ne peut lui être étranger. »

Pape François

 

 

 

« Pour la première fois, il les envoie deux par deux. »

jeudi 1 février 2024

Une nouvelle recrue de qualité est entré dans l’Ordre, et leur nombre a été porté ainsi à huit. Alors le bienheureux François les a réunis tous et leur a parlé longuement du Royaume de Dieu, du mépris du monde, du renoncement à la volonté propre et de la docilité à exiger du corps. Puis il les a divisés en quatre groupes de deux et leur a dit : « Allez, mes bien-aimés, parcourez deux à deux les diverses régions du monde, annoncez la paix aux hommes et prêchez-leur la pénitence qui obtient le pardon des péchés. Soyez patients dans l’épreuve, sûrs que Dieu accomplira ce qu’il a décidé et qu’il tiendra ses promesses. Répondez humblement à ceux qui vous interrogent, bénissez ceux qui vous persécutent, remerciez ceux qui vous insultent et vous calomnient : à ce prix, le Royaume des cieux est à vous ! » (Mt 5,10-11)

Ils ont reçu avec joie la mission que leur confiait la sainte obéissance et se sont prosternés aux pieds de saint François qui a embrassé chacun tendrement en lui disant avec foi : « Abandonne au Seigneur tout souci, et il prendra soin de toi ! » (1P 5,7) C’était sa phrase habituelle quand il envoyait un frère en mission.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260)

 

 

 

« Il en institua douze pour qu’ils soient avec lui, et pour les envoyer prêcher. »

vendredi 19 janvier 2024

Les bienheureux apôtres…ont vu, les premiers, le Christ pendu à la croix, ils ont pleuré sa mort, ils ont été saisis d’effroi devant le prodige de sa résurrection, mais bientôt, transportés d’amour par cette manifestation de sa puissance, ils n’ont plus hésité à verser leur sang pour attester la vérité de ce qu’ils avaient vu. Pensez, mes frères, à ce qui était demandé à ces hommes : partir dans le monde entier prêcher qu’un homme mort était ressuscité et monté au ciel, souffrir pour la prédication de cette vérité tout ce qui plairait à un monde insensé : privations, exil, chaînes, tourments, bûchers, bêtes féroces, des croix et la mort. Était-ce pour un objet inconnu ?

Était-ce pour sa gloire que Pierre mourait ? Pour son avantage qu’il prêchait ? Lui, il mourait ; un autre que lui était glorifié. Lui, il était tué ; un autre adoré. Seule la flamme ardente de la charité unie à la conviction de la vérité peut expliquer une pareille audace ! Ce qu’ils ont prêché, ils l’avaient vu. On ne meurt pas pour une vérité dont on n’est pas sûr. Ou bien, devaient-ils nier ce qu’ils avaient vu ? Ils ne l’ont pas nié : ils ont prêché ce mort qu’ils savaient tout à fait vivant ; ils savaient pour quelle vie ils méprisaient la vie présente. Ils savaient pour quel bonheur ils supportaient des épreuves passagères, pour quelle récompense ils foulaient aux pieds toutes ces souffrances. Leur foi ! Elle pesait dans la balance plus que le monde entier.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« André amena son frère à Jésus. »

dimanche 14 janvier 2024

André avait entendu cette parole de Moïse : « Le Seigneur votre Dieu vous suscitera un prophète comme moi ; c’est lui que vous écouterez » (Dt 18,15). Maintenant il entend Jean Baptiste s’écrier : « Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1,29). Dès qu’il voit celui-ci, il vient spontanément à lui. Il a reconnu le prophète annoncé par la prophétie, et il conduit par la main son frère vers celui qu’il a trouvé. Il montre à Pierre le trésor qu’il ne connaissait pas : « Nous avons trouvé le Messie, celui que nous avons désiré. Nous attendions sa venue, contemplons-le maintenant. Nous avons trouvé celui que la grande voix des prophètes nous enjoignait d’attendre. Ce temps-ci a amené celui que la grâce avait annoncé, celui que l’amour espérait voir ».

André est allé donc trouver son frère Simon et a partagé avec lui le trésor de sa contemplation. Il a conduit Pierre au Seigneur. Étonnante merveille ! André n’est pas encore disciple, et déjà il est devenu meneur d’hommes. C’est en enseignant qu’il commence à apprendre et qu’il acquiert la dignité d’apôtre : « Nous avons trouvé le Messie. Après tant de nuits passées sans sommeil au bord du Jourdain, nous avons maintenant trouvé l’objet de nos désirs ».

Pierre a été prompt à suivre cet appel. Il était le frère d’André et il s’est avancé plein de ferveur et l’oreille tendue… Lorsque, plus tard, Pierre aura une conduite admirable, il la devra à ce qu’André avait semé. Mais la louange adressée à l’un rejaillit également sur l’autre. Car les biens de l’un appartiennent à l’autre, et l’un se glorifie des biens de l’autre.

Basile de Séleucie (?-v. 468)

 

 

 

Fête de saint Barthélémy, apôtre

jeudi 24 août 2023

La gloire de tous les apôtres est tellement indissociable, elle est unie par le ciment de tant de grâces, que lorsqu’on célèbre la fête de l’un d’eux c’est la grandeur commune de tous les apôtres qui est rappelée à l’attention de notre regard intérieur. Ils se partagent en effet la même autorité de juges suprêmes, le même rang de dignité et ils possèdent le même pouvoir de lier et d’absoudre (Mt 19,28; 18,18). Ils sont ces perles précieuses que saint Jean nous dit avoir contemplées dans l’Apocalypse et dont les portes de la Jérusalem céleste sont construites (Ap 21,21.14). (…) En effet, lorsque par des signes ou des miracles les apôtres rayonnent la lumière divine, ils ouvrent l’accès de la gloire céleste de Jérusalem aux peuples convertis à la foi chrétienne. (…)

C’est d’eux encore que le prophète dit : « Qui sont ceux-là, qui volent ainsi que des nuages ? » (Is 60,8). (…) Dieu élève l’esprit de ses prédicateurs à la contemplation des vérités d’en haut (…) de sorte qu’ils puissent répandre en abondance la pluie de la parole de Dieu dans nos cœurs. C’est ainsi qu’ils boivent l’eau à la source pour nous la donner à boire à notre tour. Saint Barthélémy a puisé à la plénitude de cette source, lorsque l’Esprit Saint est descendu sur lui comme sur les autres apôtres sous la forme de langues de feu (Ac 2,3).

Mais tu entends parler de feu et peut-être que tu ne vois pas le rapport avec l’eau. Écoute comment le Seigneur appelle eau cet Esprit Saint qui est descendu comme un feu sur les apôtres. « Si quelqu’un a soif, dit-il, qu’il vienne à moi et qu’il boive », et il ajoute : « Celui qui croit en moi — l’Écriture le dit — des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur », et l’évangéliste explique : « Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39). Le psalmiste dit aussi des croyants : « Ils se rassasient de l’abondance de ta maison et tu les abreuves au torrent de tes délices, car en toi se trouve la source de la vie » (Ps 35,10).

Saint Pierre Damien (1007-1072)

 

 

 

Les évêques, successeurs des apôtres

mercredi 3 mai 2023

Chaque évêque est le principe visible et le fondement de l’unité de son église particulière, formée à l’image de l’Église universelle ; et c’est dans toutes ces églises particulières et par elles qu’est constituée l’Église catholique, une et unique. Par conséquent chaque évêque représente sa propre église et tous ensemble avec le Pape représentent l’Église entière dans le lien de la paix, de l’amour et de l’unité.

Chaque évêque, préposé à une église particulière, exerce son gouvernement pastoral sur la portion du Peuple de Dieu qui lui a été confiée et non sur les autres églises ni sur l’Église universelle. Mais, en tant que membres du Collège épiscopal et successeurs légitimes des apôtres, tous les évêques sont tenus, par une disposition et un commandement du Christ, d’avoir pour toute l’Église une sollicitude qui, sans s’exercer par un acte de juridiction, contribue considérablement au bien de l’Église universelle. Tous les évêques, en effet, doivent promouvoir et défendre l’unité de la foi et la discipline commune à toute l’Église, inculquer aux fidèles l’amour de tout le Corps mystique du Christ, particulièrement des membres pauvres et souffrants, l’amour de ceux qui sont persécutés pour la justice (cf Mt 5,10) ; et enfin, promouvoir toute activité commune à l’Église entière, spécialement celle qui tend à accroître la foi et à faire briller aux yeux de tous les hommes la lumière de la pleine vérité…

Le soin d’annoncer l’Évangile dans tous les coins du monde incombe au corps des pasteurs : c’est à lui que le Christ en a donné l’ordre, lui imposant une charge commune… Chaque évêque donc, pour autant que le permet l’accomplissement de sa charge particulière, est tenu de collaborer avec ses semblables et avec le successeur de Pierre, auquel a été confiée tout spécialement la charge suprême de propager le nom chrétien.

Concile Vatican II

 

 

 

Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste

mercredi 21 septembre 2022

Les apôtres s’en allèrent jusqu’aux extrémités de la terre, proclamant la Bonne Nouvelle des bienfaits que Dieu nous envoie et annonçant aux hommes la paix du ciel (Lc 2,14), eux qui possédaient tous également, et chacun en particulier, la Bonne Nouvelle de Dieu. Matthieu précisément, chez les Hébreux, a fait paraître dans leur propre langue une forme écrite d’évangile alors que Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l’Église. Après leur mort, Marc, le disciple et l’interprète de Pierre (1P 5,13), nous a transmis lui aussi par écrit la prédication de Pierre. De même Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’évangile prêché par celui-ci. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, le même qui a reposé sur sa poitrine (Jn 13,25), a publié lui aussi l’évangile pendant son séjour à Éphèse.

Matthieu, dans son évangile, raconte la génération du Christ comme homme : « Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham : voici quelle fut la génération du Christ » (Mt 1,1-18). Cet évangile présente donc le Christ sous sa forme humaine ; c’est pourquoi le Christ y est toujours animé de sentiments d’humilité et demeure un homme de douceur… L’apôtre Matthieu ne connaît qu’un seul et même Dieu qui a promis à Abraham de multiplier sa descendance comme les étoiles du ciel (Gn 15,5) et qui par son Fils le Christ Jésus nous a appelés du culte des pierres à sa connaissance (Mt 3,9), de sorte que, « ce qui n’était pas un peuple est devenu son peuple, et que celle qui n’était pas la bien-aimée est devenue l’aimée » (Os 2,25 ; Rm 9,25).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 1 septembre 2022

Lorsque le Seigneur, assis dans la barque, dit à Pierre : « Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche », il lui conseille moins de jeter dans les profondeurs de l’eau les instruments de la pêche, que de répandre au fond des cœurs les paroles de la prédication. Cet abîme des cœurs, saint Paul l’a pénétré en y lançant la parole : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! » (Rm 11,33)… Comme le filet amène dans ses replis vers le navire les poissons qu’il a pris, la foi conduit dans son sein, vers le repos, tous les hommes qu’elle a rassemblés.

Toujours pour faire comprendre que le Seigneur parlait de la pêche spirituelle, Pierre dit : « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais jeter mes filets »… Le Verbe, la Parole de Dieu, c’est le Seigneur notre Sauveur… Puisque Pierre lance son filet selon le Verbe, il répand partout son éloquence selon le Christ. Il déploie les filets tissés selon les prescriptions de son maître ; il lance au nom du Seigneur des paroles plus claires et plus efficaces qui permettent de sauver, non pas des créatures sans raison, mais des hommes.

« Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. » Oui, Pierre avait bien peiné toute la nuit…; lorsque la lumière du Sauveur a brillé, les ténèbres se sont dissipées et sa foi lui a permis de distinguer, au plus profond des eaux, ce que ses yeux ne pouvaient pas voir. Pierre a effectivement souffert de la nuit, jusqu’à ce que le jour qui est le Christ vienne à son secours. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « La nuit est avancée, le jour arrive » (Rm 13,12).

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)