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Archive pour le mot-clef ‘Ecritures’

L’enfantement de la nouvelle création (Rm 8,22)

vendredi 15 mai 2015

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Voici venu le règne de la vie et le pouvoir de la mort renversé. Une autre naissance est apparue ainsi qu’une autre vie, une autre manière d’être, une transformation de notre nature elle-même. Cette naissance-là n’est le fait « ni du désir de l’homme ni du désir de la chair, mais de Dieu » (Jn 1,13)…

« Voici le jour que le Seigneur a fait » (Ps 117,24). Jour bien différent de ceux du commencement, car en ce jour Dieu fait un ciel nouveau et une terre nouvelle, comme dit le prophète (Is 65,17). Quel ciel ? Le firmament de la foi au Christ. Quelle terre ? Le cœur bon, comme dit le Seigneur, cette terre qui s’imprègne de la pluie qui descend sur elle et qui produit une moisson abondante (Lc 8,15). Dans cette création, le soleil, c’est la vie pure ; les étoiles, ce sont les vertus ; l’air, c’est une conduite limpide ; la mer, c’est la riche profondeur de la sagesse et de la connaissance ; l’herbe et le feuillage, c’est la bonne doctrine et les enseignements de Dieu dont se nourrit le troupeau des pâturages, c’est-à-dire le peuple de Dieu ; les arbres portant du fruit, c’est la pratique des commandements. En ce jour est créé l’homme véritable, celui qui est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27).

N’est-ce pas tout un monde qui est inauguré pour toi en « ce jour que le Seigneur a fait » ?… Le plus grand privilège de ce jour de grâce, c’est qu’il a détruit les souffrances de la mort et donné naissance au premier-né d’entre les morts (Col 1,18)…, lui qui dit : « Je vais vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Quelle belle et bonne nouvelle ! Celui qui pour nous est devenu comme nous, pour faire de nous ses frères, amène sa propre humanité vers le Père afin d’y entraîner avec lui tout le genre humain.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Premier discours sur la Résurrection : PG 46, 603 (trad. Orval rev.)

 

 

 

Ascension du Seigneur, solennité

jeudi 14 mai 2015

Ascension

Chers fils et frères et amis en Jésus-Christ,

À l’occasion de cette fête de l’Ascension le Pape est heureux d’offrir le saint Sacrifice eucharistique avec vous et pour vous. […]

Avec joie et animés de nouvelles résolutions pour l’avenir, réfléchissons un moment sur le grand mystère que célèbre la liturgie d’aujourd’hui. Toute la pleine signification de 1’Ascension du Christ est exprimée dans les lectures de la Sainte Écriture. La richesse de ce mystère est contenue dans ces deux affirmations : « Jésus donna ses instructions… » puis « Jésus prit place… ».

Selon la Divine Providence – dans l’éternel dessein du Père – l’heure était venue pour le Christ de quitter la terre. Il allait prendre congé de ses apôtres et, avec eux, de Marie sa Mère, mais non sans leur avoir d’abord donné ses instructions. Les apôtres avaient maintenant une mission à accomplir conformément aux instructions laissées par Jésus, et ces instructions étaient à leur tour l’expression fidèle de la volonté du Père.
Ces instructions indiquaient avant tout que les apôtres devaient attendre l’Esprit Saint qui était le don du Père. Il devait être absolument clair dès le début que la source de la force des apôtres était le Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui guide l’Église sur les voies de la vérité, l’Évangile doit être propagé par la puissance de Dieu et non par la sagesse ou la puissance de l’homme.
En outre, selon ces instructions, les apôtres étaient chargés de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Et ils devaient baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Comme Jésus, ils devaient parler clairement du Royaume de Dieu et du salut. Les apôtres devaient rendre témoignage du Christ « jusqu’aux confins de la terre ». L’Église primitive comprit parfaitement ces instructions et c’est ainsi qu’elle inaugura l’ère missionnaire. Et chaque communauté savait que cette ère ne prendrait fin que le jour où le même Jésus qui était monté au ciel, serait revenu.

Les paroles de Jésus constituèrent pour l’Église un trésor qu’il fallait garder en dépôt et proclamer, méditer et vivre. Et, en même temps, l’Esprit Saint enracina dans l’Église un charisme apostolique qui avait pour objet de garder intacte cette révélation. Par ces paroles Jésus allait vivre toujours dans son Église : « Je suis avec vous pour toujours ». Et la communauté ecclésiale tout entière prit ainsi conscience de la nécessité de la fidélité aux instructions de Jésus, au dépôt de la foi. Cette sollicitude devait se transmettre de générations en générations, jusqu’à nos propres jours. […] La parole de Dieu – et seulement la parole de Dieu – est à la base de tout ministère, de toute activité pastorale de toute action sacerdotale. L’autorité de la parole de Dieu a constitué la base dynamique du Concile Vatican II et Jean XXIII l’a mis en évidence dans son discours d’ouverture : « Le souci principal du Concile œcuménique, a-t-il dit, sera celui-ci : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit toujours plus effectivement gardé et enseigné » (Discours du 11 octobre 1962). […] notre plus grand défi est d’être fidèles aux instructions du Seigneur Jésus.

Et la seconde réflexion sur la signification de l’Ascension est basée sur cette phrase : « Jésus prit sa place… ». Après avoir subi l’humiliation de sa passion, Jésus prit sa place à la droite de Dieu. Il prit sa place avec le Père éternel. Mais ainsi il pénétra dans les cieux comme notre Tête. Et là-haut, selon l’expression de Léon le Gand « la gloire de la Tête » devint « l’espoir du corps » (cf. Sermo I de Ascensione Domini). Jésus a pris pour toute l’éternité sa place comme « le premier-né parmi de nombreux frères » (Rm 8, 29). En raison de notre nature nous sommes près de Dieu dans le Christ. Et, comme homme, le Seigneur Jésus est vivant pour toute l’éternité pour intercéder près de son Père en notre faveur (cf. He 7, 25). Et en même temps, du haut de son trône de gloire, Jésus envoie à toute son Église un message d’espérance et une invitation à la sainteté.

Par les mérites de Jésus et grâce à son intercession près de son Père, nous sommes capables d’obtenir en lui la justice et la sainteté de vie. L’Église peut rencontrer des difficultés, l’Évangile peut subir des échecs, mais comme Jésus est assis à la droite du Père, l’Église ne sera jamais vaincue. La puissance du Christ glorifié, du Fils bien-aimé du Père éternel n’a pas de limites et surabonde pour défendre chacun de nous et nous tous dans la fidélité de notre dévouement au Royaume de Dieu et dans la générosité de notre célibat. L’efficacité de l’Ascension du Christ touche chacun de nous dans les réalités concrètes de nos vies quotidiennes. À cause de ce mystère, l’Église tout entière a pour vocation d’attendre « dans une joyeuse espérance la venue de notre Sauveur, Jésus-Christ ».

Chers Fils, soyez imprégnés de l’espérance qui est si fortement une part du mystère de l’Ascension de Jésus. Soyez profondément convaincus de la victoire et du triomphe du Christ sur le péché et la mort. Ayez conscience que la puissance du Christ est plus grande que notre faiblesse, plus grande que la faiblesse du monde entier. Tâchez de comprendre et de partager la joie que Marie a éprouvée en sachant que son Fils avait pris sa place près de son Père qu’il aimait infiniment. Et aujourd’hui renouvelez votre foi dans la promesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est parti pour nous préparer une place, de sorte qu’il pourra revenir et nous prendre avec lui.
Voilà le mystère de l’Ascension de notre Chef. Rappelons-nous toujours : « Jésus a donné ses instructions » et ensuite « Jésus a pris sa place ».
Amen.

Extraits de l’homélie de saint Jean-Paul II
(Rome, 24 mai 1979)

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. »

dimanche 10 mai 2015

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Le Seigneur Jésus affirme qu’il donne à ses disciples un commandement nouveau, celui de l’amour mutuel… Est-ce que ce commandement n’existait pas déjà dans la loi ancienne, puisqu’il y est écrit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ? (Lv 19,18) Pourquoi donc le Seigneur appelle-t-il nouveau un commandement qui est évidemment si ancien ? Est-ce un commandement nouveau parce qu’en nous dépouillant de l’homme ancien il nous revêt de l’homme nouveau ? (Ep 2,24) Certes, l’homme qui écoute ce commandement, ou plutôt qui y obéit, n’est pas renouvelé par n’importe quel amour mais par celui que le Seigneur distingue avec soin de l’amour purement naturel en précisant : « Comme je vous ai aimés »… Le Christ nous a donc donné le commandement nouveau de nous aimer les uns les autres comme lui il nous a aimés ; c’est cet amour-là qui nous renouvelle, qui fait de nous des hommes nouveaux, les héritiers de la nouvelle alliance, les chantres du « cantique nouveau » (Ps 95,1).

Cet amour-là, frères très chers, a renouvelé même les justes d’autrefois, les patriarches et les prophètes, comme il a renouvelé plus tard les saints apôtres. C’est lui qui renouvelle maintenant les nations païennes. De tout le genre humain, dispersé sur toute la terre, cet amour suscite et rassemble le peuple nouveau, le corps de la nouvelle Épouse du Fils de Dieu.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°65 ; CCL 36, 490 (trad. bréviaire 4e jeu. Pâques rev.)

 

 

 

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. »

samedi 9 mai 2015

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Si, en passant de l’incroyance à la foi, nous sommes « passés de la mort à la vie » (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux « édifices faits de pierres vivantes » (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…

Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : « Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l’épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l’espérance ne trompe pas. Que seulement l’amour de Dieu soit répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5,3-5)…

« De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés » (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu’elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous « ceux qui pleurent seront consolés » (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : « Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation » (2Co 1,7).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Exhortation au martyre, 41-42 (trad. bréviaire rev.)

 

 

 

 

« La parole que vous entendez n’est pas à moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. »

lundi 4 mai 2015

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La raison principale pour laquelle sous la Loi ancienne il était permis d’interroger Dieu et qu’il convenait aux prophètes et aux prêtres de désirer des visions et des révélations divines, c’est que la foi n’était pas encore fondée, ni la Loi évangélique promulguée… Mais maintenant…, il n’y a plus lieu d’interroger Dieu de cette manière, pour qu’il parle et réponde comme autrefois. Car en nous donnant son Fils comme il l’a fait, son Fils qui est son unique Parole (Jn 1,1) car il n’en a pas d’autre, Dieu nous a tout dit en une fois et par cette seule Parole : il n’a plus rien à dire. C’est le sens du passage où saint Paul dit aux Hébreux… : « Dieu a parlé à nos pères par les prophètes, souvent et de bien des manières ; dans les derniers temps, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par le Fils » (He 1,1)…

Voilà pourquoi celui qui voudrait interroger Dieu maintenant ou demander des visions ou des révélations non seulement ferait une sottise mais offenserait Dieu, parce qu’il cesserait de fixer les yeux sur le Christ et voudrait quelque chose d’autre ou de nouveau. Dieu pourrait lui répondre : « Puisque je t’ai dit tout ce que j’avais à dire par la Parole qui est mon Fils, il ne me reste plus rien à te révéler ou à te répondre. Fixe les yeux sur lui seul, car en lui j’ai tout déposé, en lui j’ai tout dit, tout révélé ; en lui tu trouveras bien plus que tout ce que tu peux désirer et demander… Depuis le jour où je suis descendu sur lui avec mon Esprit au mont Thabor, en disant : ‘ Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour : écoutez-le ‘ (Mt 17,5), j’ai mis fin à tout autre enseignement, à toute autre réponse… Écoutez-le, parce que je n’ai plus rien à révéler, plus rien à manifester. Si j’ai parlé autrefois, c’était pour vous promettre le Christ. Quand on m’adressait des questions, elles concernaient l’espérance du Christ, en qui vous trouverez tout bien, comme le proclame maintenant la doctrine exposée par les évangélistes et les apôtres ».

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
La Montée du Carmel, livre 2, ch. 22

 

 

 

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. »

samedi 2 mai 2015

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Celui qui a dit : « Je suis dans le Père et le Père est en moi » dit aussi : « Je suis sorti de Dieu et je suis venu » (Jn 8,42)… Le Verbe s’est fait chair, et il habite désormais parmi nous (Jn 1,14). Il habite à coup sûr dans nos cœurs par la foi, il habite dans notre mémoire, il habite dans notre pensée, et il descend jusque dans notre imagination elle-même. Auparavant, en effet, quelle idée l’homme pouvait-il se faire de Dieu, sinon peut-être celle d’une idole que son cœur avait fabriquée ? C’est que Dieu était incompréhensible et inaccessible, invisible et parfaitement insaisissable à la pensée. Mais maintenant il a voulu qu’on puisse le comprendre, il a voulu qu’on puisse le voir, il a voulu qu’on puisse le saisir par la pensée.

« De quelle manière ? », demandes-tu. Sans nul doute en étant couché dans une crèche, en reposant sur le sein de la Vierge, en prêchant sur la montagne, en passant la nuit à prier ; non moins qu’en étant cloué à la croix, en devenant livide dans la mort, « libre parmi les morts » (Ps 87,6 Vulg) et régnant sur l’enfer ; enfin en ressuscitant le troisième jour, en montrant aux apôtres la marque des clous, signes de sa victoire, et pour finir en regagnant devant eux les secrets du ciel.

De tous ces événements, en est-il un qui ne susciterait pas en nous une pensée vraie, fervente, sainte ? Que je pense à l’un d’entre eux, n’importe lequel, c’est à Dieu que je pense, et à travers tout cela, il est mon Dieu. Méditer ces événements, c’est la sagesse même… C’est cette même douceur que Marie a puisée largement dans les hauteurs, pour la reverser sur nous.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon pour la Nativité de Marie « l’Aqueduc », §10 -11 (trad. Éds Cisterciennes, p. 665-668)

 

 

 

Bulletin n°82

lundi 27 avril 2015

bulletin 82 – complet

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« Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. »

lundi 27 avril 2015

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En vérité, je vous le déclare : Je suis la porte des brebis. » Jésus vient d’ouvrir la porte qu’il nous avait montrée fermée. Il est lui-même cette porte. Reconnaissons-le, entrons, et réjouissons-nous d’être entrés.

« Ceux qui sont venus avant sont des voleurs et des brigands »…; il faut comprendre : « Ceux qui sont venus en dehors de moi. » Les prophètes sont venus avant sa venue ; étaient-ils des voleurs et des brigands ? Pas du tout, car ils ne sont pas venus en dehors du Christ ; ils étaient avec lui. Il les avait envoyés devant lui comme des messagers, mais il tenait en ses mains le cœur de ses envoyés… « Je suis la voie, la vérité et la vie » dit-il (Jn 14,6). S’il est la vérité, ceux qui étaient dans la vérité étaient avec lui. Ceux qui sont venus en dehors de lui, au contraire, ce sont des voleurs et des brigands, car ils ne sont venus que pour piller et faire mourir. « Ceux-là, les brebis ne les ont pas entendus », dit Jésus…

Mais les justes ont cru qu’il allait venir, comme nous croyons qu’il est déjà venu. Les temps ont changé, la foi est la même… Une même foi réunit ceux qui croyaient qu’il devait venir et ceux qui croient qu’il est venu. Nous, nous les voyons tous entrer à des époques différentes, par l’unique porte de la foi, c’est-à-dire par le Christ… Oui, tous ceux qui ont cru dans le passé au temps d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, ou de Moïse ou des autres patriarches ou prophètes qui tous annonçaient le Christ, ceux-là étaient déjà de ses brebis. Ils ont entendu par eux le Christ lui-même, non une voix étrangère, mais sa propre voix.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°45

 

 

 

« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. »

dimanche 26 avril 2015

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« Je suis le bon pasteur. » Le Christ peut dire à bon droit : « Je suis. » Pour lui, rien n’est passé ni futur ; tout lui est présent. C’est ce qu’il dit de lui-même dans l’Apocalypse : « Je suis l’alpha et l’oméga, le principe et la fin ; celui qui est, qui était et qui viendra, le Tout-Puissant » (Ap 1,8). Et dans l’Exode : « Je suis celui qui est. Tu diras aux fils d’Israël : ‘ Celui qui est m’a envoyé vers vous ‘ » (Ex 3,14).

« Je suis le bon pasteur. » Le mot « pasteur » vient du mot « paître ». Le Christ nous repaît de sa chair et de son sang, chaque jour, dans le sacrement de l’autel. Jessé, le père de David, a dit à Samuel : « Mon dernier fils est un enfant et il paît les brebis » (1S 16,11). Notre David à nous, petit et humble, comme un bon pasteur, paît aussi ses brebis…

On lit aussi dans Isaïe : « Comme un pasteur, il paîtra son troupeau ; dans ses bras il rassemblera les agneaux, il les portera dans son sein ; il portera lui-même les brebis mères (Is 40,11)… Le bon berger, en effet, quand il mène son troupeau au pâturage, ou qu’il l’en ramène, rassemble les tout petits agneaux qui ne peuvent pas encore marcher ; il les prend en ses bras, les porte en son sein ; il porte aussi les mères, celles qui doivent mettre bas ou celles qui viennent d’être délivrées. Ainsi fait Jésus Christ : chaque jour, il nous nourrit des enseignements de l’Évangile et des sacrements de l’Église. Il nous rassemble dans ses bras, qu’il a étendus sur la croix « pour réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés » (Jn 11,52). Il nous a recueillis dans le sein de sa miséricorde, comme une mère recueille son enfant.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 140)

 

 

 

 

Fête de saint Marc, évangéliste

samedi 25 avril 2015

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L’Église disséminée à travers le monde entier jusqu’aux extrémités de la terre a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant « qui a fait le ciel, la terre, les mers et tout ce qu’ils renferment » (Ex 20,11 ;Ac 4,24) ; en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s’est incarné pour notre salut ; et en l’Esprit Saint qui a annoncé par les prophètes les desseins de Dieu et la venue du bien-aimé Jésus Christ notre Seigneur, sa naissance de la Vierge, sa Passion, sa résurrection d’entre les morts, son ascension corporelle dans les cieux, ainsi que son avènement du haut des cieux dans la gloire du Père pour « rassembler et restaurer toute chose » (Ep 1,19) et ressusciter la chair du genre humain tout entier — afin que devant le Christ Jésus, notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur et notre Roi, selon le bon plaisir du Père invisible, « tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, que toute langue le reconnaisse » (Ph 2,10-11) et qu’il rende un juste jugement sur toutes les créatures…

Cette prédication que l’Église a reçue, cette foi, elle la garde avec soin comme si elle habitait une seule maison ; bien qu’elle soit disséminée dans le monde entier, elle croit tout cela partout d’une manière identique, comme n’ayant « qu’une seule âme et qu’un même cœur » (Ac 4,32) ; elle la prêche, l’enseigne et la transmet d’une voix unanime, comme si elle n’avait qu’une seule bouche. Les langues que l’on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est une et la même. Les Églises établies en Germanie ne croient pas ou n’enseignent pas autrement, ni celles des Ibères ou des Celtes, ni celles de l’Orient, d’Égypte ou de Lybie, ni celles qui sont fondées au centre du monde [la Terre Sainte]. De même que le soleil, cette créature de Dieu, est dans le monde entier unique et le même, ainsi la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes qui veulent « parvenir à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, I, 10,1-3 ; PG 7, 550-554 (trad. cf Orval et bréviaire)