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Archive pour le mot-clef ‘lumière’

« Que votre lumière brille ! »

dimanche 5 février 2023

C’est une création du monde que la fondation de l’Église : en elle, selon l’expression du prophète (cf. Is 65,17), un ciel nouveau est créé ─ qui est « la solidité de la foi au Christ » (Col 2,5), comme le dit Paul ─ , une terre nouvelle est fondée « qui boit la pluie descendue sur elle » (He 6,7), un autre homme est façonné qui est renouvelé par la naissance d’en haut, à l’image de son Créateur ; la nature des astres devient tout autre, eux dont il est dit : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,14) et : « Là où vous brillez comme les lumières du monde » (Ph 2,15), et comme des astres nombreux qui montent dans le firmament de la foi.

Il n’est pas étonnant qu’il y ait dans ce monde nouveau une multitude d’astres dénombrée et dénommée par Dieu. Et le Créateur de pareils astres dit que leur nom est écrit dans les cieux ─ c’est ainsi que je comprends la parole du démiurge de cette nouvelle création : « Vos noms sont écrits dans les cieux » (Lc 10,20). La multitude des astres que le Verbe y crée n’est pas le seul paradoxe de cette nouvelle création : il y a encore le nombre de soleils créés qui éclairent toute la terre habitée des rayons de leurs bonnes œuvres, comme le dit l’Auteur de ces soleils : « Que votre lumière brille à la face des hommes » (Mt 5,14), et : « Alors les justes brilleront comme le soleil » (Mt 13,43).

De même que l’homme qui observe le monde sensible et qui a connu la sagesse manifestée par la beauté de ses réalités, en déduit, à partir de ce qu’il voit, la beauté invisible et la source de cette sagesse dont l’écoulement établit la nature des êtres, de même celui qui porte ses regards sur ce monde nouveau de la création de l’Église voit dans ce monde Celui qui est et devient tout en tous, et il conduit, par le chemin des réalités finies et compréhensibles, sa connaissance jusqu’à l’incompréhensible.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

 

 

 

« On le met sur le lampadaire. »

lundi 19 septembre 2022

Rien n’est plus froid qu’un chrétien non appliqué à sauver les autres. À cet égard tu ne peux pas prétexter la pauvreté : la veuve qui a donné ses deux piécettes se lèverait pour t’accuser (Lc 21,2). Pierre aussi, qui disait : « Je n’ai ni or ni argent » (Ac 3,6). Et Paul, qui était si pauvre que souvent il avait faim et manquait des vivres nécessaires (1Co 4,11). Tu ne peux pas non plus objecter ton humble naissance : eux aussi étaient de condition modeste. L’ignorance ne te sera pas une meilleure excuse : eux aussi étaient sans lettres… N’invoque pas non plus la maladie : Timothée était sujet à de fréquents malaises (1Tm 5,23)… N’importe qui peut être utile à son prochain s’il veut faire son possible…

Ne dis pas qu’il t’est impossible de ramener les autres, car si tu es chrétien, il est impossible que cela ne se fasse. Chaque arbre porte son fruit (Mt 7,17s) et comme il n’y a pas de contradiction dans la nature, ce que nous disons est également vrai, car cela découle de la nature même du chrétien… Il est plus facile pour la lumière d’être ténèbres que pour le chrétien de ne pas rayonner.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

« Moi, la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. »

mercredi 11 mai 2022

Le Christ est « la lumière du monde » (Jn 8,12) et il éclaire l’Église de sa lumière. Et comme la lune reçoit sa lumière du soleil afin d’éclairer elle aussi la nuit, ainsi l’Église, recevant sa lumière du Christ, éclaire tous ceux qui se trouvent dans la nuit de l’ignorance. (…) C’est donc le Christ qui est « la vraie lumière qui illumine tout homme venant en ce monde » (Jn 1,9), et l’Église, recevant sa lumière, devient elle-même lumière du monde, « illuminant ceux qui marchent dans les ténèbres » (Rm 2,19), selon cette parole du Christ à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,14). D’où il ressort que le Christ est la lumière des apôtres, et les apôtres à leur tour la lumière du monde.

Origène (v. 185-253)

 

 

« Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12)

lundi 4 avril 2022

Avec quelle espérance aller à la rencontre du Christ, nous qui sommes asservis jusqu’à maintenant aux plaisirs de la chair ? (…)

Le Christ est le Sauveur de l’âme et du corps. Celui qui suit ses traces est délivré du mal. (…)

Notre Seigneur et notre Dieu, c’est Jésus Christ. L’intelligence qui le suit ne demeurera pas dans les ténèbres (cf. Jn 12,46). (…)

La lumière de l’âme, c’est la sainte connaissance. L’insensé qui en est privé, chemine comme dans les ténèbres. (…)

Celui qui aime Jésus sera délivré du mal. Et celui qui le suit verra la vraie connaissance. (…)

Il cherche les raisons de Dieu, celui qui le vénère. Et il les trouve, celui qui est épris de la vérité. (…)

Le Seigneur soutient, dans sa compassion, tous ceux qui tombent, et il redresse tous ceux qui ont été renversés (cf. Ps 144(145),14 LXX). (…)

L’étude des paroles de Dieu enseigne la connaissance de Dieu à celui qui cherche en vérité, avec désir et piété. (…)

Celui qui écoute le Christ s’éclaire. Et celui qui l’imite se redresse. (…)

Le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, c’est Jésus, lequel nous a donné la foi en lui, qui nous mène à la vie.

Thalassius l’Africain

 

 

 

« Il faut qu’il grandisse, et moi, que je diminue. »

samedi 8 janvier 2022

« Jean n’était pas la Lumière, mais il a été envoyé pour rendre témoignage à la Lumière. » (Jn 1,8) Le précurseur de la Lumière n’était pas la Lumière. Pourquoi alors l’appelle-t-on couramment « lampe qui brûle » (Jn 5,35) et « étoile du matin » ? Il était une lampe qui brûle et qui éclaire mais le feu dont il brûlait n’était pas le sien, la lumière dont il brillait n’était pas la sienne. Il était l’étoile du matin, mais il ne tirait pas de lui-même sa propre lumière : la grâce de celui dont il était le précurseur brûlait et resplendissait en lui. Il n’était pas la lumière, mais il participait à la lumière ; ce qui brillait en lui et par lui n’était pas de lui. (…)

En effet, aucune créature, qu’elle soit douée de raison ou douée d’intelligence, n’est pas lumière par elle-même en sa propre substance ; elle participe à la Lumière unique et véritable, la Lumière substantielle qui est partout et en toutes choses que notre intelligence voit briller.

Jean Scot Érigène (?-v. 870)

 

 

 

« Une lumière s’est levée. » (Mt 4,16)

lundi 3 janvier 2022

Parce que la nature humaine, pétrifiée par le culte des idoles et figée par la glace du paganisme, avait perdu toute agilité vers le bien, à cause de cela le soleil de justice se lève sur ce rigoureux hiver et amène le printemps. En même temps que les rayons montent à l’Orient, le vent du sud fait fondre cette glace, en réchauffant toute la masse, afin que l’homme pétrifié par le froid soit pénétré de chaleur par l’Esprit et fonde sous les rayons du Verbe, et qu’il devienne à nouveau une source jaillissante pour la vie éternelle. « Il soufflera son vent et les eaux couleront » (Ps 147,7 LXX). C’est ce que le Baptiste proclamait ouvertement aux Juifs, lorsqu’il leur disait que les pierres se lèveraient pour devenir des enfants du Patriarche (cf. Mt 3,9), imitant sa vertu.

Voilà ce que l’Église apprend du Verbe, quand elle reçoit l’éclat de la vérité par les fenêtres des prophètes et le treillis de la Loi, tant que le mur de la doctrine et ses figures, je veux dire la Loi, demeure (cf. Ct 2,9) ; il montre l’ombre des choses à venir, mais non pas l’image même des réalités. Mais derrière la Loi se tient la vérité qui suit la figure. Elle fait d’abord briller le Verbe pour l’Église par des prophètes, puis la révélation de l’Évangile dissipe tout le spectacle d’ombre des figures. Par elle « le mur de séparation est détruit » (Ep 2,14), et l’air dans la maison est envahi par la lumière céleste : point n’est besoin désormais de recevoir la lumière par des fenêtres, puisque la vrai lumière elle-même éclaire tout ce qui est à l’intérieur des rayons de l’Évangile.

C’est pourquoi le Verbe qui redresse ceux qui sont brisés crie à l’Église à travers les fenêtres : Relève-toi (de ta chute, bien-sûr), toi qui avais glissé dans la boue du péché, toi qui avais été enchaînée par le serpent, qui étais tombée à terre et que la désobéissance avait entraînée dans la chute. Relève-toi !

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

 

 

Se détourner du chemin de l’hypocrisie et du mal

mercredi 25 août 2021

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Il existe deux voies d’enseignement et d’action : celle de la lumière et celle des ténèbres. L’écart est grand entre ces deux voies… La voie des ténèbres est tortueuse et jonchée de malédictions. Elle est le chemin de la mort et du châtiment éternels. On y rencontre tout ce qui peut ruiner une vie : idolâtrie, arrogance, orgueil du pouvoir, hypocrisie, duplicité du cœur, adultère, meurtre, vol, vanité, désobéissance, fraude, malice, drogues, magie, cupidité, mépris de Dieu. On y trouve ceux qui persécutent des gens de bien, les ennemis de la vérité, les amis du mensonge ; car tous ces gens ne connaissent pas la récompense de la justice, ils ne « s’attachent pas au bien » (cf Rm 12,9), ils ne secourent pas la veuve et à l’orphelin (Ml 3,5)… Ils sont bien éloignés de la douceur et de la patience, « aiment les vanités » (Pr 4,3, « poursuivent le gain » (Is 1,23), sont sans pitié pour le pauvre, sans compassion pour l’affligé, oublieux de leur créateur…

Il est donc juste de s’instruire de toutes les volontés du Seigneur consignées dans les Écritures et de cheminer d’après elles. Celui qui agit de la sorte sera glorifié dans le Royaume de Dieu. Mais quiconque choisira l’autre voie périra avec ses œuvres. Voilà pourquoi il existe une résurrection et une rétribution. À vous qui êtes des privilégiés et qui voulez bien accepter de moi un conseil de bonne intention, j’adresse une prière : vous êtes entourés de personnes à qui faire le bien ; n’y manquez pas.

L’Épître dite de Barnabé (vers 130)
§20

 

 

 

 

Le Christ nous appelle à voir la lumière sur nous-même

lundi 23 août 2021

Averti par mes lectures à faire un retour sur moi-même, je suis entré dans le fond de mon cœur, sous ta conduite. Je l’ai pu parce que tu t’es fait mon soutien. J’y suis entré, et j’ai vu, de je ne sais quel œil, plus haut que ma pensée, une lumière immuable. Ce n’était pas la lumière ordinaire que perçoivent les yeux du corps, ni une lumière du même genre mais plus puissante, plus éclatante, remplissant tout de son immensité. Non, ce n’était pas cela, mais une lumière différente, très différente de tout cela.

Elle n’était pas non plus au-dessus de ma pensée comme l’huile surnage au-dessus de l’eau, ni comme le ciel s’étend au-dessus de la terre. Elle était au-dessus parce que c’est elle-même qui m’a fait ; et moi au-dessous, parce que je suis son ouvrage. Pour la connaître, il faut connaître la vérité ; et celui qui la connaît, connaît l’éternité ; c’est la charité qui la connaît. Ô éternelle vérité, vraie charité, chère éternité ! Tu es mon Dieu, et je soupire après toi jour et nuit.

Quand j’ai commencé à te connaître, tu m’as élevé vers toi pour me montrer que j’avais encore bien des choses à comprendre et combien j’en étais encore incapable. Tu m’as fait voir la faiblesse de mes regards, en lançant sur moi ta splendeur, et j’ai frémi d’amour et d’effroi. J’ai découvert que j’étais loin de toi, dans la région de la dissemblance, et ta voix me venait, comme des hauteurs : « Je suis le pain des grands ; grandis, et tu me mangeras. Et ce n’est pas toi qui me changeras en toi, comme cela se passe pour la nourriture de ta chair ; mais toi, tu seras changé en moi ».

Saint Augustin (354-430)

 

 

« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. »

mardi 8 juin 2021

L’Église étant tout entière missionnaire, et l’œuvre de l’évangélisation étant le devoir fondamental du Peuple de Dieu, le Saint Concile invite tous les chrétiens à une profonde rénovation intérieure, afin qu’ayant une conscience vive de leur propre responsabilité dans la diffusion de l’Évangile, ils assument leur part dans l’œuvre missionnaire. (…) Comme membres du Christ vivant, auquel ils ont été incorporés et configurés par le baptême ainsi que par la confirmation et l’eucharistie, tous les fidèles sont tenus de coopérer à l’expansion et au développement de son Corps, pour l’amener le plus vite possible à sa plénitude (Ep 4,13).

C’est pourquoi tous les membres de l’Église doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l’œuvre de l’évangélisation. Cependant, que tous le sachent, leur premier et leur plus important devoir pour la diffusion de la foi, c’est de vivre profondément leur vie chrétienne. Car leur ferveur au service de Dieu, leur charité à l’égard des autres apporteront un nouveau souffle spirituel à l’Église tout entière, qui apparaîtra comme un signal levé pour les nations (Is 11,12), « la lumière du monde », et « le sel de la terre ». Ce témoignage de la vie obtiendra plus facilement son effet s’il est donné conjointement avec d’autres groupements chrétiens, selon les prescriptions du décret sur l’œcuménisme.

Concile Vatican II

 

 

« Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? »

lundi 15 février 2021

Le plus bel acte de foi est celui qui jaillit sur tes lèvres en pleine obscurité, parmi les sacrifices, les souffrances, le suprême effort d’une ferme volonté de faire le bien. Comme la foudre, cet acte de foi déchire les ténèbres de ton âme ; au milieu des éclairs de l’orage, il t’élève et te conduit à Dieu.

La foi vive, la certitude inébranlable et l’adhésion inconditionnelle à la volonté du Seigneur, voilà la lumière qui éclaire les pas du peuple de Dieu au désert. C’est cette même lumière qui resplendit à chaque instant en tout esprit agréable au Père. C’est cette lumière aussi qui a conduit les mages et leur a fait adorer le Messie nouveau-né. C’est l’étoile prophétisée par Balaam (Nb 24,17), le flambeau qui guide les pas de tout homme qui cherche Dieu.

Or cette lumière, cette étoile, ce flambeau, sont également ce qui illumine ton âme, ce qui dirige tes pas pour t’empêcher de chanceler, ce qui fortifie ton esprit dans l’amour de Dieu. Tu ne le vois pas, tu ne le comprends pas, mais ce n’est pas nécessaire. Tu ne verras que ténèbres, certes non pas celles des fils de perdition, mais bien plutôt celles qui entourent le Soleil éternel. Tiens pour assuré que ce Soleil resplendit dans ton âme ; le prophète du Seigneur a chanté à son sujet : « À ta lumière je verrai la lumière » (Ps 35,10).

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968)