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Archive pour la catégorie ‘Jardins de la Bible’

Nous sommes participants de la vigne sainte.

mercredi 21 mai 2025

Tu vas recevoir une armure non point périssable mais spirituelle. Tu vas être désormais planté dans le paradis mystique ; tu vas recevoir un nom nouveau qui ne t’appartenait pas auparavant. Avant ce jour tu étais catéchumène, tandis que maintenant tu seras appelé fidèle. Tu vas être désormais transplanté parmi les oliviers mystiques, greffé de l’olivier sauvage sur l’olivier franc, des péchés sur la justice, des souillures sur la pureté. Tu deviens participant de la vigne sainte. Que si tu demeures dans la vigne, tu croîtras comme un sarment fertile ; si au contraire tu n’y demeures pas, tu seras consumé par le feu. Portons donc les fruits qui conviennent.

Prenons garde de faire comme le figuier stérile, de peur que Jésus, venant à passer, ne renouvelle sa malédiction contre la stérilité. Que tous soient au contraire en mesure de prononcer cette parole : « Pour moi, comme un olivier fertile dans la maison de Dieu, j’ai mis dans la miséricorde de Dieu une confiance éternelle » (Ps 51,10). Olivier non pas matériel mais mystique, porte-lumière. Il appartient donc à Dieu de planter et d’arroser, à toi de porter des fruits. À Dieu de donner la grâce, à toi de l’accueillir et de la garder. Ne fais pas le dédaigneux parce que la grâce est donnée gratuitement, mais quand tu l’as reçue, garde-la soigneusement.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

        

Le soleil de justice : la nouvelle Loi dans le Temple

dimanche 6 avril 2025

Une femme coupable d’adultère a été amenée par les scribes et les pharisiens devant le Seigneur Jésus. Et ils ont formulé leur accusation comme des traîtres, de telle sorte que si Jésus l’absolvait, il semblerait enfreindre la Loi, mais que s’il la condamnait, il semblerait avoir changé le motif de sa venue, car il était venu afin de pardonner le péché de tous…

Pendant qu’ils parlaient, Jésus, la tête baissée, écrivait avec son doigt sur le sol. Comme ils attendaient, il a levé la tête et a dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Y a-t-il rien de plus divin que ce verdict : que celui qui est sans péché punisse le péché ? Comment, en effet, pourrait-on tolérer qu’un homme condamne le péché d’un autre quand il excuse son propre péché ? Celui-là ne se condamne-t-il pas davantage en condamnant chez autrui ce qu’il commet lui-même ?

Jésus a parlé ainsi et il écrivait sur le sol. Pourquoi ? C’est comme s’il disait : « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? » (Lc 6,41) Il écrivait sur le sol du doigt dont il avait écrit la Loi (Ex 31,18). Les pécheurs seront inscrits sur la terre et les justes dans le ciel, comme Jésus dit aux disciples : « Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Lc 10,20).

En entendant Jésus, les pharisiens « sortaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés »… L’évangéliste a raison de dire qu’ils sont sortis, ceux qui ne voulaient pas être avec le Christ. Ce qui est à l’extérieur du Temple, c’est la lettre ; ce qui est au-dedans, ce sont les mystères. Car ce qu’ils recherchaient dans les enseignements divins, c’étaient les feuilles et non les fruits des arbres ; ils vivaient dans l’ombre de la Loi et ne pouvaient pas voir le soleil de justice (Ml 3,20).

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Le mystère de la vigne de Dieu

vendredi 21 mars 2025

Frères, si dans la vigne du Seigneur nous voyons l’Église, ce n’est pas une mince prérogative de l’Église que d’avoir étendu ses limites sur toute la terre…

J’entends par là cette foule des premiers croyants dont il est dit « qu’ils n’étaient tous ensemble qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4,32)… Car la persécution ne l’a pas si brutalement déracinée qu’elle n’ait pu être replantée ailleurs et louée à d’autres vignerons, qui, la saison venue, lui ont fait porter des fruits. Elle n’a pas péri, elle a changé de sol ; mieux, elle y a gagné en force ainsi qu’en étendue, comme la vigne bénie du Seigneur. Frères, levez donc les yeux, et vous verrez « que son ombre a couvert les collines, que ses pampres sont des cèdres de Dieu, qu’elle a étendu ses sarments jusqu’à la mer et ses rejetons jusqu’au fleuve » (Ps 79,11-12).

Ce n’est pas surprenant : elle est l’édifice de Dieu, le champ de Dieu (1Co 3,9). C’est lui qui la féconde, qui la propage, la taille et l’émonde, afin qu’elle produise davantage. Il ne va pas laisser sans soins une vigne que sa main droite a plantée (Ps 79,16) ; il ne va pas abandonner une vigne dont les pampres sont les apôtres, dont le cep est Jésus Christ, et dont lui, le Père, est le vigneron (Jn 15,1-5). Plantée dans la foi, elle plonge ses racines dans la charité ; labourée par l’obéissance, fertilisée des larmes du repentir, arrosée par la parole des prédicateurs, elle regorge d’un vin qui inspire la joie et non l’inconduite, vin de toute douceur, qui réjouit vraiment le cœur de l’homme (Ps 103,15)… Fille de Sion, console-toi en contemplant ce grand mystère ; ne pleure pas ! Ouvre ton cœur pour accueillir toutes les nations de la terre !

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

« A quoi pouvons-nous comparer le Règne de Dieu ? »

vendredi 31 janvier 2025

N’ayez point la passion de paraître supérieur, ni le maître. Je ne suis pas de l’avis d’une personne qui me disait, ces jours passés, que, pour bien conduire et maintenir son autorité, il fallait faire voir que l’on était le supérieur. Ô mon Dieu ! Notre Seigneur Jésus Christ n’a point parlé ainsi ; il nous a enseigné tout le contraire de parole et d’exemple, nous disant que lui-même était venu, non pour être servi, mais pour servir les autres, et que celui qui veut être le maître doit être le serviteur de tous (Mc 10,44-45)…

Pour cela, donnez-vous à Dieu, afin de parler dans l’esprit humble de Jésus Christ, avouant que votre doctrine n’est pas vôtre, ni de vous, mais de l’Évangile. Imitez surtout la simplicité des paroles et des comparaisons que Notre Seigneur fait dans l’Écriture Sainte, parlant au peuple. Hélas, quelles merveilles ne pouvait-il pas enseigner au peuple ! Que de secrets n’eût-il pas pu découvrir de la Divinité et de ses admirables perfections, lui qui était la Sagesse éternelle de son Père ! Cependant, vous voyez comme il parle intelligiblement, et comment il se sert de comparaisons familières, d’un laboureur, d’un vigneron, d’un champ, d’une vigne, d’un grain de moutarde. Voilà comme il faut que vous parliez, si vous voulez vous faire entendre au peuple, à qui vous annoncerez la parole de Dieu.

Une autre chose à laquelle vous devez faire une attention toute particulière, c’est d’avoir une grande dépendance de la conduite du Fils de Dieu ; je veux dire que, quand il vous faudra agir, vous fassiez cette réflexion : « Cela est-il conforme aux maximes du Fils de Dieu ? » Si vous trouvez que cela soit, dites : « À la bonne heure, faisons » ; si au contraire, dites : « Je n’en ferai rien. » De plus, quand il sera question de faire quelque bonne œuvre, dites au Fils de Dieu : « Seigneur, si vous étiez à ma place, comment feriez-vous en cette occasion ? comment instruiriez-vous ce peuple ? comment consoleriez-vous ce malade d’esprit ou de corps ? »… Cherchons à faire que Jésus Christ règne en nous.

Saint Vincent de Paul (1581-1660)

 

 

 

« Voyez le figuier … »

vendredi 29 novembre 2024

La terre que nous voyons ne nous satisfait pas. Ce n’est qu’un commencement ; ce n’est qu’une promesse d’un au-delà ; même dans sa plus grande joie, quand elle se couvre de toutes ses fleurs, et qu’elle montre tous ses trésors cachés de la manière la plus attirante, même alors, cela ne nous suffit pas. Nous savons qu’il y a en elle beaucoup plus de choses que nous n’en voyons. Un monde de saints et d’anges, un monde glorieux, le palais de Dieu, la montagne du Seigneur Sabaoth, la Jérusalem céleste, le trône de Dieu et du Christ : toutes ces merveilles éternelles, très précieuses, mystérieuses et incompréhensibles, se cachent derrière ce que nous voyons. Ce que nous voyons n’est que l’écorce extérieure d’un royaume éternel, et c’est sur ce royaume que nous fixons les yeux de notre foi.

Montre-toi, Seigneur, comme au temps de ta Nativité, où les anges ont visité les bergers ; que ta gloire s’épanouisse comme les fleurs et le feuillage s’épanouissent sur les arbres. Par ta grande puissance, transforme le monde visible en ce monde plus divin que nous ne voyons pas encore. Que ce que nous voyons soit transformé en ce que nous croyons. Si brillants que soient le soleil, le ciel, et les nuages, si verdoyants que soient les feuilles et les champs, si doux que soit le chant des oiseaux, nous savons que tout n’est pas là, et que nous ne voulons pas prendre la partie pour le tout. Ces choses procèdent d’un centre d’amour et de bonté qui est Dieu lui-même, mais elles ne sont pas sa plénitude. Elles parlent du ciel, mais elles ne sont pas le ciel. Elles ne sont en quelque sorte que des rayons égarés, un faible reflet de son image ; elles ne sont que des miettes qui tombent de la table.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

La foi du grain et la force du levain

mardi 29 octobre 2024

La foi d’un tout petit grain de sénevé,
Figure du Royaume,
Je ne l’ai pas reçues en mon âme,
Afin que les montagnes perverses fussent transportées.

Ni non plus, pareil aux oiseaux du ciel,
Je ne me suis posé sur les branches du précepte,
Où les âmes pures se reposent,
Héritières du saint Tabernacle des cieux. (…)

Je suis devenu un levain sans force et vieilli,
Et non point, suivant la parabole, celui qui fait lever :
le levain que la femme a caché dans la pâte,
Comme l’Église, ton mystère.

Ce levain, en effet, a été pris de Toi d’abord ;
Grâce à lui furent avisés les Chœurs d’en-haut ;
Et lorsqu’à notre masse, issue d’Adam,
Il s’est uni intimement, tout a levé.

Privé je le suis, moi seul, dans les deux cas
Pour ce qui est de la lumière ineffable de la Sagesse ;
Daigne m’en rendre participant de nouveau,
Veuille me redonner ce que j’ai perdu.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

« Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. » Lc 13,9

samedi 26 octobre 2024

Rendons grâce à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, de nous avoir rendus dignes de recevoir de lui un peu de joie dans l’abondance de nos peines. Il a en effet apaisé notre cœur abattu, en augmentant notre humilité et en fortifiant notre foi. Prions-le donc bien fort et avec les larmes de nous accorder sa pitié et son pardon. Qu’il nous rende dignes de dire : « Il a déchiré mon sac, il m’a ceint d’allégresse » (Ps 29,12). (…)

Ce que Dieu cherche en nous, ce sont les fruits du Saint-Esprit ; il ne faut pas que nous y soyons négligents, car c’est sur eux que nous serons interrogés. Songeons à nous stimuler mutuellement, pour que nous produisions tous nos fruits en ce qui plaît à Dieu. Sachons que Dieu s’occupe de nous ; travaillons à ce qui est nécessaire au corps et efforçons-nous de devenir un temple pur pour Dieu. Eh bien, mes frères, veillez à ce qu’aucun d’entre vous ne soit exclu de l’assurance, au jour où la gloire du Seigneur se manifestera : « encore un peu, en effet, et vraiment celui qui viendra arrive et ne tardera pas ; mon juste vit de la foi » (He 10,37-38).

Saint Théodore de Tabennèse (?-368)

 

 

 

Le royaume est comparable à un maître qui embaucha des ouvriers pour sa vigne…

mercredi 21 août 2024

J’ai été invité à l’aube
dès le début, à mon entrée dans le monde,
Pour travailler dans la vigne du commandement,
Contre un denier portant ton effigie.

Quant à moi, j’ai entendu celui qui invitait,
En entrant seulement dans la vigne ;
Mais j’ai été négligent dans la mise en pratique de la parole,
C’est pourquoi, je n’espère pas de récompense.

Mais ô Seigneur libéral en tout,
Donne-moi gratis le présent de ta grâce,
À l’exemple des ouvriers de la Onzième heure,
Entrant dans la vigne, dans le paradis d’Éden.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

« Il drape les cieux de nuées, il prépare la pluie à la terre ; il fait germer l’herbe sur les monts et les plantes au service de l’homme. » (Ps 146,8)

dimanche 28 juillet 2024

Les miracles accomplis par notre Seigneur Jésus Christ sont vraiment des œuvres divines. Ils disposent l’intelligence humaine à connaître Dieu à partir de ce qui est visible, puisque nos yeux sont incapables de le voir en raison même de sa nature. En plus, les miracles que Dieu opère pour gouverner l’univers et organiser toute sa création ont tellement perdu de leur valeur à force de se répéter, que presque personne ne prend la peine de remarquer quelle œuvre merveilleuse et étonnante il réalise dans n’importe quelle petite graine de semence.

C’est pourquoi, dans sa bienveillance, il s’est réservé d’accomplir au moment choisi certaines actions en dehors du cours habituel des choses. Ainsi, ceux qui tiennent pour négligeables les merveilles de tous les jours restent stupéfaits à la vue d’œuvres qui sortent de l’ordinaire et cependant ne l’emportent pas sur celles-là. Gouverner l’univers est en vérité un miracle plus grand que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains ! Et pourtant personne ne s’en étonne… Qui, en effet, nourrit aujourd’hui encore l’univers sinon celui qui, avec quelques grains, crée les moissons ?

Le Christ a donc agi en Dieu. C’est par sa puissance divine qu’il fait sortir d’un petit nombre de grains de riches moissons ; c’est par cette même puissance qu’il a multiplié les cinq pains. Les mains du Christ étaient pleines de puissance ; ces cinq pains étaient comme des semences non jetées en terre mais multipliées par celui qui a fait le ciel et la terre.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Sur la bonne terre, ils ont donné du fruit. »

mercredi 24 juillet 2024

« Voici que le semeur est sorti pour semer. » D’où est-il sorti, celui qui est présent partout, qui remplit l’univers entier ? Comment est-il sorti ? Non pas matériellement, mais par une disposition de sa providence à notre égard : il s’est rapproché de nous en revêtant notre chair. Puisque nous ne pouvions pas aller jusqu’à lui, nos péchés nous en interdisant l’accès, c’est lui qui vient jusqu’à nous. Et pourquoi est-il sorti ? Pour détruire la terre où foisonnaient les épines ? Pour en punir les cultivateurs ? Pas du tout. Il vient cultiver cette terre, s’en occuper et y semer la parole de sainteté. Car la semence dont il parle est, en effet, sa doctrine ; le champ, l’âme de l’homme ; le semeur, lui-même…

On aurait raison de faire des reproches à un cultivateur qui semait si largement… Mais quand il s’agit des choses de l’âme, la pierre peut être changée en une terre fertile, le chemin peut n’être pas foulé par tous les passants et devenir un champ fécond, les épines peuvent être arrachées et permettre aux grains de pousser en toute tranquillité. Si ce n’était pas possible, il n’aurait pas répandu son grain. Et si la transformation n’a pas lieu, ce n’est pas la faute du semeur, mais de ceux qui n’ont pas voulu se laisser changer. Le semeur a fait son travail. Si son grain a été gaspillé, l’auteur d’un si grand bienfait n’en est pas responsable.

Remarque bien qu’il y a plusieurs façons de perdre la semence… Autre chose est de laisser la semence de la parole de Dieu se dessécher sans tribulation et sans tracasserie, autre chose de la voir périr sous le choc des tentations… Pour qu’il ne nous arrive rien de semblable, gravons la parole dans notre mémoire, avec ardeur et profondément. Le diable aura beau arracher autour de nous, nous aurons assez de force pour qu’il n’arrache rien en nous.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)