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Archive pour le mot-clef ‘St Antoine de Padoue’

« Fais lever sur nous la lumière de ta face. » (Ps 4,7)

dimanche 22 octobre 2023

De même que cette pièce d’argent porte l’image de César, ainsi notre âme est à l’image de la Sainte Trinité, selon ce qui est dit dans un psaume : « La lumière de ta face est empreinte en nous, Seigneur » (4,7 Vulg). (…) Seigneur, la lumière de ta face, c’est-à-dire la lumière de ta grâce qui établit en nous ton image et nous rend semblables à toi, est empreinte en nous, c’est-à-dire imprimée dans notre raison, qui est la plus haute puissance de notre âme et qui reçoit cette lumière comme la cire reçoit la marque d’un sceau. La face de Dieu, c’est notre raison ; car de même qu’on connaît quelqu’un à son visage, ainsi Dieu nous est connu par le miroir de la raison. Mais cette raison a été déformée par le péché de l’homme, car le péché rend l’homme opposé à Dieu. La grâce du Christ a réparé notre raison. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit aux Éphésiens : « Renouvelez votre esprit » (4,23). La lumière dont il est question dans ce psaume c’est donc la grâce, qui restaure l’image de Dieu empreinte en notre nature. (…)

Toute la Trinité a marqué l’homme à sa ressemblance. Par la mémoire, il ressemble au Père ; par l’intelligence, il ressemble au Fils ; par l’amour, il ressemble au Saint-Esprit. (…) Lors de la création, l’homme a été fait « à l’image et à la ressemblance de Dieu » (Gn 1,26). Image dans la connaissance de la vérité ; ressemblance dans l’amour de la vertu. La lumière de la face de Dieu c’est donc la grâce qui nous justifie et qui révèle de nouveau l’image créée. Cette lumière constitue tout le bien de l’homme, son vrai bien ; elle le marque, comme l’image de l’empereur marque la pièce d’argent. C’est pourquoi le Seigneur ajoute : « Rendez à César ce qui est à César. » Comme s’il disait : De même que vous rendez à César son image, ainsi rendez à Dieu votre âme, ornée et marquée de la lumière de sa face.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10,11)

lundi 1 mai 2023

« Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). La caractéristique du Bon Pasteur est de donner sa vie pour ses brebis. C’est cela qu’a fait le Christ. « Il a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces » (cf. 1 P 2,21). Réjouis-toi, parce que le Christ est mort pour toi. Lis cependant ce qui suit : « Il vous a laissé un exemple » d’outrages, de souffrances, de croix et de mort.

Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis… Quelle immense miséricorde ! « De cette miséricorde, dit le psaume, la terre est pleine. De la parole du Seigneur les cieux ont reçu stabilité » (cf. Ps 32,5 LXX). Du Fils de Dieu, ont reçu stabilité les apôtres et tous les hommes apostoliques, pour ne pas être comme des brebis égarées, mais pour pouvoir se maintenir sous la houlette du pasteur et du gardien des âmes (cf. 1 P 2,25).

« Je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10,15). C’est la preuve de l’amour que [le Christ] porte à son Père et à ses brebis. C’est après qu’il eut confessé trois fois son amour que Pierre reçut la mission de paître les brebis et de se tenir prêt à mourir pour elles… Nous te prions, Seigneur Jésus, qui est béni dans les siècles, de daigner nous compter parmi les brebis appelées à se tenir à sa droite.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

St Antoine de Padoue

lundi 13 juin 2022

Dans ces Sermons, saint Antoine de Padoue, que nous célébrons aujourd’hui, parle de la prière comme d’une relation d’amour, qui pousse l’homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l’âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d’une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l’âme, en créant le silence dans l’âme elle-même. Selon l’enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s’articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d’Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s’entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.

Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l’un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l’initiateur, c’est-à-dire le rôle assigné à l’amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d’où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 février 2010

Deuxième dimanche de Pâques – Dimanche de la miséricorde

dimanche 24 avril 2022

Jésus leur dit “Paix à vous !” » (Jn 20,19) Il est dit « Paix à vous ! » par trois fois à cause de la triple paix que le Seigneur a rétabli : entre Dieu et l’homme, en le réconciliant avec le Père par son sang ; entre l’ange et l’homme en prenant la nature humaine et en s’élevant au-dessus des chœurs des anges ; entre l’homme et l’homme, en réunissant en lui-même, pierre angulaire, le peuple des Juifs et le peuple des Gentils. (…)

Jésus vint donc et se tint au milieu (Jn 20,19). « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27). Il se tient au milieu de chaque cœur. Il se tient au centre, parce que de lui, comme d’un centre, tous les rayons de la grâce rayonnent vers nous qui nous tenons sur la circonférence et marchons tout autour. « Jésus se tint, donc, au milieu d’eux et leur dit : “Paix à vous !” » (Jn 20,19) Il existe une triple paix : celle du temps, celle du cœur, celle de l’éternité. Tu dois avoir la première avec ton prochain, la deuxième avec toi-même, et ainsi tu auras la troisième, avec Dieu au ciel. Tiens-toi aussi « au milieu » et tu auras la paix avec ton prochain. Si tu ne te tiens pas au milieu, tu ne pourras pas avoir la paix. Sur la circonférence, il n’y a ni paix ni tranquillité d’esprit, mais mouvement et instabilité. On dit que les éléphants, lorsqu’ils affrontent un combat, portent un soin particulier aux blessés : ils les enferment au centre du groupe en compagnie des plus faibles. Accueille toi aussi, au centre de la charité, ton prochain faible et blessé.

Le Seigneur, donc, après leur avoir montré ses mains et son côté, dit à nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (cf. Jn 20,21). Comme le Père m’a envoyé à la Passion, malgré son amour, ainsi moi aussi, avec le même amour, je vous envoie.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

dimanche 10 avril 2022

Voici que notre Bien-aimé, la grappe de cypre, le bouquet de myrrhe (Ct 1,12-13), après avoir célébré le festin riche et raffiné, et chanté l’hymne sort avec ses disciples vers le Mont des Oliviers. Là, il passe sans dormir toute la nuit, préoccupé d’accomplir l’œuvre de notre salut ; s’éloigne des apôtres, commence à être triste jusqu’à en mourir, plie ses genoux devant son Père et demande, s’il est possible, que cette heure passe loin de lui, mais soumet sa volonté à celle du Père (cf. Mt 26,38-39). Entré en agonie, il émane de son front une sueur de sang (cf. Lc 22,44).

Après cela, il est trahi avec un baiser par un de ses disciples, est saisi et emmené comme un malfaiteur. Son visage est voilé, puis couvert de crachats et sa barbe arrachée. Il est frappé à la tête avec un roseau et giflé, flagellé à la colonne, couronné d’épines, condamné à mort. On charge sur ses épaules le bois de la croix, puis il s’achemine vers le Calvaire, est dépouillé de ses vêtements, crucifié nu entre deux larrons, abreuvé de fiel et de vinaigre, insulté, blasphémé par les passants.

Que peut-on encore lui ajouter ? La Vie meurt pour les morts que nous sommes. Ô yeux de notre Bien-aimé, fermés dans la mort ! Visage dans lequel les anges aiment fixer leur regard, penché et exsangue. Lèvre, rayon de miel qui distille des paroles de vie éternelle, devenues livides ! Chef qui fait trembler les anges, qui pend incliné ! Mains dont le toucher fit disparaître la lèpre, rendit la vue, chassa le démon, multiplia les pains ! Ces mains sont percées par les clous, baignées de sang !

Frère bien-aimés, recueillons toutes ces choses, composons un bouquet de myrrhe, posons-le sur notre poitrine, portons-le dans notre cœur, (…) pour pouvoir ressusciter avec lui le troisième jour. Que nous obtienne tout cela celui qui est béni dans les siècles. Amen !

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Touchez-moi, regardez ! »

jeudi 8 avril 2021

« Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi. » Il y a, je pense, quatre raisons pour lesquelles le Seigneur montre aux apôtres son côté, ses mains et ses pieds. Premièrement, pour prouver qu’il était vraiment ressuscité et nous enlever tout sujet de doute. Deuxièmement, pour que « la colombe », c’est-à-dire l’Église ou l’âme fidèle, établisse son nid dans ces plaies, comme « au creux du rocher » (Ct 2,14) et y trouve un abri contre l’épervier qui la guette. Troisièmement, pour imprimer dans nos cœurs, comme des insignes, les marques de sa Passion. Quatrièmement, pour nous avertir et nous demander d’avoir pitié de lui et de ne pas le transpercer de nouveau des clous de nos péchés.

Il nous montre ses mains et ses pieds : « Voici, dit-il, les mains qui vous ont façonnés (cf Ps 118,73) ; voyez comme les clous les ont transpercés. Voici mon cœur, où vous êtes nés, vous les fidèles, vous mon Église, comme Ève est née du côté d’Adam ; voyez comme la lance l’a ouvert, afin que vous soit ouverte la porte du Paradis, que tenait fermée le Chérubin de feu. Le sang qui a coulé de mon côté a écarté cet ange, a émoussé son glaive ; l’eau a éteint le feu (cf Jn 19,34). (…) Écoutez avec soin, recueillez ces paroles, et vous aurez la paix avec vous. »

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

Le vendredi saint : Célébration de la Passion du Seigneur

vendredi 2 avril 2021

Père, la tête de ton Fils Jésus qui fait trembler les archanges, est frappée par un roseau ; son visage dans lequel les anges désirent plonger leur regard (1 P 1,12), est conspué de crachats, blessé de gifles ; sa barbe est arrachée, il est frappé de coups de poing, traîné par les cheveux. Et toi, Dieu très clément, tu te caches, tu te dissimules et préfères qu’un seul, ton Unique, soit couvert de crachats et giflé plutôt que tout le peuple périsse (cf. Jn 11,50). A toi la louange, à Toi la gloire, parce que des crachats, des gifles et des coups de poing tu as extrait le contrepoison qui chasse de notre âme le venin de l’antique serpent. (…)

« Ses mains qui, d’après l’épouse du Cantique, sont des globes d’or, garnis de hyacinthes » (cf. Ct 5,14), furent percées par les clous. Ses pieds, auxquels la mer s’offrit pour qu’il puisse y marcher dessus, furent cloués à la croix. Son visage qui est comme le soleil à son zénith, se couvrit de la pâleur de la mort. Ses yeux très aimés, auxquels aucune créature n’est invisible, furent fermés dans la mort. Peut-il y avoir douleur aussi grande que ma douleur ? Au milieu de tout cela, seul vint à son secours le Père, dans les mains duquel il confia son esprit en disant : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23,46). Et, sur ces mots, inclinant la tête ― lui qui n’avait aucun autre lieu où reposer sa tête (Mt 8,20) ― il expira. (…)

Prions, frères bien-aimés, et demandons avec insistance et piété au Seigneur Jésus Christ qui a redonné la vue à l’aveugle-né et à Tobie, d’éclairer les yeux de notre âme par la foi en son Incarnation et par l’amertume de sa Passion, afin que nous méritions de contempler le même Fils de Dieu, Lumière née de la lumière, dans la splendeur des saints, dans la clarté des anges. Que vienne à notre secours celui qui vit et règne avec le Père et l’Esprit pour les siècles des siècles.

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

« Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » (Lc 14,15)

mardi 3 novembre 2020

« Un homme faisait un grand dîner, auquel il invita beaucoup de monde » (Lc 14,16). Dans ce grand dîner, nous mangerons de fins aliments, c’est-à-dire les fruits que les enfants d’Israël apportèrent de la terre promise : des raisins, des figues, des grenades. Le raisin dont on extrait le vin, symbolise la joie des saints lors de la vision du Verbe Incarné. La figue, qui est le plus doux de tous les fruits, la douceur que les saints éprouveront en contemplant la Trinité toute entière. La grenade, l’unité de l’Eglise triomphante et la diversité des récompenses. (…)

Le Seigneur nous appelle à la Cène de la gloire céleste… Le Seigneur dont les miséricordes sont sans nombre, appelle non seulement par lui-même, mais aussi par l’ordre des prédicateurs, dont l’évangile dit : « À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : « Venez, voici que tout est préparé » (Lc 14,17). L’heure du dîner est la fin du monde. Lors de cette fin, le serviteur, l’ordre des prédicateurs, est envoyé aux invités pour qu’ils se préparent à goûter le dîner, car tout est prêt. En fait, depuis que le Christ s’est immolé, l’entrée du Royaume est la Passion du Christ.

À propos de celle-ci, l’Église ou l’homme juste, qui est entré à la cène de la pénitence et va entrer dans celle de la gloire dit (…) : « Le Seigneur s’est fait mon protecteur ; il m’a sorti, mis au large, il m’a sauvé, car il m’aime » (cf. Ps 17,19-20). Le Seigneur, en étendant ses bras sur la croix, s’est fait mon protecteur dans sa Passion ; il m’a sorti au large dans l’envoi du Saint-Esprit ; il m’a sauvé des attaques des ennemis, car il a voulu que j’entre au dîner de la vie éternelle.

Prions donc, frères très chers, notre Seigneur Jésus Christ de nous introduire au dîner de la pénitence et de nous transférer de celle-ci à la Cène de la gloire éternelle, lui qui est béni et glorieux dans les siècles des siècles. Amen

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. » (Mt 22,2)

jeudi 20 août 2020

Il y a trois sortes de noces : celles de l’union, celles de la justification, celle de la glorification. Les premières furent célébrées dans le temple de la Vierge Marie ; les deuxièmes sont célébrées chaque jour dans le temple de l’âme fidèle ; les troisièmes se célébreront dans le temple de la gloire céleste.

Le propre des noces est d’unir deux personnes : l’époux et l’épouse. Si deux familles sont en désaccord entre elles, le mariage habituellement les unit, puisque celui d’un parti prend une femme appartenant à l’autre parti. Entre nous et Dieu, il y avait une grande discorde ; pour éliminer et établir la paix, il a fallu que le Fils de Dieu prît son épouse dans notre parenté. Pour conclure ce mariage, intervinrent maints intermédiaires et pacificateurs, qui, par des prières insistantes, purent l’obtenir à grande peine. Finalement, le Père lui-même donna son consentement et envoya son Fils qui s’unit à notre nature dans la chambre nuptiale de la Vierge Marie. Et ainsi, le Père « fit un festin de noces pour son Fils ».

De même, les deuxièmes noces sont célébrées lorsque la grâce de l’Esprit Saint survient et l’âme se convertit… Le mari de l’âme est la grâce du Saint-Esprit. Lorsqu’il l’appelle à la pénitence par son inspiration intérieure, tout appel des vices devient sans effet.

Enfin, les troisièmes noces seront célébrées au jour du jugement, à la venue de l’époux Jésus Christ dont il est écrit : « Voici l’époux ! sortez à sa rencontre » (Mt 25,6). Il prendra en effet l’Église pour épouse, comme dit Jean dans l’Apocalypse : « Viens, que je te montre la Fiancée, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu, avec en elle la gloire de Dieu » (cf. Ap 21, 9-11). L’Église des fidèles descend du ciel, d’auprès de Dieu car elle obtint de Dieu que sa demeure fût dans les cieux. Ainsi à présent vit-elle par la foi et l’espérance, mais sous peu célébrera-t-elle ses noces avec son époux. « Heureux, dit l’Apocalypse, ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau ! » (Ap 19,9

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)

 

 

 

« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » (Mt 19,27)

mardi 18 août 2020

« Nous avons tout quitté » (Mt 19,27). Qu’entend-t-il par « tout » ? Les choses extérieures et les choses intérieures ; ce que nous possédions et même la volonté de posséder ; ainsi il ne nous est resté absolument rien. (…) C’est pour toi que nous avons tout quitté et sommes devenus pauvre. Mais puisque toi tu es riche, nous t’avons suivi pour que, à notre tour, tu nous rendes riches. Nous t’avons suivi, Toi ! Créatures, nous t’avons suivi le Créateur ; fils, nous avons suivi le père ; enfants, la mère ; affamés, le pain ; assoiffés, la source ; malades, le médecin ; fatigués, la force ; exilés, le paradis. « Nous t’avons suivi » (cf. Mt 19,27). (…)

« Qu’en sera-t-il donc pour nous ? » (Mt 19,27) Apôtres, vous qui avez trouvé votre trésor, vous qui le possédez déjà, que cherchez-vous encore ? (…) Conservez ce que vous avez trouvé, parce qu’Il est tout ce que vous cherchez. En lui, dit Baruch, est la sagesse, la prudence, la force, l’intelligence, la longévité et la nourriture, la lumière des yeux et la paix (cf. Ba 3,12-14). Il y a la sagesse qui crée tout ; la prudence qui gouverne les choses créées, la force qui maîtrise le démon, l’intelligence qui pénètre tout, la longévité qui rend éternels ceux qui sont sauvés, la nourriture qui rassasie, la lumière qui éclaire, la paix qui réconforte et rassure. (…)

Le Seigneur ne répond pas : « Vous qui avez tout quitté », mais : « Vous qui m’avez suivi » (Mt 19,28), ce qui est le propre des apôtres et de ceux qui cherchent la perfection. Nombreux sont ceux qui quittent tout, et qui cependant ne suivent pas le Christ, parce que, pour ainsi dire, ils se gardent eux-mêmes. Si tu veux suivre le but et l’atteindre, il faut que tu te quittes toi-même. Celui qui suit quelqu’un sur un chemin, ne regarde pas vers soi, mais vers celui qu’il a choisi comme guide pour sa route

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)