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Archive pour le mot-clef ‘Apôtre’

Fête des Sts Simon et Jude, Apôtres

mardi 28 octobre 2025

Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l’opinion publique, capables de saisir et d’exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d’avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n’aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté « en discours persuasifs de la sagesse » (1Co 1,17)… ; et notre foi, pareille à celle qu’on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, « reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu » (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l’origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4,19), il l’a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?

Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : « Ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration de l’Esprit et de la puissance de Dieu » (1Co 2,4)… C’est ce qu’ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l’Evangile : « Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance », afin que « rapide court sa parole » (Ps 67,12 ;147,15). Et de fait, nous voyons que « la voix » des apôtres de Jésus « a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu’aux limites du monde » (Ps 18,5 ;Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu’à la mort.

Origène (v. 185-253)

Fête de saint Jacques (le majeur), apôtre

vendredi 25 juillet 2025

« C’est en vain que vous vous levez avant le jour » (Ps 126,2). Qu’est-ce à dire ? … Le Christ, notre Jour, s’est levé ; il est bon de vous lever après le Christ et non avant lui. Quels sont ceux qui se lèvent avant le Christ ? … Ceux qui veulent être élevés ici-bas, où lui a été humble. Qu’ils soient donc humbles en ce monde s’ils veulent être élevés là où le Christ est élevé. En effet, il a dit de ceux qui avaient adhéré à lui par la foi — et précisément nous en sommes : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi » (Jn 17,25). Don magnifique, grande grâce, glorieuse promesse… Voulez-vous être là où lui il est élevé ? Soyez humbles là où il a été humble.

« Le disciple n’est pas au-dessus du maître » (Mt 10,24)… Et pourtant, les fils de Zébédée, avant d’avoir subi l’humiliation en conformité avec la Passion du Seigneur, s’étaient déjà choisi leur place, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Ils voulaient « se lever avant le Jour » ; c’est pourquoi ils marchaient en vain. Le Seigneur les a rappelés à l’humilité en leur demandant : « Pouvez-vous boire le calice que je dois boire ? Je suis venu pour être humble, et vous voulez être élevés avant moi ? Suivez-moi, dit-il, dans le chemin où je vais. Car si vous voulez aller par un chemin où ne vais pas, c’est en vain. »

Saint Augustin (354-430)

Fête de saint Jean, apôtre et évangéliste

vendredi 27 décembre 2024

Le symbole de Jean est l’aigle. Voici pourquoi : les trois autres évangélistes se sont occupés de ce que le Christ a accompli dans la chair et ils sont désignés par des vivants qui marchent sur la terre, à savoir par l’homme, le bœuf et le lion ; Jean, lui, volant comme un aigle au-dessus des nuages de la faiblesse humaine, contemple la lumière de l’immuable Vérité avec les yeux du cœur, du regard le plus pénétrant et le plus ferme qui soit possible à l’homme. Attentif à la divinité même de Notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle Il est égal au Père ; Jean s’est efforcé principalement, dans son Évangile, de la manifester autant que, homme parmi les hommes, il l’a cru nécessaire. De ce vol de Jean, il est dit au Livre de Job : « L’aigle – c’est-à-dire Jean – s’élèvera-t-il en haut » (Jb 38,27), et encore : « ses yeux perçants voient de loin » (Jb 39,29), car, du regard de l’esprit, il contemple le Verbe même de Dieu dans le sein du Père.

Le privilège de Jean fut d’être parmi tous les disciples du Seigneur, celui qui fut le plus aimé par le Christ : Jean fut en effet « le disciple que Jésus aimait » (Jn 21,20) comme lui-même l’a dit sans se nommer. Le Christ a donc révélé ses secrets de façon toute spéciale à ce disciple très spécialement aimé. C’est lui qui, voyant plus parfaitement la lumière du Verbe, nous la manifeste en disant : « Il était la lumière, la vraie, qui illumine tout homme venant en ce monde » (Jn 1,9).

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)

 

 

 

 

Fête de saint André, apôtre

samedi 30 novembre 2024

André fut le premier à reconnaître le Seigneur pour son maître. Il est les prémices du collège apostolique. Son regard pénétrant a perçu la venue du Seigneur. Il a échangé les instructions de Jean contre l’enseignement du Christ ; il a scellé les paroles du Baptiste. Il était le disciple très estimé de Jean : à la lueur de la lampe, il cherchait la vérité de la lumière ; et sous son éclat indécis, il s’habituait à la splendeur du Christ.

« Voici, dit Jean, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29). “Voici celui qui délivre de la mort ; voici celui qui détruit le péché. Moi, je suis envoyé non pas comme l’époux, mais comme celui qui l’accompagne. Je suis venu comme serviteur et non comme le maître.”

Frappé par ces paroles, André laisse là son maître et s‘élance vers celui qui est annoncé. Il a compris la signification de ce langage, et sa langue devient plus tranchante que celle du Baptiste. Il s’avance vers le Seigneur, son désir transparaît dans sa démarche et, dans une course commune, il emmène avec lui Jean l’Évangéliste. Tous deux quittent la lampe et marchent vers le Soleil.

André est la première plante du jardin apostolique. C’est lui qui a ouvert les portes de l’enseignement du Christ. Il fut le premier à cueillir les fruits du champ cultivé par les prophètes. Devançant l’espérance de tous les autres, il fut le premier à embrasser celui que tous attendaient.

Saint Athanase (295-373)

 

 

 

Fête des Sts Simon et Jude, Apôtres

samedi 28 octobre 2023

Notre Seigneur Jésus Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des « intendants de ses mystères divins » (1Co 4,1). Il leur a prescrit de briller et d’éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des Juifs (…), mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la terre. Elle est donc vraie, cette parole de saint Paul : « On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on le reçoit par appel de Dieu » (He 5,4). (…)

S’il estimait devoir envoyer ses disciples comme le Père l’avait envoyé lui-même (Jn 20,21), il était nécessaire que ceux-ci, appelés à être ses imitateurs, découvrent pour quelle tâche le Père avait envoyé son Fils. Il nous a donc expliqué de diverses manières le caractère de sa propre mission. Il a dit un jour : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent » (Lc 5,32). Et encore : « Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 6,38). Et une autre fois : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17).

Il résumait en quelques paroles la fonction des apôtres en disant qu’il les a envoyés comme le Père l’avait envoyé lui-même : ils sauraient par là qu’il leur incombe d’appeler les pécheurs à se convertir, de soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d’intendants, de ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés ; enfin de sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

 

Saint Luc, compagnon et collaborateur des apôtres

mercredi 18 octobre 2023

Que Luc ait été inséparable de Paul et son collaborateur dans la prédication de l’Évangile, lui-même le montre avec évidence, non pour se glorifier mais poussé par la vérité elle-même. En effet, lorsque Barnabé et Jean, surnommé Marc, se sont séparés de Paul et se sont embarqués pour Chypre, Luc écrit : « Nous sommes venus à Troas » (cf Ac 16,8.11)…; puis il décrit en détail tout leur voyage, leur venue à Philippes, et comment ils y ont annoncé la parole pour la première fois… Il relate dans l’ordre tout son voyage avec Paul dont il raconte les circonstances avec toute la précision possible… Ayant été présent à tous ces événements, Luc les a consignés de façon précise ; on ne peut surprendre chez lui ni mensonge ni orgueil, car tous ces faits étaient connus…

Que Luc ait été non seulement le compagnon, mais encore le collaborateur des apôtres, de Paul surtout, Paul le dit clairement lui-même dans ses lettres : « Demas m’a abandonné et s’en est allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, Tite en Dalmatie, Luc seul est avec moi » (2 Tm 4,11). Cela prouve bien que Luc a toujours été uni à Paul, de façon inséparable. De même dans la lettre aux Colossiens, on lit : « Luc, le médecin bien-aimé, vous salue » (Col 4,14)…

D’autre part, nous connaissons beaucoup d’événements de l’Évangile — et des plus importants — par Luc seul… Qui sait, d’ailleurs, si Dieu n’a pas fait en sorte que beaucoup de traits de l’Évangile aient été révélés par Luc seul…, pour que tous se laissent guider par le témoignage qu’il apporte ensuite [dans son deuxième livre] sur les actes et la doctrine des apôtres, et qu’en gardant ainsi inaltérée la règle de la vérité, tous puissent être sauvés. Ainsi le témoignage de Luc est vrai ; l’enseignement des apôtres est clair, solide et ne cache rien… Telles sont les voix de l’Église, d’où toute l’Église tire son origine.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste

jeudi 21 septembre 2023

Grandes en vérité, et merveilleuses, et inconnues profondément aux hommes, si ce n’est à ceux qui en ont fait l’expérience, sont les largesses que Dieu, en sa libéralité ineffable, accorde à ses fidèles, même durant qu’ils demeurent en ce vase de corruption. (…) Qui ne s’étonnerait devant les œuvres de Dieu et ne s’écrirait du fond de son cœur : « J’ai connu que le Seigneur est grand » (Ps 134,5 Vg), lorsqu’il se voit lui-même, ou quelque autre, passé de l’extrême cupidité à la libéralité, de la prodigalité à une vie d’abstinence, de la superbe à l’humilité (…) ? Ce sont là en vérité les divines merveilles que l’âme du prophète et celles qui lui ressemblent, découvrent avec étonnement dans une contemplation pleine de miracles.

Car quel plus grand prodige, que de voir en un bref moment les publicains cupides devenir apôtres, les persécuteurs farouches se changer en prédicateurs de l’Évangile prêts à tout subir, et propager au prix de leur sang la foi qu’ils poursuivaient ? Tels sont les divins ouvrages que le Fils atteste qu’il accomplit chaque jour, en union avec son Père : « Mon Père agit jusqu’aujourd’hui, et moi aussi j’agis. » (Jn 5,17) Telles sont les œuvres de Dieu que le bienheureux David chante en Esprit : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui seul fait des prodiges ! » (Ps 71,18 Vg) C’est d’elles que parle le prophète Amos : « Il a fait toutes choses, et il les change ; il change en matin l’ombre de la mort. » (Am 5,8 LXX) « Ce sont là, en effet, les changements de la droite du Très-Haut. » (Ps 76,11 Vg) C’est au sujet de cet ouvrage de salut que le prophète adresse au Seigneur cette prière : « Affermissez, ô Dieu, ce que vous avez fait en nous ! » (Ps 67,29 Vg) (…)

Oui, c’est bien là le grand miracle de Dieu, qu’un homme de chair ait rejeté tout penchant charnel, que, parmi tant de circonstances diverses, tant d’assauts qui lui sont livrés, il garde son âme dans la même disposition, et demeure immobile au milieu du flux incessant des évènements.

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

 

 

 

Fête de saint Jacques (le majeur), apôtre

mardi 25 juillet 2023

L’Évangile résume ainsi l’appel du Christ à Jacques et à Jean, et la réponse des deux frères : « Laissant à l’heure même leurs filets et leur père, ils le suivirent » (Mt 4, 22). C’est peu, en apparence, mais beaucoup en réalité. Jacques, en effet, tout comme son frère, laissant son père Zébédée dans la barque qui flottait près du rivage (…) noyait pour toujours dans les flots ses affections passées et remettait sans réserve son avenir entre les mains du divin Maître. (…)

Avec son impétuosité généreuse, Jacques avait bien débuté ; mais comment a-t-il continué ? L’Évangile nous renseigne en quelques traits. De la part de Jésus, dont l’amour ne change pas, il fut l’objet d’une spéciale prédilection. Lui, son frère Jean et Pierre, leur voisin et compagnon de pêche, formaient une triade à laquelle Jésus réserva des faveurs singulières : ils furent les seuls témoins (…) de sa gloire dans la Transfiguration (Mt 17,1-8), de sa tristesse et de sa soumission dans l’agonie de Gethsémani (Mc 14,33). Mais c’est ici précisément que Jacques manqua de fidélité à son divin Maître. Il l’avait pourtant aimé avec sincérité ; il l’avait suivi avec ardeur ; et non sans raison Jésus avait donné aux deux frères, fils de Zébédée le surnom de « fils du tonnerre » (Mc 3,17). Leur mère, ambitieuse, (…), avait un jour osé quémander à Jésus pour ses fils les premiers postes de son royaume. À la question du Sauveur : « Pouvez-vous boire le calice que je boirai ? » les deux intéressés avaient de bonne foi répondu : « Nous le pouvons » (Mt 20,20-22).

Ô Jacques, ton frère Jean, l’Apôtre de l’amour, sera au moins présent sur le Calvaire ; mais toi, où seras-tu alors ? La défection commença à Gethsémani, quand les trois apôtres préférés s’attirèrent cette douloureuse plainte du Sauveur : « Ainsi, vous n’avez pu veiller une heure avec moi ? » (Mt 26,40). (…) Mais Saint Jacques but effectivement le calice que Jésus lui avait prédit (…) : il mourut martyr (cf. Ac 12,12). La faiblesse de l’abandon aux heures tristes de la Passion avait été pardonnée et oubliée par le Rédempteur.

Vénérable Pie XII

 

 

 

Fête de saint Matthias, apôtre

samedi 14 mai 2022

Le Christ s’en était allé ; les apôtres possédaient, certes, en abondance la paix et la joie, plus encore que lorsque Jésus était avec eux. Mais justement ce n’était pas une joie « comme le monde la donne » (Jn 14,27). C’était sa joie à lui, née de la souffrance et de l’affliction. C’était cette joie que Matthias a reçu quand on a fait de lui un apôtre. (…) Les autres avaient été choisis pour ainsi dire dans leur enfance : héritiers certes du Royaume, mais encore « sous des tuteurs, des intendants » (Ga 4,2). Tout apôtres qu’ils aient été, ils ne comprenaient pas encore leur vocation ; ils gardaient en eux des pensées d’ambition humaine, des désirs de richesse, et on les acceptait ainsi pour un temps. (…) Saint Matthias est entré d’emblée dans l’héritage. Dès son élection, il a pris sur lui le pouvoir de l’apôtre et le prix à payer. Aucun rêve de réussite terrestre ne pouvait effleurer ce trône qui s’élevait sur la tombe d’un disciple passé au crible et déchu, à l’ombre même de la croix de celui qu’il avait trahi.

Oui, Saint Matthias peut bien nous redire aujourd’hui les paroles de notre Seigneur : « Chargez-vous de mon joug, mettez-vous à mon école » (Mt 11,29). Car ce joug, il l’a porté lui-même, d’emblée. (…) Dès sa « jeunesse apostolique », il a porté le joug du Seigneur. Embarqué sans délai pour son grand Carême, il y a trouvé la joie.(…) « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16,24) Venir au Christ, c’est venir à sa suite ; prendre sa croix, c’est se charger de son joug ; s’il nous dit qu’il est léger, c’est qu’il est son joug à lui ; c’est lui qui le rend léger, sans en faire pourtant autre chose qu’un joug laborieux. (…) Je ne veux pas dire, bien sûr, loin de là, que la vie à la suite du Christ manque de joie et de paix. « Mon joug est facile à porter, dit Jésus, et mon fardeau léger » (Mt 11,30). C’est la grâce qui le rend tel, car il demeure austère (…) : c’est une croix.

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

« Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. »

samedi 23 avril 2022

Vous avez entendu ce que dit le Seigneur à ses disciples après la résurrection. Il les envoie prêcher l’Évangile, et ils l’ont fait. Écoutez : « Sur toute la terre s’en va leur message et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde » (Ps 18,5). Pas à pas, l’Évangile est parvenu jusqu’à nous et jusqu’aux confins de la terre. En peu de mots, le Seigneur s’adressant à ses disciples établit ce que nous devons faire et ce que nous devons espérer. Il dit, en effet, comme vous l’avez entendu : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. » Il demande notre foi et il nous offre le salut. Si précieux est ce qu’il nous offre que ce qu’il nous demande n’est rien.

« Ainsi, mon Dieu, les fils des hommes à l’ombre de tes ailes ont abri (…), au torrent de tes délices tu les abreuves, car en toi est la source de vie » (Ps 35,8s). Jésus Christ est la source de la vie. Avant que la source de vie ne parvienne jusqu’à nous, nous n’avions qu’un salut humain, semblable à celui des animaux dont parle le psaume : « L’homme et le bétail, tu les sauves, Seigneur » (Ps 35,7). Mais maintenant la source de la vie est venue jusqu’à nous, la source de la vie est morte pour nous. Nous refusera-t-il sa vie, celui qui pour nous a donné sa mort ? Il est le salut, et ce salut n’est pas vain comme l’autre. Pourquoi ? Parce qu’il ne passe pas. Le Sauveur est venu. Il est mort, mais il a tué la mort. Il a mis à la mort un terme en lui. Il l’a assumée et il l’a tuée. Où donc est maintenant la mort ? Cherche-la dans le Christ et elle n’y est plus. Elle y a été, mais elle est morte là. Ô vie, mort de la mort ! Reprenez courage : elle mourra aussi en nous. Ce qui s’est accompli dans la Tête s’accomplira aussi dans les membres, et la mort mourra aussi en nous.

Saint Augustin (354-430)