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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

Solennité de l’Annonciation du Seigneur

samedi 25 mars 2023

Salut, Enfant Généreuse, Glorieuse, Immaculée !
Pupille de chasteté, substance de sainteté, ô Plaisir de Dieu !
En toi s’est répandue l’effusion céleste
Par laquelle le Verbe souverain, en toi, a revêtu la chair.

Lys étincelant que Dieu admirait avant toute créature,
Toi la plus belle et la plus douce, toi, en qui Dieu trouva sa complaisance
Lorsqu’il déposa en toi toute l’ardeur de sa chaleur
Pour que, de toi, Son Fils goûte le lait maternel.
Ton sein fut alors rempli d’allégresse,
Toute la symphonie céleste a résonné en toi.
Car, Vierge, tu portais le Fils de Dieu et ta pureté a été magnifiée en Dieu.
Tes entrailles se sont réjouies
Comme une herbe inondée de rosée recevant d’elle sa verdeur.

Ainsi advint-il en ton sein, Mère de toute joie !
Que l’Église, désormais, resplendisse de joie, qu’elle retentisse en harmonie
Chantant la Vierge toute douce, Marie l’admirable, la Mère de Dieu ! Amen.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

 

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

lundi 20 mars 2023

Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s’étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c’est un silence qui révèle d’une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les évangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses actions, enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles » (Col 1,26), qui « établit sa demeure » (Jn 1,14) sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, s’est faite la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

Le sacrifice absolu que Joseph a fait de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d’où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d’un amour virginal incomparable, à l’amour conjugal naturel qui la constitue et l’alimente » (Pape Paul VI).

Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n’est autre que l’exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion [selon S. Thomas d’Aquin].

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères. » (Mt 23,8)

mardi 7 mars 2023

« Vous n’avez tous qu’un Père qui est Dieu : vous êtes tous des frères. » Vous nous le dites nettement, mon Seigneur Jésus : tous les hommes forment une grande famille ; tous sont frères, Dieu est le Père commun : tous doivent avoir les uns pour les autres les pensées, les paroles, les actes qu’un bon père veut que ses enfants aient entre eux.

L’amour que le meilleur des pères veut voir régner entre ses enfants, voilà l’amour que nous devons à tous les hommes, à chacun des hommes, sans exception. Et notre modèle, Jésus, nous en donne l’exemple : c’est Dieu qui vient sur la terre nous montrer sous la forme humaine comment il veut que chaque homme aime les autres hommes. Que fait Jésus ? Il vit trente-quatre ans et il donne son sang au milieu des plus affreux tourments pour la sanctification et le salut de tous les hommes, non seulement de tous en général mais de chacun en particulier, en sorte qu’il n’est aucun homme dont on ne doive dire : cet homme, Jésus est mort pour le sauver et le sanctifier. Après le précepte de l’amour fraternel, voici l’exemple comme l’a donné Jésus. Comme le dit S. Paul, « c’est votre frère, que le Christ a racheté à si grand prix ! » (cf. 1 Co 6, 20)

Tout homme est notre vrai frère en Dieu, et tout homme a été tant aimé et estimé si haut par Jésus qu’il est mort pour lui. Tout homme doit nous apparaître comme un frère, et un frère couvert comme d’un manteau du Sang de Jésus.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Le samedi après les Cendres

samedi 25 février 2023

Dieu de grande miséricorde, Toi qui as daigné nous envoyer Ton Fils unique, comme la plus grande preuve de l’amour et de la miséricorde insondable, Tu ne repousses pas les pécheurs, mais de Ton insondable miséricorde, à eux aussi, Tu as ouvert le trésor dans lequel ils peuvent puiser en abondance, non seulement la justification, mais toute la sainteté que l’âme peut atteindre.

Père de grande miséricorde, je désire que tous les cœurs se tournent avec confiance vers Ton infinie miséricorde. Personne ne se justifiera devant Toi si Ton incommensurable miséricorde ne l’accompagne. Lorsque Tu nous dévoileras le mystère de Ta miséricorde, l’éternité sera trop peu pour T’en remercier comme il convient.

Oh ! comme il est doux d’avoir au fond de l’âme ce que l’ Église nous ordonne de croire. Lorsque mon âme est plongée dans l’amour, alors je résous clairement et instantanément les questions les plus embrouillées – l’amour seul est capable de franchir les précipices et les cimes de montagnes. L’amour, encore une fois l’amour.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« Pour la première fois il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre. »

jeudi 16 février 2023

Ma voix, chante la victoire
Dont le trophée est la croix ;
Dis le triomphe et la gloire
Qui rayonnent de ce bois ;
Raconte la noble histoire
De l’Agneau vainqueur et roi.

Dieu, dès qu’il eut créé l’homme,
Pleura la faute d’Adam ;
Mais si l’arbre a fait la pomme
Qui tua nos deux parents,
L’arbre portera le baume
Qui guérira nos tourments.

Pour sauver toute justice,
Il fallait au Créateur
Que le perfide artifice
Prenne au piège le menteur,
Et que la sève du vice
Devienne source de bonheur.

Au temps voulu par le Père,
Quittant le château du ciel,
Le Fils, qui créa la terre,
Vient dans un sein maternel,
Abri d’un chaste mystère,
Et revêt son corps mortel.

Couché dans la crèche austère,
Il est frêle et vagissant.
De langes la Vierge Mère
Habille le Dieu naissant ;
Dans les bandeaux elle enserre
Les mains, les pieds de l’Enfant.

Qu’une louange éternelle
Monte vers la Trinité ;
Honneur et gloire immortelle
Aux Trois dans leur Unité ;
Que la terre universelle
Célèbre leur royauté. Amen.

Liturgie latine

 

 

 

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe

mardi 14 février 2023

Depuis le début de l’ère apostolique, qui a semé l’Évangile sur cette terre d’Europe et l’a irriguée par le sang des martyrs, s’est développé ce processus pluri-séculaire, continu et fécond, qui a imprégné l’Europe de la sève chrétienne. Les saints patrons de l’Europe, saint Benoît et les saints Cyrille et Méthode sont, de manière particulière, des témoins de ce processus. Le charisme propre de leur œuvre évangélisatrice consiste dans le fait qu’ils ont posé des germes, qu’ils ont fait naître des formes et des styles d’incarnation de l’Évangile dans le tissu culturel et social et dans l’esprit des peuples européens qui étaient en train de se former. (…) Ces saint patrons (…) restent aussi un modèle et une inspiration actuels pour nous, parce que l’œuvre d’évangélisation, dans la situation particulière où l’Europe se trouve aujourd’hui, est appelée à proposer une nouvelle synthèse créatrice entre Évangile et vie.

Il faut être conscient de l’importance de greffer l’évangélisation renouvelée sur ces racines communes de l’Europe. (…) Ces racines chrétiennes sont particulièrement riches et inspiratrices, parce qu’elles s’appuient sur la même foi, se réfèrent à la même Église indivise. (…) D’autre part, nous devons aussi considérer que ces racines communes sont doubles. Car elles ont pris la forme de deux courants de traditions chrétiennes théologiques, liturgiques, ascétiques, et de deux modèles de culture, divers, non pas opposés mais au contraire complémentaires et qui s’enrichissent mutuellement. Benoît a imprégné la tradition chrétienne et culturelle de l’Occident de l’esprit de la latinité, plus logique et rationnel ; Cyrille et Méthode sont les représentants de l’antique culture grecque, plus intuitive et mystique, et sont vénérés comme les pères de la tradition des peuples slaves.

Il nous appartient de recueillir l’héritage de cette pensée riche et complémentaire et de trouver les moyens et les méthodes appropriés pour son actualisation et une communication spirituelle plus intense entre l’Orient et l’Occident.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Ste Scholastique

vendredi 10 février 2023

 

 

 

Présentation du Seigneur au Temple, fête

jeudi 2 février 2023

Nazareth est l’école où l’on commence à comprendre la vie de Jésus, l’école de l’Évangile. Ici on apprend à regarder, à écouter, à méditer et à pénétrer la signification, si profonde et si mystérieuse, de cette très simple, très humble et très belle manifestation du Fils de Dieu. Peut-être apprend-on même insensiblement à l’imiter… Comme nous voudrions redevenir enfant et nous remettre à cette école humble et sublime de Nazareth ; comme nous voudrions près de Marie recommencer à acquérir la vraie science de la vie et la sagesse supérieure des vérités divines !…

Une leçon de silence d’abord. Que renaisse en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit, en nous qui sommes assaillis par tant de clameurs, de fracas et de cris dans notre vie moderne, bruyante et hypersensibilisée. Ô silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement, l’intériorité, la disposition à écouter les bonnes inspirations et les paroles des vrais maîtres ; enseigne-nous le besoin et la valeur des préparations, de l’étude, de la méditation, de la vie personnelle et intérieure, de la prière que Dieu seul voit dans le secret (Mt 6,6).

Une leçon de vie familiale. Que Nazareth nous enseigne ce qu’est la famille, sa communion d’amour, son austère et simple beauté, son caractère sacré et inviolable ; apprenons de Nazareth comment la formation qu’on y reçoit est douce et irremplaçable ; apprenons quel est son rôle primordial sur le plan social.

Une leçon de travail. Nazareth, maison du « fils du charpentier » (Mt 13,55) : c’est ici que nous voudrions comprendre et célébrer la loi sévère et rédemptrice du labeur humain ; ici, rétablir la conscience de la noblesse du travail ; ici, rappeler que le travail ne peut pas avoir une fin en lui-même, mais que sa liberté et sa noblesse lui viennent, en plus de sa valeur économique, des valeurs qui le finalisent. Comme nous voudrions saluer ici tous les travailleurs du monde entier et leur montrer leur grand modèle, leur frère divin, le prophète de toutes leurs justes causes, le Christ notre Seigneur.

Saint Paul VI

 

 

 

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

mercredi 25 janvier 2023

Il ne me déplaît pas de prendre l’exemple de Paul. Muni des lettres qu’il avait demandées pour aller contre le Christ, il se dirigeait sur Damas quand soudain, sur son chemin, la grâce du Saint Esprit l’inonde, il n’a plus cette cruauté qui était la sienne, il est changé et voilà qu’il s’offre pour le Christ aux coups qu’il venait porter aux Chrétiens ; celui qui, hier, vivant selon la chair, s’employait à livrer à la mort les Saints du Seigneur, prend plaisir maintenant, pour sauver la vie des Saints, à immoler la vie de sa propre chair. Les froides machinations de sa cruauté sont transformées en une charité ardente et celui qui était blasphémateur et persécuteur a maintenant trouvé l’humilité et la piété du prédicateur. Celui qui tenait pour un gain sans pareil de tuer le Christ dans ses disciples considère désormais que sa vie, c’est le Christ et que son gain, c’est de mourir.

Ainsi l’eau a été lâchée et la terre est retournée (cf. Jb 12,15 Vg), puisque, la grâce du Saint Esprit à peine accueillie, l’âme de Paul a transformé sa condition d’être immobile et cruel. En sens contraire, par la bouche du Prophète, le Seigneur exprime ces plaintes contre Éphraïm : « Éphraïm est devenu un pain cuit sous la cendre qu’on ne retourne pas. » (Os 7,8) Le pain cuit sous la cendre a une charge de cendre au-dessus de lui ; le dessous est pur, et le dessus est d’autant plus souillé que le poids de la cendre est plus lourd. Si donc une âme ne pense qu’aux choses de la terre, quelle charge a-t-elle sur elle ? n’est-ce pas une masse de cendre ? Mais si elle a la volonté de se retourner, la face pure qu’elle avait enfoncée vers le bas est ramenée vers le haut, une fois secouée la cendre dont elle était chargée.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

lundi 9 janvier 2023

Je ne peux contenir ma joie, mon esprit exulte et tressaille. Je me sens presque emporté par l’ardeur de Jean pour annoncer la bonne nouvelle. C’est vrai que je ne suis pas Précurseur, mais comme lui je viens du désert. Le Christ est illuminé, resplendissons avec lui. Le Christ est baptisé, descendons avec lui pour pouvoir avec lui remonter nous aussi.

Jean baptiste, Jésus s’avance : il vient sanctifier le Baptiste. Il vient noyer dans les eaux le vieil Adam tout entier et, avant cela, – et pour cela – sanctifier les eaux du Jourdain. Le Baptiste refuse et Jésus insiste. La lampe dit au Ciel, la voix au Verbe, l’ami à l’Époux : C’est moi qui devrais être baptisé par toi. Jésus répond : laisse donc. Ceci s’accomplit pour réaliser en toute sagesse le dessein de Dieu.

Jésus remonte de l’eau entraînant et élevant le monde avec lui et il voit les cieux ouverts, ces cieux qu’autrefois Adam avait fermés pour lui et pour les siens, et ce paradis qui était comme scellé par un glaive de feu. Et l’Esprit témoigne de sa divinité ; il accourt vers son semblable, et une voix descend du ciel, car c’est du ciel que vient celui à qui on rend témoignage.

Nous entourons d’honneur aujourd’hui le baptême du Christ et nous sommes en fête pour le célébrer. Purifions-nous. Rien n’est plus agréable à Dieu que le salut des hommes et leur retour, c’est la clef de tout enseignement et de tous les mystères. Il en sera ainsi si vous êtes comme une lumière dans le monde, comme une force vitale pour les autres hommes, et comme de petites lumières autour du Christ la grande lumière, reflétant sur vos traits sa splendeur céleste.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)