ACCUEIL

Archive pour la catégorie ‘Prière des âmes’

Appelés à faire vos volontés

mardi 28 janvier 2025

Quand ceux que nous aimons nous demandent quelque chose,
nous les remercions de nous le demander.

S’il vous plaisait, Seigneur, de nous demander une seule chose
dans toute notre vie,
nous en resterions émerveillés,
et d’avoir fait cette seule fois votre volonté
serait l’évènement de notre destinée.

Mais, parce que chaque jour, chaque heure, chaque minute,
vous mettez dans nos mains un tel honneur,
nous trouvons cela si naturel que nous en sommes blasés,
que nous en sommes lassés.

Et pourtant, si nous comprenions à quel point est impensable votre mystère,
nous resterions stupéfaits
de pouvoir savoir ces étincelles de votre vouloir
que sont nos minuscules devoirs.
Nous serions éblouis de connaître,
dans cette immense ténèbre qui nous revêt,
les innombrables,
précises,
les personnelles
lumières de vos volontés.

Le jour où nous comprendrions cela, nous irions dans la vie
comme des sortes de prophètes,
comme des voyants de vos petites providences,
comme les agents de vos interventions.
Rien ne serait médiocre, car tout serait voulu par vous.
Rien ne serait lourd, car tout serait voulu de vous.
Rien ne serait ennuyeux, car tout serait amour de vous.

Nous sommes tous des prédestinés à l’extase,
tous appelés à sortir de nos pauvres combinaisons,
pour surgir, heure après heure, dans votre plan.
Nous ne sommes jamais de lamentables laissés pour compte,
mais de bienheureux appelés,
appelés à savoir ce qu’il vous plaît de faire,
appelés à savoir ce que vous attendez à chaque instant de nous :
des gens qui vous sont un peu nécessaires,
des gens dont les gestes vous manqueraient
si nous refusions de les faire.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

« Navré de l’endurcissement de leurs cœurs »

mercredi 22 janvier 2025

Jésus, Vérité éternelle, notre Vie, j’implore et je mendie ta miséricorde pour les pauvres pécheurs. Très doux Cœur de mon Seigneur, rempli de pitié et de miséricorde inexprimable, je te supplie pour les pauvres pécheurs. Ô Cœur Sacré, source de miséricorde dont les rayons de grâces inconcevables se répandent sur tout le genre humain, je t’en supplie, donne la lumière aux pauvres pécheurs. Ô Jésus, souviens-toi de ta Passion amère et ne permets pas que périssent les âmes rachetées au prix de ton sang très saint.

Jésus, lorsque je contemple le don de ton sang, je me réjouis de sa valeur inestimable, car une goutte aurait suffi pour tous les pécheurs. Bien que le péché soit un abîme du mal et de l’ingratitude, le prix donné pour nous est sans commune mesure — c’est pourquoi, que chaque âme ait confiance en la Passion du Seigneur, qu’elle mette son espérance dans sa miséricorde. Dieu ne refusera à personne sa miséricorde. Le ciel et la terre peuvent changer, mais la miséricorde de Dieu ne s’épuisera jamais (cf Mt 24,35). Oh, quelle joie brûle dans mon cœur, quand je vois ta bonté inconcevable, ô mon Jésus. Je désire amener tous les pécheurs à tes pieds, pour qu’ils louent ton amour infini, pendant les siècles sans fin.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« L’homme se leva et le suivit. »

samedi 18 janvier 2025

Tard je t’ai aimée, ô Beauté si ancienne et si nouvelle ; tard je t’ai aimée. Voici que tu étais au dedans de moi, et moi, j’étais en dehors de moi-même. C’est au dehors que je te cherchais ; je me ruais disgracieusement sur les belles choses de ta création. Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi ; j’étais retenu loin de toi par ces choses qui n’existeraient pas si elles n’étaient pas en toi. Tu as appelé, et ton cri a forcé ma surdité ; tu as brillé, et ton éclat a chassé ma cécité ; tu as répandu ton parfum, je l’ai respiré, et voici que j’aspire à toi. Je t’ai goûté, et j’ai faim de toi, j’ai soif de toi ; tu m’as touché, et j’ai brûlé du désir de la paix que tu donnes.

Lorsque je serai uni à toi de tout mon être, il n’y aura plus pour moi de douleur ni de fatigue. Ma vie, toute pleine de toi, sera alors la vraie vie. Celui que tu remplis, tu l’allèges ; maintenant, puisque je ne suis pas encore plein de toi, je suis un poids pour moi-même… Seigneur, prends pitié de moi ! Mes tristesses mauvaises luttent avec mes bonnes joies ; sortirais-je victorieux de ce combat ? Prends pitié de moi, Seigneur ! Le pauvre être que je suis ! Voici mes blessures, je ne te les cache pas. Tu es le médecin, je suis malade. Tu es miséricorde, je suis misère.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Bien avant l’aube…, Jésus alla dans un endroit désert, et là il priait. »

mercredi 15 janvier 2025

La prière unit l’âme à Dieu. Même si notre âme est toujours semblable à Dieu par sa nature, restaurée qu’elle est par la grâce, de fait elle lui est souvent dissemblable par suite du péché. La prière témoigne alors que l’âme devrait vouloir ce que Dieu veut ; elle réconforte la conscience ; elle rend apte à recevoir la grâce. Dieu nous enseigne ainsi à prier avec une confiance ferme que nous recevrons ce pour quoi nous prions ; car il nous regarde avec amour et veut nous associer à sa volonté et à son action bienfaisantes. Il nous incite donc à prier pour ce qu’il lui plaît de faire (…) ; il semble nous dire : « Qu’est-ce qui pourrait me plaire davantage que de me supplier avec ferveur, sagesse et insistance afin d’accomplir mes desseins ? » Par la prière donc, l’âme s’accorde avec Dieu.

Mais lorsque par sa grâce et sa courtoisie, notre Seigneur se révèle à notre âme, alors nous obtenons ce que nous désirons. À ce moment-là, nous ne voyons plus ce que nous pourrions demander d’autre. Tout notre désir, toute notre force sont fixés entièrement en lui pour le contempler. C’est une haute prière, impossible à sonder, il me semble. Tout l’objet de notre prière est d’être uni, par la vision et par la contemplation, à celui que nous prions, avec une joie merveilleuse et une crainte respectueuse, dans une si grande douceur et délice que nous ne pouvons plus prier en ces moments que comme il nous conduit. Je le sais, plus Dieu se révèle à l’âme, plus elle a soif de lui, par sa grâce. Mais lorsque nous ne le voyons pas, alors nous ressentons le besoin et l’urgence de prier Jésus, à cause de notre faiblesse et de notre incapacité.

Julienne de Norwich (1342-après 1416)

 

 

 

 

Viens loger dans la maison de mon âme !

mardi 19 novembre 2024

Comme Zachée le publicain
Je me suis pas élevé de cette terre vile
Sur l’arbre élevé de la sagesse,
Pour ta contemplation divine.

La courte taille du spirituel
N’a pas grandi en moi par de bonnes œuvres,
Tout au contraire elle a diminué sans cesse
Jusqu’à me faire retourner au lait des enfants.

De nouveau en prenant la parabole au rebours,
Je suis monté sur l’arbre du corps pervers,
En vue de l’amour terrestre au goût suave,
Comme Zachée aussi sur le figuier.

De là, grâce à ta parole puissante
Fais-moi descendre en hâte comme lui ;
Viens loger dans la maison de mon âme,
Et, avec Toi, le Père et le Saint-Esprit.

Fais que le corps qui a causé du tort à mon âme
Lui rende le quadruple en service,
Et donne la moitié des biens corporels
À mon libre arbitre appauvri,

Afin que selon ta parole salvatrice à lui adressée,
Je sois digne d’entendre ta voix,
En étant moi aussi fils d’Abraham,
Suivant la foi du Patriarche.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

Courons, par nos prières, à la recherche de la brebis perdue

jeudi 7 novembre 2024

Notre-Seigneur est venu pour chercher ce qui est perdu… Il laisse quelques brebis qui sont au bercail pour courir après celle qui s’est égarée… Faisons comme Lui, et puisque nos prières sont une force, qu’elles sont certaines d’obtenir ce qu’elles demandent, courons, par nos prières, à la recherche des pécheurs, faisons, par elles, l’œuvre pour laquelle notre Divin Époux est venu sur la terre…

Si nous ne sommes pas voués à la vie apostolique, combien nous devons prier pour la conversion des pécheurs, puisque la prière est presque le seul moyen puissant, étendu, que nous ayons de leur faire du bien, d’aider notre Époux dans son travail, de sauver ses Enfants, de tirer d’un péril mortel ceux qu’Il aime passionnément, et qu’Il nous a, par son Testament, ordonné d’aimer comme Lui-même les aime !… Et si nous sommes voués à l’apostolat, notre apostolat ne sera fructueux que si nous prions pour ceux que nous voulons convertir, car Notre-Seigneur ne donne qu’à celui qui demande, n’ouvre qu’à celui qui frappe… Pour que Dieu mette de bonnes paroles sur nos lèvres, de bonnes inspirations dans nos cœurs, la bonne volonté dans les âmes de ceux à qui nous nous adressons, il faut la grâce de Dieu, et, pour la recevoir, il faut la demander… Ainsi, quel que soit notre genre de vie, prions beaucoup, beaucoup pour la conversion des pécheurs puisque c’est pour eux surtout que Notre-Seigneur travaille, souffre et prie…

Prions chaque jour de toute notre âme pour le salut et la sanctification de ces enfants égarés mais bien-aimés de Notre-Seigneur, afin qu’ils ne périssent pas, mais soient heureux ; prions chaque jour pour eux, longuement et de toute notre âme, pour que le Cœur de Notre-Seigneur soit consolé par leur conversion et réjoui par leur salut…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Sois le compagnon d’armes de mon âme, ô mon Roi !

mercredi 6 novembre 2024

Mon âme, princesse royale,
Lorsque je suis entré dans le monde par elle,
Contre les conquérants des ténèbres
Entra en une guerre farouche.

Au prime abord, elle ne pensa pas en son esprit
qu’avec dix mille,
− Elle-même et les sens de son corps, −
Elle ne pourrait pas mener le combat. (…)

Et les témoins me louaient
Comme une personne qui connaîtrait sa capacité
Pour entrer en lutte contre un faible adversaire
Et non point contre un Antagoniste qui me surpassait.

Mais lorsque mon Ange a envoyé,
Avant que d’entrer en guerre,
La volonté de mon libre arbitre
Pour qu’elle fasse la paix selon la loi,

Je n’ai point cependant prêté l’oreille au conseil
De ton commandement donné sous forme de parabole ;
C’est pourquoi, je suis tombé dans le combat,
Percé de mille traits inguérissables.

J’ai vu les autres ayant un corps pareil au mien
Remporter la victoire dans l’arène ;
Et j’ai cru que moi aussi comme eux
Je vaincrais dans le combat singulier.

Mais lorsque les tentations sont survenues,
Elles ont révélé mes relâchements ;
Elles m’ont séparé du groupe des vertueux
Et m’ont laissé dans celui ces scélérats.

Mais Toi, ô mon Roi céleste,
Fils unique du Père tout-puissant,
Sois le compagnon d’armes de mon âme faible
Dans le combat spirituel.

Frappe les mille qui sont à ma gauche,
Eux qui manifestement luttent avec méchanceté,
Et les dix mille qui sont à ma droite,
Eux qui prennent aussi les apparences du bien.

Fortifie-moi contre leur épée
Avec l’arme de ta vérité ;
Et garde ma tête, membre sublime,
Grâce au casque de ton Signe.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

Rassemblés des quatre vents au banquet de Dieu

mardi 5 novembre 2024

Au sujet de l’eucharistie, rendez grâce ainsi :

D’abord pour le calice :

Nous te rendons grâce, notre Père,
pour la sainte vigne de David ton serviteur
que tu nous as révélée par Jésus, ton Enfant.
Gloire à toi dans les siècles !

Puis pour le pain rompu :

Nous te rendons grâce, notre Père,
pour la vie et la connaissance
que tu nous as révélées par Jésus, ton Enfant.
Gloire à toi dans les siècles !
De même que ce pain que nous rompons,
autrefois disséminé sur les collines,
a été recueilli pour n’en faire plus qu’un,
que ton Église soit rassemblée ainsi
des extrémités de la terre dans ton Royaume.
Car à toi sont la gloire et la puissance dans les siècles !

Après vous être rassasiés, rendez grâce ainsi :

Nous te rendons grâce, Père saint,
pour ton saint nom
que tu as fait habiter en nos cœurs,
pour la connaissance, la foi et l’immortalité
que tu nous a révélées par Jésus, ton Enfant.
Gloire à toi dans les siècles !

C’est toi, Maître tout-puissant, qui as créé l’univers,
à la louange de ton nom ;
tu as donné en jouissance
nourriture et breuvage à tous les hommes.
Mais à nous, tu as fait la grâce
d’une nourriture spirituelle
et d’un breuvage pour la vie éternelle,
par Jésus, ton Enfant.

Par-dessus tout, nous te rendons grâce
de ce que tu es puissant.
Gloire à toi dans les siècles !
Souviens-toi, Seigneur, de ton Église,
pour la délivrer du mal,
pour la rendre parfaite dans ton amour.
Rassemble-la des quatre vents, cette Église sanctifiée,
dans ton Royaume que tu lui as préparé.
Car à toi sont la puissance et la gloire dans les siècles !

« Que le Seigneur vienne » (Ap 22,20) et que ce monde passe.
Hosanna à la maison de David !
Celui qui est saint, qu’il s’approche ;
celui qui ne l’est pas, qu’il fasse pénitence.
« Marana tha ! » (1Co 16,22). Amen.

La Didachè (entre 60-120)

 

 

 

Que je sache t’attendre au milieu de la nuit !

mardi 22 octobre 2024

Celui que les armées célestes glorifient, devant qui tremblent les Chérubins et les Séraphins. vous tous célébrez-le, tout souffle et toute créature, bénissez-le et exaltez-le dans tous les siècles.

Allume la lampe de mon âme, fais briller le flambeau de mon esprit, Sauveur, afin qu’avec mes compagnons de service je sois là à t’attendre au milieu de la nuit, les reins étroitement ceins.

Radieux vraiment et bienheureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, a trouvés veillant et persévérant dans la crainte au milieu de la nuit : aussi, je t’en supplie, juge-moi digne moi aussi d’être des leurs.

Ô ma lumière redoutable, ma Lumière incompréhensible, Fils Unique Engendré qui as resplendi hors du Père, accorde-moi un flambeau de ta lumière, accorde-moi ta miséricorde divine, que je ne gémisse pas moi aussi avec les vierges folles. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Mère de Dieu, comme un enfant nouveau-né tu as mis au monde, pour nous, l’Ancien des jours, qui nous montre sur terre les chemins nouveaux et renouvelle notre nature vieillie, ô Toute Bénie, Inépousée.

Livre d’heures du Sinaï (9e siècle)

 

 

 

Je n’ai rien, que je reçoive ce que je te demande !

jeudi 10 octobre 2024

Avant l’arrivée de l’ami
Qui réclamera mon âme,
Lui qui est céleste parmi les êtres célestes,
Et qui me conduira au ciel,

Lui qui est ton ami, bon par nature,
Que j’ai haï par amour du mauvais,
Au seuil de lumière de ton aurore,
J’arrive avec une âme ténébreuse.

Donne-moi au lieu des trois pains
La confession de ta Trinité des Personnes,
Et ton Corps céleste,
Grâce auquel nous avons connu les trois Hypostases.

En effet, parmi les bonnes actions
Je n’ai rien à mettre devant l’ami du bien,
Mais seulement la foi en ta grâce
Et l’ultime viatique de vie.

Contre moi, suppliant importun,
Ne prétexte pas que les portes sont fermées,
Et que les enfants sont au lit,
Que les âmes innocentes se reposent.

Et ne dis pas que c’est impossible,
Ce qui signifierait que Tu ne veux pas.
Car, si tu le veux absolument,
C’est une chose accomplie pour le bien.

Mais fais que je T’ennuie suivant la parabole
Afin que je reçoive ce que je demande,
Non à cause de l’amour que j’ai perdu,
Mais à cause du cri de mes ennemis.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

*hypostase : L’Église utilise le terme personne ou hypostase pour désigner le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans leur distinction réelle entre eux (cf. CEC § 252).