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Archive pour le mot-clef ‘âmes’

« Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? »

mardi 14 octobre 2025

Si j’avais compris, comme je le fais maintenant, qu’un si grand Roi habite ce petit palais de mon âme, il me semble que je ne l’aurais pas si souvent laissé seul. Quelquefois, du moins, je me serais tenue en sa présence, et surtout j’aurais pris soin que son palais soit moins sale. Quelle chose admirable ! Celui qui remplirait de sa grandeur mille mondes et bien davantage, se renfermer dans une si petite demeure ! Il est vrai, d’une part, qu’étant souverain Seigneur, il apporte avec lui la liberté, et de l’autre, qu’étant plein d’amour pour nous, il se fait à notre mesure.

Sachant bien qu’une âme débutante pourrait se troubler en se voyant, elle, si petite, destinée à contenir tant de grandeur, il ne se fait pas connaître immédiatement ; mais, peu à peu, il agrandit sa capacité à la mesure des dons qu’il se propose de placer en elle. C’est le pouvoir qu’il a d’élargir ce palais de notre âme, qui me fait dire qu’il porte avec lui la liberté. Le point capital, c’est de lui en faire un don absolu et de le vider complètement, afin qu’il puisse garnir et dégarnir à son gré, comme dans une demeure qui lui appartient. Notre Seigneur a raison de vouloir qu’il en soit ainsi ; ne nous y refusons donc pas. Il ne veut pas forcer notre volonté, il reçoit ce qu’elle lui donne. Mais lui ne se donne entièrement que lorsque nous nous donnons entièrement nous-mêmes.

La chose est certaine, et si je vous la répète si souvent, c’est qu’elle est très importante. Tant que l’âme n’est pas toute à lui, déblayée de tout, il n’agit pas en elle. Du reste, je ne sais pas comment il pourrait le faire, lui qui aime tant l’ordre parfait. Si nous remplissons le palais de notre âme de gens vulgaires et de toutes sortes de babioles, comment le souverain pourra-t-il y trouver place avec sa cour ? C’est déjà beaucoup qu’il veuille bien s’arrêter quelques moments au milieu de tant d’encombrement.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)

« Je suis venu apporter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49)

dimanche 17 août 2025

Notre Seigneur Jésus Christ vit sur la terre dans les âmes et prend accroissement en elles selon les opérations de sa grâce, comme il faisait autrefois conversant en son enfance avec sa Mère, et il continue en nous sa vie intérieure quand nous sommes à lui uniquement. Ce qu’il a commencé en soi, il le continue dans son Église, en sorte que la vie divine qu’il lui communique et qui est si glorieuse à Dieu son Père, n’aura jamais de fin dans l’éternité. Il désire que toute la terre soit pleine de feu, et il ne l’a envoyé ici-bas qu’afin qu’il dévore le monde (cf. Lc 12,49). (…)

Il n’y a rien de plus doux, ni qui donne plus de repos et de consolations à l’âme, que d’être ravi hors de soi-même par Jésus Christ et par son divin Esprit, qui n’a pas besoin pour cela du char ardent d’Élie (cf. 2 R 2,11) ; mais qui, par sa seule puissance, nous élève de la terre dans le ciel, et du fond de nous-mêmes nous transporte dans le sein de Dieu. Je serai infidèle à Jésus si je ne pressais incessamment votre âme pour l’empêcher de se reposer un seul moment sur elle-même.

Jean-Jacques Olier (1608-1657)

Si nous avions le bonheur de connaître la valeur de notre âme !

vendredi 8 août 2025

Mes frères, si nous avions le bonheur de connaître la valeur de notre âme, avec quel soin ne la conserverions-nous pas ? Hélas ! nous ne le comprendrons jamais assez ! Vouloir, mes frères, vous montrer la grandeur de la valeur d’une âme : ceci est impossible à un mortel ; il n’y a que Dieu seul qui connaisse toutes les beautés, les perfections dont il orne une âme.

Je vous dirai seulement que tout ce que Dieu a créé : le ciel, la terre et tout ce qu’ils renferment, toutes ces merveilles sont créées en sa faveur. (…) Cette âme a, comme Dieu, le pouvoir de connaître, d’aimer et de se déterminer librement dans toutes ses actions. Voilà, mes frères, le plus bel éloge que nous puissions faire des qualités dont Dieu a embellit notre âme, créée par les trois personnes de la Sainte Trinité et à leur ressemblance. Un esprit, comme Dieu, éternel pour l’avenir, capable de connaître les beautés et toutes les perfections de Dieu autant qu’il est possible à une créature ; une âme, qui est l’objet des complaisances des trois Personnes divines ; une âme, qui peut glorifier Dieu dans toute ses actions ; une âme, dont toute l’occupation sera de chanter les louanges de Dieu pendant des jours sans fin ; une âme, qui sera lumineuse du bonheur de Dieu même ; une âme qui a une telle liberté dans toutes ses actions, qu’elle peut donner son amitié, son amour à qui bon lui semble. (…)

Disons tout en un mot, mes frères : notre âme est quelque chose de si grand, de si précieux, qu’il n’y a que Dieu seul qui la surpasse.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

« Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants. »

jeudi 29 octobre 2020

La soif spirituelle du Christ aura une fin. Voici sa soif : son désir intense d’amour envers nous qui durera jusqu’à ce que nous en soyons témoins au jugement dernier. Car les élus qui seront la joie et le bonheur de Jésus durant toute l’éternité sont encore en partie ici-bas, et, après nous, il y en aura d’autres jusqu’à ce dernier jour. Sa soif ardente est de nous posséder tous en lui, pour son grand bonheur — c’est ce qu’il me semble, du moins. (…)

En tant que Dieu, il est la béatitude parfaite, bonheur infini qui ne saurait être augmenté ni diminué. (…) Mais la foi nous enseigne que, par son humanité, il a voulu subir sa Passion, souffrir toutes sortes de douleurs et mourir par amour pour nous et pour notre bonheur éternel (…). En tant qu’il est notre Tête, le Christ est glorifié et il ne saurait plus souffrir ; mais puisqu’il est aussi le Corps qui unit tous ses membres (Ep 1,23), il n’est pas encore complètement glorieux et impassible. C’est pourquoi il éprouve toujours ce désir et cette soif qu’il ressentait sur la croix (Jn 19,28) et qui étaient en lui de toute éternité, il me semble. Et ainsi en est-il maintenant et en sera-t-il jusqu’à ce que la dernière âme sauvée soit entrée en cette béatitude.

Oui, aussi véritablement qu’il y a en Dieu la miséricorde et la pitié, il y a en lui cette soif et ce désir. En vertu de ce désir qui est dans le Christ, nous aussi nous le désirons : sans cela aucune âme ne parvient au Ciel. Ce désir et cette soif procèdent, il me semble, de la bonté infinie de Dieu, comme sa miséricorde (…) ; et cette soif persistera en lui, tant que nous serons dans le besoin, nous attirant à sa béatitude

Julienne de Norwich (1342-après 1416)

 

 

 

 

Le combat de l’âme

dimanche 1 mars 2020

Notre maître et Dieu incarné nous a donné un modèle (cf. 1 P 2,21) de toute vertu, un exemple pour la race des hommes et il nous a fait revenir de l’ancienne chute, en signifiant la vie vertueuse à même sa chair. Il nous a révélé toutes ses œuvres bonnes, et c’est avec elles qu’il est monté au désert après le baptême, et qu’il a commencé là par le jeûne le combat de l’intelligence, quand le diable l’approcha comme un simple homme (cf. Mt 4,3). Par la manière dont il a vaincu, le maître nous a enseigné alors, à nous aussi, les inutiles, comment il nous faut mener la lutte contre les esprits du mal : dans l’humilité, le jeûne, la prière (cf. Mt 17,21), la sobriété et la vigilance. Mais lui-même n’avait nul besoin de ces choses. Car il est Dieu et le Dieu des dieux. (…)

Celui qui mène le combat intérieur doit à chaque instant avoir ces quatre choses : l’humilité, une attention extrême, la réfutation et la prière. L’humilité, parce que le combat l’oppose aux démons orgueilleux, et afin d’avoir l’aide du Christ à la portée de son cœur, car « le Seigneur hait les orgueilleux » (Pr 3,34 LXX). L’attention, afin de garder toujours son cœur pur de toute pensée, combien même elle paraîtrait bonne. La réfutation, afin de contester tout de suite le malin avec colère. Dès qu’on l’a vu venir. Il est dit : « Je répondrai à ceux qui m’outragent. Mon âme ne sera-t-elle pas soumise à Dieu ? » (Ps 61(62),2 LXX). Enfin la prière, afin de crier vers le Christ en un « gémissement ineffable » (Rm 8,26), aussitôt après la réfutation. Alors celui qui combat verra l’ennemi se dissiper avec l’apparition de son image, comme poussière au vent ou fumée qui s’évanouit, chassée par le nom adorable de Jésus. (…)

Que l’âme mette donc sa confiance dans le Christ, qu’elle l’invoque et qu’elle n’ait nullement peur. Car elle ne combat pas seule, mais avec le Roi terrible, Jésus Christ, Créateur de tous les êtres, des incorporels et des corporels, c’est-à-dire des visibles et des invisibles.

Hésychius le Sinaïte

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 6 septembre 2018

En cette nuit de lumière [de Noël, à quatorze ans] commença la troisième période de ma vie, la plus belle de toutes, la plus remplie des grâces du ciel… Comme ses apôtres, je pouvais dire : « Seigneur, j’ai pêché toute la nuit sans rien prendre ». Plus miséricordieux encore pour moi qu’il ne le fut pour ses disciples, Jésus prit lui-même le filet, le jeta et le retira rempli de poissons. Il fit de moi un pêcheur d’âmes ; je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs… Le cri de Jésus sur la croix retentissait aussi continuellement dans mon cœur : « J’ai soif ! » (Jn 19,28) Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive. Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… Afin d’exciter mon zèle le Bon Dieu me montra qu’il avait mes désirs pour agréables. J’entendis parler d’un grand criminel qui venait d’être condamné à mort pour des crimes horribles, tout portait à croire qu’il mourrait dans l’impénitence. Je voulus à tout prix l’empêcher de tomber en enfer… Je sentais au fond de mon cœur la certitude que [ces] désirs seraient satisfaits, mais afin de me donner du courage pour continuer à prier pour les pécheurs, je dis au Bon Dieu que j’étais bien sûre qu’il pardonnerait au pauvre malheureux Pranzini, que je le croirais même s’il ne se confessait pas et ne donnait aucune parole de repentir, tant j’avais de confiance en la miséricorde infinie de Jésus, mais que je lui demandais seulement « un signe » de repentir pour ma simple consolation. Ma prière fut exaucée à la lettre !… Ah ! depuis cette grâce unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour ; il me semblait entendre Jésus me dire comme à la Samaritaine : « Donne-moi à boire ! » (Jn 4,7) C’était un véritable échange d’amour ; aux âmes je donnais le sang de Jésus, à Jésus j’offrais ces mêmes âmes rafraîchies par sa rosée divine. Ainsi il me semblait le désaltérer et plus je lui donnais à boire, plus la soif de ma pauvre petite âme augmentait, et c’était cette soif ardente qu’il me donnait comme le plus délicieux breuvage de son amour.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église

 

 

 

 

« Les foules le cherchaient… Mais il leur dit : ‘Il faut que j’aille aussi dans les autres villes.’. »

mercredi 5 septembre 2018

Que chaque âme qui cherche Dieu sache qu’elle a été devancée par lui, qu’il l’a cherchée le premier… « Durant les nuits, j’ai cherché celui que mon cœur aime » (Ct 3,1). L’âme cherche le Verbe mais c’est le Verbe qui d’abord l’a cherchée… Laissée à elle-même, notre âme ne serait plus qu’un souffle qui s’en va au hasard et ne revient plus. Écoutez les plaintes et les supplications de celle qui erre et qui a perdu sa route : « J’ai erré comme une brebis perdue ; cherche ton serviteur » (Ps 118,176). Ô homme, tu veux revenir, mais si cela dépendait de ta seule volonté, pourquoi demanderais-tu le secours ?… Il est évident que notre âme veut revenir mais ne peut pas ; elle n’est qu’un souffle errant et qui d’elle-même ne reviendra jamais… Mais d’où lui vient cette volonté ? De ce que déjà le Verbe l’a visitée et cherchée. Cette recherche n’a pas été vaine, puisqu’elle a suscité la volonté sans laquelle il n’y a pas de retour possible. Mais il ne suffit pas d’être ainsi cherchée une fois ; l’âme est trop alanguie, et la difficulté du retour est trop grande… « La volonté est en moi, dit saint Paul, mais je ne parviens pas à faire le bien » (Rm 7,18). Que demande donc l’âme, dans le psaume que je citais ? Rien que d’être cherchée ; car elle ne chercherait pas si elle n’était pas cherchée, et elle ne recommencerait pas à chercher, si on l’avait assez cherchée.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église

 

 

 

Neuvaine à la Miséricorde Divine – Jour 9

samedi 22 avril 2017

NEUVIÈME JOUR

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Paroles de Notre-Seigneur :

« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes tièdes et immerge-les dans le gouffre de Ma Miséricorde. Ces âmes blessent le plus douloureusement Mon Cœur. Au jardin des Oliviers, ce sont elles qui M’inspirèrent cette plainte: Père, faites que ce calice s’éloigne de Moi! Cependant que Votre volonté soit faite et non la Mienne! Pour elles, la dernière planche de salut est le recours à Ma Miséricorde. »

Prions pour les âmes tièdes :
Très Miséricordieux Jésus, qui êtes la bonté même, accueillez dans la demeure de Votre Cœur les âmes tièdes. Que ces âmes glacées, véritable cadavres qui Vous comblaient jusqu’alors de répugnance, se réchauffent au feu de Votre pur amour. Ô très compatissant, Jésus, employez la toute-puissance de Votre Miséricorde et attirez-les elles aussi, dans le foyer même de Votre amour, afin qu’enflammées d’un zèle nouveau, elles soient aussi à Votre service.

Pater… Ave… Gloria…

Père Éternel, jetez un regard de compassion sur les âmes tièdes, qui sont également l’objet d’amour du Cœur très Miséricordieux de Votre Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu de Miséricorde et de toute consolation nous Vous supplions par les mérites de la douloureuse Passion de Votre Fils Bien-aimé, et par Son agonie de trois heures sur la Croix, faites qu’enflammées d’amour, elles glorifient davantage la grandeur de Votre Miséricorde dans tous les siècles. AMEN

 

 

J'aiconfianceenvous

 

 

 

 

 

 

Neuvaine à la Miséricorde Divine – Jour 8

vendredi 21 avril 2017

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HUITIÈME JOUR

Paroles de Notre-Seigneur :

« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes qui se trouvent au purgatoire, et immerge-les dans l’abîme de Ma Miséricorde, afin que les torrents de Mon Sang soulagent leurs brûlures. Toutes ces âmes malheureuses Me sont très chères, pendant qu’elles satisfont à la Justice Divine. Il est en Votre pouvoir de leur apporter un adoucissement, en puisant dans le trésor de l’ Église des indulgences et des offrandes expiatoires… Oh! si Vous connaissiez leurs tourments, Vous ne cesseriez de leur offrir l’aumône de Vos prières de payer leurs dettes à Ma Justice. »

Prions pour les âmes du purgatoire :
Très Miséricordieux Jésus, qui avez dit: « Soyez compatissants comme votre Père est compatissant. » Recevez, nous Vous en prions dans la demeure de Votre Cœur très Miséricordieux, les âmes du purgatoire, qui Vous sont si chères et qui satisfont à la Justice Divine. Que les flots de Sang et d’Eau, jaillis de Votre Cœur, éteignent les flammes du feu du purgatoire, afin que là aussi se manifeste la puissance de Votre Miséricorde.

Pater… Ave… Gloria…

Père Éternel, jetez un regard de compassion sur les âmes qui souffrent au purgatoire, et par les mérites de la douloureuse Passion de Votre Fils, ainsi que par l’amertume dont fut rempli à ce moment Son Sacré-Cœur, ayez pitié de ceux qui se trouvent déjà actuellement sous le regard de Votre Justice. Nous vous supplions de ne regarder ces âmes qu’à travers les plaies de Votre Fils Bien-aimé, convaincus que Votre Bonté et Votre Miséricorde n’ont pas de bornes. AMEN

 

 

 

 

Neuvaine à la Miséricorde Divine – Jour 2

samedi 15 avril 2017

DEUXIÈME JOUR

Paroles de Notre-Seigneur :

« Aujourd’hui, amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses, et immerge-les dans Mon insondable Miséricorde. Elles M’ont donné la force d’endurer Ma douloureuse Passion; c’est par elles, comme par des canaux, que se déverse sur l’humanité Ma Miséricorde. »

Prions pour le clergé et les religieux :
Très Miséricordieux Jésus, qui êtes la source de tout bien, multipliez les grâces dans l’âme de Vos prêtres, religieux et religieuses, afin qu’ils accomplissent dignement et avec profit les actes de miséricorde, et que – par la parole et l’exemple – ils amènent leur prochain à rendre au Père de Miséricorde, qui est dans les cieux, la glorification qui Lui est due.

Pater… Ave… Gloria…

Père Éternel, jetez un regard de compassion sur les élus de Votre Vigne, les prêtres et les religieux, en les comblant de la plénitude de Votre bénédiction. Par les sentiments du Cœur de Votre Fils, accordez-leur lumière et force, afin qu’ils puissent conduire les autres sur le chemin du salut et glorifier avec eux sans cesse Votre Miséricorde sans borne.

AMEN

 

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