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Archive pour le mot-clef ‘St Paul’

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

jeudi 25 janvier 2024

C’est avec raison, frères bien-aimés, que la conversion de « celui qui enseigne les nations » (1Tm 2,7) est une fête que tous les peuples célèbrent aujourd’hui avec joie. En effet nombreux sont les surgeons qui ont poussé de cette racine ; une fois converti, Paul est devenu l’instrument de la conversion du monde entier. Autrefois, lorsqu’il vivait encore dans la chair mais non selon la chair (cf Rm 8,5s), il a converti beaucoup à Dieu par sa prédication ; aujourd’hui encore, alors qu’il vit en Dieu une vie plus heureuse, il ne cesse de travailler à la conversion des hommes par son exemple, sa prière et sa doctrine. (…)

Cette fête est une grande source de biens pour ceux qui la célèbrent. (…) Comment désespérer, quelle que soit l’énormité de nos fautes, quand on entend que « Saul, ne respirant encore que menace et meurtre contre les disciples du Seigneur » a été changé soudainement en « un instrument de choix » ? (Ac 9,1.15) Qui pourrait dire, sous le poids de son péché : « Je ne peux pas me relever pour mener une vie meilleure », alors que, sur la route même où le conduisait son cœur assoiffé de haine, le persécuteur acharné est devenu subitement un prédicateur fidèle ? Cette seule conversion nous montre en un jour magnifique la grandeur de la miséricorde de Dieu et la puissance de sa grâce. (…)

Voilà bien, mes frères, un modèle parfait de conversion : « Mon cœur est prêt, Seigneur, mon cœur est prêt. (…) Que veux-tu que je fasse ? » (Ps 56,8; Ac 9,6) Parole brève, mais combien pleine, vivante, efficace et digne d’être exaucée ! Qu’il se trouve peu de gens dans cette disposition d’obéissance parfaite, qui aient renoncé à leur volonté au point que leur cœur même ne leur appartienne plus. Qu’il se trouve bien peu de gens qui à chaque instant cherchent non pas ce qu’ils veulent eux-mêmes mais ce que Dieu veut et qui lui disent sans cesse : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

Fête de saint Étienne, premier martyr

mardi 26 décembre 2023

Hier nous fêtions la naissance dans le temps de notre roi éternel ; aujourd’hui nous fêtons le combat victorieux de son soldat… Notre roi, lui qui est le Très-Haut, est venu à nous dans l’humilité, mais il ne pouvait pas venir les mains vides : il a apporté à ses soldats la plus grande des grâces. Il ne s’est pas contenté de les couvrir de richesses, il leur a aussi donné une force invincible au combat : il leur a fait le don de la charité, qui conduit les hommes à partager la vie de Dieu…

La charité, cet amour qui a fait descendre le Christ sur la terre, a élevé Étienne de la terre au ciel… Pour obtenir la couronne signifiée par son nom, Étienne avait donc pour armes la charité. Grâce à elle, il était entièrement vainqueur. C’est par amour de Dieu qu’il n’a pas reculé devant ses ennemis et par amour du prochain qu’il a intercédé pour ses bourreaux. Par cette charité, il incitait les égarés à se corriger ; par elle, il priait pour éviter le châtiment à ses meurtriers. Soutenu par cet amour, il a vaincu Saul, qui était rempli de fureur, et celui qu’il avait eu pour persécuteur sur la terre, il a obtenu de l’avoir comme compagnon dans le ciel. Son amour saint et indéfectible désirait gagner à lui par sa prière ceux qu’il n’avait pas pu convertir par ses avertissements… Et c’est pourquoi maintenant Paul partage le bonheur d’Étienne. Avec Étienne il jouit de la gloire du Christ, avec Étienne il exulte, avec Étienne il règne. Là où Étienne est monté le premier, lapidé sous les yeux de Paul, là aussi Paul est monté avec l’aide des prières d’Étienne.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532)

 

 

 

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

mercredi 25 janvier 2023

Il ne me déplaît pas de prendre l’exemple de Paul. Muni des lettres qu’il avait demandées pour aller contre le Christ, il se dirigeait sur Damas quand soudain, sur son chemin, la grâce du Saint Esprit l’inonde, il n’a plus cette cruauté qui était la sienne, il est changé et voilà qu’il s’offre pour le Christ aux coups qu’il venait porter aux Chrétiens ; celui qui, hier, vivant selon la chair, s’employait à livrer à la mort les Saints du Seigneur, prend plaisir maintenant, pour sauver la vie des Saints, à immoler la vie de sa propre chair. Les froides machinations de sa cruauté sont transformées en une charité ardente et celui qui était blasphémateur et persécuteur a maintenant trouvé l’humilité et la piété du prédicateur. Celui qui tenait pour un gain sans pareil de tuer le Christ dans ses disciples considère désormais que sa vie, c’est le Christ et que son gain, c’est de mourir.

Ainsi l’eau a été lâchée et la terre est retournée (cf. Jb 12,15 Vg), puisque, la grâce du Saint Esprit à peine accueillie, l’âme de Paul a transformé sa condition d’être immobile et cruel. En sens contraire, par la bouche du Prophète, le Seigneur exprime ces plaintes contre Éphraïm : « Éphraïm est devenu un pain cuit sous la cendre qu’on ne retourne pas. » (Os 7,8) Le pain cuit sous la cendre a une charge de cendre au-dessus de lui ; le dessous est pur, et le dessus est d’autant plus souillé que le poids de la cendre est plus lourd. Si donc une âme ne pense qu’aux choses de la terre, quelle charge a-t-elle sur elle ? n’est-ce pas une masse de cendre ? Mais si elle a la volonté de se retourner, la face pure qu’elle avait enfoncée vers le bas est ramenée vers le haut, une fois secouée la cendre dont elle était chargée.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

Notre titre de gloire : le Fils de l’homme livré aux mains des hommes

samedi 24 septembre 2022

« Pour moi, dit saint Paul, que jamais je ne me glorifie sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ. » (Ga 6,14) Vois, note saint Augustin, là où le sage selon le monde a cru trouver la honte, l’apôtre Paul découvre un trésor ; ce qui à l’autre est apparu comme une folie est devenu pour lui sagesse (1Co 1,17s) et titre de gloire.

Chacun en effet tire gloire de ce qui le fait grand à ses yeux. S’il se croit un grand homme parce qu’il est riche, il se glorifie de ses biens. Celui qui ne voit de grandeur pour lui qu’en Jésus Christ met sa gloire en Jésus seul ; tel était l’apôtre Paul : « Si je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi », disait-il (Ga 2,20). C’est pourquoi il ne se glorifie que dans le Christ, et avant tout dans la croix du Christ. C’est qu’en elle sont rassemblés tous les motifs qu’on peut en avoir.

Il est des gens qui se font gloire de l’amitié des grands et des puissants ; Paul n’a besoin que de la croix du Christ, pour y découvrir le signe le plus évident de l’amitié de Dieu. « La preuve que Dieu nous aime c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. » (Rm 5,8) Non, il n’est rien qui manifeste davantage l’amour de Dieu pour nous que la mort du Christ. « Oh, témoignage inestimable de l’amour ! s’écrie saint Grégoire. Pour racheter l’esclave, tu as livré le Fils. »

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)

 

 

 

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

mercredi 29 juin 2022

À cette époque, le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal.
Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter.
Voyant que cette mesure plaisait aux Juifs, il décida aussi d’arrêter Pierre. C’était les jours des Pains sans levain.
Il le fit appréhender, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.
Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance.
Hérode allait le faire comparaître. Or, Pierre dormait, cette nuit-là, entre deux soldats ; il était attaché avec deux chaînes et des gardes étaient en faction devant la porte de la prison.
Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes lui tombèrent des mains.
Alors l’ange lui dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. » Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. »
Pierre sortit derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision.
Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta.
Alors, se reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif. »

Livre des Actes des Apôtres 12,1-11.

 

 

 

Pentecôte

dimanche 5 juin 2022

Frères, ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu.
Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.
Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes.
Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez.
En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,8-17.

 

 

 

Livre des Actes des Apôtres 20,28-38.

mercredi 1 juin 2022

En ces jours-là, Paul faisait ses adieux aux Anciens de l’Église d’Éphèse. Il leur disait : « Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau dont l’Esprit Saint vous a établis responsables, pour être les pasteurs de l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang.
Moi, je sais qu’après mon départ, des loups redoutables s’introduiront chez vous et n’épargneront pas le troupeau.
Même du milieu de vous surgiront des hommes qui tiendront des discours pervers pour entraîner les disciples à leur suite.
Soyez donc vigilants, et souvenez-vous que, durant trois ans, nuit et jour, je n’ai cessé, dans les larmes, de reprendre chacun d’entre vous.
Et maintenant, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, lui qui a le pouvoir de construire l’édifice et de donner à chacun l’héritage en compagnie de tous ceux qui ont été sanctifiés.
Je n’ai convoité ni l’argent ni l’or ni le vêtement de personne.
Vous le savez bien vous-mêmes : les mains que voici ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons.
En toutes choses, je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »
Quand Paul eut ainsi parlé, il s’agenouilla et pria avec eux tous.
Tous se mirent à pleurer abondamment ; ils se jetaient au cou de Paul et l’embrassaient ;
ce qui les affligeait le plus, c’est la parole qu’il avait dite : « Vous ne verrez plus mon visage ». Puis on l’accompagna jusqu’au bateau.

 

 

 

« Tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. »

mardi 26 avril 2022

Dieu tout-puissant, selon l’apôtre Paul ton Esprit Saint « scrute et connaît les profondeurs de ton être » (1Co 2,10-11), et il intercède pour moi, te parle à ma place par des « gémissements inexprimables » (Rm 8,26). (…) Rien en dehors de toi ne scrute ton mystère ; rien qui soit étranger à toi n’est assez puissant pour mesurer la profondeur de ta majesté infinie. Tout ce qui pénètre en toi est de toi ; rien de ce qui est extérieur à toi n’a le pouvoir de te sonder. (…)

Je crois fermement que ton Esprit Saint vient de toi par ton Fils unique ; même si je ne comprends pas ce mystère, j’en garde la conviction profonde. Car dans les réalités spirituelles qui sont ton domaine, mon esprit est borné, comme l’assure ton Fils unique : « Ne t’étonne pas si je t’ai dit : Il vous faut naître d’en haut. Car l’Esprit Saint souffle où il veut ; tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’eau et de l’Esprit ».

Je crois à ma nouvelle naissance sans la comprendre, et je tiens bon dans la foi ce qui m’échappe. Je sais que j’ai le pouvoir de renaître, mais je ne sais pas comment cela s’accomplit. L’Esprit n’est limité par rien ; il parle quand il veut, il dit ce qu’il veut et où il veut. La raison de son départ et de sa venue me reste inconnue, mais j’ai la conviction profonde de sa présence.

Saint Hilaire (v. 315-367)

 

 

L’accomplissement de la Loi : l’amour en acte

mercredi 23 mars 2022

Revêtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n’est-ce pas trahir le nom divin et abandonner le chemin du salut ? Car le Seigneur lui-même enseigne et déclare que l’homme qui garde ses commandements entrera dans la vie (Mt 19,17), que celui qui écoute ses paroles et les met en pratique est un sage (Mt 7,24) et que celui qui les enseigne et y conforme ses actes sera appelé grand dans le Royaume des cieux. Toute prédication bonne et salutaire, affirme-t-il, ne profitera au prédicateur que si la parole qui sort de sa bouche se traduit ensuite en actes.

Or, y a-t-il un commandement que le Seigneur ait enseigné plus souvent à ses disciples que celui de nous aimer les uns les autres du même amour dont il a lui-même aimé ses disciples ? (Jn 13,34; 15,12) Trouvera-t-on, parmi ses conseils qui conduisent au salut et parmi ses préceptes divins, un commandement plus important à garder et à observer ? Mais comment celui que la jalousie a rendu incapable d’agir comme un homme de paix et de cœur pourra-t-il garder la paix ou l’amour du Seigneur ?

Voilà pourquoi l’apôtre Paul aussi a proclamé les mérites de la paix et de la charité. Il a affirmé avec force que ni la foi ni les aumônes, ni même les souffrances du confesseur de la foi et du martyr ne lui serviraient de rien, s’il ne respectait pas les liens de la charité (1Co 13,1-3).

Saint Cyprien (v. 200-258)

 

 

 

« C’est à moi que vous l’avez fait. »

lundi 7 mars 2022

Réfléchissez, frères, et voyez l’exemple de notre Seigneur, qui a fait de nous des voyageurs et nous a ordonné de venir jusqu’à la cité céleste (He 11,13s) en courant par la route de la charité. (…) Bien qu’il siège dans le ciel, par compassion pour ses membres qui peinent, car il est la tête des membres et du corps dans le monde entier (Col 2,19), il a dit : « Quand vous n’avez pas fait cela à l’un des plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » (…) Quand il a changé Paul le persécuteur en prédicateur, il lui a dit du haut du ciel : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9,4) (…) Saul persécutait les chrétiens : est-ce qu’il persécutait le Christ, qui siégeait dans le ciel ? Mais le Christ lui-même était dans les chrétiens, souffrant avec tous ses membres, pour qu’en lui cette parole soit vraie : « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1Co 12,26). (…)

Portons donc les fardeaux les uns des autres (Ga 6,2) ; là où est allée la tête, les autres membres sont destinés à aller. (…) Si notre Seigneur et Sauveur, qui a été sans péché, daigne nous aimer, nous pécheurs, d’une si grande affection qu’il affirme souffrir ce que nous souffrons, pourquoi est-ce que nous, qui ne sommes pas sans péché et qui pouvons racheter nos péchés par la charité, pourquoi est-ce que nous ne nous aimons pas d’un amour si parfait que nous compatissions par un sentiment de charité à tout le mal enduré par l’un d’entre nous ? (…) Une main ou un autre membre retranché du corps ne sent plus rien ; tel est le chrétien qui ne souffre pas du malheur, de la détresse ou même de la mort d’autrui.

Saint Césaire d’Arles (470-543)