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Archive pour le mot-clef ‘Parole Divine’

D’abord s’instruire

samedi 8 février 2025

Mes enfants, ce n’est pas peu de chose que la Parole de Dieu ! Les premiers mots de notre Seigneur à ses Apôtres furent ceux-ci : « Allez et instruisez » pour nous faire voir que l’instruction passe avant tout. Qu’est-ce qui nous a fait connaître notre religion ? Ce sont les instructions que nous avons entendues. Qu’est-ce qui nous donne l’horreur du péché, nous fait percevoir la beauté de la vertu, nous inspire le désir du ciel ? Les instructions.

Mes enfants pourquoi est-on si aveugle et si ignorant ? Parce qu’on ne fait point cas de la Parole de Dieu. Avec une personne instruite, il y a toujours de la ressource. Elle a beau s’égarer dans toutes sortes de mauvaises voies, on peut toujours espérer qu’elle reviendra au Bon Dieu tôt ou tard, quand ce ne serait qu’à l’heure de la mort. Au lieu qu’une personne qui n’est pas instruite de sa religion est comme un malade à l’agonie ; elle ne connaît ni la grandeur du péché, ni la beauté de son âme, ni le prix de la vertu ; elle se traîne de péché en péché. Une personne instruite a toujours deux guides qui marchent devant elle : le conseil et l’obéissance.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

La lampe sur le chandelier

jeudi 30 janvier 2025

La lampe placée sur le chandelier, dont parle l’Écriture, c’est notre Seigneur Jésus Christ, lumière véritable du Père qui éclaire tout homme venant au monde (Jn 1,9). Quant au chandelier, c’est la sainte Église. C’est sur sa prédication que repose la Parole lumineuse de Dieu, qui éclaire les hommes du monde entier comme les habitants de sa maison, et qui remplit tous les esprits de la connaissance de Dieu…

La Parole ne veut nullement demeurer sous le boisseau ; elle désire être mise bien en évidence, au sommet de l’Église. Dissimulée sous la lettre de la Loi comme sous le boisseau, la Parole aurait privé tous les hommes de la lumière éternelle. Elle n’aurait pas pu donner la contemplation spirituelle à ceux qui cherchent à se dégager de la séduction des sens, capables d’illusion et prompts à percevoir seulement les choses matérielles et passagères. Mais placée sur le chandelier qu’est l’Église, c’est-à-dire fondée sur le culte en esprit et en vérité (Jn 4,24), elle éclaire tous les hommes… Car la lettre, si elle n’est pas comprise selon l’esprit, n’a qu’une valeur matérielle et limitée (cf Rm 7,6) ; à elle seule, elle ne permet pas à l’intelligence de saisir la portée de ce qui est écrit…

Ne plaçons donc pas sous le boisseau, par nos pensées et nos actions, la lampe allumée, c’est-à-dire la Parole de Dieu qui éclaire l’intelligence. Ne soyons pas coupables de dissimuler sous la lettre la force incompréhensible de la Sagesse divine. Plaçons la Parole plutôt sur le chandelier qu’est l’Église, au sommet de la vraie contemplation qui fait luire pour tous la lumière de la révélation divine.

Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662)

 

 

 

« Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent. »

samedi 12 octobre 2024

C’est dans le silence éternel de la vie intérieure de Dieu que la décision de la rédemption a été prise. Et c’est dans l’obscurité d’une maison silencieuse de Nazareth que la force de l’Esprit Saint est descendue sur la Vierge, seule et en prière, et que l’incarnation du Sauveur s’est réalisée. Ensuite, réunie autour de la Vierge silencieuse en prière (Ac 1,14), l’Église naissante espérait la nouvelle effusion de l’Esprit, qui avait été promise pour lui donner vie, lui donner sa clarté intérieure, sa fécondité et son efficacité…

Dans ce dialogue silencieux entre les êtres bénis de Dieu et leur Seigneur se préparent les événements de l’histoire de l’Église, visibles de loin et qui renouvellent la face de la terre (Ps 103,30). La Vierge, qui gardait dans son cœur chaque parole dite de la part du Seigneur (Lc 1,45; 2,19), préfigure les êtres attentifs en qui la prière sacerdotale de Jésus renaît sans cesse à la vie.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

 

Remplis ton cœur par la lecture et irrigue les autres par ta parole

samedi 24 août 2024

Recueille l’eau du Christ, celle qui loue le Seigneur. Rassemble l’eau qui vient de sources diverses, l’eau que font pleuvoir les nuages des prophètes. Celui qui recueille en lui-même l’eau des montagnes, ou qui puise celle des fontaines, se met à la répandre lui aussi comme une nuée. Remplis de cette eau ton cœur et ton esprit pour que ta terre s’humecte, irriguée par ses propres sources. Or c’est par une lecture intelligente qu’on se remplit l’esprit ; et celui qui est rempli peut irriguer les autres. C’est dans ce sens que l’Écriture dit : « Quand les nuages sont gonflés de pluie, ils se déversent sur la terre » (Qo 11,3). Que ta parole abondante coule donc avec transparence et clarté. Tu verseras ainsi aux oreilles de ton peuple un enseignement plein de douceur. Séduit par la grâce de tes paroles, il te suivra volontiers où tu le conduis.

Que tes paroles soient pleines de sagesse. Salomon le dit : L’arme de l’esprit, c’est la bouche du sage (cf. Pr 14,3) ; et ailleurs : Que tes lèvres s’attachent au sens (cf. Pr 15,7), c’est-à-dire : que ton exposé soit clair, que l’intelligence en soit illuminée et que ton discours nait pas besoin de s’appuyer sur ceux des autres, mais soit fort de ses propres armes. Qu’aucune parole privée de sens ne sorte en vain de ta bouche.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

« Sur la bonne terre, ils ont donné du fruit. »

mercredi 24 juillet 2024

« Voici que le semeur est sorti pour semer. » D’où est-il sorti, celui qui est présent partout, qui remplit l’univers entier ? Comment est-il sorti ? Non pas matériellement, mais par une disposition de sa providence à notre égard : il s’est rapproché de nous en revêtant notre chair. Puisque nous ne pouvions pas aller jusqu’à lui, nos péchés nous en interdisant l’accès, c’est lui qui vient jusqu’à nous. Et pourquoi est-il sorti ? Pour détruire la terre où foisonnaient les épines ? Pour en punir les cultivateurs ? Pas du tout. Il vient cultiver cette terre, s’en occuper et y semer la parole de sainteté. Car la semence dont il parle est, en effet, sa doctrine ; le champ, l’âme de l’homme ; le semeur, lui-même…

On aurait raison de faire des reproches à un cultivateur qui semait si largement… Mais quand il s’agit des choses de l’âme, la pierre peut être changée en une terre fertile, le chemin peut n’être pas foulé par tous les passants et devenir un champ fécond, les épines peuvent être arrachées et permettre aux grains de pousser en toute tranquillité. Si ce n’était pas possible, il n’aurait pas répandu son grain. Et si la transformation n’a pas lieu, ce n’est pas la faute du semeur, mais de ceux qui n’ont pas voulu se laisser changer. Le semeur a fait son travail. Si son grain a été gaspillé, l’auteur d’un si grand bienfait n’en est pas responsable.

Remarque bien qu’il y a plusieurs façons de perdre la semence… Autre chose est de laisser la semence de la parole de Dieu se dessécher sans tribulation et sans tracasserie, autre chose de la voir périr sous le choc des tentations… Pour qu’il ne nous arrive rien de semblable, gravons la parole dans notre mémoire, avec ardeur et profondément. Le diable aura beau arracher autour de nous, nous aurons assez de force pour qu’il n’arrache rien en nous.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

Semer dans le monde entier

mercredi 24 janvier 2024

« Voici que le semeur est sorti pour semer. » La scène est d’actualité. Aujourd’hui le semeur divin sème encore sa semence à la volée. L’œuvre de salut continue de se réaliser, et le Seigneur veut se servir de nous ; il désire que nous, les chrétiens, nous ouvrions à son amour tous les chemins de la terre ; il nous invite à propager son message divin, par la doctrine et par l’exemple, jusqu’aux confins du monde. Il nous demande, à nous, citoyens de la société qu’est l’Église, et citoyens de la société civile, d’être chacun un autre Christ dans l’accomplissement fidèle de ses devoirs, en sanctifiant son travail professionnel et les obligations de son état.

Si nous considérons ce monde qui nous entoure, et que nous aimons parce qu’il est l’œuvre de Dieu, nous y verrons se réaliser la parabole : la parole de Jésus est féconde, elle suscite en de nombreuses âmes la soif de se donner et d’être fidèles. La vie et le comportement de ceux qui servent Dieu ont modifié l’histoire, et même beaucoup de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur sont mus, peut-être sans le savoir, par des idéaux dont l’origine se trouve dans le christianisme.

Nous voyons aussi qu’une partie de la semence tombe dans la terre stérile, ou parmi les épines et les broussailles ; qu’il y a des cœurs qui se ferment à la lumière de la foi. Si les idéaux de paix, de réconciliation, de fraternité sont acceptés et proclamés, ils sont trop souvent démentis par les faits. Quelques-uns s’acharnent en vain à bâillonner la voix de Dieu, en ayant recours, pour empêcher sa diffusion, soit à la force brutale, soit à une arme moins bruyante mais peut-être plus cruelle parce qu’elle insensibilise l’esprit : l’indifférence.

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975)

 

 

 

« Jésus l’interpella vivement : Silence ! Sors de cet homme. »

mardi 9 janvier 2024

« La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus incisive qu’un glaive à deux tranchants » (He 4,12). Toute la grandeur, la force et la sagesse de la Parole de Dieu, voilà ce que l’apôtre montre par ces mots à ceux qui cherchent le Christ, lui qui est la parole, la puissance et la sagesse de Dieu (1Co 1,24). (…) Quand on proclame cette Parole, la voix qui la prononce donne à une parole extérieurement audible la puissance de sa Parole intérieurement perçue. Dès lors, les morts ressuscitent (Lc 7,22) et ce témoignage fait surgir de nouveaux enfants d’Abraham (Mt 3,9). Elle est donc vivante, cette Parole. Vivante dans le cœur du Père, vivante sur les lèvres du prédicateur, et vivante dans les cœurs remplis de foi et d’amour. Et puisque c’est une Parole vivante, nul doute qu’elle ne soit aussi efficace.

Elle agit avec efficacité dans la création du monde, dans son gouvernement et dans sa rédemption. Qu’est-ce qui pourrait être plus efficace ou plus fort ? « Qui dira les prouesses du Seigneur ? Qui fera entendre toute sa gloire ? » (Ps 105 – hébr. 106 –, 2) L’efficacité de cette Parole se manifeste dans ses œuvres ; elle se manifeste aussi dans la prédication. Car elle ne revient jamais sans effet, mais elle profite à tous ceux à qui elle est envoyée (Is 55,11).

La Parole est donc efficace, et plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants, quand elle est reçue avec foi et amour. En effet, qu’est-ce ce qui serait impossible pour celui qui croit ? (Mc 9,23) Et qu’est-ce ce qui serait difficile pour celui qui aime ?

Baudouin de Ford (?-v. 1190)

 

 

 

Les paroles salutaires qui réjouissent le cœur de l’homme

samedi 14 octobre 2023

L’esprit humain ne saurait demeurer vide de pensées. S’il ne s’occupe des choses de Dieu, il reste fatalement engagé dans ce qu’il a précédemment appris ; tant qu’il n’a pas où revenir à tout moment et exercer son infatigable activité, une pente irrésistible l’entraîne vers les sujets dont il fut imbu dès la première enfance. (…)

Recueillies avec empressement, soigneusement déposées et étiquetées dans les retraites de l’âme, munies du cachet du silence, il en sera des paroles salutaires comme de vins au parfum suave, qui réjouissent le cœur de l’homme. Mûries par de longues réflexions et dans les lenteurs de la patience, vous les verserez du réceptacle de votre poitrine avec des flots de senteurs embaumés ; telle une fontaine sans cesse jaillissante, elles surabonderont des conduits de l’expérience et des canaux inondants des vertus ; elles sourdront de votre cœur, comme d’un abîme, en fleuves intarissables.

Il arrivera de vous, en effet, ce qui est dit dans les Proverbes à l’homme pour qui toutes ces choses sont devenues des réalités : « Bois l’eau de tes citernes et de la source de tes puits. » (Pr 5, 15 LXX) Selon la parole du prophète Isaïe, « vous serez comme un jardin bien arrosé, comme une source d’eau qui jamais ne tarit. Les lieux déserts depuis des siècles seront pour vous bâtis ; vous relèverez les fondements posés de génération en génération. » (Is 58, 11-12) La béatitude promise par le même prophète vous sera donnée en partage : « Le Seigneur ne fera plus s’éloigner de toi ton maître, et tes yeux verront ton précepteur. Tes oreilles entendront la voix de celui qui t’avertira, criant derrière toi : Voici le chemin ; marchez-y ; ne vous en détournez ni à droite ni à gauche. » (Is 30, 20-21)

Et, de la sorte, il se fera que non seulement toute la direction de votre cœur et son étude, mais les écarts mêmes de vos pensées et leur vagabondage incertain ne seront plus qu’une sainte et incessante méditation de la loi divine.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

 

« Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. »

samedi 23 septembre 2023

Si la semence sèche, ce n’est pas à cause de la chaleur. Jésus n’a pas dit qu’elle a séché à cause de la chaleur, mais « faute de racine ». Si la parole est étouffée, cela ne vient pas des épines, mais de ceux qui les ont laissé pousser en liberté. Avec de la volonté, tu peux les empêcher de pousser, tu peux faire de la richesse un usage convenable. C’est pour cela que le Sauveur parle non du « monde » mais du « souci du monde », non de « la richesse » mais de la « séduction de la richesse ». N’accusons donc pas les choses elles-mêmes, mais la corruption de notre conscience. (…)

Ce n’est pas le cultivateur, tu le vois, ce n’est pas la semence, c’est la terre où elle est reçue qui explique tout, c’est-à-dire les dispositions de notre cœur. Là aussi la bonté de Dieu pour l’homme est immense, puisque, loin d’exiger une même mesure de vertu, il accueille les premiers, ne repousse pas les seconds et donne une place aux troisièmes. (…)

Il faut donc d’abord écouter la Parole avec attention, puis la garder fidèlement en mémoire, puis être plein de courage, puis mépriser la richesse et se délivrer de l’amour de tous les biens du monde. Si Jésus met l’attention pour la Parole au premier rang et avant toutes les autres conditions, c’est qu’elle est la condition nécessaire. « Comment croire sans d’abord l’entendre ? » (Rm 10,14) Et nous aussi, si nous ne faisons pas attention à ce qui nous est dit, nous ne connaîtrons pas les devoirs à remplir. Après seulement viennent le courage et le mépris des biens du monde. Pour mettre à profit ces leçons, fortifions-nous de toute façon : soyons attentifs à la Parole, poussons profondément nos racines et débarrassons-nous de tout le souci du monde.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Mon Père l’aimera et nous ferons chez lui une demeure. »

lundi 8 mai 2023

Quand, Paul te dit : « Dieu, qui jadis a dit à la lumière de briller du sein des ténèbres, lui qui a brillé en moi… » (cf. 2 Co 4,6), quel autre Dieu, dis-moi, t’invite-t-il à concevoir sinon celui-là même qui habite la lumière insoutenable et que jamais encore, nul absolument des hommes n’a vu. Car c’est lui qui, suressentiel et incréé auparavant, a pris chair et s’est montré à moi comme créature en me divinisant totalement, moi qu’il a assumé de façon merveilleuse. (…)

Donc ceux qui ont reçu Dieu grâce aux œuvres de la foi et ont mérité le nom de dieux, engendrés par l’Esprit, oui, lui-même, ils le voient, lui leur Père qui ne cesse d’habiter la lumière inaccessible ; ils l’ont en eux-mêmes, habitant à demeure, et eux-mêmes habitent en lui, l’absolument inaccessible.

Voilà la foi véritable, voilà l’œuvre de Dieu, voilà le sceau des chrétiens, voilà la communion avec Dieu, voilà la participation, voilà les arrhes divines, voilà en quoi consiste la vie, voilà le Royaume, voilà le vêtement, la robe du Seigneur que les baptisés revêtent par la foi, et non pas à leur insu, je te le dis, ni inconsciemment, mais grâce à la foi, sciemment et consciemment. (…)

Une fois tout entier devenu tel que je viens de le dire, alors viens et tiens-toi avec nous, ô mon frère, sur la montagne de la connaissance divine, de la contemplation divine, et ensemble nous entendrons la voix du Père !

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)