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Archive pour le mot-clef ‘prière’

Le don de la persévérance dans la prière

dimanche 19 octobre 2025

La prière est absolument nécessaire pour avoir le bonheur de persévérer dans la grâce de Dieu après l’avoir reçue dans le sacrement de Pénitence. Avec la prière vous pouvez tout, vous êtes, pour ainsi dire, maîtres des volontés de Dieu, si j’ose parler ainsi ; et, sans la prière, vous n’êtes capables de rien, et cela seul suffit pour vous montrer la nécessité de la prière. Tous les saints ont commencé leur conversion par la prière et ont persévéré par la prière ; et tous les damnés se sont perdus par leur négligence de la prière. Je dis donc que la prière nous est absolument nécessaire pour persévérer. (…)

Mais la prière dont je vous parle, qui est si puissante auprès de Dieu, qui nous attire tant de grâces, qui semble même lier la volonté de Dieu, qui semble, pour ainsi dire, le forcer à nous accorder ce que nous lui demandons, c’est une prière faite dans un espèce de désespoir et d’espérance. Je dis désespoir, considérant notre indignité et le mépris que nous avons fait de Dieu et de ses grâces, nous reconnaissant indignes de paraître devant lui et d’oser lui demander notre grâce, nous qui l’avons tant de fois déjà reçue, et l’avons toujours payé d’ingratitude, ce qui doit nous porter, à chaque instant de notre vie, à croire que la terre va s’ouvrir sous nos pieds. (…) Je dis l’espérance, en représentant la grandeur de la miséricorde de Dieu, le désir qu’il a de nous rendre heureux, ce qu’il a fait pour nous mériter le ciel. Animés par une pensée si consolante, nous nous adresserons à lui avec une grande confiance. (…)

Voilà, mes frères, la prière dont je veux parler, qui nous est absolument nécessaire pour avoir notre pardon et le don précieux de la persévérance.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

« Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez. »

jeudi 9 octobre 2025

Je le sais bien, ô Dieu, Père tout-puissant : m’offrir à toi pour que tout en moi… parle de toi, c’est le devoir principal de ma vie. Tu m’as accordé le don de la parole, et il ne peut m’apporter de plus grande récompense que l’honneur de te servir et de montrer au monde qui l’ignore, à l’hérétique qui le nie, qui tu es, toi, le Père du Fils unique de Dieu. Oui, vraiment, c’est là mon seul désir ! Mais j’ai grand besoin d’implorer le secours de ta miséricorde afin que, du souffle de ton Esprit, tu gonfles les voiles de ma foi, tendues pour toi, et que tu me pousses à prêcher partout ton saint nom. Car tu n’as pas fait en vain cette promesse : « Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira ».

Pauvres, nous implorons ce qui nous manque. Nous nous appliquerons avec zèle à l’étude de tes prophètes et de tes apôtres ; nous frapperons à toutes les portes que notre intelligence trouvera fermées. Mais toi seul peux exaucer notre prière… ; toi seul tu peux ouvrir cette porte où nous frapperons. Tu encourageras les débuts difficiles ; tu affermiras nos progrès ; et tu nous appelleras à participer à l’Esprit qui a guidé tes prophètes et tes apôtres. Ainsi nous ne donnerons pas à leurs paroles un sens différent que celui qu’ils avaient en vue.

Donne-nous donc le vrai sens des mots, la lumière de l’intelligence, la beauté de l’expression, la foi dans la vérité. Donne-nous de dire ce que nous croyons… : qu’il n’y a qu’un Dieu, le Père, et un seul Seigneur, Jésus Christ.

Saint Hilaire (v. 315-367)

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix

samedi 9 août 2025

Toute âme humaine est en elle-même un temple de Dieu : voilà ce qui nous ouvre une perspective vaste et toute nouvelle. La vie de prière de Jésus est la clé pour comprendre la prière de l’Église. Le Christ a participé au service divin de son peuple, accompli [au Temple] de manière publique et suivant les prescriptions de la Loi… Il a établi la plus étroite relation entre cette liturgie et l’offrande de sa propre personne, et il lui a ainsi donné son sens plénier et véritable, celui d’un hommage d’action de grâce de la création envers son Créateur. Par là même, il a mené la liturgie de l’ancienne Alliance à s’accomplir en celle de la nouvelle Alliance.

Mais Jésus n’a pas seulement pris part au service divin public prescrit par la Loi. Les évangiles font des références plus nombreuses encore à sa prière solitaire dans le silence de la nuit, sur les sommets sauvages des montagnes, dans les endroits déserts (Mt 14,23; Mc 1,35). Quarante jours et quarante nuits de prière ont précédé la vie publique de Jésus (Mt 4,1s). Il s’est retiré dans la solitude de la montagne pour prier avant de choisir ses douze apôtres (Lc 6,12) et de les envoyer en mission. À l’heure du mont des Oliviers, il s’est préparé à aller jusqu’au Golgotha. Le cri qu’il a poussé vers le Père en cette heure la plus pénible de sa vie nous est dévoilé en quelques brèves paroles. Là ses paroles…sont comme un éclair qui illumine pour nous un instant la vie la plus intime de l’âme de Jésus, le mystère insondable de son être d’homme-Dieu et de son dialogue avec le Père.

Ce dialogue a certainement duré toute sa vie, sans jamais s’interrompre. Le Christ priait intérieurement non seulement lorsqu’il se retirait à l’écart de la foule mais aussi lorsqu’il demeurait parmi les hommes.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

De la confiance et de la persévérance dans la prière

dimanche 27 juillet 2025

Tant que nous n’avons pas acquis la prière véritable, nous ressemblons à ceux qui commencent à apprendre aux enfants à marcher.

Efforce-toi d’élever ta pensée, ou plutôt de l’enfermer dans les mots de la prière ; et si, à cause de son état d’enfance, elle faiblit et tombe, ramène-la de nouveau. L’instabilité est propre à l’intellect, mais Dieu a le pouvoir de le rendre stable. Si tu persévères infatigablement dans ce combat, celui qui a posé les bornes à la mer de l’intellect viendra aussi en toi et lui dira pendant ta prière : « Tu iras jusque-là et pas plus loin » (Job 38, 11). L’esprit ne peut être enchaîné ; mais là où est le Créateur de l’esprit, tout lui est soumis.

La foi donne des ailes à la prière ; sans elle, en effet, nous ne pouvons nous envoler au ciel.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650)

En ta volonté, toute ma sainteté !

jeudi 26 juin 2025

Ô volonté de Dieu tout-puissant,
Tu es mon délice, tu es ma joie,
Peu importe ce que me tend la main de mon Seigneur,
Je l’accepterai avec allégresse, soumission et amour.

Ta sainte volonté – voilà mon repos,
En elle est toute ma sainteté,
Et tout mon salut éternel,
Car accomplir la volonté de Dieu est la plus grande gloire.

La volonté de Dieu – ce sont Ses divers souhaits,
Mon âme les accomplit sans réserve,
Car tels sont Ses divins désirs
Au moment où Dieu accorde Ses confidences.

Fais de moi ce qu’il Te plaît – Seigneur,
Je ne Te fais aucun obstacle, aucune réserve,
Car Tu es tout mon délice et l’amour de mon âme,
Et c’est devant Toi, réciproquement, que je déverse le flot de mes confidences.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

La rosée de l’oraison

jeudi 19 juin 2025

Si vous me demandez ce qui vous peut maintenir, mes chères sœurs, chacune en particulier, je vous dirai que c’est l’oraison, car c’est la manne journalière qui descend du ciel. Car voyez-vous, mes chères sœurs, comme les jardiniers prennent leur temps deux fois le jour pour arroser les plantes de leur jardin, qui, sans ce secours, mourraient durant les grandes chaleurs, et qui, au contraire, grâce à cette humidité, tirent leur nourriture de la terre, car une certaine humeur, née de cet arrosement, monte par la racine, s’écoule le long de la tige, donne la vie aux branches et aux feuilles, et la saveur aux fruits ; ainsi, mes chères sœurs, nous sommes comme ces pauvres jardins dans lesquels la sécheresse fait mourir toutes les plantes, si le soin et l’industrie des jardiniers n’y pourvoient ; et pour cela vous avez le saint usage de l’oraison, qui, comme une douce rosée, va tous les matins humectant votre âme par la grâce de Dieu qu’elle attire sur vous.

Êtes-vous fatiguées des rencontres et des peines, vous avez encore, le soir, ce salutaire rafraîchissement, qui va donnant vigueur à toutes vos actions. Oh ! que la Fille de la Charité fera de fruit en peu de temps, si elle est soigneuse de se rafraîchir par cet arrosement sacré ! Vous la verrez croître tous les jours de vertu en vertu, comme ce jardinier qui tous les jours voit ses plantes grandir, et en peu de temps elle avancera comme la belle aurore qui se lève le matin et va toujours croissant jusqu’au midi. Ainsi, mes filles, ira-t-elle jusqu’à ce qu’elle ait atteint le soleil de justice, qui est la lumière du monde, et se soit abîmée en lui, comme l’aurore se va perdre dans le soleil.

Saint Vincent de Paul (1581-1660)

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison. »

mercredi 18 juin 2025

L’âme demande à l’Époux : « Où t’es-tu caché ? » (…) Répondons à sa question en lui montrant le lieu précis où il se cache, le lieu où elle le trouvera d’une manière certaine, et avec autant de perfection et de douceur possibles en cette vie. Dès lors, elle n’errera plus en vain sur les traces des étrangers (cf. Ct 3,2).

Sachons-le bien, le Verbe, Fils de Dieu, réside par essence et par présence, en compagnie du Père et de l’Esprit Saint, dans l’essence même de l’âme, et il y est caché. L’âme qui aspire à le trouver doit donc sortir (…) de tout le créé ; elle doit entrer en elle-même et s’y tenir dans un recueillement si profond que toutes les créatures soient pour elle comme si elles n’étaient pas. « Seigneur, disait saint Augustin en s’adressant à Dieu dans ses Soliloques, je ne te trouvais pas au-dehors de moi, parce que je te cherchais mal : je te cherchais au-dehors, et tu étais au-dedans. » Dieu est donc caché dans notre âme, et c’est là que le vrai contemplatif doit le chercher, en disant : « Où t’es-tu caché ? »

Eh bien donc, ô âme, la plus belle d’entre les créatures de Dieu, toi qui désires si ardemment savoir où se trouve ton Bien-Aimé afin de le chercher et de t’unir à lui, voici qu’on te le dit : tu es toi-même la demeure où il habite, la retraite où il se cache. Quelle joie, quelle consolation pour toi ! Ton trésor, l’objet de ton espérance, est si proche de toi qu’il est en toi-même, ou, pour mieux dire, tu ne pourrais pas exister sans lui. Écoute l’Époux lui-même te le dire : « Voici que le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21). Et l’apôtre saint Paul, son serviteur, nous dit de son côté : « Vous êtes le temple de Dieu » (2Co 6,16).

Saint Jean de la Croix (1542-1591)

Priez pour vos persécuteurs !

samedi 24 mai 2025

[Notre-Seigneur :] L’enseignement que Je vous donne, c’est que, dès que vous vous déclarerez pour mes serviteurs, il faut vous attendre à la persécution… J’ai été persécuté toute ma vie… À ma naissance, Hérode veut me que Je me vois en butte aux embûches des pharisiens et d’Hérode qui me poursuivent, de ville en ville, et me tendent chaque jour de nouveaux pièges, pendant trois ans pour me faire mourir… À l’heure qu’il est, Je ne puis plus, vous le voyez, marcher en public en Judée sans péril de mort, ma mort a été décidée par le Grand Prêtre et, dans trois semaines, elle sera accomplie.

Tout cela vous apprend que si vous M’imitez en prêchant l’Évangile et en suivant la vérité, les persécutions qui M’ont sans cesse entouré vous attendent ; il faudra les recevoir avec joie, comme des marques précieuses de ressemblance avec Moi, comme une imitation de votre Bien-aimé… Les supporter avec calme, sachant que si elles vous arrivent, c’est que Je les permets et qu’elles ne vous atteindront que dans la mesure où Je le permettrai, Moi sans la permission de qui pas un cheveu de votre tête ne peut tomber… Les accepter avec conformité à la volonté de Dieu, souhaitant la bienvenue à tout ce qui arrive, puisque tout ce qui arrive est permis de Dieu et produit, d’une manière ou de l’autre, sa gloire… Les souffrir avec courage en offrant à Dieu vos souffrances comme un sacrifice, en holocauste pour sa gloire et pour l’accomplissement de sa volonté, sacrifice qui Lui sera d’autant plus agréable, qui aura d’autant plus de prix, que vos souffrances seront plus grandes et Lui seront offertes d’un cœur plus amoureux et plus joyeux… Les souffrir en priant pour vos persécuteurs puisqu’ils sont enfants de Dieu, que Dieu veut leur salut et que Je donnerai mon sang pour les sauver. Moi-même Je vous ai donné l’exemple de prier pour tous les hommes, pour nos persécuteurs et nos ennemis.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

« Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, les leur distribua. »

vendredi 2 mai 2025

Seigneur, lavés et purifiés au plus profond de nous-mêmes, vivifiés par ton Esprit Saint, comblés par ton eucharistie, fais que nous ayons part à la grâce qui a été la part des saints apôtres et des disciples qui ont reçu le sacrement de ta main. Développe en nous la sollicitude et l’empressement à te suivre, comme tes membres (1Co 12,27), pour que nous soyons dignes de recevoir de toi le sens et l’expérience de ton aliment spirituel. Développe en nous le zèle de Pierre pour détruire toute volonté qui serait contraire à la tienne, ce zèle que Pierre a conçu à la Cène… Développe en nous la paix intérieure, la résolution et la joie qui ont été goûtées par saint Jean, incliné sur ta poitrine (Jn 13,25) ; que nous puissions puiser ainsi ta sagesse, que nous apprenions le goût de ta douceur, de ta bonté. Développe en nous la foi dans sa rectitude, développe l’espérance ferme et une charité parfaite. Par l’intercession de tous les saints apôtres et de tous tes disciples bienheureux, fais-nous recevoir de ta main le sacrement, fais-nous éviter sans cesse la trahison de Judas et inspire à notre esprit ce que ton Esprit a inspiré aux saints qui sont maintenant dans le ciel, réalisant en eux la perfection de la béatitude. Réalise tout cela, toi qui vis et règnes avec le Père dans l’unité d’un même Esprit, dès avant tout commencement et bien au-delà des siècles. Amen.

Saint Albert le Grand (v. 1200-1280)

 

 

 

 

Mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.

mardi 29 avril 2025

« Venez, venez, venez » :
Je viens, je viens, je viens à toi, Jésus très aimant, toi que j’ai aimé, que j’ai recherché, que j’ai désiré. À cause de ta douceur, de ta compassion et de ta charité, t’aimant de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute ma force, je me rends à ton appel. Ne me confonds pas, mais agis avec moi selon ta mansuétude et selon l’immensité de ta miséricorde.

À moi qui implore ton secours, Seigneur, à moi qui désire être fortifiée par le mystère de ta bénédiction, accorde-moi le secours de ta protection et de ta direction. Qu’il y ait en moi, Seigneur, par le don de ton Esprit, une prudente modestie, une sage bonté, une grave douceur, une chaste liberté. Fervente dans la charité, que je n’aime rien en-dehors de toi ; que ma vie soit digne d’être louée ; que je ne désire pas la louange. Que je te glorifie dans la sainteté de mon corps et la pureté de mon âme ; que par amour je t’aime, que par amour je te serve. Toi, sois ma gloire, toi ma joie, toi mes délices, toi ma consolation dans la peine, toi mon conseil dans l’incertitude. Sois ma défense contre l’injustice, ma patience dans la tribulation, mon abondance dans la pauvreté, ma nourriture dans le jeûne, mon repos dans les veilles, mon remède dans l’infirmité.

Qu’en toi je possède toute chose, toi que je désire aimer par-dessus toute chose.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)