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Archive pour le mot-clef ‘St Pierre Chrysologue’

« Touchez-moi, regardez. »

dimanche 14 avril 2024

Après la résurrection, comme le Seigneur était entré toutes portes closes (Jn 20,19), les disciples ne croyaient pas qu’il avait retrouvé la réalité de son corps, mais supposaient que son âme seule était revenue sous une apparence corporelle, comme les images qui se présentent à ceux qui rêvent dans leur sommeil. « Ils croyaient voir un esprit »…

« Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées inquiètes s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds. » Voyez, c’est-à-dire : soyez attentifs. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas un songe que vous voyez. Voyez mes mains et mes pieds, puisque, avec vos yeux accablés, vous ne pouvez pas encore regarder mon visage. Voyez les blessures de ma chair, puisque vous ne voyez pas encore les œuvres de Dieu. Contemplez les marques faites par mes ennemis, puisque vous ne percevez pas encore les manifestations de Dieu. Touchez-moi, pour que votre main vous donne la preuve, puisque vos yeux sont à ce point aveuglés… Découvrez les trous de mes mains, fouillez mon côté, rouvrez mes blessures, car je ne peux pas refuser à mes disciples en vue de la foi ce que je n’ai pas refusé à mes ennemis pour mon supplice. Touchez, touchez…, cherchez jusqu’aux os, pour confirmer la réalité de la chair, et que ces blessures encore ouvertes attestent que c’est bien moi…

Pourquoi ne croyez-vous pas que je suis ressuscité, moi qui ai rappelé à la vie plusieurs morts sous vos yeux ?… Quand j’étais pendu à la croix, on m’insultait en disant : « Lui qui a sauvé les autres, il ne peut pas se sauver lui-même. Qu’il descende de la croix et nous croirons » (Mt 27,40). Qu’est-ce qui est le plus difficile, descendre de la croix en arrachant les clous ou remonter des enfers en foulant aux pieds la mort ? Voilà que je me suis sauvé moi-même, et brisant les chaînes de l’enfer, je suis remonté vers le monde d’en haut.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

« Aussitôt, la barque atteignit le rivage où ils se rendaient. »

samedi 13 avril 2024

Le Christ monte dans une barque : n’est-ce pas lui qui a découvert le lit de la mer après avoir rejeté ses eaux, afin que le peuple d’Israël passe à pied sec comme en une vallée ? (Ex 14,29) N’est-ce pas lui qui a affermi les vagues de la mer sous les pieds de Pierre, de sorte que l’eau fournisse à ses pas un chemin solide et sûr ? (Mt 14,29)

Il monte dans la barque. Pour traverser la mer de ce monde jusqu’à la fin des temps, le Christ monte dans la barque de son Église pour conduire ceux qui croient en lui jusqu’à la patrie du ciel par une traversée paisible, et faire citoyens de son Royaume ceux avec qui il communie en son humanité. Certes, le Christ n’a pas besoin de la barque, mais la barque a besoin du Christ. Sans ce pilote venu du ciel, en effet, la barque de l’Église agitée par les flots n’arriverait jamais au port.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

Le Christ guérit la paralysie de nos membres et de nos cœurs

mercredi 18 janvier 2023

L’incarnation du Christ n’est pas normale, c’est miraculeux ; ce n’est pas conforme à la raison, mais à la puissance divine ; cela vient du Créateur, non de la nature ; ce n’est pas commun, c’est unique ; c’est divin, non pas humain. Elle ne s’est pas faite par nécessité, mais par puissance. (…) Elle a été mystère de foi, renouvellement et salut pour l’homme. Celui qui, sans être né, a formé l’homme avec de la glaise intacte (Gn 2,7), en naissant a fait un homme à partir d’un corps intact ; la main qui a daigné saisir de l’argile pour nous créer a daigné saisir aussi notre chair pour nous recréer. (…)

Homme, pourquoi te méprises-tu tellement, alors que tu es si précieux pour Dieu ? Pourquoi, lorsque Dieu t’honore ainsi, te déshonores-tu à ce point ? Pourquoi cherches-tu comment tu as été fait et ne recherches-tu pas en vue de quoi tu es fait ? Est-ce que toute cette demeure du monde que tu vois n’a pas été faite pour toi ? (…)

Le Christ prend chair pour rendre toute son intégrité à la nature corrompue ; il assume la condition d’enfant, il accepte d’être nourri, il traverse des âges successifs afin de restaurer l’âge unique, parfait et durable qu’il avait lui-même créé. Il porte l’homme, pour que l’homme ne puisse plus tomber. Celui qu’il avait créé terrestre, il le rend céleste ; celui qui était animé par un esprit humain, il lui donne la vie d’un esprit divin. Et c’est ainsi qu’il l’élève tout entier jusqu’à Dieu, afin de ne rien laisser en lui de ce qui appartient au péché, à la mort, au labeur, à la douleur, à la terre. Voilà ce que nous apporte notre Seigneur Jésus Christ qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père, dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

Le vin nouveau des noces du Fils

lundi 16 janvier 2023

« Pourquoi jeûnons-nous, et non pas tes disciples ? » Pourquoi ? Parce que pour vous le jeûne est une affaire de loi. Ce n’est pas un don spontané. En lui-même le jeûne n’a pas de valeur ; ce qui compte c’est le désir de celui qui jeûne. Quel profit pensez-vous tirer de votre jeûne si vous jeûnez contraints et forcés par une loi ? Le jeûne est une charrue merveilleuse pour labourer le champ de la sainteté. Mais les disciples du Christ sont placés d’emblée au cœur même du champ déjà mûr de la sainteté ; ils mangent le pain de la récolte nouvelle. Comment seraient-ils obligés de pratiquer des jeûnes désormais périmés ? « Les amis de l’Époux peuvent-ils jeûner pendant que l’Époux est avec eux ? »

Celui qui se marie se livre tout entier à la joie et prend part au banquet ; il se montre tout affable et tout gai pour les invités ; il fait tout ce que lui inspire son affection pour l’épouse. Le Christ célèbre ses noces avec l’Église pendant qu’il vit sur terre. C’est pourquoi il accepte de prendre part aux repas où on l’invite, il ne refuse pas. Plein de bienveillance et d’amour, il se montre humain, abordable et aimable. Ne vient-il pas pour unir l’homme à Dieu et faire de ses compagnons des membres de la famille de Dieu ?

Pareillement, dit Jésus, « personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieux vêtement ». Ce drap neuf, c’est le tissu de l’Évangile, celui qu’il est en train de tisser avec la toison de l’Agneau de Dieu : un habit royal que le sang de la Passion va bientôt teindre de pourpre. Comment le Christ accepterait-il d’unir ce drap neuf avec la vétusté du légalisme d’Israël ? (…) Pareillement enfin, « personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, mais le vin nouveau se met dans des outres toutes neuves ». Ces outres neuves, ce sont les chrétiens. C’est le jeûne du Christ qui va purifier ces outres de toute souillure pour qu’elles gardent intacte la saveur du vin nouveau. Le chrétien devient ainsi l’outre neuve prête à recevoir le vin nouveau, le vin des noces du Fils, foulé au pressoir de la croix.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

« Cette génération demande un signe. »

lundi 10 octobre 2022

C’est Jonas qui décide lui-même d’être jeté hors du bateau : « Prenez-moi et jetez-moi à la mer », dit-il (Jon 1,12) — ce qui désigne la Passion volontaire du Seigneur. (…) Mais voici que surgit un monstre des profondeurs, un grand poisson s’approche, qui doit pleinement accomplir et manifester la résurrection du Seigneur, ou plutôt engendrer ce mystère. Un monstre est là, image terrifiante de l’enfer qui, alors que sa gueule affamée le jette sur le prophète, goûte et assimile la puissance de son Créateur, et en le dévorant s’oblige en fait à ne plus dévorer personne. Le séjour redoutable de ses entrailles prépare la demeure du visiteur d’en haut : si bien que ce qui avait été une cause de malheur devient la barque impensable d’une traversée nécessaire, gardant son passager et le rejetant après trois jours sur le rivage. Ainsi était donné aux païens ce qui était arraché aux ennemis du Christ. Et lorsque ceux-ci ont demandé un signe, le Seigneur a jugé que ce seul signe leur serait donné, par lequel ils comprendraient que la gloire qu’ils avaient espéré recevoir du Christ devait être donnée aussi aux païens. (…)

Par la malveillance de ses ennemis, le Christ a été plongé dans les profondeurs du chaos du séjour des morts ; pendant trois jours, il en a parcouru tous les recoins (1P 3,19). Et quand il en est ressuscité, il a fait éclater à la fois la méchanceté de ses ennemis, sa propre grandeur et son triomphe sur la mort.

Ce sera donc justice que les gens de Ninive se lèvent au jour du Jugement pour condamner cette génération, car ils se sont convertis à la proclamation d’un seul prophète naufragé, étranger, inconnu ; tandis que les gens de cette génération, après tant d’actions admirables et de miracles, avec tout l’éclat de la résurrection, ne sont pas devenus croyants ni ne se sont convertis.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

Offrir un sacrifice à Dieu

lundi 23 mai 2022

« Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rm 12,1). Par cette demande, l’apôtre Paul élève tous les hommes à participer au sacerdoce. (…) L’homme ne cherche pas au dehors ce qu’il va offrir à Dieu mais apporte avec lui et en lui ce qu’il va sacrifier à Dieu pour son propre bienfait (…) « Je vous exhorte par la miséricorde de Dieu. » Frères, ce sacrifice est à l’image du Christ qui a immolé son corps ici-bas et offert sa vie pour la vie du monde. En vérité il a fait de son corps un sacrifice vivant, lui qui vit encore après avoir été tué. Dans ce si grand sacrifice, la mort est anéantie, elle est emportée par le sacrifice. (…) C’est pourquoi les martyrs naissent au moment de leur mort et commencent leur vie quand ils la finissent ; ils vivent quand ils sont tués et brillent au ciel quand on croyait sur terre qu’ils s’étaient éteints. (…)

Le prophète a chanté : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation mais tu m’as façonné un corps » (Ps 39,7). Sois à la fois le sacrifice offert et celui qui l’offre à Dieu. Ne perds pas ce que la puissance de Dieu t’a accordé. Revêts le manteau de la sainteté. Prends la ceinture de chasteté. Que le Christ soit le voile de ta tête ; la croix, la protection de ton front qui te donne la persévérance. Conserve dans ton cœur le sacrement de l’Écriture divine. Que ta prière brûle toujours comme un encens agréable à Dieu. Prends « le glaive de l’Esprit » (Ep 6,17) ; que ton cœur soit l’autel où tu pourras, sans crainte, offrir toute ta personne et toute ta vie. (…)

Offre ta foi pour punir l’incroyance ; offre ton jeûne pour mettre fin à la voracité ; offre ta chasteté pour que meure la sensualité ; sois fervent pour que cesse la malfaisance ; fais œuvre de miséricorde pour mettre fin à l’avarice ; et pour supprimer la sottise, offre ta sainteté. Ainsi ta vie deviendra ton offrande si elle n‘a pas été blessée par le péché. Ton corps vit, oui, il vit, toutes les fois qu’en faisant mourir le mal en toi, tu offres à Dieu des vertus vivantes.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

« Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage. »

vendredi 22 avril 2022

« Comme le jour venait », dit l’Évangile, « Jésus parut sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. » (…) Le monde tout entier avait été jeté dans la confusion et se demandait si la mort du Créateur ne l’avait pas replongé dans les ténèbres primordiales et le chaos originel (Gn 1,2). Mais soudain, dans la lumière de sa résurrection, le Seigneur ramène le jour et rend au monde son visage familier. Il vient ressusciter avec lui et dans sa gloire tous les êtres qu’il a vus si tristement abattus. « Comme le jour venait » (…) « Jésus parut sur le rivage » : il vient (…) dissiper le doute, apaiser la tempête, calmer le désordre, raffermir en sa propre immobilité les fondements de la terre, qui avaient été si brusquement ébranlés. Et il vient rendre au monde toute sa ferveur envers son maître.

« Comme le jour venait, Jésus parut sur le rivage. » C’est d’abord pour ramener son Église dans le port de la foi, cette Église dans laquelle les disciples sont alors les jouets des flots amers. Il les a trouvés privés de foi, dépossédés de leur force d’hommes ; c’est pour cela qu’il les appelle « enfants » : « Enfants, n’avez-vous rien à manger ? » Il y a là Pierre qui a renié, Thomas qui a douté, Jean qui a fui (…); il les invite à manger comme des tout petits. Ainsi son humanité les rappellera à la grâce, le pain à la confiance, la nourriture à la foi. En effet, ils ne croiraient pas qu’il est ressuscité avec son corps s’ils ne le voyaient manger comme un homme. Voilà pourquoi celui qui nourrit toute créature demande à manger ; lui, le Pain (Jn 6,35), mange, car il n’a pas faim de leur nourriture, mais de leur amour.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

Le signe de Jonas

mercredi 9 mars 2022

Toute l’histoire de Jonas nous le montre comme une préfiguration parfaite du Sauveur. (…) Jonas est descendu à Joppé pour monter sur un bateau à destination de Tarsis (…) ; le Seigneur est descendu du ciel sur la terre, la divinité vers l’humanité, la souveraine puissance est descendue jusqu’à notre misère (…), pour s’embarquer sur le navire de son Église. (…)

C’est Jonas lui-même qui prend l’initiative de se faire précipiter dans la mer : « Prenez-moi, dit-il, jetez-moi à la mer » ; il annonce ainsi la Passion volontaire du Seigneur. Quand le salut d’une multitude dépend de la mort d’un seul, cette mort est entre les mains de cet homme qui peut librement la retarder, ou au contraire la hâter pour devancer le danger. Tout le mystère du Seigneur est préfiguré ici. Pour lui la mort n’est pas une nécessité ; elle relève de son choix libre. Écoutez-le : « J’ai le pouvoir de déposer ma vie, et j’ai le pouvoir de la reprendre : on ne me l’enlève pas » (Jn 10,18). (…)

Voyez l’énorme poisson, image horrible et cruelle de l’enfer. En dévorant le prophète, il sent la force du Créateur (…) et offre avec crainte le séjour de ses entrailles à ce voyageur venu d’en haut. (…) Et après trois jours (…) il le rend à la lumière, pour le donner aux païens. (…) Tel est le signe, l’unique signe, que le Christ a consenti à donner aux scribes et aux Pharisiens (Mt 12,39), afin de leur faire comprendre que la gloire qu’eux mêmes espéraient du Christ allait se tourner aussi vers les païens : les Ninivites sont le symbole des nations qui ont cru en lui. (…) Quel bonheur pour nous, mes frères ! Ce qui a été annoncé et promis symboliquement, c’est face à face, en toute vérité, que nous le vénérons, que nous le voyons, que nous le possédons.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

 

« L’homme se leva et le suivit. »

samedi 15 janvier 2022

Assis à son bureau de douane, ce malheureux publicain était dans une situation pire que le paralytique dont je vous ai parlé l’autre jour, lui qui gisait sur son lit (Mc 2,1s). L’un était atteint de paralysie en son corps, l’autre en son âme. Chez le premier, tous ses membres étaient difformes ; chez le second, c’est le jugement dans son ensemble qui était en déroute. Le premier gisait, prisonnier de sa chair ; l’autre était assis, captif d’âme et de corps. C’est malgré lui que le paralytique succombait aux souffrances ; le publicain, lui, était de son plein gré esclave du mal et du péché. Ce dernier, innocent à ses propres yeux, était accusé de cupidité par autrui ; le premier, au milieu de ses blessures, se savait pécheur. L’un entassait gain sur gain, et tous étaient des péchés ; l’autre effaçait ses péchés en gémissant dans ses douleurs. C’est pourquoi elles étaient justes, ces paroles adressées au paralytique : « Courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés », car par ses souffrances il compensait ses fautes. Quant au publicain, il entendit ces mots : « Viens, suis-moi », c’est-à-dire : « Tu feras réparation en me suivant, toi qui t’es perdu en suivant l’argent ».

Quelqu’un va dire : pourquoi le publicain, plus coupable semble-t-il, reçoit-il un don plus élevé ? Il devient apôtre aussitôt. (…) Lui-même a reçu le pardon, et il accorde à d’autres le pardon de leurs péchés ; il illumine toute la terre de l’éclat de la prédication de l’Évangile. Quant au paralytique, à peine est-il jugé digne de recevoir seulement le pardon. Tu veux savoir pourquoi le publicain a obtenu plus de grâces ? C’est que, selon un mot de l’apôtre Paul : « Là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5,20).

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)

 

 

« Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole. »

mardi 14 décembre 2021

Jean Baptiste enseigne en paroles et en actes. Vrai maître, il montre par son exemple ce qu’affirme son langage. Le savoir fait le maître, mais c’est la conduite qui confère l’autorité. (…) Enseigner par les actes est la seule règle de celui qui veut instruire. L’instruction par les paroles, c’est le savoir ; mais quand elle passe dans les actes, c’est la vertu. Est donc authentique le savoir joint à la vertu : c’est elle, elle seule qui est divine et non humaine. (…)

« En ces jours-là, survient Jean le Baptiste, proclamant dans le désert de Judée : ‘Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche’ » (Mt 3,1-2). « Convertissez-vous. » Pourquoi ne dit-il pas plutôt : « Réjouissez-vous » ? « Réjouissez-vous plutôt, parce que les réalités humaines cèdent la place aux réalités divines, les terrestres aux célestes, les temporaires aux éternelles, le mal au bien, l’incertitude à la sécurité, le chagrin au bonheur, les réalités périssables à celles qui demeureront toujours. Le Royaume des cieux est tout proche. Convertissez-vous. » Que ta conduite de converti soit évidente. Toi qui as préféré l’humain au divin, qui as voulu être esclave du monde plutôt que vainqueur du monde avec le Seigneur du monde, convertis-toi. Toi qui as fui la liberté que les vertus t’auraient procurée parce que tu as voulu subir le joug du péché, convertis-toi ; convertis-toi vraiment, toi qui, par peur de posséder la Vie, t’es livré à la mort.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450)