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Archive pour le mot-clef ‘Eglise’

Dans l’Église le Christ nous appelle à la conversion

mercredi 18 septembre 2024

L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, attribut le plus admirable du Créateur et du Rédempteur, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. Dans ce cadre, la méditation constante de la parole de Dieu, et surtout la participation consciente et réfléchie à l’eucharistie et au sacrement de pénitence ou de réconciliation ont une grande signification.

L’eucharistie nous rapproche toujours de cet « amour plus fort que la mort » (Ct 8,6) : en effet « chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons cette coupe », non seulement « nous annonçons la mort » du Rédempteur, mais aussi « nous proclamons sa résurrection, dans l’attente de sa venue dans la gloire » (Missel romain; cf 1Co 11,26). La liturgie eucharistique, célébrée en mémoire de celui qui, dans sa mission messianique, nous a révélé le Père par sa parole et par sa croix atteste l’amour inépuisable en vertu duquel il désire toujours s’unir à nous et ne faire qu’un avec nous, allant à la rencontre de tous les cœurs humains.

C’est le sacrement de la pénitence ou de la réconciliation qui « aplanit la route » (Lc 3,3; Is 40,3) de chacun, même quand il est accablé par de lourdes fautes. Dans ce sacrement, tout homme peut expérimenter de manière unique la miséricorde, c’est-à-dire l’amour qui est plus fort que le péché.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Les ruptures du chrétien et de l’Église

lundi 19 août 2024

Les ruptures nécessaires à l’Église et à un chrétien, les ruptures nécessaires avec le monde pour sauver le monde et les ruptures nécessaires pour que l’Église soit en marche, doivent être placées là où il faut, mais elles sont fondamentales. Je crois qu’il est important que nous prenions conscience des ruptures qui sont les ruptures chrétiennes et sans lesquelles une vie chrétienne n’est pas chrétienne élémentairement, des ruptures qui sont demandées à tout chrétien simplement parce qu’il est un baptisé. On ne peut pas devenir la chair et le sang de l’Église par le baptême, être la chair et le sang de son corps, du corps du Christ, sans qu’il y ait entre le monde et nous des oppositions qui sont des ruptures ; et c’est par ces ruptures que nous devenons aptes à participer à la rédemption du Christ.

« En même temps, dit Paul VI, que l’Église prend plus pleinement conscience de certaines exigences intérieures, elle est sollicitée plus fortement par les besoins du monde auquel elle est destinée. » De même, c’est parce que nous sommes baptisés, parce que nous avons reçu le Saint-Esprit, parce que normalement il doit travailler en nous, qu’il doit nous entraîner dans la marche qu’il imprime à l’Église. Or, tout ce qui bouge rompt avec quelque chose. On pourrait dire que la liberté élémentaire, essentielle des enfants de Dieu, a pour rançon des ruptures. Mais une rupture n’est chrétienne que si elle se motive par l’union au Christ et la participation à l’œuvre du Christ. On ne rompt pas pour rompre. Le corps tout entier, toute l’Église du Christ a besoin de ces ruptures fondamentales. (…) Ce sont des ruptures qui doivent nous rendre libres d’appartenir uniquement et définitivement à Jésus-Christ ; des ruptures qui doivent nous donner la liberté d’essayer par sa grâce de vivre une vie toute de charité selon l’Évangile. Ce sont des ruptures qui doivent nous donner la liberté d’être disponibles à sa volonté au plus intime de l’Église.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

« Maris, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle. » (Ep 5,25)

vendredi 16 août 2024

L’homme et la femme qui, par l’alliance conjugale « ne sont plus deux mais une seule chair », s’aident et se soutiennent mutuellement par l’union intime de leurs personnes et de leurs activités ; ils prennent ainsi conscience de leur unité et l’approfondissent sans cesse davantage. Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur unité indissoluble.

Le Christ Seigneur a comblé de bénédictions cet amour aux aspects multiples, issu de la source divine de la charité, et constitué à l’image de son union avec l’Église (Ep 5,32). De même en effet que Dieu a pris autrefois l’initiative d’une alliance d’amour et de fidélité avec son peuple, ainsi, maintenant, le Sauveur des hommes, Époux de l’Église, vient à la rencontre des époux chrétiens par le sacrement de mariage. Il continue de demeurer avec eux pour que les époux, par leur don mutuel, puissent s’aimer dans une fidélité perpétuelle, comme lui-même a aimé l’Église et s’est livré pour elle (Ep 5,25).

L’amour conjugal authentique est assumé dans l’amour divin et il est dirigé et enrichi par la puissance rédemptrice du Christ et l’action salvifique de l’Église, afin de conduire efficacement à Dieu les époux, de les aider et de les affermir dans leur mission sublime de père et de mère. C’est pourquoi les époux chrétiens, pour accomplir dignement les devoirs de leur état, sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial ; en accomplissant leur mission conjugale et familiale avec la force de ce sacrement, pénétrés de l’Esprit du Christ qui imprègne toute leur vie de foi, d’espérance et de charité, ils parviennent de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle ; c’est ainsi qu’ensemble ils contribuent à la glorification de Dieu.

Concile Vatican II

 

 

 

« Moi, je suis le pain de la vie. »

dimanche 4 août 2024

L’Église vit de l’eucharistie. Cette vérité n’exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais elle comporte en synthèse le cœur du mystère de l’Église. Dans la joie, elle fait l’expérience, sous de multiples formes, de la réalisation continuelle de la promesse : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Mais, dans l’eucharistie, par la transformation du pain et du vin en corps et sang du Seigneur, elle jouit de cette présence avec une intensité unique. Depuis que, à la Pentecôte, l’Église, peuple de la Nouvelle Alliance, a commencé son pèlerinage vers la patrie céleste, ce sacrement divin a continué à marquer ses journées, les remplissant d’espérance confiante.

À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le sacrifice eucharistique est « source et sommet de toute la vie chrétienne » (LG 11). « La très sainte eucharistie contient en effet l’ensemble des biens spirituels de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant (1Co 5,7; Jn 6,51), qui par sa chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes » (Vatican II PO 5). C’est pourquoi l’Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le sacrement de l’autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique. »

mardi 30 juillet 2024

« L’Église est sainte : aux yeux de la foi, l’Église…est indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul saint », a aimé l’Église comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu. » L’Église est donc « le peuple saint de Dieu », et ses membres sont appelés « saints » (Lumen gentium, 39,12 ; 1Co 6,1)… Par le Christ et en lui l’Église devient aussi sanctifiante… C’est en elle que « nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu »… En ses membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir…

« Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Église, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » (LG 42) Tous les membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs. En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps.

L’Église rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification : « L’Église est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce. C’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint. »

Catéchisme de l’Église catholique

 

 

 

 

La mission de l’Amour

dimanche 14 juillet 2024

Malgré ma petitesse je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi, Jésus, toutes les œuvres les plus héroïques. Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles. Ô mon Jésus ! à toutes mes folies que vas-tu répondre ? Y a-t-il une âme plus petite, plus impuissante que la mienne ! Cependant à cause même de ma faiblesse, tu t’es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu veux aujourd’hui, combler d’autres désirs plus grands que l’univers. (…)

La charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un cœur, et que ce cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang. Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot, qu’il était éternel. Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : “Ô Jésus, mon amour ; ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour. Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Église et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée. Dans le cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’amour ; ainsi je serai tout, ainsi mon rêve sera réalisé”.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)

 

 

 

Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, mémoire

lundi 20 mai 2024

Ô notre Dame, tu es la mère de la justification et des justifiés, de la réconciliation et des réconciliés, du salut et des sauvés. Heureuse certitude et refuge assuré ! La mère de Dieu est notre mère, La mère de notre seule raison d’espérance et de crainte est notre mère. Ô mère bénie et exaltée non pour toi seule mais aussi pour nous, que vois-je nous advenir par toi ? Que c’est grand et digne d’amour ! Cette vue me réjouit d’une joie que je n’ose exprimer.

Si toi, notre Dame, tu es sa mère, tes autres fils ne sont-ils pas ses frères ? Mais quels frères et de qui ? Dirai-je ce qui réjouit mon cœur, ou me tairai-je par crainte de paraître orgueilleux ? Mais ce que je crois avec ardeur, pourquoi ne pas en proclamer la louange ? Je parlerai donc, non par vanité, mais par gratitude. Car celui qui a voulu, en naissant d’une mère, partager notre nature et, en nous rendant la vie, nous faire fils de sa mère, celui-là même nous invite à nous reconnaître ses frères. Notre juge est donc notre Frère. Le Sauveur du monde est notre Frère. Pour tout dire, notre Dieu s’est fait, par Marie, notre Frère.

Saint Anselme (1033-1109)

 

 

 

La Sagesse nous emporte dans ses desseins d’amour

mardi 14 mai 2024

La Sagesse est Sagesse d’amour. Elle est au service de Dieu qui est amour. Or l’amour est le bien diffusif de soi. Il a besoin de se répandre et trouve sa joie à se donner. Sa joie est à la mesure du don qu’il fait et de sa qualité. Parce qu’elle est tout entière au service de Dieu, la Sagesse va utiliser toutes ses ressources pour diffuser l’amour. Il n’est donc pas étonnant que cette Sagesse d’amour trouve sa joie auprès des enfants des hommes, parce que dans leur âme elle peut répandre le meilleur de ses dons créés, la grâce, qui est une participation à la nature et à la vie de Dieu. (…)

La Sagesse d’amour est essentiellement active. Le mouvement ne lui est pas un état passager : il est constant. Si le bien diffusif de soi qu’est l’amour cessait un instant de se répandre, il ne serait plus amour. L’amour qui s’arrête se transforme en égoïsme. Dieu engendre sans cesse son Fils, du Père et du Fils procède constamment le Saint-Esprit ; c’est pourquoi Dieu est éternel Amour. L’amour qui nous est donné ne saurait s’arrêter en nos âmes. Il a besoin de remonter vers sa source et il veut par nous continuer son mouvement de diffusion de lui-même.

En nous conquérant, la Sagesse d’amour nous fait entrer dans l’intimité divine, mais elle nous emporte vers son but dans la réalisation de ses desseins d’amour. Elle nous transforme immédiatement en canaux de sa grâce et en instruments de ses œuvres. L’amour est essentiellement dynamique et dynamogène. (…) La Sagesse d’amour conquiert les âmes moins pour elles-mêmes que pour son œuvre. Elle n’a qu’un but qui est l’Église. Elle nous choisit comme membres de l’Église, pour que nous y tenions une place et y remplissions une mission.

Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967)

 

 

 

La communion dans l’unité de la foi

dimanche 12 mai 2024

L’Église est unie par un lien de charité mutuelle si fort qu’elle est une dans la pluralité de ses membres et mystérieusement toute en chacun, à tel point que, si l’Église universelle tout entière est présentée avec raison comme la seule et unique Épouse du Christ, on croit aussi que, par le mystère du sacrement, chaque âme est l’Église en sa plénitude. Une en tous et toute en chacun, elle est simple dans la pluralité de ses membres grâce à l’unité de la foi, et multiple en chacun d’eux grâce à la diversité des charismes joints par le ciment de la charité, car tous viennent de l’Un. (…)

Le secret de cette indivisible unité, le Verbe le dévoilait lorsqu’il disait au Père en parlant de ses disciples : « Ce n’est pas pour eux seuls que je prie, mais pour ceux-là aussi qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un. » (Jn 17, 20-21) Si donc ceux qui croient au Christ sont un, le corps tout entier est présent par le mystère du sacrement là où les yeux de la chair ne voient qu’un seul membre. (…)

La nécessité de cette communion dans le Christ était considérée par nos Pères comme tellement certaine qu’ils l’ont insérée dans le symbole de la profession de foi catholique et qu’ils nous ont ordonné de la répéter souvent parmi les rudiments de la foi chrétienne. Car aussitôt après avoir dit : « Je crois en l’Esprit Saint, en la Sainte Église », nous ajoutons : « en la communion des saints », afin que dans l’acte même où nous rendons témoignage à Dieu de notre foi, nous affirmions aussi la communion de l’Église, qui est une avec lui. Cette communion des saints dans l’unité de la foi est telle que, croyant en un seul Esprit Saint, ils sont admis par la grâce de l’adoption à l’unique vie éternelle.

Saint Pierre Damien (1007-1072)

 

 

 

 

L’Église en butte aux persécutions

lundi 6 mai 2024

« Et voici que le menteur se lève en face de moi et parle contre moi. » (Jb 16,8 Vg) Aux heures mêmes de sa tranquillité, la sainte Église est en butte au mensonge, car nombreux sont en son sein les esprits qui ne sont plus fidèles à la promesse de l’éternité et qui mentent pourtant en se disant fidèles. Et comme il n’ont pas le courage de contredire ouvertement sa prédication, elle supporte le mensonge non pas face à face, mais, en quelque sorte, derrière son dos. Mais quand a grondé l’heure de la malignité, celui qui maintenant calomnie dans la crainte vient contredire en face : aux paroles de la vraie foi font barrage ses clameurs sans détour.

Mais, il faut le savoir, quand nous sommes ainsi en butte aux coups des hommes charnels, c’est moins eux-mêmes qui s’acharnent à vouloir notre mort que l’esprit malin, le prince de leur âme, comme le dit Paul : « Nous avons à lutter corps à corps non pas contre la chair et le sang, mais contre les princes et les puissances, contre les régisseurs de ce monde de ténèbres. » (Ep 6,12) Voilà pourquoi, en parlant ici encore du mensonge, Job peut passer aussitôt au portrait du prince de ce mensonge en transformant ainsi sa phrase : « Il a concentré sa fureur contre moi et en me menaçant il a grincé des dents contre moi. Mon ennemi m’a regardé avec des yeux terribles. » (Jb 16,10 Vg) Que sont tous les injustes ? ne sont-ils pas les membres du diable ? C’est donc lui qui fait par eux tout ce qu’en leur cœur il leur inspire de faire.

Or, si maintenant encore il n’a que fureur contre la Sainte Église, sa fureur est dispersée, parce que c’est dans les individus qu’il suscite contre elle des tentations secrètes. Mais le jour où il se déchaînera contre elle dans une persécution ouverte, il concentrera contre elle sa fureur, parce que, pour l’abattre, il bandera tous les efforts de sa volonté.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)