ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Paix’

« Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère…recevra beaucoup plus. » (Mt 19,29)

jeudi 20 octobre 2022

« Vous croyez que je suis venu apporter la paix sur terre ? Non, vous dis-je, mais la séparation. Car désormais dans la même maison cinq personnes seront divisées, trois prenant parti contre deux, et deux contre trois… » Dans presque tous les passages de l’Évangile le sens spirituel joue un rôle important ; mais dans ce passage surtout, pour ne pas être rebuté par la dureté d’une explication simpliste, il faut chercher dans la trame du sens la profondeur spirituelle… Comment dit-il lui-même : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix » (Jn 14,27) s’il est venu séparer les pères de leurs fils, les fils de leurs pères, en rompant leurs liens ? Comment peut-on être appelé « maudit si l’on n’honore pas son père » (Dt 27,16), et fervent si on le délaisse ?

Si nous comprenons que la religion vient en premier lieu et la piété filiale en second, nous comprendrons que cette question s’éclaire ; il faut en effet faire passer l’humain après le divin. Car si on doit rendre des devoirs aux parents, combien plus au Père des parents, à qui on doit être reconnaissant pour nos parents ? … Il ne dit donc pas qu’il faut renoncer à ceux que nous aimons, mais préférer Dieu à tous. D’ailleurs on trouve dans un autre livre : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37). Il t’est interdit non d’aimer tes parents, mais de les préférer à Dieu. Car les relations naturelles sont des bienfaits du Seigneur, et personne ne doit aimer les bienfaits reçus plus que Dieu, qui préserve les bienfaits qu’il donne.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

« Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. »

jeudi 7 juillet 2022

« À la maison dans laquelle vous entrerez, dites d’abord : Je te salue ; paix à toi » (Lc 10,5) pour que le Seigneur lui-même y entre et y séjourne, comme auprès de Marie. (…) Cette salutation est le mystère de la foi qui rayonne dans le monde ; par elle, la haine est étouffée, la guerre arrêtée et les hommes se reconnaissent mutuellement. L’effet de cette salutation était caché par un voile, malgré la préfiguration du mystère de la résurrection (…) qui survient chaque fois que la lumière se lève et que l’aurore chasse la nuit. À partir de ce moment où le Christ a envoyé ses disciples pour la première fois, les hommes ont commencé à donner et à recevoir cette salutation, source de guérison et de bénédiction. (…)

Cette salutation, avec sa puissance cachée (…), suffit amplement pour tous les hommes. C’est pourquoi Notre Seigneur l’a envoyée avec ses disciples en avant-coureur, pour qu’elle réalise la paix et que, portée par la voix des apôtres, ses envoyés, elle prépare le chemin devant eux. Elle était semée dans toutes les maisons (…) ; elle entrait dans tous ceux qui l’entendaient, pour séparer et mettre à part ses enfants qu’elle reconnaissait. Elle restait en eux, mais dénonçait ceux qui lui étaient étrangers, car ils ne l’accueillaient pas.

Cette salutation de paix ne tarissait pas, jaillissant des apôtres dans leurs frères, dévoilant les trésors inépuisables du Seigneur. (…) Présente en ceux qui la donnaient et en ceux qui l’accueillaient, cette annonce de la paix n’en subissait ni diminution ni division. Du Père, elle annonçait qu’il est près de tous et en tous ; de la mission du Fils, elle révélait qu’il est tout entier auprès de tous, même si sa fin est auprès de son Père. Elle ne cessa pas de proclamer que les images sont désormais accomplies et que la vérité chasse enfin les ombres.

Saint Éphrem (v. 306-373)

 

 

 

« Enlève d’abord la poutre dans ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

lundi 20 juin 2022

 

L’amour –- « caritas » –- est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix. C’est une force qui a son origine en Dieu, Amour éternel et Vérité absolue. Chacun trouve son bien en adhérant au projet que Dieu a sur lui, pour le réaliser pleinement ; en effet, il trouve dans ce projet sa propre vérité et c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf Jn 8,32)…

La charité est amour reçu et donné. Elle est grâce. Sa source est l’amour jaillissant du Père pour le Fils, dans l’Esprit Saint. C’est un amour qui, du Fils, descend sur nous. C’est un amour créateur, qui nous a donné l’existence; c’est un amour rédempteur, qui nous a recréés. Un amour révélé et réalisé par le Christ (cf Jn 13,1) et « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). Objets de l’amour de Dieu, les hommes sont constitués acteurs de la charité, appelés à devenir eux-mêmes les instruments de la grâce, pour répandre la charité de Dieu et pour tisser des liens de charité.

La doctrine sociale de l’Église répond à cette dynamique de charité reçue et donnée. Elle est…annonce de la vérité de l’amour du Christ dans la société. Cette doctrine est un service de la charité, mais dans la vérité… Le développement, le bien-être social, ainsi qu’une solution adaptée aux graves problèmes socio-économiques qui affligent l’humanité, ont besoin de cette vérité. Plus encore, il est nécessaire que cette vérité soit aimée et qu’il lui soit rendu témoignage. Sans vérité, sans confiance et sans amour du vrai, il n’y a pas de conscience ni de responsabilité sociale, et l’agir social devient la proie d’intérêts privés et de logiques de pouvoir, qui ont pour effets d’entrainer la désagrégation de la société, et cela d’autant plus dans une société en voie de mondialisation et dans les moments difficiles comme ceux que nous connaissons actuellement.

Pape Benoît XVI
Encyclique « Caritas in veritate », § 1-5 (trad. copyright © Libreria Editrice Vaticana)

.

.

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 17 mai 2022

Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,26). (…) À nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l’image inviolée de sa sainteté (…). Ne soyons pas les peintres d’une image étrangère… Et pour que nous n’introduisions pas en nous l’image de l’orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l’a peinte lorsqu’il a dit : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix ».

Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, si nous ne veillons pas sur elle ? Ce qui est très bon est habituellement très fragile ; et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une minime blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s’occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire : « Le Seigneur m’a donné la langue d’un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu » (Is 50,4), que ceux-là se taisent ou, s’ils disent un mot, que ce soit un mot de paix… « La plénitude de la loi, c’est l’amour » (Rm 13,8). Que daigne nous l’inspirer notre bon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, l’auteur de la paix et le Dieu de l’amour.

Saint Colomban (563-615)

 

 

 

« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

dimanche 15 mai 2022

Je dis toujours que l’amour commence à la maison : d’abord dans votre famille et ensuite dans votre ville. C’est facile de prétendre aimer les gens qui sont très loin, mais beaucoup moins facile d’aimer ceux qui vivent avec nous ou tout près de nous. Je me méfie des grands projets impersonnels : l’amour doit commencer par une personne. Pour parvenir à aimer quelqu’un, il faut le rencontrer, se rendre proche de lui. Tout le monde a besoin d’amour. Tous les êtres humains ont besoin de savoir qu’ils comptent pour les autres et qu’ils ont une valeur inestimable aux yeux de Dieu.

Jésus a dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il a dit aussi : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Donc c’est lui que nous aimons dans chaque pauvre. Il a dit : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’étais nu et vous m’avez habillé » (Mt 25,35). Je rappelle toujours à mes sœurs et à nos frères que notre journée est faite de vingt-quatre heures avec Jésus.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

 

 

Deuxième dimanche de Pâques – Dimanche de la miséricorde

dimanche 24 avril 2022

Jésus leur dit “Paix à vous !” » (Jn 20,19) Il est dit « Paix à vous ! » par trois fois à cause de la triple paix que le Seigneur a rétabli : entre Dieu et l’homme, en le réconciliant avec le Père par son sang ; entre l’ange et l’homme en prenant la nature humaine et en s’élevant au-dessus des chœurs des anges ; entre l’homme et l’homme, en réunissant en lui-même, pierre angulaire, le peuple des Juifs et le peuple des Gentils. (…)

Jésus vint donc et se tint au milieu (Jn 20,19). « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27). Il se tient au milieu de chaque cœur. Il se tient au centre, parce que de lui, comme d’un centre, tous les rayons de la grâce rayonnent vers nous qui nous tenons sur la circonférence et marchons tout autour. « Jésus se tint, donc, au milieu d’eux et leur dit : “Paix à vous !” » (Jn 20,19) Il existe une triple paix : celle du temps, celle du cœur, celle de l’éternité. Tu dois avoir la première avec ton prochain, la deuxième avec toi-même, et ainsi tu auras la troisième, avec Dieu au ciel. Tiens-toi aussi « au milieu » et tu auras la paix avec ton prochain. Si tu ne te tiens pas au milieu, tu ne pourras pas avoir la paix. Sur la circonférence, il n’y a ni paix ni tranquillité d’esprit, mais mouvement et instabilité. On dit que les éléphants, lorsqu’ils affrontent un combat, portent un soin particulier aux blessés : ils les enferment au centre du groupe en compagnie des plus faibles. Accueille toi aussi, au centre de la charité, ton prochain faible et blessé.

Le Seigneur, donc, après leur avoir montré ses mains et son côté, dit à nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (cf. Jn 20,21). Comme le Père m’a envoyé à la Passion, malgré son amour, ainsi moi aussi, avec le même amour, je vous envoie.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Si je parle de paix, eux sont pour la guerre. » (Ps 119,7)

lundi 12 juillet 2021

Jésus est venu « tout réconcilier, dans les cieux et sur la terre, en faisant la paix » (Col 1,20). Si cela est vrai, comment pouvons-nous comprendre ce que le Sauveur dit lui-même dans l’Évangile : « Ne pensez pas que je suis venu apporter la paix sur la terre » ? (…) La paix pourrait-elle ne pas procurer la paix ? (…)

Quand il a envoyé son Fils, le dessein de Dieu était de sauver les hommes. Et la mission qu’il devait accomplir était d’établir la paix au ciel et sur la terre. Pourquoi alors n’y a-t-il pas la paix ? C’est à cause de la faiblesse de ceux qui n’ont pas pu accueillir l’éclat de la lumière véritable (cf Jn 1,9-10). Le Christ proclame la paix ; c’est ce que dit l’apôtre Paul aussi : « Il est lui-même notre paix » (Ep 2,14), mais il s’agit de la paix seulement de ceux qui croient et qui l’accueillent.

Telle fille a cru, mais son père est resté incroyant (…) : « quel partage peut-il y avoir entre un croyant et un non-croyant ? » (2Co 6,15) Le fils devient croyant, le père reste incrédule (…) : là où la paix est proclamée, la division s’installe. (…) « Je proclame la paix, oui, mais la terre ne l’accueille pas. » Ce n’était pas le dessein du semeur, qui attendait le fruit de la terre.

Eusèbe de Césarée (v. 265-340)

 

 

« Que votre paix vienne sur elle. »

jeudi 8 juillet 2021

Cette journée à Assise nous a aidés à devenir plus conscients de nos engagements religieux. Mais elle a aussi donné au monde, qui nous regarde par les médias, une plus grande conscience de la responsabilité de chaque religion en ce qui concerne les problèmes de la guerre et de la paix. Plus peut-être que jamais auparavant dans l’histoire, le lien intrinsèque qui unit une attitude religieuse authentique et le grand bien de la paix est devenu évident pour tous. Quel poids terrible à porter pour des épaules humaines ! Mais, en même temps, quelle vocation merveilleuse et exaltante à suivre ! Bien que la prière soit en elle-même une action, cela ne nous dispense pas de travailler pour la paix. Ici, nous agissons comme les hérauts de la conscience morale de l’humanité en tant que telle, de l’humanité qui désire la paix, qui a besoin de la paix.

Il n’y a pas de paix sans un amour passionné de la paix. Il n’y a pas de paix sans une volonté farouche de réaliser la paix. La paix attend ses prophètes. Ensemble, nous avons rempli nos yeux de visions de paix : elles libèrent des énergies pour un nouveau langage de paix, pour de nouveaux gestes de paix, des gestes qui brisent l’enchaînement fatal des divisions héritées de l’histoire ou engendrées par les idéologies modernes. La paix attend ses bâtisseurs. Tendons la main à nos frères et à nos sœurs pour les encourager à bâtir la paix sur les quatre piliers que sont la vérité, la justice, l’amour et la liberté. La paix est un chantier ouvert à tous et pas seulement aux spécialistes, savants et stratèges. La paix est une responsabilité universelle : elle passe par mille petits actes de la vie quotidienne. Par leur manière journalière de vivre avec les autres, les hommes font leur choix pour ou contre la paix…

Ce que nous avons fait aujourd’hui à Assise, en priant et en témoignant de notre engagement pour la paix, nous devons continuer à le faire chaque jour de notre vie. Car ce que nous avons fait aujourd’hui est vital pour le monde. Si le monde doit continuer, et si les hommes et les femmes doivent y survivre, le monde ne peut pas se passer de la prière.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

 

 

« C’est ma paix que je vous donne. »

mardi 12 mai 2020

L’Esprit de Dieu est esprit de paix ; même lors de nos manquements les plus graves, il nous fait ressentir une douleur tranquille, humble et confiante, due précisément à sa miséricorde. Au contraire, l’esprit du mal excite, exaspère, et nous fait éprouver, lors de nos manquements, une sorte de colère contre nous ; et pourtant c’est bien envers nous-mêmes que nous devrions exercer la première des charités. Donc, quand tu es tourmentée par certaines pensées, cette agitation ne provient jamais de Dieu, mais du démon ; car Dieu étant esprit de paix, c’est la sérénité qu’il te donne

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina

 

 

 

 

« C’est vous qui en êtes les témoins. »

jeudi 16 avril 2020

Après sa résurrection, le Seigneur est apparu à ses disciples et les a salués en disant : « La paix soit avec vous ! » C’est vraiment la paix, cette salutation qui sauve, car le mot « salutation » vient de « salut ». Que pourrait-on espérer de meilleur ? L’homme reçoit la salutation du salut en personne, car notre salut c’est le Christ. Oui, il est notre salut, lui qui a été blessé pour nous et cloué au bois, puis descendu du bois et mis au tombeau. Mais du tombeau il est ressuscité ; ses blessures sont guéries, mais gardent pourtant leurs cicatrices. Il est utile à ses disciples que ses cicatrices demeurent afin que les blessures de leur cœur soient guéries. Quelles blessures ? Les blessures de leur incrédulité. Il est apparu à leurs yeux avec un corps véritable et « ils croyaient voir un esprit ». Ce n’est pas là une blessure légère dans leur cœur. (…)

Mais que dit le Seigneur Jésus ? « Pourquoi ce trouble, et pourquoi ces doutes qui s’élèvent dans votre cœur ? » Il est bon pour l’homme non que sa pensée s’élève dans son cœur, mais que ce soit son cœur qui s’élève — là où l’apôtre Paul voulait établir le cœur des fidèles, à qui il disait : « Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, non celles de la terre. Car vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ sera manifesté, lui qui est votre vie, alors vous aussi serez manifestés avec lui pleins de gloire » (Col 3,1s). Et quelle est cette gloire ? La gloire de la résurrection. (…)

Nous, nous croyons à la parole de ces disciples, sans qu’ils nous aient montré le corps ressuscité du Sauveur. (…) Mais à ce moment-là, l’événement paraissait incroyable. Le Sauveur les a donc amenés à croire non seulement par la vue, mais aussi par le toucher, pour que par le moyen des sens la foi descende dans le cœur et puisse être prêchée dans le monde entier à ceux qui n’avaient pas vu ni touché, mais qui pourtant croiraient sans hésitation (cf Jn 20,29).

Saint Augustin (354-430)