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Archive pour le mot-clef ‘Christ’

Crois au Christ, vrai Dieu et vrai homme !

lundi 7 août 2023

Crois que le Fils unique engendré de Dieu, à cause de nos fautes est descendu des cieux sur la terre, en prenant cette humanité capable d’éprouver les mêmes choses que nous, et en naissant de la Sainte Vierge et du Saint-Esprit, car l’incarnation s’est faite, non en apparence et en imagination, mais réellement ; il n’a pas non plus passé à travers la Vierge comme à travers un canal, mais il a réellement pris d’elle sa chair et a réellement été allaité d’elle, il a mangé réellement comme nous et bu réellement comme nous.

Si en effet l’ “l’hominisation” était un vain semblant, vain semblant aussi serait le salut. Double était le Christ, homme selon ce qui se voyait, Dieu selon ce qui ne se voyait pas, mangeant réellement en tant qu’homme, comme nous car il éprouvait les mêmes exigences corporelles que nous, et nourrissant, en tant que Dieu, les cinq mille personnes à partir des cinq pains (cf. Mt 14,17-21) ; mourant réellement en tant qu’homme, et ressuscitant en tant que Dieu, le mort de quatre jours ; dormant réellement sur la barque en tant qu’homme, et marchant sur les eaux en tant que Dieu.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« J’ai apprêté une lampe pour mon Christ. » (Ps 131,17)

vendredi 16 décembre 2022

Alors que l’univers entier était écrasé par les ténèbres du diable et que l’obscurité du péché régnait sur le monde, un soleil nouveau, le Christ notre Seigneur, a bien voulu, à ces derniers temps, à la nuit déjà avancée, répandre les premiers rayons d’un jour naissant. Avant que paraisse cette lumière, c’est-à-dire avant que se manifeste « le soleil de justice » (Ml 3,20), Dieu avait déjà annoncé par ses prophètes, comme une aurore : « J’envoyais mes prophètes avant la lumière » (Jr 7,25 Vulg). Plus tard, le Christ a lui-même jeté ses rayons, c’est-à-dire ses apôtres, pour faire resplendir sa lumière et remplir l’univers de sa vérité, afin que personne ne se perde dans les ténèbres. (…)

Nous les hommes, pour accomplir les tâches indispensables avant que le soleil de ce monde ne se lève, nous anticipons sur la lumière avec une lampe. Or le soleil du Christ, lui aussi, a sa lampe qui a précédé sa venue, comme dit le prophète : « J’ai apprêté une lampe pour mon Christ » (Ps 131,17). Le Seigneur indique quelle est cette lampe, en disant au sujet de Jean Baptiste : « Celui-là est la lampe qui brûle et qui luit ». Et Jean lui-même dit, comme s’il était la faible lueur d’une lanterne que l’on porte devant soi : « Mais vient celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16). En même temps, comprenant que sa lumière devait être éclipsée par les rayons du soleil, il a prédit : « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). En effet, de même que la lueur d’une lanterne s’éteint à l’arrivée du soleil, de même le baptême de repentir proclamé par Jean a perdu sa valeur à l’arrivée de la grâce du Christ.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

« Le Royaume des cieux est tout proche. »

samedi 3 décembre 2022

« Que ton règne vienne » (Mt 6,10). Nous demandons que le règne de Dieu se réalise pour nous, dans le sens où nous implorons que son nom soit sanctifié en nous. Quand est-ce, en effet, que Dieu ne règne pas ? Et quand donc a commencé ce qui en lui a toujours existé, et ne cessera jamais ? Nous demandons donc que vienne notre règne, celui que Dieu nous a promis, celui que le Christ nous a obtenu par sa Passion et son sang. Ainsi, après avoir été des esclaves en ce monde, nous serons des rois, lorsque le Christ sera souverain, comme lui-même nous le promet lorsqu’il dit : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde » (Mt 25,34).

Mais il est possible, frères bien-aimés, que le Christ en personne soit ce règne de Dieu, dont nous désirons chaque jour la venue, dont nous souhaitons que l’avènement se présente bientôt à nous. Car, de même qu’il « est la Résurrection » (Jn 11,25), puisque nous ressuscitons en lui, on peut comprendre de même qu’il est le règne de Dieu, puisque c’est en lui que nous régnerons.

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

 

Le Christ viendra à toi

jeudi 24 novembre 2022

« Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous », dit le Seigneur (Lc 17,21). Tourne-toi de tout ton cœur vers le Seigneur, laisse ce monde misérable, et ton âme trouvera le repos. Apprends à mépriser les choses extérieures et à te donner aux choses intérieures, et tu verras le Royaume de Dieu venir en toi. Car « le Royaume de Dieu est paix et joie en l’Esprit Saint » (Rm 14,17), ce qui n’est pas donné aux pécheurs.

Le Christ viendra à toi, te montrant sa consolation, si tu lui prépares au-dedans une demeure digne. « Toute sa gloire et sa beauté sont de l’intérieur » (Ps 44,14 Vulg), et c’est là qu’il se plaît. Fréquente est sa visite de l’homme intérieur et c’est un doux entretien, une consolation agréable, une paix abondante, une familiarité surprenante.

Allons, âme fidèle, prépare ton cœur pour cet époux, afin qu’il daigne venir à toi et habiter en toi. Car il dit en effet : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23). (…) L’homme intérieur se recueille facilement parce que jamais il ne se répand tout entier au dehors ; les travaux extérieurs, les occupations nécessaires en certains temps ne le troublent pas. Il se prête aux choses selon qu’elles arrivent. (…) Celui qui possède un esprit recueilli et bien discipliné ne se préoccupe guère des faits sensationnels ni des scandales du jour. (…) Si tu renonces à être consolé extérieurement, tu pourras contempler les choses du ciel et goûter souvent la joie intérieure.

L’Imitation de Jésus Christ

 

 

 

« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. »

jeudi 18 août 2022

Dans ses desseins mystérieux, le Père avait préparé une Épouse pour son Fils unique et il la lui avait présentée sous les images de la prophétie. (…) Moïse a écrit dans son livre que « l’homme quitterait son père et sa mère pour s’attacher à sa femme de sorte que les deux ne fassent réellement plus qu’un » (Gn 2,24). Le prophète Moïse nous a parlé en ces termes de l’homme et de la femme pour annoncer le Christ et son Église. Avec l’œil perçant du prophète, il a contemplé le Christ devenant un avec l’Église grâce au mystère de l’eau : il a vu le Christ attirer à lui l’Église dès le sein virginal, et l’Église attirer à elle le Christ dans l’eau du baptême. L’Époux et l’Épouse ont été ainsi totalement unis d’une manière mystique ; voilà pourquoi Moïse, le visage voilé (Ex 34,33), a contemplé le Christ et l’Église ; il a appelé l’un « homme » et l’autre « femme », pour éviter de montrer aux Hébreux la réalité dans toute sa clarté. (…) Le voile devait encore recouvrir ce mystère pour un temps ; personne ne connaissait la signification de cette grande image ; on ignorait ce qu’elle représentait.

Après la célébration de leurs noces, Paul est venu. Il a vu le voile étendu sur leur splendeur, et l’a soulevé pour révéler le Christ et son Épouse au monde entier. Il a montré que c’était bien eux que Moïse avait décrits dans sa vision prophétique. Exultant d’une joie divine, l’apôtre a proclamé : « Ce mystère est grand » (Ep 5,32). Il a révélé ce que représentait cette image voilée que le prophète appelait l’homme et la femme : « Je le sais, dit-il, c’est le Christ et son Église qui ne sont plus deux mais un seul » (Ep 5,31 ).

Saint Jacques de Saroug (v. 449-521)

 

 

 

« Enlève d’abord la poutre dans ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

lundi 20 juin 2022

 

L’amour –- « caritas » –- est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix. C’est une force qui a son origine en Dieu, Amour éternel et Vérité absolue. Chacun trouve son bien en adhérant au projet que Dieu a sur lui, pour le réaliser pleinement ; en effet, il trouve dans ce projet sa propre vérité et c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf Jn 8,32)…

La charité est amour reçu et donné. Elle est grâce. Sa source est l’amour jaillissant du Père pour le Fils, dans l’Esprit Saint. C’est un amour qui, du Fils, descend sur nous. C’est un amour créateur, qui nous a donné l’existence; c’est un amour rédempteur, qui nous a recréés. Un amour révélé et réalisé par le Christ (cf Jn 13,1) et « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). Objets de l’amour de Dieu, les hommes sont constitués acteurs de la charité, appelés à devenir eux-mêmes les instruments de la grâce, pour répandre la charité de Dieu et pour tisser des liens de charité.

La doctrine sociale de l’Église répond à cette dynamique de charité reçue et donnée. Elle est…annonce de la vérité de l’amour du Christ dans la société. Cette doctrine est un service de la charité, mais dans la vérité… Le développement, le bien-être social, ainsi qu’une solution adaptée aux graves problèmes socio-économiques qui affligent l’humanité, ont besoin de cette vérité. Plus encore, il est nécessaire que cette vérité soit aimée et qu’il lui soit rendu témoignage. Sans vérité, sans confiance et sans amour du vrai, il n’y a pas de conscience ni de responsabilité sociale, et l’agir social devient la proie d’intérêts privés et de logiques de pouvoir, qui ont pour effets d’entrainer la désagrégation de la société, et cela d’autant plus dans une société en voie de mondialisation et dans les moments difficiles comme ceux que nous connaissons actuellement.

Pape Benoît XVI
Encyclique « Caritas in veritate », § 1-5 (trad. copyright © Libreria Editrice Vaticana)

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« Nous avons voulu l’empêcher car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

mercredi 23 février 2022

Imitons l’immensité de l’amour de Jésus lui-même, modèle suprême d’amour envers l’Église. Assurément l’Épouse du Christ, l’Église, est unique ; cependant l’amour du divin Époux s’étend si largement que, sans exclure personne, il embrasse dans son Épouse le genre humain tout entier. Si notre Sauveur a répandu son sang, c’est afin de réconcilier avec Dieu sur la croix tous les hommes, même s’ils sont séparés par la nation et le sang, et de les réunir en un seul Corps. Le véritable amour de l’Église exige donc non seulement que nous soyons dans le Corps lui-même membres les uns des autres, pleins de sollicitude mutuelle (Rm 12,5), membres qui doivent se réjouir quand un autre membre est à l’honneur et souffrir avec lui quand il souffre (1Co 12,26) ; mais il exige aussi que dans les autres hommes non encore unis avec nous dans le Corps de l’Église nous sachions reconnaître des frères du Christ selon la chair, appelés avec nous au même salut éternel.

Sans doute il ne manque pas de gens, hélas ! aujourd’hui surtout, qui vantent orgueilleusement la lutte, la haine et la jalousie comme moyen de soulever, d’exalter la dignité et la force de l’homme. Mais nous qui discernons avec douleur les fruits lamentables de cette doctrine, suivons notre Roi pacifique, qui nous a enseigné non seulement à aimer ceux qui n’appartiennent pas à la même nation ou à la même origine (Lc 10,33s), mais à aimer même nos ennemis (Lc 6,27s). Célébrons avec saint Paul, l’apôtre des nations, la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l’amour du Christ (Ep 3,18) ; amour que la diversité des peuples ou des mœurs ne peut pas briser, que l’immense étendue de l’océan ne peut pas diminuer, que les guerres enfin, entreprises pour une cause juste ou injuste, ne peuvent pas désagréger.

Vénérable Pie XII

 

 

Contempler et suivre le Transfiguré

samedi 19 février 2022

Sans cesse, le Christ appelle à lui de nouveaux disciples, hommes et femmes, pour leur communiquer, grâce à l’effusion de l’Esprit (cf Rm 5,5), l’agapê divine, sa façon d’aimer, et pour les pousser ainsi à servir les autres dans l’humble don d’eux-mêmes, loin des calculs intéressés. Pierre qui, en extase devant la lumière de la Transfiguration, s’écrie : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici » (Mt 17,4), est invité à revenir sur les routes du monde, pour continuer à servir le Royaume de Dieu.

« Descends, Pierre ! Tu voulais te reposer sur la montagne : descends, ‘proclame la Parole, interviens à temps et à contre-temps, reproche, exhorte, encourage avec grande bonté et par toute sorte d’enseignement’ (2Tm 4,2). Travaille, prends de la peine, souffre des tortures, pour posséder ce que signifient les vêtements blancs du Seigneur, par la blancheur et par la beauté de ton action droite inspirée par la charité » (saint Augustin. Sermon 78).

S’il garde son regard fixé sur le visage du Seigneur, l’apôtre n’en diminue pas pour autant son engagement en faveur de l’homme ; au contraire, il le renforce, en lui donnant une nouvelle capacité d’agir sur l’histoire, pour la libérer de ce qui la corrompt.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

Jésus prit l’aveugle par la main

mercredi 16 février 2022

J’ai vu que Dieu se réjouit d’être notre père, Dieu se réjouit d’être notre mère, Dieu se réjouit d’être notre véritable époux et d’avoir notre âme pour épouse bien-aimée. Le Christ se réjouit d’être notre frère, Jésus se réjouit d’être notre Sauveur. (…)

Durant le temps de notre existence, nous qui allons être sauvés, nous connaissons un mélange étonnant de bien et de mal. Nous avons en nous notre Seigneur Jésus Christ ressuscité, et nous avons en nous la misère et la malice de la chute et de la mort d’Adam. (…) Par la chute d’Adam nous sommes si brisés que, par le péché et par diverses souffrances, nous avons le sentiment d’être dans les ténèbres ; aveugles, nous pouvons à peine éprouver le moindre réconfort. Mais par notre volonté, notre désir, nous demeurons en Dieu et croyons avec confiance en sa miséricorde et en sa grâce ; c’est ainsi qu’il œuvre en nous. Par sa bonté il ouvre l’œil de notre entendement, qui nous fait voir parfois plus, parfois moins, suivant la capacité qu’il nous donne. Tantôt il nous élève, tantôt il permet que nous tombions.

Ce mélange est si déroutant qu’il nous est difficile de savoir, pour ce qui est de nous-mêmes ou de nos semblables dans le Christ, sur quel chemin nous sommes, tellement ce que nous ressentons est changeant. Mais ce qui compte c’est de dire un saint « oui » à Dieu quand nous le sentons, voulant être vraiment avec lui, de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces (Mc 12,30) ; alors nous haïssons et méprisons notre impulsion au mal. (…) Nous demeurons dans cet enchevêtrement tous les jours de notre vie.

Julienne de Norwich (1342-après 1416)

 

 

 

« Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, et lui mit les doigts dans les oreilles. »

vendredi 11 février 2022

« Dieu te guérit de toute maladie. » (Ps 102,3) Toutes tes maladies seront guéries, ne crains pas. Tu diras qu’elles sont grandes ; mais le médecin est plus grand. Pour un médecin tout-puissant, il n’y a pas de maladie incurable. Laisse-toi simplement soigner, ne repousse pas sa main ; il sait ce qu’il a à faire. Ne te réjouis pas seulement lorsqu’il agit avec douceur mais supporte-le aussi quand il taille. Accepte la douleur du remède en pensant à la santé qu’il va te rendre.

Voyez, mes frères, tout ce que supportent les hommes dans leur maladies physiques pour prolonger leur vie de quelques jours (…). Toi du moins, tu ne souffres pas pour un résultat douteux : celui qui t’a promis la santé ne peut pas se tromper. Pourquoi est-ce que les médecins se trompent parfois ? Parce qu’ils n’ont pas créé ce corps qu’ils soignent. Mais Dieu a fait ton corps, Dieu a fait ton âme. Il sait comment recréer ce qu’il a créé ; il sait comment reformer ce qu’il a formé. Tu n’as qu’à t’abandonner entre ses mains de médecin. (…) Supporte donc ses mains, ô âme, qui « le bénis et qui n’oublies aucun de ses bienfaits : il te guérit de toutes tes maladies » (Ps 102,2-3).

Celui qui t’avait fait pour n’être jamais malade si tu avais voulu garder ses préceptes, ne te guérira-t-il pas ? Celui qui a fait les anges et qui, en te recréant, te rendra égal aux anges, ne te guérira-t-il pas ? Celui qui a fait le ciel et la terre ne te guérira-t-il pas, après t’avoir fait à son image ? (Gn 1,26) Il te guérira, mais il faut que tu consentes à être guéri. Il guérit parfaitement tout malade, mais il ne le guérit pas malgré lui. (…) Ta santé, c’est le Christ.

Saint Augustin (354-430)