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Archive pour le mot-clef ‘St Jean Baptiste’

Jean Baptiste, témoin du Christ par toute sa vie

vendredi 3 février 2023

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Nous chantons les merveilles que tu as accomplies
pour le plus grand des enfants des hommes,
Jean Baptiste, le Précurseur :
Avant même de naître,
il tressaillit d’allégresse à l’approche du Sauveur ;
en venant au monde il apportait une grande joie ;
il fut, de tous les prophètes, celui qui désigna le Messie,
l’Agneau de Dieu ;
Dans les eaux qui devaient en être sanctifiées
il baptisa l’auteur du baptême ;
enfin, il rendit au Christ le plus beau témoignage,
le témoignage du martyre.

C’est pourquoi, avec les puissances du ciel,
nous pouvons te bénir sur la terre
et t’adorer en chantant : Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers !

Le Missel romain

(Références bibliques : Mt 11,11; Lc 1,41.14; Jn 1,29)

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

lundi 9 janvier 2023

Je ne peux contenir ma joie, mon esprit exulte et tressaille. Je me sens presque emporté par l’ardeur de Jean pour annoncer la bonne nouvelle. C’est vrai que je ne suis pas Précurseur, mais comme lui je viens du désert. Le Christ est illuminé, resplendissons avec lui. Le Christ est baptisé, descendons avec lui pour pouvoir avec lui remonter nous aussi.

Jean baptiste, Jésus s’avance : il vient sanctifier le Baptiste. Il vient noyer dans les eaux le vieil Adam tout entier et, avant cela, – et pour cela – sanctifier les eaux du Jourdain. Le Baptiste refuse et Jésus insiste. La lampe dit au Ciel, la voix au Verbe, l’ami à l’Époux : C’est moi qui devrais être baptisé par toi. Jésus répond : laisse donc. Ceci s’accomplit pour réaliser en toute sagesse le dessein de Dieu.

Jésus remonte de l’eau entraînant et élevant le monde avec lui et il voit les cieux ouverts, ces cieux qu’autrefois Adam avait fermés pour lui et pour les siens, et ce paradis qui était comme scellé par un glaive de feu. Et l’Esprit témoigne de sa divinité ; il accourt vers son semblable, et une voix descend du ciel, car c’est du ciel que vient celui à qui on rend témoignage.

Nous entourons d’honneur aujourd’hui le baptême du Christ et nous sommes en fête pour le célébrer. Purifions-nous. Rien n’est plus agréable à Dieu que le salut des hommes et leur retour, c’est la clef de tout enseignement et de tous les mystères. Il en sera ainsi si vous êtes comme une lumière dans le monde, comme une force vitale pour les autres hommes, et comme de petites lumières autour du Christ la grande lumière, reflétant sur vos traits sa splendeur céleste.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)

 

 

« Ta femme te donnera un fils… Tu seras dans la joie et l’allégresse, beaucoup d’hommes se réjouiront de sa naissance. » (Lc 1,13-14)

vendredi 23 décembre 2022

D’avance Dieu avait destiné Jean Baptiste à venir proclamer la joie des hommes et l’allégresse des cieux. De sa bouche, le monde a entendu tomber les paroles admirables qui annonçaient la présence de notre Rédempteur, l’Agneau de Dieu (Jn 1,29). Alors que ses parents avaient perdu tout espoir d’obtenir une descendance, l’ange, messager d’un si grand mystère, l’a envoyé pour servir de témoin au Seigneur avant même de naître (Lc 1,41). (…)

Il a rempli d’une joie éternelle le sein de sa mère, quand elle le portait en elle. (…) En effet, dans l’Évangile, on lit ces paroles qu’Élisabeth dit à Marie : « Lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,43-44) (…) Tandis que, dans sa vieillesse, elle s’affligeait de ne pas avoir donné d’enfant à son mari, soudain elle a mis au monde un fils qui était aussi le messager du salut éternel pour le monde entier. Et un messager tel que, dès avant sa naissance, il a exercé le privilège de son ministère futur quand il a répandu son esprit prophétique par les paroles de sa mère.

Puis, par la puissance du nom que l’ange lui avait donné d’avance, il a ouvert la bouche de son père fermée par l’incrédulité (Lc 1,13.20). Lorsqu’en effet Zacharie était devenu muet, ce n’était pas pour le rester mais pour recouvrer divinement l’usage de la parole et confirmer par un signe venu du ciel que son fils était un prophète. Or, l’Évangile dit de Jean : « Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage pour que tous croient par lui » (Jn 1,7-8). Il n’était certes pas la Lumière, mais il était tout entier dans la lumière, celui qui a mérité de rendre témoignage à la Lumière véritable.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

Le silence de Zacharie

lundi 19 décembre 2022

La naissance de Jean rencontre l’incrédulité et son père devient muet ; Marie croit à celle du Christ et elle le conçoit par la foi. (…) Si nous ne sommes pas capables de scruter les profondeurs d’un si grand mystère, faute de capacité ou de temps, vous serez mieux instruits par celui qui parle en vous, même en mon absence, celui à qui vous pensez avec affection, celui que vous avez accueilli dans votre cœur, celui dont vous êtes devenus les temples (cf 1Co 3,16).

Zacharie se tait et perd la parole jusqu’à la naissance de Jean, précurseur du Seigneur, qui lui rend la parole. La parole lui est rendue à cause de la naissance de celui qui est la voix. Car on demandait à Jean qui annonçait déjà le Seigneur : « Qui es-tu ? » Et il a répondu : « Je suis la voix qui crie dans le désert » (Jn 1,23). La voix, c’est Jean, tandis que le Seigneur est la Parole : « Au commencement était le Verbe » (Jn 1,1). Jean, c’est la voix pour un temps ; le Christ c’est le Verbe au commencement, c’est le Verbe éternel.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« J’ai apprêté une lampe pour mon Christ. » (Ps 131,17)

vendredi 16 décembre 2022

Alors que l’univers entier était écrasé par les ténèbres du diable et que l’obscurité du péché régnait sur le monde, un soleil nouveau, le Christ notre Seigneur, a bien voulu, à ces derniers temps, à la nuit déjà avancée, répandre les premiers rayons d’un jour naissant. Avant que paraisse cette lumière, c’est-à-dire avant que se manifeste « le soleil de justice » (Ml 3,20), Dieu avait déjà annoncé par ses prophètes, comme une aurore : « J’envoyais mes prophètes avant la lumière » (Jr 7,25 Vulg). Plus tard, le Christ a lui-même jeté ses rayons, c’est-à-dire ses apôtres, pour faire resplendir sa lumière et remplir l’univers de sa vérité, afin que personne ne se perde dans les ténèbres. (…)

Nous les hommes, pour accomplir les tâches indispensables avant que le soleil de ce monde ne se lève, nous anticipons sur la lumière avec une lampe. Or le soleil du Christ, lui aussi, a sa lampe qui a précédé sa venue, comme dit le prophète : « J’ai apprêté une lampe pour mon Christ » (Ps 131,17). Le Seigneur indique quelle est cette lampe, en disant au sujet de Jean Baptiste : « Celui-là est la lampe qui brûle et qui luit ». Et Jean lui-même dit, comme s’il était la faible lueur d’une lanterne que l’on porte devant soi : « Mais vient celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16). En même temps, comprenant que sa lumière devait être éclipsée par les rayons du soleil, il a prédit : « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). En effet, de même que la lueur d’une lanterne s’éteint à l’arrivée du soleil, de même le baptême de repentir proclamé par Jean a perdu sa valeur à l’arrivée de la grâce du Christ.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

« Qu’êtes-vous allés voir au désert ? »

jeudi 15 décembre 2022

Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. Les Hébreux ont passé par le désert, Moïse y a vécu avant de recevoir sa mission, saint Paul, saint Jean Chrysostome se sont aussi préparés au désert. (…) C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur : la vie intime avec Dieu, la conversation de l’âme avec Dieu dans la foi, l’espérance et la charité. Plus tard l’âme produira des fruits exactement dans la mesure où l’homme intérieur se sera formé en elle (Ep 3,16). (…)

On ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à lui. Donnez-vous tout entier à lui seul (…) et il se donnera tout entier à vous. (…) Regardez saint Paul, saint Benoît, saint Patrice, saint Grégoire le Grand, tant d’autres : quel long temps de recueillement et de silence ! Montez plus haut : regardez saint Jean Baptiste, regardez notre Seigneur. Notre Seigneur n’en avait pas besoin, mais il a voulu nous donner l’exemple.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

« Jean a rendu témoignage à la vérité…; il était la lampe qui brûle et qui éclaire. » (Jn 5,35)

mardi 13 décembre 2022

Cette lampe destinée à éclairer le monde m’apporte une joie nouvelle, car c’est grâce à elle que j’ai reconnu la vraie Lumière qui luit dans les ténèbres, mais que les ténèbres n’ont pas reçue (Jn 1,5). (…) Nous pouvons t’admirer, Jean, toi le plus grand de tous les saints ; mais imiter ta sainteté, cela nous est impossible. Puisque tu te hâtes de préparer un peuple parfait pour le Seigneur avec des publicains et des pécheurs, il est de toute urgence que tu leur parles d’une façon plus à leur portée que par ta vie. Propose-leur un modèle de perfection qui soit non pas selon ta manière de vivre, mais adapté à la faiblesse des forces humaines.

« Produisez, dit-il, de dignes fruits de pénitence » (Mt 3,8). Mais nous, frères, nous nous glorifions de parler mieux que nous vivons. Jean lui, dont la vie est plus sublime que ce que les hommes peuvent comprendre, met cependant son langage à la portée de leur intelligence : « Faites, dit-il, de dignes fruits de pénitence ! » « Je vous parle de manière humaine, en raison de la faiblesse de la chair. Si vous ne pouvez pas encore faire le bien en plénitude, que se trouve en vous au moins un vrai repentir de ce qui est mal. Si vous ne pouvez pas encore produire les fruits d’une justice parfaite, que pour le moment votre perfection consiste à produire de dignes fruits de pénitence. »

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

« Tous tiennent Jean pour un prophète. »

lundi 12 décembre 2022

Si nous cherchons pourquoi Jean baptisait, lui dont le baptême ne pouvait cependant pas remettre les péchés, la raison en est claire : c’est que, pour être fidèle à son ministère de précurseur, il devait baptiser avant le Seigneur de même qu’il était né avant lui, qu’il prêchait avant lui et qu’il mourrait avant lui. En même temps, c’était pour empêcher que la querelle envieuse des Pharisiens et des scribes n’ait prise sur le ministère du Seigneur, dans le cas où il aurait donné le premier le baptême aux hommes. « Le baptême de Jean, d’où venait-il ? Du ciel ou des hommes ? » Comme ils n’oseraient pas nier qu’il vienne du ciel, ils seraient contraints de reconnaître que les œuvres de celui que Jean prêchait étaient elles aussi accomplies par un pouvoir venant du ciel. Cependant, si le baptême de Jean ne remettait pas les péchés, il n’en était pas pour autant sans fruit pour ceux qui le recevaient. (…) Il était un signe de foi et de repentir, c’est-à-dire qu’il rappelait que tous devraient s’abstenir du péché, pratiquer l’aumône, croire au Christ, et se hâter vers son baptême, dès qu’il paraîtrait, afin d’y être lavés pour la rémission de leurs péchés.

Par ailleurs, le désert où Jean demeurait représente la vie des saints coupés des plaisirs de ce monde. Qu’ils vivent dans la solitude ou mêlés aux foules, sans cesse ils tendent de toute leur âme à se détacher des désirs du monde présent ; ils trouvent leur joie à ne s’attacher qu’à Dieu, dans le secret de leur cœur, et à ne mettre qu’en lui leur espérance. C’est vers cette solitude de l’âme, si chère à Dieu, que le prophète désirait aller, avec le secours de l’Esprit Saint, quand il disait : « Qui me donnera les ailes de la colombe pour que je m’envole et me repose ? » (Ps 54,7)

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)

 

 

« Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »

dimanche 11 décembre 2022

Honorons avec révérence la compassion d’un Dieu venu sauver et non juger le monde. Jean, le précurseur du Maître, qui jusque-là avait ignoré ce mystère, lorsqu’il a appris que Jésus était vraiment le Seigneur, a crié à ceux qui venaient se faire baptiser : « “ Engeance de vipères ” (Mt 3,6), pourquoi me regardez-vous avec tant d’insistance ? Ce n’est pas moi le Christ. Je suis un serviteur et non le Maître. Je suis un simple sujet, non le roi. Je suis une brebis, non le pasteur. Je suis un homme, non un Dieu. J’ai guéri la stérilité de ma mère en venant au monde, je n’ai pas rendu féconde sa virginité ; j’ai été tiré d’en bas, je ne suis pas descendu des hauteurs. J’ai lié la langue de mon père (Lc 1,20), je n’ai pas déployé la grâce divine. (…) Je suis vil et tout petit, mais après moi vient celui qui est avant moi (Jn 1,30). »

« Il vient après, dans le temps ; mais avant, il était en la lumière inaccessible et inexprimable de la divinité. “ Il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui, vous baptisera dans l’Esprit et le feu ” (Mt 3,11). Moi, je suis subordonné ; il est libre. Je suis assujetti au péché, lui détruit le péché. J’enseigne la Loi, lui porte la lumière de la grâce. Je prêche en esclave, il légifère en maître. J’ai pour couche le sol, lui les cieux. Je baptise du baptême de repentir, lui donne la grâce de l’adoption. “ Il vous baptisera dans l’Esprit et le feu. ” Pourquoi m’honorer ? Je ne suis pas le Christ. »

Homélie attribuée à saint Hippolyte de Rome (?-v. 235)

 

 

 

« Il sera rempli d’Esprit Saint…; il marchera devant le Seigneur avec la puissance d’Élie. » (Lc 1,17)

samedi 10 décembre 2022

Qui a obtenu le pouvoir d’ouvrir ou de fermer les cieux, de retenir ou de faire venir la pluie ? Qui pouvait faire descendre le feu sur un sacrifice inondé d’eau ou sur deux troupes de soldats à cause de leurs méfaits ? Qui, dans une ardeur enflammée, a fait périr les prophètes de la honte à cause des idoles offensantes qu’ils vénéraient ? Qui a vu Dieu dans une brise légère ? (…) Tous ces faits sont propres à Élie seulement et à l’Esprit qui est en lui.

Mais on pourrait parler d’événements encore plus prodigieux (…) Élie est celui qui jusqu’à ce jour n’a même pas subi la mort, mais a été enlevé aux cieux et reste impérissable ; certains pensent qu’il vit avec les anges, dont il a imité la nature incorruptible et immatérielle à travers une vie pure. (…) Et de fait Élie est apparu à la transfiguration du Fils de Dieu, le voyant à visage découvert, se tenant face à face devant lui. À la fin des temps, quand le salut de Dieu sera manifesté, c’est lui qui proclamera la venue de Dieu avant les autres et la montrera aux autres ; par beaucoup de signes extraordinaires il confirmera le jour qui est tenu secret. Ce jour-là nous aussi, si nous sommes prêts, nous espérons aller au devant de cet homme admirable qui nous prépare le chemin qui mène à ce jour. Qu’il nous fasse entrer donc dans les demeures célestes, dans le Christ Jésus notre Seigneur, à qui reviennent la gloire et la puissance, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles.

Saint Jean de Damas (v. 675-749)

(Références bibliques : 1R 17,1; 2R 1,10; 1R 18,40; 19,12; 2R 2,1; Mt 17,3)