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Archive pour le mot-clef ‘Esprit Saint’

« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » (Lc 17, 20)

samedi 4 octobre 2025

« Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire » (Ps 36,4) :

L’Esprit Saint est un feu inextinguible qui donne tous les biens, embrasse tous les biens, fait naître tous les biens, enseigne tous les biens et qui par sa flamme accorde le langage à l’homme. Par la force de son feu, il enseigne l’humilité qui se place sous tout le monde et s’estime la dernière de tous. L’ardeur spirituelle a la fraîcheur de la patience, une dignité bienveillante qui remplit tout, œuvre de l’humilité, elle est la fondation de ce que la sainteté bâtit en des hauteurs supérieures.

La foi est l’étendard de la victoire : comme une flamme brillante, elle montre le droit chemin, sa rosée d’espoir arrose l’esprit des fidèles qui soupirent après le ciel, ayant en eux la verdeur de la parfaite charité, ils s’empressent d’être utiles à tous. Par le doux souffle de la pénitence, ils se lamentent dans leur prière. Comme une brise fait fleurir les fleurs, la chaleur du désir du ciel produit un fruit excellent…(…)

La gloire du paradis est entouré d’une telle clarté que tu ne peux la regarder avec ce qu’elle contient que dans un miroir. Là se réjouissent les âmes purifiées de leurs péchés, revêtues de l’habit d’immortalité et d’honneur… Toute créature est née selon la volonté de Dieu et même la vie éternelle a jailli de Dieu et vient de lui ; et les ornements, les joies et toute voix pleine de joie de la vie éternelle viennent de lui. Car les œuvres des élus qui ont germé grâce à l’Esprit Saint éclatent en paradis…

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)

« Les souffrances du Messie et la gloire qui suivrait sa Passion » (1P 1,11)

vendredi 26 septembre 2025

À l’approche de sa mort, le Sauveur s’écriait : « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils » (Jn 17,1). Or, sa gloire, c’est la croix. Comment donc pourrait-il avoir cherché à éviter ce qu’il avait demandé à un autre moment ? Que sa gloire soit la croix, l’Évangile nous l’enseigne en disant : « L’Esprit Saint n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7,39). Voici le sens de cette parole : la grâce n’avait pas encore été donnée, parce que le Christ n’était pas encore monté sur la croix pour réconcilier Dieu et les hommes. En effet, c’est la croix qui a réconcilié les hommes avec Dieu, qui a fait de la terre un ciel, qui a réuni les hommes aux anges. Elle a renversé la citadelle de la mort, détruit la puissance du démon, délivré la terre de l’erreur, posé les fondements de l’Église. La croix, c’est la volonté du Père, la gloire du Fils, la jubilation de l’Esprit Saint. Elle est l’orgueil de saint Paul : « Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil » (Ga 6,14).

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

Ô Seigneur, envoie ton Esprit !

dimanche 8 juin 2025

Le Seigneur dit dans l’évangile de ce jour : « Le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26). Le Père a envoyé le Paraclet au nom du Fils, pour la gloire du Fils, pour manifester la gloire du Fils.

« Lui, dit-il, vous enseignera », pour que vous sachiez ; il « vous rappellera » (Jn 14,26), vous exhortera pour que vous vouliez. La grâce de l’Esprit donne le savoir et le vouloir. C’est pourquoi, nous chantons dans la messe de ce jour : « Viens, Esprit Saint, pénètre le cœur de tes fidèles ! », pour qu’ils aient la science, « qu’ils soient brûlés au feu de ton amour ! », pour qu’ils aient la volonté de traduire en pratique ce qu’ils savent. De même que l’on chante : « Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ! » Nous trouvons cette pensée dans cette Lamentation de Jérémie : « D’en haut il envoie un feu qu’il a fait descendre dans mes os pour m’instruire » (cf. Lm 1,13). Le Père d’en haut, du Fils, envoie aujourd’hui un feu, l’Esprit Saint, dans mes os, dans les apôtres, commente l’Église, et par eux il m’instruit pour que je sache et je veuille. (…)

L’Esprit Saint donne le savoir et le vouloir : présentons-lui le pouvoir qui est dans nos possibilités et nous deviendrons le temple du Saint-Esprit. Prions le Fils de l’envoyer sur nous, lui qui est béni dans les siècles, Amen ! (…) Prions-le avec ferveur ; demandons-lui de nous envoyer le Paraclet qui nous le fera connaître et aimer afin de mériter de parvenir jusqu’à Lui.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

L’âme éclairée par le Saint Esprit

mercredi 28 mai 2025

L’Esprit Saint n’agit que pour le bien et le salut. D’abord, douce est sa présence, suave la conscience qu’on en a, très léger son joug. Des rayons de lumière et de science annoncent sa brillante venue. Il vient avec les entrailles d’un tuteur légitime ; car il vient sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, éclairer l’intelligence, d’abord de celui qui le reçoit, puis par lui, des autres aussi.

Et comme l’œil du corps, d’abord dans les ténèbres, ensuite en voyant soudain le soleil, est éclairé et voit distinctement ce qu’il ne voyait pas, ainsi celui qui a été honoré de la visite du Saint-Esprit, a l’âme éclairée et voit d’une façon surhumaine ce qu’il ne savait pas. Son corps est sur la terre, son âme voit néanmoins les cieux comme dans un miroir. Il voit comme Isaïe : « Le Seigneur assis sur un trône haut et élevé » (Is 6,1) ; et il voit comme Ézéchiel : « Celui qui siège sur les chérubins » (Ez 10,1) ; il voit comme Daniel : « Les myriades de myriades et les milliers de milliers » (Dn 7,10), et ce rien qu’est l’homme voit le commencement du monde et la fin du monde, et le milieu des temps, et il sait les successions des rois, choses qu’il n’a pas apprises : en effet il jouit de la présence du véritable introducteur à la lumière. L’homme est à l’intérieur des murailles, et la puissance de sa science s’étend au loin ; il voit même ce que font les autres. (…)

Que le Dieu de la paix, par notre Seigneur Jésus Christ et par la charité de l’Esprit, vous juge tous dignes de ses dons spirituels et célestes. À lui la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

Quand Jésus reviendra…

mardi 27 mai 2025

Jésus ne révèle pas pleinement l’Esprit Saint tant que lui-même n’a pas été glorifié par sa Mort et sa Résurrection. Pourtant, Il le suggère peu à peu (… ). À ses disciples, Il en parle ouvertement à propos de la prière (cf. Lc 11, 13) et du témoignage qu’ils auront à rendre (cf. Mt 10, 19-20).

C’est seulement quand l’Heure est venue où Il va être glorifié que Jésus promet la venue de l’Esprit Saint, puisque sa Mort et sa Résurrection seront l’accomplissement de la promesse faite aux Pères : l’Esprit de Vérité, l’autre Paraclet, sera donné par le Père à la prière de Jésus ; Il sera envoyé par le Père au nom de Jésus ; Jésus l’enverra d’auprès du Père car Il est issu du Père. L’Esprit Saint viendra, nous le connaîtrons, Il sera avec nous à jamais, Il demeurera avec nous ; Il nous enseignera tout et nous rappellera tout ce que le Christ nous a dit et Lui rendra témoignage ; Il nous conduira vers la vérité tout entière et glorifiera le Christ. Quant au monde, Il le confondra en matière de péché, de justice et de jugement.

Catéchisme de l’Église catholique

Hausser son esprit jusqu’à l’espérance de la gloire

lundi 26 mai 2025

Si la sainte Église supporte les adversités de la vie présente, c’est pour être conduite par une grâce d’en-haut, jusqu’aux récompenses éternelles. Elle méprise la mort de sa chair, parce qu’elle aspire à la gloire de la résurrection. Or transitoire est ce qu’elle souffre, perpétuel ce qu’elle attend. Et ces biens perpétuels ne lui inspirent aucun doute, parce qu’elle en possède déjà un témoignage fidèle dans la gloire de son Rédempteur. Elle voit en esprit la résurrection de sa chair et elle se dresse de toutes ses forces vers l’espérance, parce que ce qu’elle voit déjà accompli en sa Tête s’accomplira un jour aussi dans le corps de son Rédempteur, c’est-à-dire en elle-même : telle est son inébranlable espérance.

Et c’est bien l’Église que le psalmiste considère comme promise à une perfection perpétuelle quand, pour parler d’elle, il décrit la lune en ces termes : « La lune est parfaite pour l’éternité. » (Ps 88,38 Vg) Et comme l’espérance de la résurrection est fortifiée dans l’Église par la résurrection du Seigneur, le Psalmiste était en droit d’ajouter : « Et elle est dans le ciel un témoin fidèle » : qu’elle n’ait pas à trembler pour sa résurrection, l’Église en a déjà pour témoin celui qui est dans les cieux, ressuscité des morts.

Ainsi, quand il souffre l’adversité, quand il est épuisé par de dures tribulations, le peuple fidèle peut hausser son esprit jusqu’à l’espérance de la gloire qui l’attend et dire, en fondant sa confiance sur la résurrection de son Rédempteur : « Voici, en effet, que dans le ciel est mon témoin et là-haut mon confident. » (Jb 16,20 Vg) Et l’on est bien droit de l’appeler confident puisqu’il connaît notre nature non seulement en la créant, mais aussi en l’assumant. Car, pour lui, la connaître c’est avoir accepté notre condition.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

Renaître de l’Esprit par les entrailles de l’Église

lundi 28 avril 2025

Il y a une seule régénération spirituelle comme il y a une seule génération selon la chair. Et ce que Nicodème a dit au Seigneur est vrai : l’homme, quand il est vieux, ne peut rentrer dans le sein de sa mère pour renaître. Il dit que l’homme ne peut le faire quand il est un vieillard, comme s’il le pouvait lorsqu’il est un enfant. En réalité, il est absolument impossible de rentrer dans les entrailles maternelles et de renaître, aussi bien pour le nourrisson que pour le vieillard. Mais de même que pour notre naissance charnelle, les entrailles de notre mère ne peuvent enfanter qu’une seule fois, ainsi, pour la naissance spirituelle, les entrailles de l’Église ne peuvent donner à chacun de nous qu’un seul baptême.

C’est ce que le Seigneur explique à Nicodème en lui disant : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de renaître de l’eau et de l’Esprit, personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3,5). Tu as en vue, lui dit-il, la régénération charnelle lorsque tu demandes : « Est-il possible qu’un homme rentre dans le sein de sa mère ? » (Jn 3,4). Mais c’est de l’eau et de l’Esprit qu’il faut naître pour le royaume de Dieu. Lorsqu’il s’agit de naître pour l’héritage temporel d’un père humain, il faut naître d’une mère ; si c’est pour l’héritage éternel de Dieu le Père, il faut naître des entrailles de l’Église. C’est par son épouse qu’un père qui doit mourir engendre le fils qui lui succédera ; c’est de l’Église que Dieu engendre des fils destinés, non à lui succéder, mais à demeurer avec lui.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Jésus souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. » (Jn 20, 22)

dimanche 27 avril 2025

Jésus a gratifié ses apôtres de la compagnie du Saint-Esprit. Il est en effet écrit : « À ces mots, il souffla sur eux et il leur dit : “Recevez l’Esprit Saint… Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus” » (Jn 20, 22-23). Cette seconde insufflation — puisque les fautes volontaires avaient effacé la première — se produisit pour que fût accompli ce texte de l’Écriture : « Il est monté en soufflant sur ta face en te libérant de ta tribulation » (Na 2,1 LXX). Mais « il est monté », d’où ? Des enfers : car, ainsi l’a raconté l’Évangile, c’est après sa résurrection qu’il a soufflé.

Mais s’il donne alors la grâce, il la prodiguera encore davantage. Voici qu’il leur dit : je suis prêt à vous donner dès maintenant, mais votre vase n’est pas encore vide. Donc, en attendant, recevez la quantité de grâce que vous pouvez contenir, mais attendez-en encore davantage. « Quant à vous, demeurez dans la ville de Jérusalem jusqu’à ce que vous ayez revêtu la force d’en haut » (Lc 24,49). Prenez maintenant une partie ; alors, vous emporterez le tout. Car celui qui reçoit ne possède souvent que partiellement le don ; mais celui qui est « revêtu » est enveloppé de toutes parts par la robe. « Ne craignez pas, dit-il, les armes et les traits du diable : vous emporterez en effet la puissance de l’Esprit Saint. » (cf. Ep 6,16-18)

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

 

« Rentre auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

lundi 3 février 2025

Comme le Fils a été envoyé par le Père, il a lui-même envoyé les apôtres (Jn 20,21) en disant : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,19s). Ce commandement solennel du Christ d’annoncer la vérité qui sauve, l’Église l’a reçu des apôtres pour qu’elle l’accomplisse « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). Dès lors, elle fait siennes les paroles de l’apôtre Paul : « Malheur à moi, si je n’évangélise pas » (1Co 9,16), et elle continue donc sans répit à envoyer des missionnaires jusqu’à ce que les jeunes Églises soient pleinement établies et qu’elles poursuivent à leur tour l’œuvre de l’évangélisation.

En effet l’Esprit Saint la pousse à travailler à la pleine réalisation du dessein de Dieu, qui a établi le Christ comme principe de salut pour le monde entier. En proclamant l’Évangile, l’Église attire à la foi ceux qui l’écoutent, elle les incite à professer cette foi, elle les dispose au baptême, les arrache à l’esclavage de l’erreur et les incorpore au Christ, pour qu’ils grandissent en lui par la charité jusqu’à atteindre la pleine stature. Son activité fait que toute trace de bien, quelle qu’elle soit, présente dans le cœur et la pensée des hommes, dans leurs rites et leurs cultures, non seulement ne périsse pas, mais soit purifiée, élevée et portée à la perfection pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme.

À chacun des disciples du Christ incombe, pour sa part, la charge de jeter la semence de la foi. Mais si tout homme peut baptiser les croyants, il appartient cependant au prêtre de parfaire l’édification du Corps par le sacrifice eucharistique, accomplissant ainsi ce que Dieu a dit par le prophète : « Du levant au couchant du soleil mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu un sacrifice et une offrande pure sont offerts à mon nom » (Ml 1,11). C’est ainsi que l’Église à la fois prie et travaille, afin que le monde tout entier devienne le Peuple de Dieu, le Corps du Seigneur et le Temple de l’Esprit Saint.

Concile Vatican II

 

 

Fête du Baptême de Notre Seigneur

dimanche 12 janvier 2025

Jésus a sanctifié le baptême en se faisant baptiser lui-même. Si le Fils de Dieu a été baptisé, quel homme pieux mépriserait le baptême ? Or il a été baptisé non pas pour recevoir le pardon de péchés quelconques – car il était sans péché – mais il a été baptisé sans péché pour conférer une grâce et une dignité divines aux baptisés. Voici comment : « puisque les enfants avaient en partage une nature de chair et de sang » (He 2,14) pour que, participants désormais de sa présence corporelle, nous devenions aussi participants de sa grâce divine : de la même façon, Jésus fut baptisé afin qu’une participation de plus nous conférât à la fois l’honneur et le salut. (…)

Tu descends dans l’eau chargé de tes péchés, mais l’invocation de la grâce appose son sceau sur ton âme et ne permet pas que tu sois avalé par le terrible dragon. Descendu mort dans le péché, tu remontes vivifié dans la justice. Si en effet tu as été greffé sur la ressemblance de la mort du Sauveur, tu sera aussi jugé digne de la résurrection. Comme Jésus, en effet, a souffert pour avoir pris sur lui les fautes de la terre entière, pour qu’ayant mis le péché à mort, il te ressuscitât dans la justice, de même, descendu toi aussi dans l’eau, et, d’une certaine manière, enseveli dans les eaux comme lui dans le rocher, tu ressuscites « marchant dans une vie renouvelée » (Rm 6,2).

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)