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Archive pour le mot-clef ‘âme’

Sois le compagnon d’armes de mon âme, ô mon Roi !

mercredi 6 novembre 2024

Mon âme, princesse royale,
Lorsque je suis entré dans le monde par elle,
Contre les conquérants des ténèbres
Entra en une guerre farouche.

Au prime abord, elle ne pensa pas en son esprit
qu’avec dix mille,
− Elle-même et les sens de son corps, −
Elle ne pourrait pas mener le combat. (…)

Et les témoins me louaient
Comme une personne qui connaîtrait sa capacité
Pour entrer en lutte contre un faible adversaire
Et non point contre un Antagoniste qui me surpassait.

Mais lorsque mon Ange a envoyé,
Avant que d’entrer en guerre,
La volonté de mon libre arbitre
Pour qu’elle fasse la paix selon la loi,

Je n’ai point cependant prêté l’oreille au conseil
De ton commandement donné sous forme de parabole ;
C’est pourquoi, je suis tombé dans le combat,
Percé de mille traits inguérissables.

J’ai vu les autres ayant un corps pareil au mien
Remporter la victoire dans l’arène ;
Et j’ai cru que moi aussi comme eux
Je vaincrais dans le combat singulier.

Mais lorsque les tentations sont survenues,
Elles ont révélé mes relâchements ;
Elles m’ont séparé du groupe des vertueux
Et m’ont laissé dans celui ces scélérats.

Mais Toi, ô mon Roi céleste,
Fils unique du Père tout-puissant,
Sois le compagnon d’armes de mon âme faible
Dans le combat spirituel.

Frappe les mille qui sont à ma gauche,
Eux qui manifestement luttent avec méchanceté,
Et les dix mille qui sont à ma droite,
Eux qui prennent aussi les apparences du bien.

Fortifie-moi contre leur épée
Avec l’arme de ta vérité ;
Et garde ma tête, membre sublime,
Grâce au casque de ton Signe.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

Quel soin prenons-nous de purifier notre âme ?

dimanche 1 septembre 2024

Pourquoi une si grande pureté dans Marie ? Parce qu’elle devait loger le Fils de Dieu en ses entrailles. Si elle n’eût pas été plus pure que les anges, le Verbe n’aurait pu venir en elle avec bienséance. Il n’y serait pas venu avec plaisir ; il n’y aurait pu apporter ces dons précieux dont il la remplit au moment qu’il fut conçu en elle. Nous recevons dans le Saint Sacrement de l’autel le même Jésus-Christ que Marie a porté neuf mois dans son sein. Quelle est notre pureté ?

Quel soin prenons-nous de préparer notre âme ? Que d’ordures ! Nous faisons des fautes la veille, le jour, dans l’action même. Il vient toutefois ! Quelle bonté ! Nous allons à lui ! Quelle témérité ! Mais ce Dieu de bonté vient-il avec plaisir ? Examinons quel doivent être ses sentiments. N’est-il pas rebuté par la vue d’une si grande corruption ? Et nous allons hardiment, impudemment à lui, sans confusion, sans contrition, sans pénitence.

Je veux tâcher de préparer mon cœur de telle sorte que vous y preniez plaisir, que vous y trouviez vos délices, ô mon Dieu, pour ne point m’opposer aux grâces immenses que je recevrais, si j’avais soin de me purifier, si je savais ce que je perds. Mais, mon Dieu, que mon ignorance justifie peu ma négligence ! (…) Je me mettrai, par mes soins à me purifier, en état de profiter de vos visites et de vous engager à venir à moi avec plaisir. Venez-y, mon Dieu, et vous trouverez, avec votre sainte grâce, mon cœur plus pur et plus net.

Saint Claude la Colombière (1641-1682)

 

 

 

Le vêtement de l’âme

jeudi 22 août 2024

Lorsque les énergies de l’âme arrachent de l’esprit de l’homme les envies charnelles, le désir de Dieu soupire en lui. L’âme entrelace alors ces soupirs – la prière intérieure– comme l’abeille construit dans sa ruche un rayon de miel, ainsi se construit le palais intérieur de Dieu en l’âme. (…) Les énergies de l’âme sont d’une force immense, parce que l’homme sait et sent Dieu par leur intermédiaire, quelle que soit sa dépendance des désirs de la chair.

Le Créateur de la terre a fait de l’âme un véritable atelier, elle est pour l’homme l’instrument de toutes ses œuvres. Dieu l’a créée en conformité avec lui-même. Cette âme, œuvre de Dieu en personne, lui qui agit jusqu’au dernier jour du monde, est pour chaque homme comme une présence sacrée, divine, invisible. Après le dernier jour du monde, lorsque l’homme se sera totalement transformé en esprit, il aura une vision parfaite de la sainte divinité, de tous les esprits et de toutes les âmes.

L’âme est une énergie fructifiante, elle communique à l’homme entier son mouvement et sa vie. Comme l’homme porte un vêtement de tissus, de même l’âme se revêt de toutes les œuvres qu’elle réalise. Elle s’en sert de couverture, les bonnes comme les mauvaises. Les œuvres bonnes, lorsqu’elle aura quitté ce corps, resplendiront en elle comme un vêtement entièrement décoré avec l’éclat de l’or le plus pur, mais les mauvaises sentiront mauvais comme un habit souillé d’immondices !

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

Jésus se donne aux âmes simples

samedi 17 août 2024

Jésus se plaît à se donner aux âmes simples ; efforçons-nous d’acquérir cette belle vertu, accordons-lui un grand prix.

Jésus a dit : « Si vous ne retournez à l’état des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » (Mt 18, 3) Mais avant de nous l’enseigner avec des mots, lui-même l’avait pratiqué dans les faits. Il se fit enfant et nous donna l’exemple de cette simplicité qu’il enseigna ensuite avec des paroles.

Explorons notre cœur, en tenant au loin toute prudence terrestre. Efforçons-nous d’avoir un esprit toujours pur dans ses pensées, toujours droit dans ses idées, toujours saint dans ses intentions. Gardons toujours une volonté qui ne recherche rien d’autre que Dieu et sa gloire.

Si nous nous efforçons d’aller de l’avant dans cette belle vertu, Celui qui nous l’a enseignée nous enrichira toujours de nouvelles lumières et de plus grandes faveurs célestes.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)

 

 

 

Fête de sainte Marie-Madeleine, disciple du Seigneur

lundi 22 juillet 2024

Le retour de l’âme, c’est « sa conversion au » Verbe, pour qu’il la reforme et la rende conforme à lui-même. En quoi ? En l’amour (…).

Une telle conformité marie l’âme au Verbe. Déjà semblable à lui par nature, elle se rend aussi semblable à lui par volonté en l’aimant comme il l’aime. Si elle aime parfaitement, son mariage est consommé. Quoi de plus joyeux que cette conformité ? Quoi de plus désirable que cet amour ? (…)

L’amour de l’Époux, ou mieux l’Époux qui est amour, ne demande qu’amour réciproque et fidélité. Qu’il soit donc permis à la bien-aimée d’aimer en retour. Comment n’aimerait-elle pas, elle qui est l’épouse, et l’épouse de l’Amour ? Comment l’Amour ne serait-il pas aimé ?

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

Dieu au-dedans de l’âme

mercredi 19 juin 2024

Après avoir cherché Dieu en beaucoup d’endroits, saint Augustin le trouva au-dedans de lui-même. Croyez-vous qu’il importe peu à une âme qui se distrait facilement, de comprendre cette vérité, et de savoir qu’elle n’a pas besoin de monter au ciel pour parler à son Père éternel, et trouver ses délices auprès de lui ? Non, elle n’a pas besoin d’élever la voix pour lui parler, car il est tellement près que si bas qu’on lui parle, il entend. À quoi bon avoir des ailes pour aller à sa recherche ? elle n’a qu’à se mettre dans la solitude et à le considérer au-dedans d’elle-même. Qu’elle s’humilie profondément ! Qu’elle lui parle comme à un père ! Qu’elle lui présente ses suppliques comme à un père ! Qu’elle lui expose ses épreuves et le conjure d’y porter remède ! mais qu’elle comprenne bien qu’elle n’est pas digne d’être sa fille ! (…)

L’important pour nous, c’est de lui faire un don absolu de notre âme après l’avoir débarrassé de tout objet créé, pour qu’il puisse en disposer comme d’un bien propre. Puisque sa Majesté a raison de le vouloir ainsi, ne lui refusons point ce qu’elle demande. Dieu ne force pas notre volonté ; il prend ce que nous lui donnons. Mais il ne se donne pas complètement, tant que nous ne nous sommes donnés à lui d’une manière absolue.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

 

 

 

Tout quitter pour le suivre

mardi 28 mai 2024

Depuis quarante ans déjà Claire, selon la comparaison employée par saint Paul (1Co 9,24), menait la course dans le stade de la très grande pauvreté. Elle approchait du but de sa vocation céleste et de la récompense promise au vainqueur… La divine Providence se hâtait d’accomplir ce qu’elle avait prévu pour Claire : le Christ veut introduire dans son palais royal la petite pauvre au terme de son pèlerinage. Quant à elle, elle aspirait de tout l’élan de son désir… à contempler, régnant là-haut dans sa gloire, le Christ qu’elle avait imité sur terre dans sa pauvreté…

Toutes ses filles étaient réunies autour du lit de leur mère… S’adressant alors à elle-même, Claire dit à son âme : « Pars en toute sécurité, car tu as bon guide pour la route. Pars, car celui qui t’a créée t’a aussi sanctifiée ; il t’a toujours gardée et aimée d’un tendre amour, comme une mère aime son enfant. Sois béni, Seigneur, toi qui m’as créée ! » Une sœur lui demanda à qui elle s’adressait. Claire répondit : « À mon âme bénie ». Son guide pour la route n’était pas loin. En effet, se tournant vers l’une de ses filles, elle dit : « Vois-tu le Roi de gloire que j’aperçois ? »…

Bénie soit sa sortie de cette vallée de misère, sortie qui fut pour elle l’entrée dans la vie bienheureuse ! En récompense de ses jeûnes d’ici-bas, elle connaît maintenant la joie qui règne à la table des saints ; en échange des guenilles et des cendres, elle est entrée en possession de la béatitude du Royaume des cieux où elle est revêtue de la robe de gloire éternelle.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260)

 

 

 

L’âme innocente et pleine d’enfantine confiance est une adoration agréable à Dieu

samedi 25 mai 2024

Sois adoré notre Créateur et Seigneur.
Univers entier, loue humblement Ton Seigneur,
Remercie ton Créateur autant que tes forces le permettent.
Et loue Son inconcevable miséricorde divine.

Viens toute la terre verdoyante,
Viens aussi toi, mer insondable,
Que ta gratitude se change en un chant agréable
Et chante comme est grande la miséricorde divine.

Viens beau et rayonnant soleil,
Viens devant Lui, limpide aurore,
Unissez-vous en un hymne, que vos voix pures
Chantent harmonieusement la grande miséricorde divine.

Venez, montagnes et plaines, bois bruyants et fourrés,
Venez, ravissantes fleurs matinales,
Que votre parfum unique
Glorifie et adore la miséricorde divine.

Venez, toutes les beautés de la terre,
Dont l’homme ne s’étonnera jamais assez,
Venez adorer Dieu en harmonie,
Louez l’inconcevable miséricorde divine.

Viens, beauté impérissable de toute la terre,
Et adore très humblement ton Créateur,
Car tout est contenu dans Sa miséricorde,
Tout dit d’une voix puissante combien est grande la miséricorde de Dieu.

Mais au-dessus de toutes ces beautés,
Une âme innocente et pleine d’enfantine confiance,
Qui par la grâce s’unit étroitement avec Lui,
Est une adoration plus agréable à Dieu.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. » (Jn 6, 63)

samedi 20 avril 2024

L’âme, du commencement à la fin de toute action, doit vénérer avec un zèle égal les sept dons de l’Esprit Saint. Au commencement de son action, elle accueille la sagesse, qu’elle possède au terme de la crainte et conserve au milieu du courage –force du cœur–, elle se garde dans les choses célestes par l’intelligence et le conseil et s’entoure dans les choses terrestres de science et de piété : celles-ci doivent être accueillies avec grand respect, car elles sont son soutien. Que l’âme veille donc d’abord à s’ouvrir à la Sagesse pour se refermer, au terme de son action, avec la timidité et la pudeur ; que, dans l’intervalle, elle s’arme de fermeté grâce à la parure de l’intelligence et du conseil, qu’elle se fortifie également par la science et la pitié.

Le mouvement de l’âme raisonnable et l’action du corps, selon ses cinq sens, suivent un seul et même chemin, parce que l’âme ne meut pas le corps plus qu’il ne peut accomplir, et que le corps n’œuvre que selon ce que l’âme met en mouvement. Les différents sens, eux, ne se séparent pas l’un de l’autre, ils se soutiennent entre eux avec une grande fermeté et éclairent l’homme tout entier, afin de le conduire soit vers le haut, soit vers le bas, suivant les choix de son âme.

La science de l’âme provoque les larmes de repentir alors que les péchés la refroidissent. Car la constance dans la droiture lui apporte, en sus des bonnes œuvres, la chaleur des désirs supérieurs. Les autres vertus viennent en aide à la fermeté pour communiquer à chaque croyant l’humeur de la sainteté –la grâce sanctifiante– : l’âme se trouve pénétrée de la rosée et de la chaleur de l’Esprit Saint, elle maîtrise la chair et elle l’entraîne à servir Dieu avec elle… Alors tous les organes intérieurs apportent leur énergie à l’âme humaine afin de la servir. Ainsi quand l’âme délaisse les péchés pour accomplir la justice, elle s’élève tout en suivant la raison.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

Qu’une âme est précieuse aux yeux de Dieu !

jeudi 15 février 2024

Pour connaître le prix de notre âme, nous n’avons qu’à considérer ce que Jésus-Christ a fait pour elle. Qui de nous, mes frères, pourra jamais comprendre combien le bon Dieu estime notre âme, puisqu’il a fait tout ce qu’il était possible à un Dieu de faire, pour rendre heureuse une créature. Pour se sentir plus porté à l’aimer, il a voulu la créer à son image et ressemblance ; afin qu’en la contemplant, il se contemplât lui-même. Aussi voyons-nous qu’il donne à notre âme les noms les plus tendres et les plus capables de montrer un amour jusqu’à l’excès.

Il l’appelle son enfant, sa sœur, sa bien-aimée, son épouse, son unique, sa colombe. Mais ce n’est pas assez : l’amour se montre encore bien mieux par les actions que par paroles. Voyez son empressement à venir du ciel, pour prendre un corps semblable au nôtre ; et épousant notre nature, il a épousé toutes nos infirmités, sinon le péché : ou plutôt il a voulu se charger de la justice que son Père demandait de nous. Voyez son anéantissement dans le mystère de l’Incarnation. (…) Est-ce bien là, mes frères, un amour digne d’un Dieu qui est l’amour ? Est-ce bien là, mes frères, nous montrer l’estime qu’il fait d’une âme ? En est-ce assez pour nous faire comprendre ce qu’elle vaut et les soins que nous en devons prendre ?

Ah ! Mes frères, si nous avions le bonheur, une fois dans notre vie, de bien comprendre la beauté et la valeur de notre âme, ne serions-nous pas prêts, comme Jésus-Christ, à faire tous les sacrifices pour la conserver ? Oh ! qu’une âme est belle, qu’elle est précieuse aux yeux de Dieu même ! Comment se peut-il faire que nous en fassions si peu de cas, et que nous la traitions plus durement que le plus vil des animaux ?

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)