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Archive pour le mot-clef ‘évangélisation’

« Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette. »

samedi 5 octobre 2024

Notre époque est tout à la fois dramatique et fascinante. Tandis que, d’un côté, les hommes semblent rechercher ardemment la prospérité matérielle et se plonger toujours davantage dans le matérialisme de la consommation, d’un autre côté, on voit surgir une quête angoissante du sens, un besoin d’intériorité, un désir d’apprendre des formes et des méthodes nouvelles de concentration et de prière. Dans les cultures imprégnées de religiosité, mais aussi dans les sociétés sécularisées, on recherche la dimension spirituelle de la vie comme antidote à la déshumanisation… L’Église a un immense patrimoine spirituel à offrir à l’humanité dans le Christ qui se proclame « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14,6)…

L’Église doit être fidèle au Christ, dont elle est le corps et dont elle poursuit la mission. Il est nécessaire qu’elle « suive la même route que le Christ, la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa résurrection » (Vatican II, AG 5). L’Église doit donc tout faire pour déployer sa mission dans le monde et atteindre tous les peuples ; elle en a aussi le droit, qui lui a été donné par Dieu pour la mise en œuvre de son plan. La liberté religieuse, parfois encore limitée ou restreinte, est la condition et la garantie de toutes les libertés qui fondent le bien commun des personnes et des peuples. Il faut souhaiter que la véritable liberté religieuse soit accordée à tous en tout lieu… Il s’agit bien d’un droit inaliénable de toute personne humaine.

D’autre part, l’Église s’adresse à l’homme dans le respect entier de sa liberté ; la mission ne restreint pas la liberté, mais elle la favorise. L’Église propose, elle n’impose rien ; elle respecte les personnes et les cultures, et elle s’arrête devant l’autel de la conscience. À ceux qui s’opposent, sous les prétextes les plus variés, à son activité missionnaire, l’Église répète : « Ouvrez les portes au Christ ! »

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Envoyés par le Christ vers le monde entier

jeudi 3 octobre 2024

« Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé, le Christ Jésus » (1Co 3,11). C’est lui seul « que le Père a consacré et envoyé dans ce monde » (Jn 10,36), « splendeur du Père et expression parfaite de son être » (He 1,3), vrai Dieu et vrai homme, sans qui personne ne peut connaître Dieu comme il faut, car « personne n’a connu le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils a voulu le révéler » (Mt 11,27). D’où il suit que « tout restaurer dans le Christ » (Ep 1,10) et ramener les hommes à l’obéissance à Dieu sont une seule et même chose. Et c’est pourquoi le but vers lequel doivent converger tous nos efforts, c’est de ramener le genre humain à la souveraineté du Christ. Cela fait, l’homme se trouvera, par là même, amené à Dieu : non pas un Dieu inerte et insoucieux des réalités humaines, comme certains philosophes l’ont imaginé, mais un Dieu vivant et vrai, en trois personnes dans l’unité de leur nature, créateur du monde, étendant à toute chose sa providence infinie, juste donateur de la Loi qui jugera l’injustice et assurera à la vertu sa récompense.

Or, où est la voie qui nous donne accès auprès de Jésus Christ ? Elle est sous nos yeux : c’est l’Église. Saint Jean Chrysostome nous le dit avec raison : « L’Église est ton espérance, l’Église est ton salut, l’Église est ton refuge. » C’est pour cela que le Christ l’a établie, après l’avoir acquise au prix de son sang. C’est pour cela qu’il lui a confié sa doctrine et les préceptes de sa Loi, lui prodiguant en même temps les trésors de sa grâce pour la sanctification et le salut des hommes. Vous voyez donc, vénérables frères, quelle œuvre nous est confiée… : ne viser rien d’autre que former en tous Jésus Christ… C’est la même mission que Paul attestait avoir reçue : « Mes petits enfants, je vous enfante à nouveau jusqu’à ce que le Christ ait pris forme en vous » (Ga 4,19). Or, comment accomplir un tel devoir sans être d’abord « revêtus du Christ » ? (Ga 3,27) Et revêtus jusqu’à pouvoir dire : « Pour moi, le Christ est ma vie » (Ph 1,21).

Saint Pie X

 

 

 

« Il les envoya proclamer le règne de Dieu. »

mercredi 25 septembre 2024

Envoyée par Dieu aux peuples pour être « le sacrement universel du salut », l’Église, en vertu des exigences intimes de sa propre catholicité, et obéissant au commandement de son Fondateur (cf Mc 16,15), est tendue de tout son effort vers la prédication de l’Évangile à tous les hommes. Les apôtres eux-mêmes, en effet, sur lesquels l’Église a été fondée, ont suivi les traces du Christ, « prêché la parole de vérité et engendré des églises » (St Augustin). Le devoir de leurs successeurs est de perpétuer cette œuvre, afin que « la parole de Dieu soit divulguée et glorifiée » (2Th 3,1), le Royaume de Dieu annoncé et instauré dans le monde entier.

Mais, dans l’ordre actuel des choses, dont découlent de nouvelles conditions pour l’humanité, l’Église, sel de la terre et lumière du monde (cf Mt 5,13-14), est appelée de façon plus pressante à sauver et à rénover toute créature, afin que tout soit restauré dans le Christ, et qu’en lui les hommes constituent une seule famille et un seul peuple de Dieu.

Concile Vatican II

 

 

 

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

mercredi 10 juillet 2024

L’homme contemporain croit davantage les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (Ap 1,5; 3,14) et le modèle du témoignage chrétien… La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ est un signe de Dieu et des réalités transcendantes. Mais tous dans l’Église, en s’efforçant d’imiter le divin Maître, peuvent et doivent donner ce témoignage ; dans bien des cas, c’est la seule façon possible d’être missionnaire.

Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile. De même, l’engagement pour la paix, la justice, les droits de l’homme, la promotion humaine est un témoignage évangélique dans la mesure où il est une marque d’attention aux personnes et où il tend vers le développement intégral de l’homme.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Pour la première fois, il les envoie deux par deux. »

jeudi 1 février 2024

Une nouvelle recrue de qualité est entré dans l’Ordre, et leur nombre a été porté ainsi à huit. Alors le bienheureux François les a réunis tous et leur a parlé longuement du Royaume de Dieu, du mépris du monde, du renoncement à la volonté propre et de la docilité à exiger du corps. Puis il les a divisés en quatre groupes de deux et leur a dit : « Allez, mes bien-aimés, parcourez deux à deux les diverses régions du monde, annoncez la paix aux hommes et prêchez-leur la pénitence qui obtient le pardon des péchés. Soyez patients dans l’épreuve, sûrs que Dieu accomplira ce qu’il a décidé et qu’il tiendra ses promesses. Répondez humblement à ceux qui vous interrogent, bénissez ceux qui vous persécutent, remerciez ceux qui vous insultent et vous calomnient : à ce prix, le Royaume des cieux est à vous ! » (Mt 5,10-11)

Ils ont reçu avec joie la mission que leur confiait la sainte obéissance et se sont prosternés aux pieds de saint François qui a embrassé chacun tendrement en lui disant avec foi : « Abandonne au Seigneur tout souci, et il prendra soin de toi ! » (1P 5,7) C’était sa phrase habituelle quand il envoyait un frère en mission.

Thomas de Celano (v. 1190-v. 1260)

 

 

 

Semer dans le monde entier

mercredi 24 janvier 2024

« Voici que le semeur est sorti pour semer. » La scène est d’actualité. Aujourd’hui le semeur divin sème encore sa semence à la volée. L’œuvre de salut continue de se réaliser, et le Seigneur veut se servir de nous ; il désire que nous, les chrétiens, nous ouvrions à son amour tous les chemins de la terre ; il nous invite à propager son message divin, par la doctrine et par l’exemple, jusqu’aux confins du monde. Il nous demande, à nous, citoyens de la société qu’est l’Église, et citoyens de la société civile, d’être chacun un autre Christ dans l’accomplissement fidèle de ses devoirs, en sanctifiant son travail professionnel et les obligations de son état.

Si nous considérons ce monde qui nous entoure, et que nous aimons parce qu’il est l’œuvre de Dieu, nous y verrons se réaliser la parabole : la parole de Jésus est féconde, elle suscite en de nombreuses âmes la soif de se donner et d’être fidèles. La vie et le comportement de ceux qui servent Dieu ont modifié l’histoire, et même beaucoup de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur sont mus, peut-être sans le savoir, par des idéaux dont l’origine se trouve dans le christianisme.

Nous voyons aussi qu’une partie de la semence tombe dans la terre stérile, ou parmi les épines et les broussailles ; qu’il y a des cœurs qui se ferment à la lumière de la foi. Si les idéaux de paix, de réconciliation, de fraternité sont acceptés et proclamés, ils sont trop souvent démentis par les faits. Quelques-uns s’acharnent en vain à bâillonner la voix de Dieu, en ayant recours, pour empêcher sa diffusion, soit à la force brutale, soit à une arme moins bruyante mais peut-être plus cruelle parce qu’elle insensibilise l’esprit : l’indifférence.

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975)

 

 

 

Fête des Sts Simon et Jude, Apôtres

samedi 28 octobre 2023

Notre Seigneur Jésus Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des « intendants de ses mystères divins » (1Co 4,1). Il leur a prescrit de briller et d’éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des Juifs (…), mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la terre. Elle est donc vraie, cette parole de saint Paul : « On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on le reçoit par appel de Dieu » (He 5,4). (…)

S’il estimait devoir envoyer ses disciples comme le Père l’avait envoyé lui-même (Jn 20,21), il était nécessaire que ceux-ci, appelés à être ses imitateurs, découvrent pour quelle tâche le Père avait envoyé son Fils. Il nous a donc expliqué de diverses manières le caractère de sa propre mission. Il a dit un jour : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent » (Lc 5,32). Et encore : « Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 6,38). Et une autre fois : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17).

Il résumait en quelques paroles la fonction des apôtres en disant qu’il les a envoyés comme le Père l’avait envoyé lui-même : ils sauraient par là qu’il leur incombe d’appeler les pécheurs à se convertir, de soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d’intendants, de ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés ; enfin de sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

 

« Allez ! Voici que je vous envoie. » (Lc 10, 3)

jeudi 5 octobre 2023

« Allez… » nous dites-vous à tous les tournants de l’Évangile.
Pour être dans votre sens, il faut aller,
même quand notre paresse nous supplie de demeurer.

Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange.
Un équilibre qui ne peut s’établir et tenir
que dans un mouvement
que dans un élan.
Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler,
un vélo qui reste penché contre un mur
tant qu’on ne l’a pas enfourché,
pour le faire filer bon train sur la route.

La condition qui nous est donnée c’est une insécurité universelle,
vertigineuse.
Dès que nous nous prenons à la regarder,
notre vie penche, se dérobe.

Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer,
dans un élan de charité. (…)

Vous vous refusez à nous fournir une carte routière.
Notre cheminement se fait la nuit.
Chaque acte à faire à tour de rôle s’illumine
comme des relais de signaux.
Souvent la seule chose garantie c’est cette fatigue régulière
du même travail chaque jour à faire,
du même ménage à recommencer,
des mêmes défauts à corriger,
des mêmes bêtises à ne pas faire.

Mais en dehors de cette garantie,
tout le reste est laissé à votre fantaisie
qui s’en donne à l’aise avec nous.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

 

« Proclamer le règne de Dieu. »

mercredi 27 septembre 2023

Depuis que je suis venu ici, je n’ai pas arrêté : je parcourais activement les villages, je baptisais tous les bébés qui ne l’avaient pas encore été. (…) Quant aux enfants, ils ne me laissaient ni réciter l’office divin, ni manger ni me reposer tant que je ne leur avais pas enseigné une prière. Alors j’ai commencé à saisir que le Royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent (Mc 10,14). Aussi, comme je ne pouvais sans impiété repousser une requête aussi pieuse, en commençant par la confession de foi au Père, au Fils et à l’Esprit Saint, je leur enseignais le Symbole des Apôtres, le Pater Noster et l’Ave Maria. J’ai remarqué qu’ils étaient très doués ; s’il y avait quelqu’un pour les former à la foi chrétienne, je suis sûr qu’ils deviendraient de très bons chrétiens.

Dans ce pays, quantité de gens ne sont pas chrétiens uniquement parce qu’il n’y a personne aujourd’hui pour en faire des chrétiens. J’ai très souvent eu l’idée de parcourir toutes les universités d’Europe, et d’abord celle de Paris, pour hurler partout d’une manière folle et pousser ceux qui ont plus de doctrine que de charité, en leur disant : « Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par votre faute, s’engouffre dans l’enfer ! »

De même qu’ils se consacrent aux belles-lettres, s’ils pouvaient seulement se consacrer aussi à cet apostolat, afin de pouvoir rendre compte à Dieu de leur doctrine et des talents qui leur ont été confiés ! Beaucoup d’entre eux, bouleversés par cette pensée, aidés par la méditation des choses divines, s’entraîneraient à écouter ce que le Seigneur dit en eux et, en rejetant leurs ambitions et leurs affaires humaines, ils se soumettraient tout entiers, définitivement, à la volonté et au décret de Dieu. Oui, ils crieraient du fond du cœur : « Seigneur, me voici ; que veux-tu que je fasse ? (Ac 9,10; 22,10) Envoie-moi n’importe où, où tu voudras, même jusque dans les Indes. »

Saint François Xavier (1506-1552)

 

 

 

La lampe sur le lampadaire

lundi 25 septembre 2023

« On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau. » Par ces paroles, Jésus incite ses disciples à mener une vie irréprochable, en leur conseillant de veiller constamment sur eux-mêmes, puisqu’ils sont placés sous les yeux de tous les hommes, comme des athlètes dans un stade vus de tout l’univers (1Co 4,9).

Il leur déclare : « Ne vous dites pas : ‘ Nous pouvons maintenant rester assis tranquilles, nous sommes cachés dans un petit coin du monde ‘, car vous serez visibles à tous les hommes, comme une ville située au sommet d’une montagne (Mt 5,14), comme dans la maison une lumière qu’on a mise sur le lampadaire… Moi, j’ai allumé la lumière de votre flambeau mais c’est à vous de l’entretenir, non seulement pour votre avantage personnel, mais encore dans l’intérêt de tous ceux qui l’apercevront et seront, par elle, conduits à la vérité. Les pires méchancetés ne pourront pas jeter une ombre sur votre lumière, si vous vivez dans la vigilance de ceux qui sont appelés à amener au bien le monde entier. Que votre vie donc réponde à la sainteté de votre ministère, pour que la grâce de Dieu soit partout annoncée. »

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)