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Archive pour le mot-clef ‘Royaume des Cieux’

« Le Royaume des cieux subit la violence ; des violents s’en emparent. »

jeudi 12 décembre 2024

Jean Baptiste nous recommande d’accomplir de grandes choses : « Produisez des fruits dignes du repentir » et encore : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même » (Lc 3,8.11). N’est-ce pas donner à comprendre clairement ce qu’affirme celui qui est la Vérité : « Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu’à présent, le Royaume des cieux se prend de force ; ce sont les violents qui s’en emparent » ? Ces paroles nous viennent d’en haut ; nous devons les méditer avec une grande attention. Il faut rechercher comment le Royaume des cieux peut se prendre de force. Qui peut faire violence au ciel ? Et s’il est vrai que le Royaume des cieux se prend de force, pourquoi cela n’est-il vrai que depuis le temps de Jean Baptiste et non auparavant ?

L’ancienne Loi…frappait les pécheurs par des peines rigoureuses, mais sans les ramener à la vie par la pénitence. Mais Jean Baptiste, annonçant la grâce du Rédempteur, prêche la pénitence afin que le pécheur, mort par suite de son péché, vive par l’effet de sa conversion : c’est donc vraiment depuis lors que le Royaume des cieux s’est ouvert à ceux qui le prennent de force. Qu’est-ce que le Royaume des cieux, sinon le séjour des justes ? … Ce sont les humbles, les chastes, les doux, les miséricordieux qui parviennent aux joies d’en haut. Mais quand les pécheurs…reviennent de leurs fautes par la pénitence, eux aussi obtiennent la vie éternelle et entrent dans ce pays qui leur était étranger. Ainsi…, en enjoignant la pénitence aux pécheurs, Jean leur a appris à faire violence au Royaume des cieux.

Frères bien-aimés, réfléchissons donc nous aussi à tout le mal que nous avons fait et pleurons. Emparons-nous de l’héritage des justes par la pénitence. Le Tout-Puissant veut accepter cette violence de notre part ; il veut que nous ravissions par nos larmes le Royaume qui ne nous était pas dû selon nos mérites.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

Premier dimanche de l’Avent

dimanche 1 décembre 2024

Si un roi ici-bas appelle des hommes à la gloire, au succès, à la richesse, au luxe et à la jouissance, nous les voyons s’élancer vers tout cela avec diligence, zèle et joie ; nous, c’est le Dieu et roi de l’univers qui nous appelle – non à ces biens vils et corruptibles que nous venons d’évoquer, mais au royaume des cieux, à une lumière qui ne connaît pas d’éclipse, à une vie sans fin, à une ineffable béatitude, à l’adoption filiale et à l’héritage des biens éternels –, alors avec combien plus de zèle, de joie, d’insatiable ardeur, devons-nous chaque jour et à toute heure, courir, lutter et nous empresser ; ni tribulation, ni angoisse, ni faim, ni soif, ni danger et, disons-le, ni glaive, ni mort (cf. Rm 8,35.38), rien de tout cela ne doit nous inspirer de la crainte, ni nous faire reculer ; au contraire, avec courage, vigueur et force d’âme, nous devons suivre jusqu’au bout la voie ascétique et tout supporter comme léger et facile en regard de l’attente (cf. Rm 8,19) qui nous est proposée et de notre espérance toute bienheureuse. (…)

Fortifiez-vous, vous aussi par la vigueur de sa force (cf. Ep 6,10), enfants très désirés, et, à vos luttes et épreuves premières, joignez aussi celles présentes et à venir, en tenant pour une joie parfaite (cf. Jc 1,2) d’avoir été jugés dignes de souffrir volontairement tout cela pour le Christ sauveur (cf. Ph 1,29) ; et devenez les imitateurs de ses souffrances ; pour ceux qui comprennent, cela à soi seul constitue la plus grande récompense ! (…) Nous voulons ranimer notre ardeur à tous, nous réveiller, nous remettre debout, renouveler notre empressement à venir à bout des services qui nous sont échus à chacun et à les remplir sans négligence, dans le Christ Jésus notre Seigneur à qui appartiennent la gloire et la puissance avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

« Voyez le figuier … »

vendredi 29 novembre 2024

La terre que nous voyons ne nous satisfait pas. Ce n’est qu’un commencement ; ce n’est qu’une promesse d’un au-delà ; même dans sa plus grande joie, quand elle se couvre de toutes ses fleurs, et qu’elle montre tous ses trésors cachés de la manière la plus attirante, même alors, cela ne nous suffit pas. Nous savons qu’il y a en elle beaucoup plus de choses que nous n’en voyons. Un monde de saints et d’anges, un monde glorieux, le palais de Dieu, la montagne du Seigneur Sabaoth, la Jérusalem céleste, le trône de Dieu et du Christ : toutes ces merveilles éternelles, très précieuses, mystérieuses et incompréhensibles, se cachent derrière ce que nous voyons. Ce que nous voyons n’est que l’écorce extérieure d’un royaume éternel, et c’est sur ce royaume que nous fixons les yeux de notre foi.

Montre-toi, Seigneur, comme au temps de ta Nativité, où les anges ont visité les bergers ; que ta gloire s’épanouisse comme les fleurs et le feuillage s’épanouissent sur les arbres. Par ta grande puissance, transforme le monde visible en ce monde plus divin que nous ne voyons pas encore. Que ce que nous voyons soit transformé en ce que nous croyons. Si brillants que soient le soleil, le ciel, et les nuages, si verdoyants que soient les feuilles et les champs, si doux que soit le chant des oiseaux, nous savons que tout n’est pas là, et que nous ne voulons pas prendre la partie pour le tout. Ces choses procèdent d’un centre d’amour et de bonté qui est Dieu lui-même, mais elles ne sont pas sa plénitude. Elles parlent du ciel, mais elles ne sont pas le ciel. Elles ne sont en quelque sorte que des rayons égarés, un faible reflet de son image ; elles ne sont que des miettes qui tombent de la table.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

« Que votre règne vienne ! »

jeudi 20 juin 2024

Dans la deuxième demande [de la prière du « Notre Père »], l’âme très pure exprime le vœu de voir arriver bientôt le règne de son Père.

Elle peut viser par là d’abord le règne inauguré chaque jour par le Christ dans l’âme des saints. C’est ce qui se produit, lorsque le diable une fois chassé de notre cœur avec les vices dont il l’infectait, et son empire évanoui, Dieu entre chez nous en souverain, en même temps que s’y répand la bonne odeur des vertus. La fornication vaincue, c’est la chasteté qui règne dans notre âme ; la fureur surmontée, la tranquillité ; la superbe foulée aux pieds, l’humilité.

Elle peut aussi avoir en vue celui qui a été promis pour un temps marqué d’avance à tous les parfaits d’une manière générale, à tous les enfants de Dieu. C’est alors que le Christ doit leur dire : « Venez, les bénis de mon Père ; entrez en possession du royaume qui vous a été préparé dès avant la création du monde. » (Mt 25,34) L’âme tient ses regards ardemment fixés sur cet heureux terme, pleine de désir et d’attente, et elle s’écrie : « Que votre règne arrive ! » Elle sait bien, car sa conscience lui en rend témoignage, que, dès qu’il aura paru, elle entrera en partage de ce royaume.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Le règne de Dieu est comparable à une graine

dimanche 16 juin 2024

L’essentiel de cette vie, ce qui en est la raison d’être et la joie, ce sans quoi elle nous paraîtrait vaine est un don de nous-mêmes à Dieu, en Jésus-Christ. C’est d’être dans le monde, enfoui dans le monde, parcelle d’humanité livrée par toutes ses fibres, offerte, désappropriée. Être des îlots de résidence divine. Assumer un lieu à Dieu. Être voué, avant tout, à l’adoration. Laisser peser sur nous, jusqu’à l’écrasement, le mystère de la vie divine. Être, dans les ténèbres de l’ignorance universelle, des prises de conscience de Dieu. Savoir que là est l’acte salvateur par excellence ; croire de la part du monde, espérer pour le monde, aimer pour le monde. Savoir qu’une minute de vie chargée de foi, même dépouillée de toute action, de toute expression extérieure, possède un génie de valorisation, une puissance vitale que tous nos pauvres gestes humains ne pourraient remplacer. Le reste est un surplus, un surplus nécessaire, mais nécessaire comme une conséquence.

Là est la graine, le germe. Si le germe existe, la plante de la vie évangélique ne pourra pas ne pas en jaillir. Au contraire, si nous essayons de mettre sur la terre toutes les fleurs de l’Évangile : dévouement, pauvreté, humilité et le reste, si nous l’essayons avant d’avoir semé cette graine, nous ferons des jardins de fleurs coupées qui faneront en deux jours. C’est à cause de Dieu que nous aimons le monde. Nous voulons le donner au Royaume des cieux. À quoi servirait de nous y efforcer, si nous refusions nous-mêmes à l’emprise dévastatrice et transformatrice de ce Royaume, si nous refusions notre être à l’invasion de la grâce de Dieu.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

Se faire violence pour devenir la demeure du Seigneur

jeudi 14 décembre 2023

Celui qui veut s’approcher du Seigneur, être digne de la vie éternelle, devenir la demeure du Christ, être rempli du Saint-Esprit, afin de porter les fruits de cet Esprit (…) doit d’abord croire fermement dans le Seigneur et puis se livrer sans réserve à ses commandements. (…) Il doit se faire violence pour être humble devant tout homme (…), comme le dit le Seigneur : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes » (Mt 11,29). De même, il doit s’exercer de toutes ses forces à être habituellement miséricordieux, doux, compatissant et bon, comme le dit le Seigneur : « Soyez bons et doux comme votre Père céleste est compatissant » (Lc 6,36; Mt 5,48). Et encore : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements » (Jn 14,15). Et « Faites-vous violence, car ce sont les violents qui s’emparent du Royaume des cieux ». Et « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite » (Lc 13,24). En tout, il doit prendre modèle sur l’humilité, la conduite, la douceur, la manière de vivre du Seigneur. (…)

Qu’il persévère dans la prière, qu’il demande sans se lasser que le Seigneur vienne et demeure en lui, le restaure et lui donne la force d’observer tous ses commandements, et que le Sauveur devienne lui-même la demeure de son âme. Et alors, ce qu’il accomplit en se faisant violence, sans l’inclination de la nature, il l’accomplira de bon gré, parce qu’il s’habituera complètement au bien, se souviendra sans cesse du Seigneur et l’attendra avec un grand amour. Quand le Seigneur verra une telle résolution (…), il aura pitié de lui, le délivrera de ses ennemis et du péché qui habite en lui, et le remplira du Saint-Esprit. Et ainsi, désormais, il observera tous les commandements du Seigneur en toute vérité, sans violence ni fatigue — ou plutôt, ce sera le Seigneur lui-même qui accomplira en lui ses propres préceptes et il produira en toute pureté les fruits de l’Esprit (cf Ga 5,22).

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390)

 

 

 

« Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place au festin du Royaume. »

lundi 4 décembre 2023

Le Royaume des cieux est grand de la largeur d’une charité sans limites ; s’il renferme des individus « de toute langue, de tout peuple, de toute tribu et de toute nation » (Ap 5,9), nul ne s’y trouve à l’étroit, parce qu’au contraire il se dilate et la gloire de chacun s’accroît d’autant. Ce qui fait dire à saint Augustin : « Quand beaucoup prennent part à la même joie, la joie de chacun est plus abondante, parce que tous s’enflamment les uns les autres ». Cette ampleur du Royaume est exprimée par ces mots de l’Écriture : « Demande-moi et je te donnerai les nations en héritage » (Ps 2,8) ; « Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident, et s’assoiront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux ». Ni la multitude de ceux qui le désirent, ni la multitude de ceux qui existent, ni la multitude de ceux qui le possèdent, ni la multitude de ceux qui arrivent ne rendra plus étroit l’espace en ce Royaume et ne fera de tort à quiconque.

Mais pourquoi dois-je avoir confiance ou espérer que je posséderai le Royaume de Dieu ? Certainement à cause de la largesse de Dieu qui m’invite : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu » (Mt 6,33). À cause de la vérité qui me réconforte : « Sois sans crainte, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume » (Lc 12,32). À cause de la bonté et de la charité qui m’ont racheté : « Tu es digne, Seigneur, de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu été immolé et tu as racheté pour Dieu, au prix de ton sang, des hommes de toute race, langue, peuple et nation. Tu as fait d’eux pour notre Dieu une royaume de prêtres régnant sur la terre » (Ap 5,9-10).

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

« Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. »

vendredi 1 décembre 2023

« En lui nous vivons, en lui nous avons le mouvement et l’être » (Ac 17,28). Heureux celui qui vit par lui, qui est mû par lui, et en qui il est la vie. Vous me demanderez, puisque les traces de sa venue ne sont pas perceptibles, comment j’ai pu savoir qu’il était présent ? C’est que le Verbe, la Parole de Dieu, est « vivant et efficace » (He 4,12) : à peine était-il en moi qu’il a réveillé mon âme endormie. Il a vivifié, attendri et excité mon cœur qui était assoupi et dur comme une pierre (Ez 36,26). Il a commencé à arracher et à sarcler, à construire et à planter, à arroser ma sécheresse, à éclairer mes ténèbres, à ouvrir ce qui était fermé, à enflammer ma froideur, et aussi à « redresser les sentiers tortueux et aplanir les endroits rugueux » de mon âme (Is 40,4), de sorte qu’elle puisse « bénir le Seigneur et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom » (Ps 102,1).

Le Verbe Époux est venu en moi plus d’une fois, mais sans donner signe de son arrivée imprévue, que ce soit par une voix, une image visuelle ou tout autre approche sensible… C’est au mouvement de mon cœur que j’ai perçu qu’il était là. J’ai reconnu sa force et sa puissance parce que mes penchants mauvais et mes désirs déréglés s’apaisaient. La mise en discussion ou en accusation de mes sentiments obscurs m’a conduit à admirer la profondeur de sa sagesse. J’ai expérimenté sa douceur et sa bonté au léger progrès de ma vie. Et voyant « se renouveler l’homme intérieur » (2Co 4,16), mon esprit au plus profond de moi-même, j’ai découvert un peu de sa beauté. En saisissant enfin tout cela ensemble, j’ai tremblé devant l’immensité de sa grandeur.

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

L’âme, plus précieuse que le monde entier

lundi 23 octobre 2023

Mille ans de ce monde-ci comparés à l’éternité du monde incorruptible sont comme un grain de sable qu’on prend dans la mer. Considère cela, je te prie : suppose que tu puisses devenir le seul roi de toute la terre, que tu sois le seul maître de tous les trésors du monde entier. (…) Si on te laissait le choix, l’échangerais-tu contre le Royaume véritable et certain qui n’a absolument rien en lui qui passe et se dissout ? Non, je puis le dire, si ton jugement est sain et si tu es avisé en tout ce qui te regarde.

« Quel gain pour l’homme, est-il dit, si pour gagner le monde entier il a perdu son âme » (Mt 16, 26), cette âme dont nous avons appris qu’elle ne peut être échangée contre rien ? Car seule cette âme ‒ sans parler du Royaume des cieux ‒ est par elle-même beaucoup plus précieuse que le monde entier et que le royaume de ce monde. L’âme, nous l’avons dit, est plus précieuse en ceci : à aucun autre des êtres créés il n’a plus à Dieu d’accorder l’union et la communion avec sa propre nature, celle de l’Esprit, ni au ciel, ni au soleil, ni à la lune, ni aux étoiles, ni à la mer, ni à la terre, ni à aucune créature du monde visible, mais à l’homme seul, qui l’aime plus que tout.

Si donc ces grandes choses du monde, je veux dire la richesse et le royaume de la terre entière, nous ne les avons pas, dans la droiture de notre jugement, échangées contre le Royaume éternel, quelle est la folie de la plupart des hommes qui estiment celui-ci comparable à des choses viles et communes, telles qu’une certaine convoitise, une gloriole, un profit médiocre, et les choses semblables ?

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390)

 

 

 

« Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. »

dimanche 1 octobre 2023

Les portes sont ouvertes à chaque personne qui se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son cœur, et le Père reçoit avec joie un enfant qui se repent vraiment. Quel est le signe du vrai repentir ? Ne plus retomber dans les vieilles fautes et arracher de ton cœur, par leurs racines, les péchés qui te mettaient en danger de mort. Une fois qu’ils auront été effacés, Dieu reviendra habiter en toi. Car, comme dit l’Écriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s’est écrié : « C’est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice » (Os 6,6; Mt 9,13). « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » (Ez 33,11) ; « Si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu’ils deviendront comme la laine blanche » (Is 1,18).

Dieu seul, en effet, peut remettre les péchés et ne pas imputer les fautes, alors que le Seigneur Jésus nous exhorte à pardonner chaque jour à nos frères qui se repentent. Et si nous, qui sommes mauvais, nous savons donner de bonnes choses aux autres (Mt 7,11), combien plus « le Père plein de tendresse » (2Co 1,3) le fera-t-il ! Le Père de toute consolation, qui est bon, plein de compassion, de miséricorde et de patience par nature, attend ceux qui se convertissent. Et la conversion véritable suppose que l’on cesse de pécher et que l’on ne regarde plus en arrière. (…) Regrettons donc amèrement nos fautes passées et prions le Père pour qu’il les oublie. Il peut, dans sa miséricorde, défaire ce qui a été fait et, par la rosée de l’Esprit, effacer nos méfaits passés.

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215)