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Archive pour le mot-clef ‘Ste Marie Madeleine’

Le mardi de Pâques

mardi 2 avril 2024

« Marie », je te reconnais par ton nom ; apprends à me connaître par la foi. « Rabbouni, dit-elle, c’est-à-dire Maître », apprends-moi à te chercher, apprends-moi à te toucher. « Ne me touche pas, répond Jésus, car je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jn 20,16-17) : tu ne crois pas encore que je suis égal, coéternel et consubstantiel au Père. Crois-le, et tu m’auras touché.

Ta vue s’arrête à l’homme, aussi tu ne crois pas, car on ne croit pas ce qu’on voit. Tu ne vois pas Dieu ; crois et tu verras. Par ta foi, tu me toucheras, comme cette femme qui toucha la frange de mon manteau et fut subitement guérie (cf. Mt 9,20-22). Pourquoi ? Parce qu’elle m’a touché par sa foi. Touche-moi de cette main-là, cherche-moi de ces yeux-là, cours vers moi avec ces jambes-là.

Je ne suis pas loin de toi ; je suis le Dieu tout proche (cf. Dt 4,7), parole dans ta bouche et dans ton cœur. Et quoi de plus proche de l’homme que son cœur ? C’est là, tout à l’intérieur, que m’ont découvert tous ceux qui m’ont trouvé. Car ce qui est dehors ne concerne que la vue. Mes œuvres sont réelles, et cependant demeurent fragiles et passagères ; tandis que moi, leur Créateur, j’habite au plus profond des cœurs purs.

Homélie monastique anonyme du 13e siècle

 

 

 

Fête de sainte Marie-Madeleine, disciple du Seigneur

samedi 22 juillet 2023

« Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. » Ces paroles contiennent une vérité que nous devons examiner avec beaucoup d’attention. Jésus enseigne la foi à cette femme qui l’avait reconnu comme maître et lui avait donné ce titre. Le divin jardinier semait une graine de moutarde dans le cœur de Marie Madeleine, comme il l’aurait fait dans un jardin (Mt 13,31). Mais que signifie donc : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père » ?…

On peut dire que par ces mots Jésus a voulu que la foi qu’on a en lui, foi par laquelle on le touche spirituellement, aille jusqu’à croire que lui et son Père sont un (Jn 10,30). Car celui qui progresse en lui jusqu’à reconnaître qu’il est l’égal du Père monte en quelque sorte jusqu’au Père dans le secret de son âme. Autrement, on ne touche pas le Christ comme il le veut, c’est-à-dire on n’a pas en lui la foi qu’il demande.

Marie pouvait croire en lui tout en pensant qu’il n’était pas l’égal du Père : voilà l’erreur que le Seigneur écarte en disant : « Ne me touche pas. » C’est-à-dire : « Ne crois pas en moi dans l’esprit où tu es encore. N’en reste pas à penser à ce que je me suis fait pour toi sans aller jusqu’à penser à cette nature divine qui t’a faite toi-même. » Comment pouvait-elle ne pas croire encore de façon tout humaine en celui qu’elle pleurait comme un homme ? « Je ne suis pas encore monté vers mon Père, lui dit-il. Tu me toucheras quand tu croiras que je suis Dieu, parfaitement égal au Père. »

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

Le lundi saint

lundi 3 avril 2023

Un mélange savant et harmonieux d’aromates nombreux et divers qui ont chacun leur odeur particulière constitue une essence parfumée dont la composition prend le nom de nard, nom que l’on tire d’une des herbes odorantes qui entrent dans sa préparation ; l’odeur répandue par l’union de tous ces aromates particuliers est perçue par la sensibilité purifiée comme la bonne odeur même de l’Époux. (…)

Et si le nard de l’Évangile a quelque parenté avec le parfum de l’Épouse [du Cantique des Cantiques], on peut, si on le désire, déduire de ce que nous avons écrit quel était ce « vrai nard, très coûteux » (Jn 12,3), qui fut versé sur la tête du Seigneur et emplit toute la maison de sa bonne odeur. Peut-être en effet ce parfum n’est-il pas étranger à celui qui donne à l’Épouse l’odeur de l’Époux. Dans l’Évangile, il est versé sur le Seigneur et emplit de la bonne odeur la maison dans laquelle avait lieu le repas. Ici aussi, me semble-t-il, la femme avait par ce parfum signifié à l’avance, par quelque inspiration prophétique, le mystère de la mort du Seigneur, comme en témoigne celui-ci, quand il dit : « Elle a pourvu à l’avance à mon ensevelissement. » Et il nous enseigne que la maison remplie de la bonne odeur signifie le monde entier et toute la terre, quand il dit que « partout où sera proclamée cette bonne nouvelle dans le monde entier, l’odeur du parfum sera répandue avec l’annonce de l’Évangile » et que « l’Évangile gardera sa mémoire » (cf. Mt 26, 12 ; Mc 14,8).

De même que dans le Cantique des Cantiques le nard donne à l’Épouse l’odeur de l’Époux, de même dans l’Évangile la bonne odeur du Christ se communique à tout le corps de l’Église, sur toute la terre et dans le monde entier, elle qui alors avait rempli la maison.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395)

 

 

Marie Madeleine, apôtre auprès des apôtres

vendredi 22 juillet 2022

Les femmes porteuses d’aromates envoyèrent en avant Marie Madeleine au sépulcre, selon le récit de saint Jean le Théologien. Il faisait noir, mais l’amour l’éclairait : aussi aperçu-t-elle la grande pierre roulée de devant la porte du tombeau et elle retourna dire : « Disciples, sachez ce que j’ai vu (…) : la pierre ne recouvre plus le tombeau. Auraient-ils enlevé mon Seigneur ? Pas de gardes en vue, ils ont fui. Serait-il ressuscité, celui qui offre aux hommes déchus la résurrection ? » (…)

Celui qui voit tout, voyant Marie-Madeleine vaincue par les sanglots, accablée de tristesse, en eut le cœur touché (…). Celui qui sonde les reins et les cœurs (Ps 7,10), sachant que Marie reconnaîtrait sa voix, appela sa brebis, lui, le vrai pasteur : « Marie », dit-il. Aussitôt elle le reconnut : « C’est bien mon bon pasteur qui m’appelle pour me compter désormais avec les quatre-vingt-dix-neuf brebis. (…) Je sais bien qui il est, celui qui m’appelle : je l’avais dit, c’est mon Seigneur, c’est celui qui offre aux hommes déchus la résurrection. » (…)

Le Seigneur lui dit : « Femme, que ta bouche désormais proclame ces merveilles et les explique aux fils du Royaume qui attendent que je m’éveille, moi le Vivant. Va vite, Marie, rassemble mes disciples (…) ; éveille-les tous comme d’un sommeil afin qu’ils viennent à ma rencontre avec des flambeaux allumés. Va dire : l’Époux s’est éveillé, il sort de son tombeau (…). Apôtres, chassez votre tristesse mortelle, car il s’est réveillé celui qui offre aux hommes déchus la résurrection. » (…)

« —Mon deuil s’est soudain transformé en liesse, tout m’est devenu joie et allégresse. Je n’hésite pas à le dire : j’ai reçu la même gloire que Moïse ; j’ai vu, oui, j’ai vu, non sur la montagne mais dans le sépulcre, non voilé par une nuée mais dans son corps, j’ai vu le Maître des êtres incorporels et des nuées, celui qui est, qui était et qui vient. C’est lui qui m’a dit : Hâte-toi, Marie, va révéler à ceux qui m’aiment que je suis ressuscité. Aux descendants de Noé apporte cette bonne nouvelle comme la colombe leur a apporté le rameau d’olivier (Gn 8,11). Dis-leur que la mort est détruite et qu’il s’est levé du tombeau, celui qui offre aux hommes déchus la résurrection. »

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560)

 

 

 

« Femme, qui cherches-tu ? » (Jn 20,15)

mardi 19 avril 2022

Ne te relâche pas, mon âme, dans la poursuite du Maître,
mais comme une âme qui s’est une bonne fois livrée d’elle-même à la mort,
ne tâtonne pas à la recherche de tes aises, ne poursuis pas la gloire,
ni la jouissance du corps, ni l’affection de tes proches,
ne jette pas un coup d’œil à droite, pas un coup d’œil à gauche,
mais, comme tu as commencé, et même de plus belle, cours,
hâte-toi sans répit pour atteindre, pour saisir le Maître !
Quand bien même il disparaîtrait dix mille fois et dix mille fois t’apparaîtrait,
et qu’ainsi l’insaisissable serait pour toi saisissable,
dix mille fois, ou plutôt tant que tu respires,
redouble d’ardeur à sa poursuite et cours vers lui !

Car il ne t’abandonnera pas, il ne t’oubliera pas,
peu à peu, au contraire, de mieux en mieux il se montrera,
plus fréquente se fera pour toi, mon âme, la présence du Maître
et, après t’avoir parfaitement purifié par l’éclat de sa lumière,
lui-même tout entier viendra en toi, lui-même habitera en toi,
lui-même sera avec toi, lui l’auteur du monde,
et tu posséderas la richesse véritable que le monde ne possède pas,
que seuls possèdent le ciel et ceux qui sont inscrits dans les cieux. (…)

Celui qui a fait le ciel, le Maître de la terre
et de tout ce qui est dans le Ciel et de tout ce qui est dans le monde,
le Créateur, lui le seul Juge, lui le seul Roi,
c’est lui qui habite en toi, c’est lui qui se montre en toi,
qui tout entier t’éclaire de sa lumière et te fait voir la beauté
de son visage, qui t’accorde de le voir en personne
plus distinctement, qui te donne part à sa propre gloire.
Dis-moi, qu’existe-t-il de plus grand que cela ?

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, patronne principale de la France

dimanche 15 août 2021

Si sainte Marie-Madeleine — qui a été pécheresse et de qui le Seigneur a expulsé sept démons — a mérité d’être glorifiée par lui au point que sa louange demeure toujours dans l’assemblée des saints, qui pourra mesurer à quel point « les justes jubilent devant la face de Dieu et dansent de joie » au sujet de sainte Marie, qui n’a pas connu d’homme ? (…) Si l’apôtre saint Pierre — qui non seulement n’a pas été capable de veiller une heure avec le Christ, mais qui est même allé jusqu’à le renier — a obtenu par la suite une telle grâce que les clés du Royaume des cieux lui ont été confiées, de quels éloges sainte Marie n’est-elle pas digne, elle qui a porté dans son sein le roi des anges en personne, que les cieux ne peuvent contenir ? Si Saul, qui « ne respirait que menaces et carnages à l’égard des disciples du Seigneur » (…), a été l’objet d’une telle miséricorde (…) qu’il a été ravi « jusqu’au troisième ciel, soit en son corps soit hors de son corps », il n’est pas étonnant que la sainte Mère de Dieu — qui a demeuré avec son fils dans les épreuves qu’il a endurées dès le berceau — ait été enlevée au ciel, même en son corps, et exaltée au-dessus des chœurs angéliques.

S’il y a de la « joie au ciel devant les anges pour un seul pécheur qui fait pénitence », qui dira quelle louange joyeuse et belle s’élève devant Dieu au sujet de sainte Marie, qui n’a jamais péché ? (…) Si vraiment ceux qui « jadis ont été ténèbres » et sont devenus par la suite « lumière dans le Seigneur » « brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père », qui sera en mesure de raconter « le poids éternel de gloire » de sainte Marie, qui est venue en ce monde « comme une aurore qui se lève, belle comme la lune, choisie comme le soleil », et de qui est née « la lumière véritable qui illumine tout homme venant en ce monde » ? Par ailleurs, puisque le Seigneur a dit : « Celui qui me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur », où pensons-nous que soit sa mère, elle qui l’a servi avec tant d’empressement et de constance ? Si elle l’a suivi et lui a obéi jusqu’à la mort, nul ne s’étonnera qu’à présent, plus que quiconque, elle « suive l’Agneau partout où il va ».

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

(Références bibliques : Lc 8,2; Ps 149,1; Ps 67,4; Lc 1,34; Mt 26,40.70; Mt 16,19; Ac 9,1; 1Co 7,25; 2Co 12,2; Lc 22,28; Lc 15,7; Ep 5,8; Mt 13,43; 2Co 4,17; Ct 6,9; Jn 1,9; Jn 12,26; Ap 14,4)

 

 

 

« Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. » (Jn 11,5)

jeudi 29 juillet 2021

Aimez tout le monde d’un grand amour de charité, mais réservez votre amitié profonde pour ceux qui peuvent échanger avec vous des choses bonnes. (…) Si vous échangez dans le domaine des connaissances, votre amitié est certes louable ; plus encore si vous communiez dans le domaine de la prudence, de la discrétion, de la force et de la justice. Mais si votre relation est fondée sur la charité, la dévotion et la perfection chrétienne, ô Dieu, que votre amitié sera précieuse ! Elle sera excellente parce qu’elle vient de Dieu, excellente parce qu’elle tend à Dieu, excellente parce que son lien, c’est Dieu, parce qu’elle durera éternellement en Dieu. Qu’il fait bon aimer sur la terre comme on aime au ciel, apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement en l’autre !

Je ne parle pas ici de l’amour simple de charité, car il doit être porté à tous les hommes ; mais je parle de l’amitié spirituelle, par laquelle deux ou trois ou plusieurs communient dans la vie spirituelle et deviennent un seul esprit entre eux (cf Ac 4,32). C’est vraiment à bon droit que peuvent chanter de telles âmes heureuses : « Combien il est bon et agréable que les frères habitent ensemble ! » (Ps 132,1) (…) Il me semble que toutes les autres amitiés ne sont que l’ombre de celle-ci. (…) Pour des chrétiens vivant dans le monde, il leur est nécessaire de s’aider les uns les autres par de saintes amitiés ; par ce moyen ils s’encouragent, se soutiennent, se portent mutuellement vers le bien. (…) Personne ne saurait nier que notre Seigneur ait aimé d’une amitié plus douce et plus spéciale saint Jean, Lazare, Marthe et Madeleine, car l’Écriture le témoigne.

Saint François de Sales (1567-1622)

 

 

 

Fête de sainte Marie-Madeleine, disciple du Seigneur

jeudi 22 juillet 2021

Seul le sens de l’ouïe peut atteindre la vérité, parce lui seul entend la parole. (…) « Ne me touche pas », dit le Seigneur, c’est-à-dire perds l’habitude de te fier à tes sens trompeurs, appuie-toi sur mes paroles, accoutume-toi à la foi. La foi ne peut pas se tromper, elle comprend les choses invisibles et ne souffre pas de l’indigence des sens. Elle dépasse même les limites de la raison humaine, les usages de la nature, les bornes de l’expérience. Pourquoi veux-tu apprendre de tes yeux ce qu’ils ne peuvent pas savoir ? Et pourquoi ta main s’efforce-t-elle à sonder ce qu’elle n’atteindra jamais ? Ce que l’une et l’autre font connaître de moi est bien peu de chose. C’est à la foi de se prononcer sur moi sans diminuer ma majesté ; apprends à croire avec plus de certitude et à suivre avec plus de confiance ce qu’elle te dit.

« Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. » Comme s’il devrait ou pourrait se laisser toucher lorsqu’il sera monté : oui, sans doute, il pourra être touché, mais seulement par le cœur, non par les mains, par le désir, non par les yeux, par la foi, non par les sens. « Pourquoi, dit-il, cherches-tu à me toucher maintenant (…) ? Ne te souviens-tu pas que lorsque j’étais encore mortel, les yeux de mes disciples n’ont pas pu soutenir la gloire de mon corps transfiguré, alors qu’il devait encore mourir ? Je te fais encore cette faveur de te montrer ma condition de serviteur (Ph 2,7), mais ma gloire m’éloigne de toi désormais. (…) Suspends donc ton jugement (…), réserve à la foi l’éclaircissement d’un si grand mystère. (…) Pour être digne de me toucher, il faut que tu me contemples assis à la droite de mon Père (Mc 16,19; Ps 109,1), non plus dans ma condition d’abaissement mais dans mon état glorifié. C’est encore le même corps, mais sous un autre aspect. Pourquoi veux-tu me toucher dans ma laideur ? Attends de pouvoir le faire dans ma beauté. »

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

Le mardi de Pâques

mardi 6 avril 2021

« Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. » Qu’est-ce à dire ? Qu’on touche mieux le Christ par la foi que par la chair. Toucher le Christ par la foi, c’est le toucher en toute vérité. Ainsi la femme qui souffrait de pertes de sang : elle s’approche du Christ, pleine de foi, et touche son vêtement. (…) Et le Seigneur, pressé par des foules, n’est touché que par cette femme (…) parce qu’elle a cru (Mc 5,25s).

Aujourd’hui, mes frères, Jésus est dans le ciel. Quand il demeurait parmi ses disciples, et qu’il était revêtu d’une chair visible et qu’il possédait un corps palpable, on le voyait, on le touchait. Mais aujourd’hui qu’il siège à la droite du Père, qui d’entre nous peut le toucher ? Et pourtant, malheur à nous, si nous ne le touchons pas. Nous tous le touchons, nous qui croyons. Il est au ciel, il est loin, et les distances qui le séparent de nous ne sont pas mesurables. Mais crois, et tu le touches. Que dis-je ? Tu le touches ? Si tu crois, tu as auprès de toi celui en qui tu crois. (…)

Voulez-vous savoir comment Marie voulait le toucher ? Elle le cherchait mort et ne croyait pas qu’il devait ressusciter : « Ils ont enlevé mon Seigneur du tombeau ! » (Jn 20,2) Elle pleure un homme (…) « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Tu me touches avant que je ne sois monté vers mon Père, et tu ne vois qu’un homme en moi. Que te donne cette foi-là ? Laisse-moi monter vers le Père. Je ne l’ai jamais quitté, mais j’y monterai pour toi, si tu me crois l’égal du Père. » Notre Seigneur Jésus Christ n’a pas quitté son Père, lorsqu’il est descendu d’auprès de lui. Et lorsqu’il est remonté d’auprès de nous, il ne nous a pas non plus abandonnés. Car au moment de monter et de siéger à la droite du Père, si loin, il dit à ses disciples : « Je reste au milieu de vous jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20).

Saint Augustin (354-430)

 

 

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés. »

jeudi 17 septembre 2020

L’amour de Dieu, sorti à la recherche des pécheurs, nous est proclamé par une femme pécheresse. Car en appelant celle-ci, c’est notre race tout entière que le Christ invitait à l’amour ; et en sa personne, ce sont tous les pécheurs qu’il attirait à son pardon. Il parlait à elle seule ; mais il conviait à sa grâce la création tout entière. (…)

Qui ne serait touché par la miséricorde du Christ, lui qui, pour sauver une pécheresse, accepta l’invitation d’un pharisien ? À cause de celle qui est affamée de pardon, il veut lui-même avoir faim de la table de Simon le pharisien, alors que, sous l’apparence d’une table de pain, il avait préparé à la pécheresse une table de repentance. (…)

Afin qu’il en soit ainsi pour toi, prends conscience que ton péché est grand, mais que désespérer de ton pardon, parce que ton péché te semble trop grand, c’est blasphémer contre Dieu et te faire du tort à toi-même. Car s’il a promis de pardonner tes péchés quel que soit leur nombre, vas-tu lui dire que tu ne peux pas le croire et lui déclarer : « Mon péché est trop grand pour que tu le pardonnes. Tu ne peux pas me guérir de mes maladies » ? Là, arrête-toi et crie avec le prophète : « J’ai péché contre toi, Seigneur » (Ps 50,6). Aussitôt il te répondra : « Moi, j’ai passé par-dessus ta faute ; tu ne mourras pas ». À lui, la gloire par nous tous, dans les siècles. Amen

Un auteur syriaque anonyme du 6e siècle