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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Martyre de Saint Jean-Baptiste

jeudi 29 août 2024

Prophète né d’un prophète (Lc 1,67), baptiseur du Seigneur, tu as été « la voix qui crie dans le désert : Repentez-vous » (Mt 3,2), et tu as réprimandé Hérode pour ses débauches impies. C’est pourquoi tu as couru annoncer le Royaume de Dieu à ceux qui étaient retenus captifs dans le séjour des morts…

Précurseur comme prophète, baptiseur et martyr, comme voix du Verbe, son messager, son flambeau, toi le plus grand des prophètes selon le témoignage de Dieu (Mt 11,9), implore le Seigneur de sauver de toute épreuve et malheur ceux qui fêtent avec amour ta mémoire éclatante…

Venez, tous les peuples, célébrons le prophète, martyr et baptiseur du Sauveur : c’est lui qui, tel un ange dans la chair (Mc 1,2 grec), a repris Hérode pour sa liaison injuste, condamnant son action fautive. Mais, à cause d’une danse et d’un serment, on a décapité la tête vénérable de celui qui annonce jusqu’aux enfers la bonne nouvelle de la résurrection d’entre les morts et qui sans cesse intercède auprès du Seigneur pour le salut de nos âmes.

Venez, tous les fidèles, célébrons le prophète, martyr et baptiseur du Sauveur : s’enfuyant au désert, il y a trouvé son repos, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage ; il a repris le roi qui violait la loi. Et nous, les craintifs, il nous exhortait en disant : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche. »

Liturgie byzantine

 

 

 

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, patronne principale de la France

jeudi 15 août 2024

Lors donc que la Vierge des vierges était conduite par son Dieu et Fils, le Roi des rois, dans l’allégresse des anges, la joie des archanges, parmi les acclamations du ciel, alors s’accomplit la prophétie de David disant au Seigneur : « La reine se tient à ta droite, dans un vêtement d’or et des ornements variés. » (cf. Ps 44,10) Alors, selon la Parole de Salomon, « les jeunes filles se sont levées et l’ont proclamée bienheureuse, et les reines à leur tour ont chanté sa louange » (cf. Pr 31,28). (…) Entraînée, elle non plus ne pouvait cesser de louer, elle qui voyait le Fils de Dieu, né d’elle, siéger à la droite de la majesté du Père et la prendre avec lui dans la gloire. « Tu as tenu, dit-elle, ma main droite et tu m’as conduite selon ta volonté, et dans la gloire tu m’as reçue. » (cf. Ps 72,24) (…) Élevée au milieu des acclamations de joie et de louange, elle est donc placée, première après Dieu, sur un trône de gloire, au-dessus de tous les habitants du ciel. (…)

Puis, s’abaissant vers le genre humain avec une indicible charité et tournant vers nous ces yeux si miséricordieux qui sont la lumière du ciel, elle fait monter une prière universelle pour le clergé et le peuple, hommes et femmes, vivants et morts. Du ciel, la Vierge toute glorieuse nous vient en aide ici-bas, et par sa prière toute-puissante, elle chasse tous les maux et donne tous les biens ; pour tous ceux qui la prient du fond du cœur, elle se fait leur protection pour la vie présente et pour la vie future. (…) Assurément, elle obtiendra ce qu’elle voudra, cette mère chérie, elle dont les très chastes entrailles ont été le chemin par où le Verbe de Dieu est venu jusqu’à nous pour laver dans son sang les souillures du monde et la caution de l’antique péché : Jésus-Christ, notre Seigneur, qui vit et règne avec Dieu le Père dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans tous les siècles des siècles. Amen.

Saint Amédée de Lausanne (1108-1159)

 

 

 

Fête de la Transfiguration du Seigneur

mardi 6 août 2024

Jésus voulait armer ses apôtres d’une grande force d’âme et d’une constance qui leur permettraient de prendre sans crainte leur propre croix, malgré sa rudesse. Il voulait aussi qu’ils ne rougissent pas de son supplice, qu’ils ne considèrent pas comme une honte la patience avec laquelle il devait subir une Passion si cruelle, sans perdre en rien la gloire de sa puissance. Jésus « prit donc Pierre, Jacques et Jean, et il monta avec eux sur une haute montagne », et là il leur a manifesté l’éclat de sa gloire. Même s’ils avaient compris que la majesté divine était en lui, ils ignoraient encore la puissance détenue par ce corps qui voilait la divinité…

Le Seigneur découvre donc sa gloire en présence des témoins qu’il avait choisis, et sur son corps, semblable à tous les autres corps, il répand une telle splendeur « que son visage parut brillant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la neige. » Sans doute cette transfiguration avait surtout pour but d’enlever du cœur de ses disciples le scandale de la croix, de ne pas bouleverser leur foi par l’humilité de sa Passion volontaire…, mais cette révélation fondait aussi dans son Eglise l’espérance qui devait la soutenir. Tous les membres de l’Eglise, son Corps, comprendraient ainsi quelle transformation devrait s’opérer en eux un jour, puisqu’il est promis aux membres de participer à l’honneur qui a resplendi dans la Tête. Le Seigneur lui-même avait dit en parlant de la majesté de son avènement : « Alors les justes brilleront comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (Mt 13,43). Et l’apôtre Paul affirme de son côté : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous » (Rm 8,18)… Il écrit aussi : « Car vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Lorsque le Christ paraîtra, lui qui est votre vie vous serez manifestés vous aussi, avec lui, dans la gloire » (Col 3,3-4).

Saint Léon le Grand (?-v. 461)

 

 

 

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

samedi 29 juin 2024

« Elle et précieuse aux yeux du Seigneur, la mort de ses saints » (Ps 115,15). Une religion qui a pour fondement le mystère de la croix du Christ ne peut être détruite par aucun genre de cruauté. L’Église n’est pas amoindrie par les persécutions, mais renforcée par elles. Et le champ du Seigneur se couvre d’une moisson de plus en plus riche à mesure que les graines, qui tombent une à une, renaissent multipliées.

Des milliers de bienheureux martyrs attestent combien s’est multiplié la postérité de ces deux germes glorieux des divines semailles que sont les apôtres Pierre et Paul. Émules de l’un et de l’autre dans leur triomphe, ils ont rempli notre ville de Rome d’une multitude empourprée, dont l’éclat brille au loin ; ils la couronnent comme d’un diadème serti de la splendeur d’innombrables pierres précieuses.

Nous nous réjouissons, fils bien-aimés, en célébrant le souvenir et en invoquant la protection de tous ces saints que Dieu nous a donnés comme exemples de patience et come soutiens pour notre foi. Mais nous devons nous glorifier plus encore pour la gloire éminente de ces deux apôtres qui en furent les pères. La grâce de Dieu les a élevés si haut parmi tous les membres de l’Église que, dans ce corps dont le Christ est la tête, on peut les comparer à la lumière des deux yeux. En pensant à leurs mérites et à leurs vertus, qui surpassent tout ce qu’on peut en dire, nous ne devons ni les préférer l’un à l’autre ni les dissocier. Car une même élection les a faits égaux, une même tâche les a rendus semblables, une même fin les a réunis.

Comme nous en avons fait l’expérience et comme nos prédécesseurs l’ont attesté, nous croyons et nous espérons que les prières de ces deux insignes protecteurs nous obtiendront la miséricorde de Dieu au milieu des épreuves de cette vie ; de cette sorte, autant nous écrase le poids de nos propres péchés, autant serons-nous relevés par les mérites de ces apôtres.

Saint Léon le Grand (?-v. 461)

 

 

 

 

Nativité de saint Jean Baptiste, solennité

lundi 24 juin 2024

Zacharie se tait et perd la parole jusqu’à la naissance de Jean, précurseur du Seigneur, qui lui rend la parole. Que signifie le silence de Zacharie sinon que la prophétie a disparu, et qu’avant l’annonce du Christ, elle est comme cachée et close ? Elle s’ouvre à son avènement, elle devient claire pour l’arrivée de celui qui était prophétisé. La parole rendue à Zacharie à la naissance de Jean correspond au voile déchiré à la mort de Jésus sur la croix (Mt 27,51). Si Jean s’était annoncé lui-même, la bouche de Zacharie ne se serait pas rouverte.

La parole lui est rendue à cause de la naissance de celui qui est la voix ; car on demandait à Jean, qui annonçait déjà le Seigneur : « Toi, qui es-tu ? » Et il a répondu : « Je suis la voix qui crie dans le désert ». La voix, c’est Jean, tandis que le Seigneur est la Parole : « Au commencement était le Verbe ». Jean, c’est la voix pour un temps ; le Christ, c’est le Verbe au commencement, c’est le Verbe éternel.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Cœur Immaculée de Marie

samedi 8 juin 2024

Je voudrais avoir une voix assez forte pour inviter les pécheurs du monde entier à aimer la Vierge Marie. Mais puisque ce n’est pas en mon pouvoir, j’ai prié mon petit ange d’accomplir pour moi cet office. Pauvre petite Maman, comme elle m’aime ! (…)

En pensant aux innombrables bienfaits que m’a faits cette petite Maman, j’ai honte de moi-même, qui n’ai jamais regardé avec assez d’amour son cœur et sa main qui me les offraient avec tant de bonté ; et ce qui m’afflige encore plus, c’est de n’avoir répondu aux soins affectueux de notre Mère que par de continuels dégoûts.

Combien de fois n’ai-je pas confié à cette Mère les pénibles angoisses de mon cœur agité ! Et combien de fois ne m’a-t-elle pas consolé ! Mais quelle fut ma reconnaissance ?… Au milieu des plus grandes afflictions, j’ai l’impression de ne plus avoir de mère sur terre, mais d’en avoir une très compatissante au ciel. Mais que de fois, le cœur calmé, j’ai oublié presque tout ; j’ai oublié presque même mes devoirs de gratitude vers cette bénie petite Maman céleste !… (…)

Efforçons-nous comme de nombreuses âmes élues, de nous tenir toujours derrière cette Mère bénie, de cheminer toujours près d’elle, car il n’y a d’autre route qui conduise à la vie que celle montrée par notre Mère. ne refusons pas cette route, nous qui voulons arriver au terme.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)

 

 

 

Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité

dimanche 2 juin 2024

Lorsque tu dois t’approcher de la table du céleste banquet, « examine-toi toi-même », selon le conseil de l’Apôtre (1 Co 11, 28). Examine soigneusement avec quelle foi tu t’approches. (…) Vois d’abord quelle foi tu dois avoir à la vérité et à la nature de ce Sacrement de l’Eucharistie. Tu dois croire avec fermeté et sans aucun doute ce qu’enseigne et proclame la foi catholique : au moment où sont prononcées les paroles du Christ, le pain matériel et visible rend en quelque sorte hommage au Créateur et fait place, sous l’apparence visible des accidents, au Pain vivant qui descend du ciel pour le ministère et le service sacramentel. Le pain matériel cesse d’exister et, au même instant, sous ses accidents, existent vraiment plusieurs choses d’une manière prodigieuse et ineffable.

D’abord la chair très pure et le corps sacré du Christ, qui furent engendrés par l’opération du Saint-Esprit dans le sein de la glorieuse Vierge Marie, suspendus à la croix, déposés dans le sépulcre et glorifiés au ciel. Puisque la chair ne vit pas privée du sang, ce sang précieux, qui a coulé sur la croix heureusement pour le salut du monde, est là aussi nécessairement présent. Et comme il n’y a point d’homme véritable sans une âme raisonnable, l’âme glorieuse de Jésus-Christ, qui dépasse en grâce et en gloire toute vertu, toute gloire et toute puissance, en qui « reposent tous les trésors de la sagesse divine » (Col 2, 3), est elle-même présente. Enfin puisque le Christ est vrai homme et vrai Dieu, Dieu est là dans la gloire de sa majesté.

Ensemble et distinguées l’une de l’autre, ces quatre réalités se trouvent entières et parfaitement contenues sous les espèces du pain et du vin ; aussi bien dans le calice que dans l’hostie et non moins dans l’un que dans l’autre, si bien que rien ne manque en l’un qui doive être suppléé dans l’autre, et que tout se trouve en chacun des deux par un mystère « dont nous aurions beaucoup de choses à dire » (cf. He 5, 11). Mais il suffit de croire que chacune des espèces contient le vrai Dieu et Homme, entouré du concours des Anges et de la présence des Saints.

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

Fête de la Visitation de la Vierge Marie

vendredi 31 mai 2024

« Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur » (Ps 88,2). Dans ce chant pascal de l’Église, résonnent dans la plénitude de leur contenu prophétique les paroles prononcées par Marie durant sa visite à Élisabeth : « Sa miséricorde s’étend de génération en génération. » Dès l’instant de l’Incarnation, ces paroles ouvrent une nouvelle perspective de l’histoire du salut. Après la résurrection du Christ, cette perspective devient historique et acquiert un sens eschatologique. Depuis ce moment de nouvelles générations dans l’immense famille humaine se succèdent en nombre croissant, et se succèdent aussi de nouvelles générations du peuple de Dieu, marquées du signe de la croix et de la résurrection (…), le mystère pascal du Christ, révélation absolue de cette miséricorde que Marie proclamait sur le seuil de la maison de sa cousine. (…)

Mère du crucifié (…), Marie est celle qui connaît le plus profondément le mystère de la miséricorde divine. Elle en sait le prix, et sait combien il est grand. En ce sens, nous l’appelons Mater misericordiae, Mère de la miséricorde (…), capable de découvrir, d’abord à travers les événements complexes d’Israël puis à travers ceux qui concernent tout homme et toute l’humanité, cette miséricorde à laquelle tous participent « d’âge en âge », selon le dessein éternel de la très sainte Trinité. (…)

Mère du Crucifié et du Ressuscité (…), ayant expérimenté la miséricorde d’une manière exceptionnelle, elle « mérite » dans la même mesure cette miséricorde tout au long de son existence terrestre, et particulièrement au pied de la croix de son Fils. (…) Ensuite, par sa participation cachée mais en même temps incomparable à la tâche messianique de son Fils, elle a été appelée d’une manière spéciale à rendre proche des hommes cet amour qu’il était venu révéler : amour qui se manifeste le plus concrètement envers ceux qui souffrent, les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les opprimés et les pécheurs, ainsi que le dit le Christ (Lc 4,18; 7,22).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Sainte Trinité, solennité

dimanche 26 mai 2024

Qu’est cette gloire que se rendent entre elles les personnes divines ? En son essence, Dieu n’est pas seulement « grand » mais encore « objet de toute louange » (Ps 47,1). Il est d’une souveraine convenance qu’il reçoive la gloire qui répond à sa majesté, il sied qu’il soit glorifié en lui-même par une louange égale aux abîmes de puissance, de sagesse, d’amour qui sont en lui. (…)

Le Père engendre le Fils ; éternellement, il lui fait part du don suprême : la vie et les perfections de la divinité ; il lui communique tout ce qu’il est lui-même, à l’exception de sa « propriété » d’être Père. Parfaite image substantielle, le Verbe est « la splendeur de la gloire du Père » (He 1,3). Né du foyer de toute lumière, il est lui-même lumière ; il rejaillit, comme un cantique ininterrompu, vers Celui dont il émane : « Tout ce qui est à moi est à vous, et tout ce qui est à vous est à moi » (Jn 17,10). Ainsi, par le mouvement naturel de sa filiation, le Fils fait refluer vers le Père tout ce qu’il tient de lui. Dans cette donation mutuelle, l’Esprit Saint qui est charité, procède de l’amour du Père et du Fils comme de son unique principe d’origine.

Cet embrasement, d’une dilection infinie, entre les trois Personnes achève l’éternelle communication de vie au sein de la Trinité. Telle est la gloire que Dieu se rend à lui-même dans l’intimité sacrée de son éternelle vie.

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, mémoire

lundi 20 mai 2024

Ô notre Dame, tu es la mère de la justification et des justifiés, de la réconciliation et des réconciliés, du salut et des sauvés. Heureuse certitude et refuge assuré ! La mère de Dieu est notre mère, La mère de notre seule raison d’espérance et de crainte est notre mère. Ô mère bénie et exaltée non pour toi seule mais aussi pour nous, que vois-je nous advenir par toi ? Que c’est grand et digne d’amour ! Cette vue me réjouit d’une joie que je n’ose exprimer.

Si toi, notre Dame, tu es sa mère, tes autres fils ne sont-ils pas ses frères ? Mais quels frères et de qui ? Dirai-je ce qui réjouit mon cœur, ou me tairai-je par crainte de paraître orgueilleux ? Mais ce que je crois avec ardeur, pourquoi ne pas en proclamer la louange ? Je parlerai donc, non par vanité, mais par gratitude. Car celui qui a voulu, en naissant d’une mère, partager notre nature et, en nous rendant la vie, nous faire fils de sa mère, celui-là même nous invite à nous reconnaître ses frères. Notre juge est donc notre Frère. Le Sauveur du monde est notre Frère. Pour tout dire, notre Dieu s’est fait, par Marie, notre Frère.

Saint Anselme (1033-1109)