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Archive pour la catégorie ‘Saints et Saintes’

Rendre témoignage à la vérité !

jeudi 23 mars 2023

Très révérend et très cher Père dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l’esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de vous voir aimer sincèrement la douce vérité. (…) C’est dans ce sang que nous connaissons la vérité à la lumière de la très sainte Foi, qui éclaire l’œil de l’intelligence. Alors l’âme s’embrase et se nourrit dans l’amour de cette vérité ; et par amour de la vérité, elle préférerait la mort à l’oubli de la vérité.

Elle ne tait pas la vérité quand il est temps de parler, car elle ne craint pas les hommes du monde ; elle ne craint pas de perdre la vie, puisqu’elle est disposée à la donner par amour de la vérité. Elle craint Dieu seul. La vérité reprend hautement, parce que la vérité a pour compagne la sainte justice, qui est une perle précieuse qui doit briller en toute créature raisonnable (…). La vérité se tait quand il est temps de se taire ; et en se taisant, elle crie par la patience, car elle n’ignore pas, mais elle discerne et elle connaît où se trouve plus l’honneur de Dieu et le salut des âmes. Ô très cher Père, passionnez-vous pour cette vérité. (…)

Je vous demande, par amour pour Jésus crucifié et pour ce doux sang répandu avec tant d’ardeur, de devenir l’époux de la vérité, afin d’accomplir la volonté de Dieu en vous et le désir de mon âme, qui souhaite vous voir mourir pour la vérité. Je finis ; demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu. Doux Jésus, Jésus amour.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

lundi 20 mars 2023

Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s’étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c’est un silence qui révèle d’une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les évangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses actions, enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles » (Col 1,26), qui « établit sa demeure » (Jn 1,14) sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, s’est faite la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

Le sacrifice absolu que Joseph a fait de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d’où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d’un amour virginal incomparable, à l’amour conjugal naturel qui la constitue et l’alimente » (Pape Paul VI).

Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n’est autre que l’exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion [selon S. Thomas d’Aquin].

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

lundi 13 mars 2023

Au temps où la famine désolait la terre entière, pourquoi Élie a-t-il été envoyé chez une veuve ? Une grâce singulière s’attache à deux femmes : auprès d’une vierge, un ange ; auprès d’une veuve, un prophète. Là Gabriel, ici Élie. Ce sont les plus éminents d’entre les anges et les prophètes qui sont choisis ! Mais le veuvage ne mérite pas louange en lui-même, s’il ne s’y ajoute pas des vertus. L’histoire ne manque pas de veuves ; pourtant, une se distingue entre toutes, qui les encourage par son grand exemple (…). Dieu est particulièrement sensible à l’hospitalité : dans l’Évangile il promet, pour un verre d’eau fraîche, des récompenses d’éternelles (Mt 10,42), ici pour un peu de farine ou une mesure d’huile, la profusion infinie de ses richesses. (…)

Pourquoi nous croire maîtres des fruits de la terre quand la terre est offrande perpétuelle ? (…) Nous détournons à notre profit le sens du commandement universel : « Tous les arbres qui ont des fruits portant semence vous serviront de nourriture ainsi qu’à toutes les bêtes, à tous les oiseaux et à tout ce qui rampe sur la terre » (Gn 1,29-30) ; en amassant, nous ne trouvons que le vide et le besoin. Comment espérerions-nous en la promesse, si nous n’observons pas la volonté de Dieu ? C’est agir sainement que d’obéir au précepte d’hospitalité et faire honneur à nos hôtes : ne sommes-nous pas nous-mêmes des hôtes ici-bas ?

Qu’elle est parfaite, cette veuve ! Accablée par une grande famine, elle continuait pourtant à vénérer Dieu. Elle ne gardait pas ses provisions pour elle seule : elle partageait avec son fils. Bel exemple de tendresse, mais plus bel exemple encore de foi ! Elle ne devait préférer personne à son fils : voilà qu’elle met le prophète de Dieu au-dessus de sa propre vie. Croyez bien qu’elle n’a pas seulement donné un peu de nourriture, mais toute sa subsistance ; elle n’a rien gardé pour elle ; comme son hospitalité l’a amenée à un don total, sa foi l’a conduite à une confiance totale.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

« Vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères. » (Mt 23,8)

mardi 7 mars 2023

« Vous n’avez tous qu’un Père qui est Dieu : vous êtes tous des frères. » Vous nous le dites nettement, mon Seigneur Jésus : tous les hommes forment une grande famille ; tous sont frères, Dieu est le Père commun : tous doivent avoir les uns pour les autres les pensées, les paroles, les actes qu’un bon père veut que ses enfants aient entre eux.

L’amour que le meilleur des pères veut voir régner entre ses enfants, voilà l’amour que nous devons à tous les hommes, à chacun des hommes, sans exception. Et notre modèle, Jésus, nous en donne l’exemple : c’est Dieu qui vient sur la terre nous montrer sous la forme humaine comment il veut que chaque homme aime les autres hommes. Que fait Jésus ? Il vit trente-quatre ans et il donne son sang au milieu des plus affreux tourments pour la sanctification et le salut de tous les hommes, non seulement de tous en général mais de chacun en particulier, en sorte qu’il n’est aucun homme dont on ne doive dire : cet homme, Jésus est mort pour le sauver et le sanctifier. Après le précepte de l’amour fraternel, voici l’exemple comme l’a donné Jésus. Comme le dit S. Paul, « c’est votre frère, que le Christ a racheté à si grand prix ! » (cf. 1 Co 6, 20)

Tout homme est notre vrai frère en Dieu, et tout homme a été tant aimé et estimé si haut par Jésus qu’il est mort pour lui. Tout homme doit nous apparaître comme un frère, et un frère couvert comme d’un manteau du Sang de Jésus.

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe

mardi 14 février 2023

Depuis le début de l’ère apostolique, qui a semé l’Évangile sur cette terre d’Europe et l’a irriguée par le sang des martyrs, s’est développé ce processus pluri-séculaire, continu et fécond, qui a imprégné l’Europe de la sève chrétienne. Les saints patrons de l’Europe, saint Benoît et les saints Cyrille et Méthode sont, de manière particulière, des témoins de ce processus. Le charisme propre de leur œuvre évangélisatrice consiste dans le fait qu’ils ont posé des germes, qu’ils ont fait naître des formes et des styles d’incarnation de l’Évangile dans le tissu culturel et social et dans l’esprit des peuples européens qui étaient en train de se former. (…) Ces saint patrons (…) restent aussi un modèle et une inspiration actuels pour nous, parce que l’œuvre d’évangélisation, dans la situation particulière où l’Europe se trouve aujourd’hui, est appelée à proposer une nouvelle synthèse créatrice entre Évangile et vie.

Il faut être conscient de l’importance de greffer l’évangélisation renouvelée sur ces racines communes de l’Europe. (…) Ces racines chrétiennes sont particulièrement riches et inspiratrices, parce qu’elles s’appuient sur la même foi, se réfèrent à la même Église indivise. (…) D’autre part, nous devons aussi considérer que ces racines communes sont doubles. Car elles ont pris la forme de deux courants de traditions chrétiennes théologiques, liturgiques, ascétiques, et de deux modèles de culture, divers, non pas opposés mais au contraire complémentaires et qui s’enrichissent mutuellement. Benoît a imprégné la tradition chrétienne et culturelle de l’Occident de l’esprit de la latinité, plus logique et rationnel ; Cyrille et Méthode sont les représentants de l’antique culture grecque, plus intuitive et mystique, et sont vénérés comme les pères de la tradition des peuples slaves.

Il nous appartient de recueillir l’héritage de cette pensée riche et complémentaire et de trouver les moyens et les méthodes appropriés pour son actualisation et une communication spirituelle plus intense entre l’Orient et l’Occident.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Ste Scholastique

vendredi 10 février 2023

 

 

 

Divine Miséricorde

lundi 6 février 2023

Miséricorde divine, qui nous accompagnes pendant toute la vie, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous enveloppes particulièrement à l’heure de notre mort, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous donnes la vie éternelle, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, présente à chaque instant de la vie, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous protèges du feu de l’enfer, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui convertis des pécheurs endurcis, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, merveille pour les anges, inconcevable pour les saints, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, insondable dans tous les mystères divins, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous relèves de toute misère, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, source de notre bonheur et de notre joie, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, nous appelant du néant à l’existence, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui portes dans tes mains tout ce qui existe, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, couronnant tout ce qui existe et existera, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, en laquelle nous sommes tous plongés, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, doux apaisement des cœurs tourmentés, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, seul espoir des âmes désespérées, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, repos des cœurs, paix au milieu des frayeurs, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, délice et merveille des âmes saintes, j’ai confiance en toi.
Miséricorde divine, qui nous donnes l’espérance contre toute espérance, j’ai confiance en toi.

Ô Dieu éternel, dont la miséricorde est insondable et le trésor de compassion inépuisable, regarde-nous avec bonté et comble-nous de ta miséricorde pour que nous ne désespérions pas dans les moments difficiles, que nous ne perdions pas courage, mais que nous nous soumettions avec grande confiance à ta sainte volonté qui est l’amour et la miséricorde même.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

 

Jean Baptiste, témoin du Christ par toute sa vie

vendredi 3 février 2023

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Nous chantons les merveilles que tu as accomplies
pour le plus grand des enfants des hommes,
Jean Baptiste, le Précurseur :
Avant même de naître,
il tressaillit d’allégresse à l’approche du Sauveur ;
en venant au monde il apportait une grande joie ;
il fut, de tous les prophètes, celui qui désigna le Messie,
l’Agneau de Dieu ;
Dans les eaux qui devaient en être sanctifiées
il baptisa l’auteur du baptême ;
enfin, il rendit au Christ le plus beau témoignage,
le témoignage du martyre.

C’est pourquoi, avec les puissances du ciel,
nous pouvons te bénir sur la terre
et t’adorer en chantant : Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers !

Le Missel romain

(Références bibliques : Mt 11,11; Lc 1,41.14; Jn 1,29)

 

 

Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

mercredi 25 janvier 2023

Il ne me déplaît pas de prendre l’exemple de Paul. Muni des lettres qu’il avait demandées pour aller contre le Christ, il se dirigeait sur Damas quand soudain, sur son chemin, la grâce du Saint Esprit l’inonde, il n’a plus cette cruauté qui était la sienne, il est changé et voilà qu’il s’offre pour le Christ aux coups qu’il venait porter aux Chrétiens ; celui qui, hier, vivant selon la chair, s’employait à livrer à la mort les Saints du Seigneur, prend plaisir maintenant, pour sauver la vie des Saints, à immoler la vie de sa propre chair. Les froides machinations de sa cruauté sont transformées en une charité ardente et celui qui était blasphémateur et persécuteur a maintenant trouvé l’humilité et la piété du prédicateur. Celui qui tenait pour un gain sans pareil de tuer le Christ dans ses disciples considère désormais que sa vie, c’est le Christ et que son gain, c’est de mourir.

Ainsi l’eau a été lâchée et la terre est retournée (cf. Jb 12,15 Vg), puisque, la grâce du Saint Esprit à peine accueillie, l’âme de Paul a transformé sa condition d’être immobile et cruel. En sens contraire, par la bouche du Prophète, le Seigneur exprime ces plaintes contre Éphraïm : « Éphraïm est devenu un pain cuit sous la cendre qu’on ne retourne pas. » (Os 7,8) Le pain cuit sous la cendre a une charge de cendre au-dessus de lui ; le dessous est pur, et le dessus est d’autant plus souillé que le poids de la cendre est plus lourd. Si donc une âme ne pense qu’aux choses de la terre, quelle charge a-t-elle sur elle ? n’est-ce pas une masse de cendre ? Mais si elle a la volonté de se retourner, la face pure qu’elle avait enfoncée vers le bas est ramenée vers le haut, une fois secouée la cendre dont elle était chargée.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

Le mystère de la vocation

vendredi 20 janvier 2023

Je ne vais faire qu’une seule chose : commencer à chanter ce que je dois redire éternellement — « les miséricordes du Seigneur ! » (Ps 88,1). (…) Ouvrant le Saint Évangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : « Jésus étant monté sur une montagne, il appela à lui ceux qu’il lui plut ; et ils vinrent à lui ». Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme. Il n’appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu’il lui plaît, ou comme le dit saint Paul : « Dieu a pitié de qui il veut et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n’est donc pas l’ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Rm 9,15-16).

Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m’étonnais en le voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux saints qui l’avaient offensé, comme saint Paul, saint Augustin, et qu’il forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces, ou bien en lisant la vie de saints que Notre Seigneur s’est plu à caresser du berceau à la tombe, sans laisser sur leur passage aucun obstacle qui les empêchât de s’élever vers lui… Jésus a daigné m’instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’il a créées sont belles… Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d’être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu’il les abaisse à ses pieds. La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu’il veut que nous soyons.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897)