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Archive pour le mot-clef ‘St Jean-Paul 2’

« C’est lui le Messie ! »

samedi 5 avril 2025

La signification véritable de la miséricorde ne consiste pas seulement dans le regard tourné vers le mal, fût-il chargé de compassion… : la miséricorde se manifeste quand elle… tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le monde et dans l’homme. Ainsi entendue, elle constitue le contenu fondamental du message messianique du Christ… [Ce] message et l’activité du Christ parmi les hommes s’accomplissent avec la croix et la résurrection… La dimension divine de la rédemption nous dévoile… la profondeur de l’amour qui ne recule pas devant l’extraordinaire sacrifice du Fils pour satisfaire la fidélité du Créateur et Père à l’égard des hommes…

Les événements du Vendredi Saint, et auparavant encore la prière à Gethsémani, introduisent un changement fondamental dans tout le déroulement de la révélation de l’amour et de la miséricorde de Dieu, dans la mission messianique du Christ. Celui qui « est passé en faisant le bien et en rendant la santé », « en guérissant toute maladie et toute langueur » (Ac 10,38; Mt 9,35), semble maintenant être lui-même digne de la plus grande miséricorde, et faire appel à la miséricorde, quand il est arrêté, outragé, condamné, flagellé, couronné d’épines, quand il est cloué à la croix et expire dans des tourments atroces. C’est à ce moment-là qu’il est particulièrement digne de la miséricorde des hommes qu’il a comblés de bienfaits, et il ne la reçoit pas. Même ceux qui lui sont les plus proches ne savent pas le protéger et l’arracher aux mains des oppresseurs. Dans cette étape finale de la fonction messianique, s’accomplissent dans le Christ les paroles des prophètes, et surtout celles d’Isaïe, au sujet du Serviteur du Seigneur : « Dans ses blessures, nous trouvons la guérison » (53,5)…

« Celui qui n’avait pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous », écrira saint Paul (2Co 5,21), résumant en peu de mots toute la profondeur du mystère de la croix et en même temps la dimension divine de la réalité de la rédemption. Or cette rédemption est la révélation ultime et définitive de la sainteté de Dieu, qui est la plénitude absolue de la perfection.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Je ne suis pas venu abolir mais accomplir. »

mercredi 26 mars 2025

Ma visite [à cette synagogue] aujourd’hui veut être une contribution décisive à la consolidation des bons rapports entre nos deux communautés… Parmi les multiples richesses de la déclaration du concile Vatican II « Nostra aetate » (…), le premier est que l’Église du Christ découvre son lien avec le judaïsme « en scrutant son propre mystère ». La religion juive ne nous est pas extrinsèque mais, d’une certaine manière, elle est intrinsèque à notre religion. Nous avons donc envers elle des rapports que nous n’avons avec aucune autre religion. Vous êtes nos frères préférés et, d’une certaine manière, on pourrait dire nos frères aînés. (…)

La route que nous avons commencée n’est encore qu’à ses débuts : il faudra encore pas mal de temps (…) pour supprimer toute forme, même inconsciente, de préjugé (…)et pour présenter (…) le vrai visage des juifs et du judaïsme, comme aussi des chrétiens et du christianisme. (…) Il n’échappe à personne que la divergence fondamentale depuis les origines est notre adhésion, à nous chrétiens, à la personne et à l’enseignement de Jésus de Nazareth, fils de votre peuple, dont sont issus aussi la Vierge Marie, les apôtres, « fondements et colonnes de l’Église » (cf. Ga 2,9), et la majorité des membres de la première communauté chrétienne. (…) Il faut dire ensuite que les voies ouvertes à notre collaboration, à la lumière de l’héritage commun tiré de la Loi et des prophètes sont diverses et importantes (…) : avant tout une collaboration en faveur de l’homme (…), de sa dignité, de sa liberté, de ses droits, dans une société (…) où règne la justice et où (…) ce soit la paix qui règne, ce shalom souhaité par les législateurs, par les prophètes et par les sages d’Israël. (…)

De ma visite, et de la concorde et de la sérénité auxquelles nous sommes arrivés, que naisse, comme le fleuve qu’Ézéchiel a vu sortir de la porte orientale du Temple de Jérusalem (Ez 47,1s), une source fraîche et bienfaisante qui aide à guérir les plaies dont souffre notre ville de Rome. En faisant cela, nous serons fidèles à nos engagements respectifs les plus sacrés mais aussi à ce qui nous unit et nous rassemble le plus profondément : la foi en un seul Dieu qui « aime l’étranger » et « rend justice à l’orphelin et à la veuve », nous efforçant de les aimer et de les secourir (Dt 10,18; Lv 19,18.34). Les chrétiens ont appris cette volonté du Seigneur de la Torah, que vous vénérez ici, et de Jésus qui a porté jusqu’à ses extrêmes conséquences l’amour demandé par la Torah.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Église universelle

mercredi 19 mars 2025

En s’adressant à Joseph par les paroles de l’ange, Dieu s’adresse à lui comme à l’époux de la Vierge de Nazareth. Ce qui s’est accompli en elle par le fait de l’Esprit Saint exprime en même temps une particulière confirmation du lien sponsal qui préexistait déjà entre Joseph et Marie. Le messager dit clairement à Joseph : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. » Ainsi, ce qui était advenu auparavant — son mariage avec Marie — s’était fait par la volonté de Dieu et devait donc être conservé. Dans sa maternité divine, Marie doit continuer à vivre comme « une vierge, épouse d’un mari » (Lc 1,27).

Dans les paroles de l’ « annonciation » nocturne, non seulement Joseph entend la vérité divine sur la vocation ineffable de son épouse, mais il y réentend aussi la vérité sur sa propre vocation. Cet homme « juste », qui, dans l’esprit des plus nobles traditions du peuple élu, aimait la Vierge de Nazareth et s’était lié à elle d’un amour sponsal, est à nouveau appelé par Dieu à cet amour.

« Joseph fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » ; « ce qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » : ne faut-il pas conclure, devant ces expressions, que son amour d’homme est lui aussi régénéré par l’Esprit Saint ? Ne faut-il pas penser que l’amour de Dieu, qui a été répandu dans le cœur de l’homme par le Saint-Esprit (Rm 5,5), façonne de la manière la plus parfaite tout amour humain ? Il façonne aussi — et d’une façon tout à fait singulière — l’amour sponsal des époux, et il approfondit en lui tout ce qui est humainement digne et beau, ce qui porte les signes de l’abandon exclusif de soi, de l’alliance des personnes et de la communion authentique du Mystère trinitaire.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

 

« Alors ils jeûneront ! »

vendredi 7 mars 2025

« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur avait répondu : « Les invités à la noce peuvent-ils être en deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’époux leur aura été enlevé : c’est alors qu’ils jeûneront. » Le temps du carême, en effet, nous rappelle que l’époux nous a été enlevé. Il a été enlevé, arrêté, emprisonné, souffleté, flagellé, couronné d’épines, crucifié. Le jeûne du carême est l’expression de notre solidarité avec le Christ… « Mon amour a été crucifié, et la flamme du désir pour les choses matérielles est éteinte en moi », écrivait saint Ignace, évêque d’Antioche [au tournant des 1er et 2e siècles]…

La nourriture et la boisson sont indispensables à l’homme pour vivre. Il s’en sert et il doit s’en servir, mais il ne lui est pas permis d’en abuser d’une façon ou d’une autre. L’abstention traditionnelle de nourriture et de boisson a non seulement pour but de donner à la vie de l’homme l’équilibre qui lui est nécessaire, mais aussi de le détacher de ce que l’on pourrait appeler « la mentalité de consommation ». Cette mentalité est devenue aujourd’hui une des caractéristiques de la civilisation et, en particulier, de la civilisation occidentale… L’homme orienté vers les biens matériels…en abuse bien souvent.

Il ne s’agit pas ici que de nourriture et de boisson. Lorsque l’homme est orienté exclusivement vers la possession et l’usage des biens matériels, c’est-à-dire vers les choses, c’est alors toute la civilisation qui est mesurée selon la quantité et la qualité des choses qu’elle peut fournir à l’homme, et non selon l’homme, à la mesure de l’homme. Cette civilisation, en effet, fournit les biens matériels non seulement pour qu’ils servent à l’homme, à ses activités créatrices et utiles mais, et toujours plus, pour satisfaire et exciter ses sens, pour le plaisir d’un instant, pour des sensations de plus en plus multiples, [par exemple, par] les médias audiovisuels… L’homme d’aujourd’hui doit donc jeûner c’est-à-dire s’abstenir non seulement de nourriture et de boisson, mais de beaucoup d’autres moyens de consommation, de stimulations et de satisfactions des sens.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Tous deux ne feront plus qu’un. »

vendredi 28 février 2025

Lorsque le Christ, avant sa mort, au seuil même du mystère pascal, prie en disant : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés pour qu’ils soient un, comme nous » (Jn 17,11), il demande aussi en quelque sorte, peut-être d’une façon particulière, l’unité des époux et des familles. Il prie pour l’unité de ses disciples, pour l’unité de l’Église ; or le mystère de l’Église est comparé par saint Paul au mariage (Ep 5,32).

Ainsi non seulement l’Église donne à la famille une part spéciale de ses soins, mais encore elle considère le sacrement du mariage, d’une certaine façon, comme son modèle. Dans l’amour du Christ son Époux, qui nous a aimés jusqu’à la mort, l’Église contemple les époux et les épouses, qui ont promis de s’aimer pour toute la vie, jusqu’à la mort. Et elle considère que c’est un devoir singulier pour elle de protéger cet amour, cette fidélité et cette honnêteté, ainsi que tous les biens qui en découlent pour la personne humaine et la société. C’est proprement la famille qui donne la vie à la société ; c’est dans la famille que, par l’éducation, se forme la structure même de l’humanité, de tout homme en ce monde.

Dans l’Évangile…le Fils parle ainsi au Père : « Je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues…, et ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé… Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi » (Jn 17,8-10). L’écho de ce dialogue ne résonne-t-il pas dans le cœur des hommes de toutes les générations ? Ces mots ne constituent-ils pas le tissu même de la vie et de l’histoire de toute famille, et à travers la famille, de tout homme ?… « Je prie pour eux…, pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi » (v. 9).

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

Fête des saints Cyrille, moine, et Méthode, évêque, patrons de l’Europe

vendredi 14 février 2025

La caractéristique que je désire particulièrement souligner dans l’action menée par les apôtres des Slaves, Cyrille et Méthode, c’est leur manière pacifique d’édifier l’Église, inspirés qu’ils étaient par leur conception de l’Église une, sainte et universelle… Dès leur époque, les divergences entre Constantinople et Rome avaient commencé à devenir des motifs de désunion, même si la déplorable scission entre les deux parties de la même chrétienté ne devait se produire que plus tard… Il ne paraît donc nullement anachronique de voir dans les saints Cyrille et Méthode les précurseurs authentiques de l’œcuménisme, car ils ont voulu efficacement éliminer ou diminuer toutes les divisions véritables ou seulement apparentes entre les diverses communautés appartenant à la même Église…

La sollicitude fervente que les deux frères ont montrée — et particulièrement Méthode, en raison de sa responsabilité épiscopale — pour garder l’unité de la foi et de l’amour entre les Églises dont ils faisaient partie, c’est-à-dire l’Église de Constantinople et l’Église romaine d’une part, et les Églises naissantes en terre slave d’autre part, a été et restera toujours leur grand mérite… Dans cette période agitée, marquée également par des conflits armés entre peuples chrétiens voisins, les saints frères de Thessalonique ont gardé une fidélité ferme et très vigilante à la juste doctrine et à la tradition de l’Église parfaitement unie… Méthode, en particulier, n’hésitait pas à faire face aux incompréhensions, aux oppositions et même aux diffamations et aux persécutions physiques, plutôt que de manquer à son loyalisme ecclésial exemplaire… A cause de cela, il restera toujours un maître pour tous ceux qui, à n’importe quelle époque, cherchent à atténuer les différends en respectant la plénitude multiforme de l’Église qui, conformément à la volonté de son fondateur Jésus Christ, doit être toujours une, sainte, catholique et apostolique.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Son nom est Jean. »

lundi 23 décembre 2024

« Le Seigneur m’a appelé dès le sein maternel, dès les entrailles de ma mère il a prononcé mon nom » (Is 49,1). Nous célébrons aujourd’hui la naissance de saint Jean Baptiste. Les paroles du prophète Isaïe s’adaptent bien à cette grande figure biblique qui se situe entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Dans la longue file des prophètes et des justes d’Israël, Jean « le Baptiseur » a été placé par la Providence de Dieu immédiatement avant le Messie, pour lui préparer la voie à travers la prédication et le témoignage de vie…

« Tu m’as choisi dès le ventre de la mère » (Ps 70,6). Aujourd’hui, nous pouvons faire nôtre cette exclamation. Dieu nous a connus et aimés avant même que nos yeux puissent contempler les merveilles de la création. En naissant, chaque homme reçoit un nom humain. Mais avant même cela, il possède un nom divin : le nom par lequel Dieu le Père le connaît et l’aime depuis toujours et pour toujours. Il en est ainsi pour tous, sans exclusion. Aucun homme n’est anonyme pour Dieu ! Tous possèdent une valeur égale à ses yeux : ils sont tous différents, mais tous égaux, tous appelés à être des fils dans le Fils.

« Son nom est Jean. » Zacharie confirme à sa parenté émerveillée le nom de son fils, en l’écrivant sur une tablette. Dieu lui-même, par l’intermédiaire de son ange, avait indiqué ce nom, qui en hébreu signifie « Dieu est favorable ». Dieu est favorable à l’homme : il veut qu’il vive, il veut son salut. Dieu est favorable à son peuple : il veut en faire une bénédiction pour toutes les nations de la terre. Dieu est favorable à l’humanité : il la guide sur le chemin vers la terre où règnent la paix et la justice. Tout cela est inscrit dans ce nom : Jean.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Faites-les fructifier ! »

mercredi 20 novembre 2024

L’évangile du travail se trouve dans la vie du Christ et dans ses paraboles, dans « ce que Jésus a fait et enseigné » (Ac 1,1). A cette lumière émanant de la Source même, l’Église a toujours proclamé ce dont nous trouvons l’expression contemporaine dans l’enseignement du Concile Vatican II : « De même qu’elle procède de l’homme, l’activité humaine lui est ordonnée. De fait, par son action, l’homme ne transforme pas seulement les choses et la société, il se parfait lui-même. Il apprend bien des choses, il développe ses facultés, il sort de lui-même et se dépasse. Cet essor, bien conduit, est d’un tout autre prix que l’accumulation possible de richesses extérieures… Voici donc la règle de l’activité humaine : qu’elle soit conforme au bien authentique de l’humanité, selon le dessein et la volonté de Dieu, et qu’elle permette à l’homme, considéré comme individu ou comme membre de la société, de s’épanouir selon la plénitude de sa vocation » (GS 35).

Dans une telle vision des valeurs du travail humain, c’est-à-dire dans une telle spiritualité du travail, on s’explique pleinement ce qu’on peut lire au même endroit sur la juste signification du progrès : « L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font les hommes pour faire régner plus de justice, une fraternité plus étendue, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques. Car ceux-ci peuvent bien fournir la base matérielle de la promotion humaine, mais ils sont tout à fait impuissants, par eux seuls, à la réaliser ».

Cette doctrine sur le problème du progrès et du développement –- thème si dominant dans la mentalité contemporaine –- peut être comprise seulement comme fruit d’une spiritualité du travail éprouvée, et c’est seulement sur la base d’une telle spiritualité qu’elle peut être réalisée et mise en pratique.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Ils ne font plus deux ; ils ne font qu’un. ».

dimanche 6 octobre 2024

« Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit pas le séparer ». Cette expression « contient la grandeur essentielle du mariage et en même temps l’intensité morale de la famille ». Nous souhaitons aujourd’hui une telle grandeur et une telle dignité pour tous les époux du monde ; nous souhaitons une telle intensité sacramentelle et une telle intégrité morale pour toutes les familles. Et nous le demandons pour le bien de l’homme ! Pour le bien de chaque homme. L’homme n’a pas d’autre voie vers l’humanité sinon à travers la famille. Et la famille doit être située aux bases mêmes de tout effort afin que notre monde humain devienne toujours plus humain. Personne ne peut échapper à cette sollicitude : aucune société, aucun peuple, aucun système ; ni l’État, ni l’Église, ni même l’individu.

L’amour, qui unit homme et femme en tant qu’époux et parents, est en même temps don et commandement… L’amour est don : « L’amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1Jn 4,7). Et en même temps l’amour est un commandement, le plus grand commandement…: « Tu aimeras » (Mt 22,37-39). Obéir au commandement de l’amour veut dire réaliser toutes les obligations de la famille chrétienne. En fin de compte, toutes se réduisent à celle-ci : la fidélité et l’honnêteté conjugale, la paternité responsable et l’éducation. La « petite église » — l’Église domestique — indique la famille vivant dans l’esprit du commandement de l’amour : sa vérité intérieure, son effort quotidien, sa beauté spirituelle et sa force… Si Dieu est aimé au-dessus de tout autre chose, alors l’homme aime et est aimé avec toute la plénitude de l’amour qui lui est accessible. Si l’on détruit cette structure inséparable, dont parle le commandement du Christ, alors l’amour de l’homme se détachera de sa racine la plus profonde, perdra sa racine de plénitude et de vérité, qui lui sont essentielles. Nous implorons en faveur de toutes les familles chrétiennes, de toutes les familles du monde, pour que soit concédée cette plénitude et vérité de l’amour, tel que l’évoque le commandement du Christ.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

 

« Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette. »

samedi 5 octobre 2024

Notre époque est tout à la fois dramatique et fascinante. Tandis que, d’un côté, les hommes semblent rechercher ardemment la prospérité matérielle et se plonger toujours davantage dans le matérialisme de la consommation, d’un autre côté, on voit surgir une quête angoissante du sens, un besoin d’intériorité, un désir d’apprendre des formes et des méthodes nouvelles de concentration et de prière. Dans les cultures imprégnées de religiosité, mais aussi dans les sociétés sécularisées, on recherche la dimension spirituelle de la vie comme antidote à la déshumanisation… L’Église a un immense patrimoine spirituel à offrir à l’humanité dans le Christ qui se proclame « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14,6)…

L’Église doit être fidèle au Christ, dont elle est le corps et dont elle poursuit la mission. Il est nécessaire qu’elle « suive la même route que le Christ, la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa résurrection » (Vatican II, AG 5). L’Église doit donc tout faire pour déployer sa mission dans le monde et atteindre tous les peuples ; elle en a aussi le droit, qui lui a été donné par Dieu pour la mise en œuvre de son plan. La liberté religieuse, parfois encore limitée ou restreinte, est la condition et la garantie de toutes les libertés qui fondent le bien commun des personnes et des peuples. Il faut souhaiter que la véritable liberté religieuse soit accordée à tous en tout lieu… Il s’agit bien d’un droit inaliénable de toute personne humaine.

D’autre part, l’Église s’adresse à l’homme dans le respect entier de sa liberté ; la mission ne restreint pas la liberté, mais elle la favorise. L’Église propose, elle n’impose rien ; elle respecte les personnes et les cultures, et elle s’arrête devant l’autel de la conscience. À ceux qui s’opposent, sous les prétextes les plus variés, à son activité missionnaire, l’Église répète : « Ouvrez les portes au Christ ! »

Saint Jean-Paul II (1920-2005)