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Archive pour le mot-clef ‘Berger’

« Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

mardi 12 décembre 2023

« Voici que le nom du Seigneur vient de loin » dit le prophète (Is 30,27). Qui pourrait en douter ? Il fallait à l’origine quelque chose de grand pour que la majesté de Dieu daigne descendre de si loin en un séjour si indigne d’elle. Oui, effectivement, il y avait là quelque chose de grand : sa grande miséricorde, son immense compassion, sa charité abondante. En effet, dans quel but croyons-nous que le Christ est venu ? Nous le trouverons sans peine puisque ses propres paroles et ses propres œuvres nous dévoilent clairement la raison de sa venue. Il est venu en toute hâte des montagnes pour chercher la centième brebis égarée.

Il est venu à cause de nous pour que les miséricordes du Seigneur apparaissent avec plus d’évidence, ainsi que ses merveilles à l’égard des enfants des hommes (Ps 106,8). Admirable condescendance de Dieu qui nous cherche, et grande dignité de l’homme ainsi recherché ! Si celui-ci veut s’en glorifier, il peut le faire sans folie, non que de lui-même il puisse être quelque chose, mais parce que celui qui l’a créé l’a fait si grand. En effet, toutes les richesses, toute la gloire de ce monde et tout ce qu’on peut y désirer, tout cela est peu de chose et même n’est rien en comparaison de cette gloire-là. « Qu’est-ce donc que l’homme, Seigneur, pour en faire si grand cas, pour fixer sur lui ton attention ? » (Jb 7,17)

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

« Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10,11)

lundi 1 mai 2023

« Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). La caractéristique du Bon Pasteur est de donner sa vie pour ses brebis. C’est cela qu’a fait le Christ. « Il a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces » (cf. 1 P 2,21). Réjouis-toi, parce que le Christ est mort pour toi. Lis cependant ce qui suit : « Il vous a laissé un exemple » d’outrages, de souffrances, de croix et de mort.

Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis… Quelle immense miséricorde ! « De cette miséricorde, dit le psaume, la terre est pleine. De la parole du Seigneur les cieux ont reçu stabilité » (cf. Ps 32,5 LXX). Du Fils de Dieu, ont reçu stabilité les apôtres et tous les hommes apostoliques, pour ne pas être comme des brebis égarées, mais pour pouvoir se maintenir sous la houlette du pasteur et du gardien des âmes (cf. 1 P 2,25).

« Je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10,15). C’est la preuve de l’amour que [le Christ] porte à son Père et à ses brebis. C’est après qu’il eut confessé trois fois son amour que Pierre reçut la mission de paître les brebis et de se tenir prêt à mourir pour elles… Nous te prions, Seigneur Jésus, qui est béni dans les siècles, de daigner nous compter parmi les brebis appelées à se tenir à sa droite.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf autres qui ne se sont pas égarées. »

mardi 6 décembre 2022

Regardons notre berger, le Christ ; voyons son amour pour les hommes et sa douceur pour les conduire au pâturage. Il se réjouit des brebis qui l’entourent comme il cherche celles qui s’égarent. Monts et forêts ne lui font pas d’obstacle ; il court dans la vallée de l’ombre pour parvenir jusqu’à l’endroit où se trouve la brebis perdue. L’ayant trouvée malade, il ne la méprise pas, mais la soigne ; la prenant sur ses épaules, il guérit par sa propre fatigue la brebis fatiguée. Sa fatigue le remplit de joie, car il a retrouvé la brebis perdue, et cela le guérit de sa peine : « Lequel d’entre vous, dit-il, s’il a cent brebis et vient à en perdre une, n’abandonne pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s’en aller auprès de celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? »

La perte d’une seule brebis trouble la joie du troupeau rassemblé, mais la joie des retrouvailles chasse cette tristesse : « Quand il l’a retrouvée, il assemble amis et voisins et il leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue » (Lc 15,6). C’est pourquoi le Christ, qui est ce berger, disait : « Je suis le bon pasteur » (Jn 10,11). « Je cherche la brebis perdue, je ramène celle qui est égarée, je panse celle qui est blessée, je guéris celle qui est malade » (Ez 34,16).

Basile de Séleucie (?-v. 468)

 

 

 

« Je suis le bon pasteur, le vrai berger. » (Jn 10,11)

dimanche 8 mai 2022

Le Seigneur a admiré Abel, le premier pasteur, a accueilli volontiers son sacrifice et a préféré le donateur au don qu’il lui faisait (Gn 4,4). L’Écriture vante aussi Jacob, berger des troupeaux de Laban, notant les peines qu’il a pris pour ses brebis : « J’ai été dévoré par la chaleur pendant le jour et par le froid durant la nuit » (Gn 31,40), et Dieu a récompensé cet homme de son labeur. Moïse a été berger lui aussi, sur les montagnes de Madian, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître la jouissance [dans le palais de Pharaon]. Admirant ce choix, Dieu s’est montré à lui en récompense (Ex 3,2). Et après la vision, Moïse n’abandonne pas son office de pasteur, mais de son bâton commande aux éléments (Ex 14,16) et fait paître le peuple d’Israël. David lui aussi était pasteur mais son bâton de berger a été changé en sceptre royal et il a reçu la couronne. Ne t’étonne pas si tous ces bons bergers sont proches de Dieu. Le Seigneur lui-même ne rougit pas d’être appelé pasteur (Ps 22; 79). Dieu ne rougit pas de paître les hommes, pas plus qu’il ne rougit de les avoir créés.

Mais regardons maintenant notre berger, le Christ ; voyons son amour pour les hommes et sa douceur pour les conduire au pâturage. Il se réjouit des brebis qui l’entourent comme il cherche celles qui s’égarent. Monts ni forêts ne lui font pas obstacle ; il court dans la vallée de l’ombre (Ps 22,4) pour parvenir jusqu’à l’endroit où se trouve la brebis perdue. (…) On le voit au séjour des morts (1P 3,19) ; il donne l’ordre d’en sortir ; c’est ainsi qu’il cherche l’amour de ses brebis. Celui qui aime le Christ, c’est celui qui sait entendre sa voix.

Basile de Séleucie (?-v. 468)

 

 

 

Le Fils de Dieu vient à notre recherche

mardi 7 décembre 2021

Représentez-vous la désolation d’un pauvre berger dont la brebis s’est égarée. On n’entend dans toutes les campagnes voisines que la voix de ce malheureux qui, ayant abandonné le gros du troupeau, court dans les bois et sur les collines, passe à travers les fourrés et les buissons, en se lamentant et criant de toute sa force et ne pouvant se résoudre à rentrer qu’il n’ait retrouvé sa brebis et qu’il ne l’ait ramené à la bergerie.

Voilà ce qu’a fait le Fils de Dieu lorsque les hommes s’étaient soustraits par leur désobéissance à la conduite de leur Créateur ; il est descendu sur la terre et n’a épargné ni soins ni fatigues pour nous rétablir dans l’état duquel nous étions déchus. C’est ce qu’il fait encore tous les jours pour ceux qui s’éloignent de lui par le péché ; il les suit, pour ainsi dire, à la trace, ne cessant de les rappeler jusqu’à ce qu’il les ait remis en voie de salut. Et certes, s’il n’en usait pas de la sorte, vous savez que c’en serait fait de nous après le premier péché mortel ; il nous serait impossible d’en revenir. Il faut que ce soit lui qui fasse toutes les avances, qu’il nous présente sa grâce, qu’il nous poursuive, qu’il nous invite à avoir pitié de nous-mêmes, sans quoi nous ne songerions jamais à lui demander miséricorde. (…)

L’ardeur avec laquelle Dieu nous poursuit est sans doute un effet d’une très grande miséricorde. Mais la douceur dont ce zèle est accompagné marque une bonté encore plus admirable. Nonobstant le désir extrême qu’il a de nous faire revenir, il n’use jamais de violence, il n’emploie pour cela que les voies de la douceur. Je ne vois nul pécheur, en toute l’histoire de l’Évangile, qui ait été invité à la pénitence autrement que par des caresses et par des bienfaits.

Saint Claude la Colombière (1641-1682)

 

 

« Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »

dimanche 18 juillet 2021

Sauver est un acte de bonté. « La pitié du Seigneur est pour toute chair ; il fait des reproches, il forme, il enseigne, comme un berger le fait avec son troupeau. Il a pitié de ceux qui reçoivent sa formation et qui s’empressent de s’unir à lui » (Si 18,13s). (…)

Les gens en bonne santé n’ont pas besoin du médecin, tant qu’ils vont bien ; les malades au contraire recourent à son art. De la même manière, dans cette vie, nous sommes malades par nos désirs répréhensibles, par nos intempérances (…) et autres passions : nous avons besoin d’un Sauveur. (…) Nous les malades, nous avons besoin du Sauveur ; égarés, nous avons besoin de celui qui nous guidera ; aveugles, de celui qui nous donnera la lumière ; assoiffés, de la source d’eau vive dont « ceux qui en boiront n’auront plus jamais soif » (Jn 4,14). Morts, nous avons besoin de la vie ; troupeau, du berger ; enfants, d’un éducateur : oui, toute l’humanité a besoin de Jésus. (…)

« Je panserai celui qui est boiteux et je guérirai celui qui est accablé ; je convertirai l’égaré et je les ferai paître sur ma montagne sainte » (Ez 34,16). Telle est la promesse d’un bon berger. Fais-nous paître comme un troupeau, nous les tout-petits ; maître, donne-nous avec abondance ta pâture, qui est la justice ! Sois notre berger jusqu’à ta montagne sainte, jusqu’à l’Église qui s’élève, qui domine les nuages, qui touche aux cieux. « Et je serai, dit-il, leur berger et je serai près d’eux » (cf Ez 34). (…) « Je ne suis pas venu, dit-il, pour être servi mais pour servir. » C’est pourquoi l’Évangile nous le montre fatigué, lui qui se fatigue pour nous et qui promet « de donner son âme en rançon pour une multitude » (Jn 4,5; Mt 20,28).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215)

 

 

La sollicitude du Bon Pasteur

lundi 4 mai 2020

Le bon Pasteur, (…) dans la parabole du berger et de la centième brebis perdue, cherchée avec tant de soin, enfin retrouvée et rapportée joyeusement sur ses épaules, montre en une tendre image, quels sont les soins de sa sollicitude et quelle est sa clémence pour les brebis perdues : sa parole formelle le déclare expressément : « Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11), ce qui est vraiment l’accomplissement de la prophétie : « Il paîtra son troupeau comme un berger » (Is 40,11).

Dans ce but, supportant travaux, soucis et faim, pièges des pharisiens et périls de toute espèce, annonçant le royaume de Dieu, parcourant les cités et les bourgades, passant les nuits dans la veille en oraison et, sans être arrêté par le murmure ou le scandale des pharisiens, se montrant affable aux publicains, Il affirma « qu’Il était venu en ce monde pour les malades » (Mt 9,12), et témoigna aux pénitents une affection paternelle, leur montrant large ouvert le sein de la miséricorde divine.

Évoquons les témoins de ces choses et citons aux yeux de tous : Matthieu, Zachée, la pécheresse prosternée à ses pieds et la femme surprise en adultère. Comme Matthieu, deviens le parfait disciple de ce pasteur si bon ; comme Zachée, donne-lui l’hospitalité ; comme la pécheresse, oins de parfum et arrose de larmes ses pieds, essuie-les de tes cheveux et caresse-les de tes baisers, afin de pouvoir entendre la sentence d’absolution, avec la femme présentée à son jugement : « Personne ne t’a condamnée ? Moi non plus, je ne te condamnerai point. Va et ne pèche plus » (Jn 8,10-11).

Saint Bonaventure (1221-1274)

 

 

 

Prière d’un pasteur au Bon Berger

lundi 13 mai 2019

Ô Christ, mon Dieu, tu t’es abaissé pour me porter sur tes épaules, brebis égarée (Lc 15,5), et tu m’as placé dans un pâturage verdoyant (Ps 22,2). Tu m’as désaltéré aux sources de la vraie doctrine (ibid.) par l’intermédiaire de tes pasteurs dont tu étais toi-même le berger avant de leur confier ton troupeau… Et maintenant, Seigneur, tu m’as appelé… au service de tes disciples ; par quel dessein de ta Providence, je l’ignore ; toi seul le sais.

Mais, Seigneur, allège le lourd fardeau de mes péchés qui t’ont gravement offensé ; purifie mon esprit et mon cœur. Conduis-moi par le juste chemin (Ps 22,3), comme une lampe qui m’éclaire. Donne-moi de dire hardiment ta parole ; que la langue de feu de ton Esprit (Ac 2,3) me donne une langue parfaitement libre, et me rende toujours attentif à ta présence.

Sois mon berger, Seigneur, et sois avec moi le berger de tes brebis, pour que mon cœur ne me fasse dévier ni à droite ni à gauche. Que ton Esprit bon me dirige sur le droit chemin pour que mes actions s’accomplissent selon ta volonté — jusqu’au bout.

Saint Jean de Damas (v. 675-749)

 

 

 

Dieu à la recherche d’une seule brebis pour le salut de toutes

jeudi 8 novembre 2018

Le fait de retrouver un objet que nous avions perdu nous remplit chaque fois d’une joie nouvelle. Et cette joie est plus grande que celle que nous éprouvions, avant de le perdre, quand cet objet était bien gardé. Mais la parabole de la brebis perdue parle davantage de la tendresse de Dieu que de la façon dont les hommes se comportent habituellement. Et elle exprime une vérité profonde. Délaisser ce qui a de l’importance pour l’amour de ce qu’il y a de plus humble est propre à la puissance divine, non à la convoitise humaine. Car Dieu fait même exister ce qui n’est pas ; il part à la recherche de ce qui est perdu tout en gardant ce qu’il a laissé sur place, et il retrouve ce qui était égaré sans perdre ce qu’il tient sous sa garde.

Voilà pourquoi ce berger n’est pas de la terre mais du ciel. La parabole n’est nullement la représentation d’œuvres humaines, mais elle cache des mystères divins, comme les nombres qu’elle mentionne le démontrent d’emblée : « Si l’un de vous, dit le Seigneur, a cent brebis et en perd une »… Vous le voyez, la perte d’une seule brebis a douloureusement éprouvé ce berger, comme si le troupeau tout entier, privé de sa protection, s’était engagé dans une mauvaise voie. C’est pourquoi, laissant là les quatre-vingt-dix-neuf autres, il part à la recherche d’une seule, il ne s’occupe que d’une seule, afin de les retrouver et de les sauver toutes en elle.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église

 

 

 

 

« Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. »

lundi 23 avril 2018

« Moi, je suis le bon pasteur. » Il est évident que le titre de pasteur convient au Christ. Car de même qu’un berger mène paître son troupeau, ainsi le Christ restaure les fidèles par une nourriture spirituelle, son propre corps et son propre sang… D’autre part, le Christ a dit que le pasteur entre par la porte et qu’il est lui-même cette porte ; il faut donc comprendre que c’est lui qui entre, et par lui-même. C’est bien vrai : c’est bien par lui-même qu’il entre ; il se manifeste lui-même et il montre qu’il connaît le Père par lui-même, tandis que nous, nous entrons par lui, et c’est lui qui nous donne le bonheur parfait.

Personne d’autre que lui n’est la porte, parce que personne d’autre n’est « la vraie lumière, qui éclaire tous les hommes » (Jn 1,9)… C’est pourquoi aucun homme ne dit qu’il est la porte ; le Christ s’est réservé ce nom comme lui appartenant en propre. Mais le titre de pasteur, il l’a communiqué à d’autres, il l’a donné à certains de ses membres. En effet, Pierre l’a été aussi (Jn 21,15), et les autres apôtres, ainsi que tous les évêques. « Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur » dit l’Écriture (Jr 3,15)… Aucun pasteur n’est bon s’il n’est uni au Christ par la charité, devenant ainsi membre du pasteur véritable.

Car le service du bon pasteur, c’est la charité. C’est pourquoi Jésus dit qu’il « donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11)… Le Christ nous a montré l’exemple : « Il a donné sa vie pour nous. Nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1Jn 3,16).

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Jean, 10,3 (trad. cf bréviaire)