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Archive pour la catégorie ‘Prières et Chants’

Justifie-moi avec le Publicain !

dimanche 26 octobre 2025

Le Pharisien de la Loi,
En sa prière au Temple,
Mettait en avant le bien qu’il avait accompli
Devant tes yeux qui voient tout.

L’âme insensée s’enorgueillissait
En se comparant au genre humain lointain
Et au proche Publicain
Qui, en même temps que lui, priait.

Non seulement il n’obtint pas ce qu’il demandait
À cause de sa langue grandiloquente,
Mais encore ses œuvres antérieures de justice,
Il les perdit à cause de son discours vaniteux.

Mais alors, que ferai-je à mon âme
Qui aime le vice totalement,
Très négligente pour les bonnes actions,
Active pour amasser les mauvaises ?

Car je n’accomplis pas les bonnes actions
Pour lesquelles s’est glorifié le Pharisien ;
Et je suis bien supérieur à lui
Dans le vice de la gloriole et de l’orgueil.

Mais donne la voix du Publicain
À mon âme guérie, chef des Publicains,
Pour clamer avec ses propres mots :
« Mon Dieu, pardonne-moi mes péchés ! »

Justifie-moi avec lui,
Comme Tu l’as fait pour lui par une seule parole ;
Humilie mon esprit au-dedans,
Pour que je sois exalté par ta grâce.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

« Père, que ton nom soit sanctifié ! »

mercredi 8 octobre 2025

L’expression “Dieu le Père” n’avait jamais été révélée à personne. Lorsque Moïse lui-même demanda à Dieu qui il était, il entendit un autre nom. À nous, ce nom a été révélé dans le Fils. Car ce nom implique le nom nouveau de Père. « Je suis venu au nom de mon Père » (Jn 5,43). Et ailleurs : « Père, glorifie ton nom » (Jn 12,28) ; et plus explicitement encore : « J’ai manifesté ton nom aux hommes » (Jn 17,6). Nous lui demandons donc : « Que ton nom soit sanctifié ».

Non point qu’il convienne à l’homme de faire des vœux pour Dieu, comme si on pouvait lui souhaiter quelque chose, ou qu’il manquât, sans nos vœux. Mais nous devons bénir Dieu en tout temps et en tout lieu, pour acquitter l’hommage de reconnaissance que tout homme doit à ses bienfaits. La bénédiction remplit cet office. D’ailleurs, comment le nom de Dieu ne serait-il pas toujours saint et sanctifié en lui-même, puisqu’il sanctifie les autres. Et l’armée des anges qui l’entoure ne cesse de dire : « Saint, Saint, Saint ». Et nous, qui aspirons à partager la béatitude des anges, nous nous associons dès maintenant à leurs voix, et nous répétons le rôle de notre dignité future. Voilà pour ce qui regarde la gloire de Dieu.

Quant à la prière que nous formulons pour nous, lorsque nous disons : « Que ton nom soit sanctifié », nous demandons qu’il soit sanctifié en nous, qui sommes en lui, mais aussi dans les autres que la grâce de Dieu attend encore, afin de nous conformer au précepte qui nous oblige de prier pour tous, même pour nos ennemis. Voilà pourquoi ne pas dire expressément : « Que ton nom soit sanctifié » en nous, c’est demander qu’il le soit dans tous les hommes.

Tertullien (v. 155-v. 220)

« Les souffrances du Messie et la gloire qui suivrait sa Passion » (1P 1,11)

vendredi 26 septembre 2025

À l’approche de sa mort, le Sauveur s’écriait : « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils » (Jn 17,1). Or, sa gloire, c’est la croix. Comment donc pourrait-il avoir cherché à éviter ce qu’il avait demandé à un autre moment ? Que sa gloire soit la croix, l’Évangile nous l’enseigne en disant : « L’Esprit Saint n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7,39). Voici le sens de cette parole : la grâce n’avait pas encore été donnée, parce que le Christ n’était pas encore monté sur la croix pour réconcilier Dieu et les hommes. En effet, c’est la croix qui a réconcilié les hommes avec Dieu, qui a fait de la terre un ciel, qui a réuni les hommes aux anges. Elle a renversé la citadelle de la mort, détruit la puissance du démon, délivré la terre de l’erreur, posé les fondements de l’Église. La croix, c’est la volonté du Père, la gloire du Fils, la jubilation de l’Esprit Saint. Elle est l’orgueil de saint Paul : « Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil » (Ga 6,14).

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

Accorde-moi de toujours parler avec ton verbe !

samedi 14 juin 2025

Jour après jour, ton ordre
Je l’entends par mon ouïe corporelle,
De ne pas jurer du tout,
Ni par les choses de la terre, ni par le ciel.

Quant à moi, bouchant les oreilles de mon âme,
Je ne laisse pas y entrer la Parole ;
Mais je me conduis d’une manière opposée,
Et je désobéis au Commandement. (…)

Mais Toi qui as donné comme outil de la parole
La pensée et la langue, souffle éthéré,
Ouvre ma bouche par ton Esprit,
Remplis-la de la bénédiction spirituelle,

Pour que je parle de la Loi divine,
De la Bonne Nouvelle du Nouveau Testament,
De la sagesse de la théorie
Et du mystère de la pratique.

Éloigne de moi la parole qui divise,
Le blasphème irrémissible,
Et la plainte avec la calomnie,
Le murmure avec la détraction.

La tromperie envers le prochain,
Et la trahison du perfide,
Le serment du parjure,
Le mensonge qui est le propre du Mauvais ; (…)

La loquacité diabolique,
Et la jactance du présomptueux ;
Et en général tous les flots de paroles
Qui, une fois prononcées, sont regrettées.

Et accorde-moi le verbe, ô Toi, Verbe incarné,
Pour parler toujours avec ton verbe,
Pour le donner comme grâce à mon auditeur,
Pour l’édification de l’âme démolie.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

La prière du fils perdu

dimanche 30 mars 2025

À présent, je Te supplie, moi avec lui :
« Père, j’ai péché contre Toi, contre le Ciel ;
Je ne suis pas digne d’être appelé fils,
Fais donc de moi le dernier des journaliers. »

Rends-moi digne du plus pur
Et saint baiser de ton Père si bon.
Sous le toit de la salle des Noces
Veuille me recevoir de nouveau.

Et la robe première,
Dont me dépouillèrent les brigands,
Veuille m’en revêtir encore,
Comme ornement de l’Épouse parée.

L’anneau royal,
Signe d’autorité,
Fais que je le porte en ma main droite,
Pour ne plus désormais obliquer à gauche.

Et comme protection contre le Serpent
Donne des chaussures à mes pieds
Pour qu’ils ne heurtent pas la ténèbre,
Mais que sa tête soit écrasée.

À l’immolation du veau gras,
Qui est le sacrifice sur la Croix,
Et au sang sorti du Côté par la lance,
D’où jaillit pour nous le ruisseau de Vie,

Fais-moi communier à nouveau,
Suivant la parabole de l’Enfant Prodigue,
Pour manger le pain vivifiant,
Pour boire ta coupe céleste.

Saint Nersès Snorhali (1102-1173)

 

 

 

« Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! »

mardi 11 mars 2025

La troisième demande des fils [dans la prière du “Notre Père”] est celle-ci : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! » Souhaiter que la terre mérite d’être égalée au ciel : on ne saurait porter plus haut sa prière. De dire, en effet : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel », n’est-ce point autant que si l’on demandait que les hommes soient semblables aux anges, et que, comme ces esprits bienheureux font au ciel la volonté divine, ainsi les hommes l’accomplissent tous sur la terre, et non point la leur ?

Et voilà encore une prière que celui-là seul pourra faire du fond du cœur qui croit que Dieu dispose toutes choses en ce monde pour notre avantage, joies et infortunes, et qu’il veille avec plus de sollicitude au salut et aux intérêts de ceux qui sont à lui, que nous n’en avons pour nous-mêmes.

On peut entendre aussi cette demande en ce sens que la volonté de Dieu est que tous soient sauvés, selon la parole bien connue de Saint Paul : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et qu’ils viennent à la connaissance de la vérité. » (1Tm 2,4) Le prophète Isaïe parle de cette même divine volonté, lorsqu’il dit, parlant au nom de Dieu le Père : « Ma volonté se fera toute entière. » (Is 46,10) Lorsque nous disons : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel », c’est faire, en d’autres termes, cette prière : Comme ceux qui sont dans le ciel, que tous ceux qui sont sur la terre, ô Père, soient sauvés par la connaissance de votre nom !

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Appelés à faire vos volontés

mardi 28 janvier 2025

Quand ceux que nous aimons nous demandent quelque chose,
nous les remercions de nous le demander.

S’il vous plaisait, Seigneur, de nous demander une seule chose
dans toute notre vie,
nous en resterions émerveillés,
et d’avoir fait cette seule fois votre volonté
serait l’évènement de notre destinée.

Mais, parce que chaque jour, chaque heure, chaque minute,
vous mettez dans nos mains un tel honneur,
nous trouvons cela si naturel que nous en sommes blasés,
que nous en sommes lassés.

Et pourtant, si nous comprenions à quel point est impensable votre mystère,
nous resterions stupéfaits
de pouvoir savoir ces étincelles de votre vouloir
que sont nos minuscules devoirs.
Nous serions éblouis de connaître,
dans cette immense ténèbre qui nous revêt,
les innombrables,
précises,
les personnelles
lumières de vos volontés.

Le jour où nous comprendrions cela, nous irions dans la vie
comme des sortes de prophètes,
comme des voyants de vos petites providences,
comme les agents de vos interventions.
Rien ne serait médiocre, car tout serait voulu par vous.
Rien ne serait lourd, car tout serait voulu de vous.
Rien ne serait ennuyeux, car tout serait amour de vous.

Nous sommes tous des prédestinés à l’extase,
tous appelés à sortir de nos pauvres combinaisons,
pour surgir, heure après heure, dans votre plan.
Nous ne sommes jamais de lamentables laissés pour compte,
mais de bienheureux appelés,
appelés à savoir ce qu’il vous plaît de faire,
appelés à savoir ce que vous attendez à chaque instant de nous :
des gens qui vous sont un peu nécessaires,
des gens dont les gestes vous manqueraient
si nous refusions de les faire.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

 

« Bien avant l’aube…, Jésus alla dans un endroit désert, et là il priait. »

mercredi 15 janvier 2025

La prière unit l’âme à Dieu. Même si notre âme est toujours semblable à Dieu par sa nature, restaurée qu’elle est par la grâce, de fait elle lui est souvent dissemblable par suite du péché. La prière témoigne alors que l’âme devrait vouloir ce que Dieu veut ; elle réconforte la conscience ; elle rend apte à recevoir la grâce. Dieu nous enseigne ainsi à prier avec une confiance ferme que nous recevrons ce pour quoi nous prions ; car il nous regarde avec amour et veut nous associer à sa volonté et à son action bienfaisantes. Il nous incite donc à prier pour ce qu’il lui plaît de faire (…) ; il semble nous dire : « Qu’est-ce qui pourrait me plaire davantage que de me supplier avec ferveur, sagesse et insistance afin d’accomplir mes desseins ? » Par la prière donc, l’âme s’accorde avec Dieu.

Mais lorsque par sa grâce et sa courtoisie, notre Seigneur se révèle à notre âme, alors nous obtenons ce que nous désirons. À ce moment-là, nous ne voyons plus ce que nous pourrions demander d’autre. Tout notre désir, toute notre force sont fixés entièrement en lui pour le contempler. C’est une haute prière, impossible à sonder, il me semble. Tout l’objet de notre prière est d’être uni, par la vision et par la contemplation, à celui que nous prions, avec une joie merveilleuse et une crainte respectueuse, dans une si grande douceur et délice que nous ne pouvons plus prier en ces moments que comme il nous conduit. Je le sais, plus Dieu se révèle à l’âme, plus elle a soif de lui, par sa grâce. Mais lorsque nous ne le voyons pas, alors nous ressentons le besoin et l’urgence de prier Jésus, à cause de notre faiblesse et de notre incapacité.

Julienne de Norwich (1342-après 1416)

 

 

 

 

« Ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? »

mardi 10 décembre 2024

L’âme dans l’attente de la venue du Seigneur :

Je ne sais pas, Seigneur, à quelle heure tu viendras,
Je veille donc sans cesse et je tends l’oreille,
Moi ta bien-aimée que tu as choisie,
Car je sais que tu aimes venir inaperçu.
Cependant le cœur pur, Seigneur, te pressent de loin.

Je t’attends, Seigneur, dans le calme et le silence,
Avec une grande nostalgie en mon cœur
Et un désir inassouvi.
Je sens que mon amour pour toi se change en brasier
Et comme une flamme s’élèvera dans le ciel, à la fin de mes jours :
Alors tous mes vœux se réaliseront.

Viens donc enfin — mon très doux Seigneur,
Et emporte mon cœur assoiffé
Là-bas chez toi, dans les hautes contrées des cieux
Où règne éternellement ta vie.

Car la vie sur terre n’est qu’une agonie,
Car mon cœur sent qu’il est créé pour les hauteurs
Et rien ne l’intéresse des plaines de cette vie.
Ma patrie, c’est le ciel ; je crois en cela invinciblement.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)

 

 

 

« Ma maison sera une maison de prière. » (Is 56,7)

vendredi 22 novembre 2024

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
à toi, Père très bon, Dieu éternel et tout-puissant.

Dans ta bonté pour ton peuple,
tu veux habiter cette maison de prière,
afin que ta grâce toujours offerte
fasse de nous un temple de l’Esprit (1Co 3,16)
resplendissant de ta sainteté.
De jour en jour, tu sanctifies l’Épouse du Christ,
l’Église dont nos églises d’ici-bas sont l’image,
jusqu’au jour où elle entrera dans la gloire du ciel,
heureuse de t’avoir donné tant d’enfants.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints,
nous chantons et proclamons : Saint ! Saint ! Saint !…

Le Missel romain