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Archive pour le mot-clef ‘évangile’

« Je leur donne la vie éternelle. »

dimanche 21 avril 2013

Le Seigneur dit : « Mes brebis écoutent la voix, et moi je les connais ; elles me suivent, et je leur donne la vie éternelle ». Un peu plus haut il avait dit à leur sujet : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera un pâturage » (Jn 10,9). Il entrera en venant à la foi ; il sortira en passant de la foi à la vision face à face, de la croyance à la contemplation, et il trouvera un pâturage en arrivant au festin éternel.

Les brebis du bon pasteur trouvent donc un pâturage parce que tous ceux qui le suivent avec un cœur simple sont nourris dans le pâturage des prairies éternellement vertes. Et quel est le pâturage de ces brebis-là, sinon les joies intérieures d’un paradis à jamais verdoyant ? Car le pâturage des élus, c’est le visage de Dieu, toujours présent : puisqu’on le contemple sans interruption, l’âme se rassasie sans fin d’un aliment de vie…

Recherchons donc, frères très chers, ce pâturage où nous trouverons notre joie au cœur de la fête célébrée au ciel par tant de nos concitoyens. Que leur allégresse nous y invite… Réveillons donc nos âmes, mes frères ! Que notre foi se réchauffe en ce qu’elle croit, que nos désirs s’enflamment pour les biens d’en haut. Aimer ainsi c’est déjà se mettre en route. Ne laissons aucune épreuve nous détourner de la joie de cette fête intérieure, car si on désire se rendre à un endroit qu’on s’est fixé, aucune difficulté ne peut détourner de ce désir. Ne nous laissons pas non plus séduire par des réussites flatteuses. Stupide serait le voyageur qui, au spectacle du paysage merveilleux, oublierait en chemin le but de son voyage.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Évangile, n°14 (trad. cf bréviaire 4ème dim. Pâques et Le Barroux)

 

 

 

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique »

mercredi 10 avril 2013

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,16-21. 

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ;
mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu. »

L’homme qui prend feu et flamme à cause de la vérité n’a pas encore appris la vérité telle qu’elle est. Lorsqu’il l’aura vraiment apprise, il cessera de s’enflammer à cause d’elle. Le don de Dieu et la connaissance accordée par ce don ne sont jamais motifs à se troubler ou à élever la voix, car le lieu où habite l’Esprit avec l’amour et l’humilité est un lieu où ne règne que la paix…
Si le zèle avait été utile pour le redressement des hommes, pourquoi Dieu aurait-il revêtu un corps et employé la douceur et des façons humbles pour convertir le monde à son Père ? Et pourquoi se serait-il étendu sur la croix pour les pécheurs, et aurait-il livré son corps très saint à la souffrance en faveur du monde ? Moi, j’affirme que Dieu ne l’a fait que pour une seule raison : faire connaître au monde son amour, pour que notre capacité d’aimer, encore augmentée par une telle constatation, soit faite captive de son amour à lui. De la sorte, la puissance incomparable du Royaume des cieux, qui consiste dans l’amour, a trouvé une occasion de s’exprimer dans la mort de son Fils…afin que le monde ressente l’amour de Dieu pour sa création. Si ce geste admirable n’avait eu d’autre raison que la rémission de nos péchés, il aurait suffi d’un autre moyen pour la réaliser. Qui l’aurait refusé s’il l’avait accompli par une mort simple, sans plus ? Mais il n’a pas voulu d’une mort toute simple, afin que tu comprennes quel en est le mystère…

Pourquoi fallait-il des insultes et des crachats ?… Oh, sagesse qui donne la vie ! Maintenant tu as  compris et ressenti quelle a été la raison de la venue de notre Seigneur et de tout ce qui s’en est suivi, avant même que de sa bouche sainte il ne nous l’ait lui-même clairement expliqué. Il est écrit, en effet, que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ».

Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul
Chapitres sur la connaissance, IV, 77-78 (trad. Louf, Bellefontaine 2003, p. 273 rev.)

 

 

Suivre Jésus…

vendredi 15 mars 2013

Jésus reprend: “Mais savez-vous ce que cela veut dire et ce que cela impose de venir derrière Moi? Je vais répondre à ces seules paroles, parce que la curiosité ne mérite pas qu’on lui réponde et parce que celui qui a faim de mes paroles me donne, en conséquence, son amour et désire s’unir à Moi. Car, parmi ceux qui ont parlé, il y a deux groupes: les curieux, dont je ne m’occupe pas, les volontaires que j’instruis, sans feinte, de la sévérité de cette vocation. Venir à Moi comme disciple, cela veut dire renoncer à tous les amours pour un seul amour: le mien. Amour égoïste pour soi-même, amour coupable pour les richesses, pour la sensualité ou la puissance, amour honnête pour l’épouse, amour saint pour la mère, le père, amour affectueux des fils et des frères ou pour les fils et les frères, tout doit céder à mon amour, si on veut être mien. En vérité je vous dis que plus libres que les oiseaux qui planent dans les cieux doivent être mes disciples, plus libres que les vents qui parcourent les espaces sans que personne les retienne, personne ni rien. Libres, sans lourdes chaînes, sans lacets d’amour matériel, sans même les fils d’araignée fins des plus légères barrières. L’esprit est comme un papillon délicat enfermé dans un lourd cocon de chair, et son vol peut s’alourdir ou s’arrêter tout à fait, par l’action d’une iridescente et impalpable toile d’araignée, l’araignée de la sensualité, du manque de générosité dans le sacrifice. Moi, je veux tout, sans réserve. L’esprit a besoin de cette liberté de donner, de cette générosité de donner, pour pouvoir être certain de ne pas rester pris dans la toile d’araignée des affections, des coutumes, des réflexions, des peurs, tendues comme les fils de cette araignée monstrueuse qu’est Satan, voleur des âmes. Si quelqu’un veut venir à Moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu’à sa vie, il ne peut être mon disciple. J’ai dit: « hait saintement ». Vous, dans votre cœur, vous dites: « La haine, Lui l’enseigne, n’est jamais sainte. Lui, donc se contredit ». Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l’amour, la passion charnelle de l’amour pour le père et la mère, l’épouse et les enfants, les frères et les sœurs, et la vie elle-même mais, d’autre part, j’ordonne d’aimer avec la liberté légère, qui est le propre des esprits, les parents et la vie. Aimez-les en Dieu et pour Dieu, ne faisant jamais passer Dieu après eux, vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c’est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement les parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang non pas un poids mais une aile, non pas une faute, mais la justice. Même votre vie, vous devez être prêts à la haïr pour me suivre. Hait sa vie celui qui, sans peur de la perdre ou de la rendre humainement triste, la consacre à mon service. Mais ce n’est qu’un semblant de haine. Un sentiment qui est appelé de manière incorrecte: « haine », par la pensée de l’homme qui ne sait pas s’élever, de l’homme uniquement terrestre, de peu supérieur à la brute. En réalité cette haine apparente qui est le refus des satisfactions sensuelles à l’existence, pour donner une vie toujours plus grande à l’esprit, c’est de l’amour. C’est de l’amour, le plus élevé qui existe, le plus béni. Ce refus des basses satisfactions, cette interdiction de la sensualité des affections, ce risque des reproches et des commentaires injustes, des punitions, des répudiations, des malédictions et, peut-être des persécutions, est une suite de peines. Mais il faut les embrasser et se les imposer comme une croix, un gibet sur lequel on expie toutes les fautes passées pour aller justifiés vers Dieu, et par lequel on obtient de Dieu toute grâce vraie, puissante, sainte, pour ceux que nous aimons. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, celui qui rie sait pas le faire, ne peut pas être mon disciple.

Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

 

 

Par la confiance et l’amour

samedi 9 mars 2013

Voici ma prière : je demande à Jésus de m’attirer dans les flammes de son amour, de m’unir si étroitement à lui, qu’il vive et agisse en moi. Je sens que plus le feu de l’amour embrasera mon cœur, plus je dirai : « Attirez-moi », plus aussi les âmes qui s’approcheront de moi (pauvre petit débris de fer inutile, si je m’éloignais du brasier divin), plus ces âmes « courront avec vitesse à l’odeur des parfums » de leur Bien-Aimé (Ct 1,4 LXX)…

Ma Mère chérie, maintenant je voudrais vous dire ce que j’entends par l’odeur des parfums du Bien-Aimé. Puisque Jésus est remonté au ciel, je ne puis le suivre qu’aux traces qu’il a laissées, mais que ces traces sont lumineuses, qu’elles sont embaumées ! Je n’ai qu’à jeter les yeux dans le saint Évangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir. Ce n’est pas à la première place, mais à la dernière que je m’élance ; au lieu de m’avancer avec le pharisien, je répète, remplie de confiance, l’humble prière du publicain. Mais surtout j’imite la conduite de Marie Madeleine ; son étonnante ou plutôt son amoureuse audace, qui charme le cœur de Jésus, séduit le mien.

Oui, je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irais le cœur brisé de repentir me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien il chérit l’enfant prodigue qui revient à lui (cf Lc 15,11s). Ce n’est pas parce que le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde, a préservé mon âme du péché mortel que je m’élève à lui par la confiance et l’amour.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Manuscrit autobiographique C, 36r°-v°

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,36-38.

lundi 25 février 2013

ésus disait à la foule :  » Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »

 

 

 

Duc in altum

dimanche 10 février 2013

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 5,1-11. 


n jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth : la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu.
Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.
Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait la foule.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. »
Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. »
Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient.
Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.
A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. »
L’effroi, en effet, l’avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient prise ;
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

« Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »

dimanche 27 janvier 2013

Abreuve-toi d’abord à l’Ancien Testament pour boire ensuite au Nouveau. Si tu ne bois pas au premier, tu ne pourras pas te désaltérer au second. Bois au premier pour apaiser ta soif, au second pour l’étancher complètement… Bois à la coupe de l’Ancien Testament et du Nouveau, car dans les deux c’est le Christ que tu bois. Apaise ta soif avec le Christ, car il est la vigne, il est le rocher qui a fait jaillir l’eau, il est la source de la vie. Bois le Christ, car il est « le fleuve dont le cours réjouit la cité de Dieu », il est la paix, et « de son sein jaillissent des fleuves d’eau vive ». Bois le Christ pour te désaltérer du sang de ta rédemption et du Verbe de Dieu. L’Ancien Testament est sa parole, le Nouveau l’est aussi. On boit la Sainte Écriture et on la mange ; alors le Verbe éternel, la Parole de Dieu, descend dans les veines de l’esprit et dans la vie de l’âme : « Ce n’est pas seulement de pain que vit l’homme, mais de toute parole de Dieu ». Désaltère-toi donc de ce Verbe, mais selon l’ordre qui convient : bois-le d’abord dans l’Ancien Testament, et puis, sans tarder, dans le Nouveau.

Il dit lui-même, comme avec insistance : « Peuple qui marche dans les ténèbres, regarde cette grande lumière ; toi qui habites un pays de mort, une lumière se lève sur toi ». Bois donc sans plus attendre, et une grande lumière t’éclairera : non plus la lumière quotidienne du jour, du soleil ou de la lune, mais cette lumière qui repousse l’ombre de la mort.

(Références bibliques : Jn 15,1; 1Co 10,4; Ps 36,10; 45,5; Ep 2,14; Jn 7,38; Dt 8,3; Mt 4,4; Is 9,1 LXX; Mt 4,16; Lc 1,79)

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire du Psaume 1, 33 ; CSEL 64, 28-30 (trad. cf Orval)

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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 2,23-28.

mardi 22 janvier 2013

Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. »
Jésus leur répond : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui et ses compagnons ?
Au temps du grand prêtre Abiathar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que seuls les prêtres peuvent manger, et il en donna aussi à ses compagnons. »
Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.
Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »

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Pleurer avec le Christ

jeudi 22 novembre 2012

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 19,41-44. 
Quand Jésus fut près de Jérusalem, en voyant la ville, il pleura sur elle ; il disait :
« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux.
Oui, il arrivera pour toi des jours où tes ennemis viendront mettre le siège devant toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ;
ils te jetteront à terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Ne méprise pas le pécheur, car nous sommes tous coupables. Si pour l’amour de Dieu tu t’élèves contre lui, pleure plutôt sur lui. Pourquoi le méprises-tu ? Méprise ses péchés, et prie pour lui, afin d’être pareil au Christ, qui ne s’est pas irrité contre les pécheurs mais a prié pour eux (cf Lc 23,34). Ne vois-tu pas comment il a pleuré sur Jérusalem ? Car nous aussi plus d’une fois nous avons été joués par le diable. Pourquoi mépriser celui qui comme nous a été joué par le diable qui se moque de nous tous ? Pourquoi, toi qui n’es qu’un homme, mépriser le pécheur ? Est-ce parce qu’il n’est pas juste comme toi ? Mais où est ta justice, dès lors que tu n’as pas l’amour ? Pourquoi n’as-tu pas pleuré sur lui ? Au contraire tu le persécutes. C’est par ignorance que certains s’irritent contre les autres, eux qui croient avoir le discernement des œuvres des pécheurs.

Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul, saint des Églises orthodoxes
Discours ascétiques, 1ère série, n° 60 (trad. DDB 1981, p. 323)

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« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! »

jeudi 8 novembre 2012

     

Cet homme qui possède cent brebis est le bon pasteur (Jn 10,11), le Christ, le pasteur miséricordieux qui avait établi tout le troupeau de la race humaine en une seule brebis, c’est-à-dire en Adam. Il avait placé la brebis dans le Paradis enchanteur et dans la région des pâturages de vie. Mais elle, se fiant aux hurlements des loups, a oublié la voix du berger ; elle a perdu le chemin qui conduit au bercail du salut et s’est trouvée toute couverte de blessures mortelles. Le Christ est venu dans le monde chercher la brebis et l’a retrouvée dans le sein de la Vierge. Il est venu, il est né dans la chair, il a placé la brebis sur la croix, et l’a prise sur les épaules de sa Passion. Puis, tout rempli de la joie de la résurrection, il l’a élevée, par son Ascension, jusqu’à la demeure du ciel.

« Il réunit ses amis et ses voisins », c’est-à-dire les anges, « et il leur dit : ‘ Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ‘ ». Les anges jubilent et exultent avec le Christ pour le retour de la brebis du Seigneur. Ils ne s’irritent pas de la voir siéger devant eux sur le trône de majesté. Car l’envie n’existe plus au ciel dont elle a été bannie avec le diable. Grâce à l’Agneau qui a enlevé le péché du monde (Jn 1,29), le péché d’envie ne peut plus pénétrer dans les cieux.

Frères, le Christ est venu nous chercher sur la terre ; cherchons-le dans les cieux. Il nous a emportés dans la gloire de sa divinité ; nous, portons-le dans notre corps par la sainteté de toute notre vie.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 168, 4-6 ; CCL 24 B, 1032-1034 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 439)

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