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Archive pour le mot-clef ‘St Irénée’

« Beaucoup de gens…avaient appris tout ce qu’il faisait, et ils vinrent à lui. »

jeudi 23 janvier 2025

Chez le prophète Isaïe, le Verbe lui-même, la Parole de Dieu, dit qu’il devait se manifester parmi nous — le Fils de Dieu, en effet, s’est fait fils d’homme — et se laisser trouver par nous qui auparavant ne le connaissions pas : « Je me suis manifesté à ceux qui ne me cherchaient pas, j’ai été trouvé par ceux qui ne me questionnaient pas, j’ai dit : me voici, à un peuple qui n’avait pas invoqué mon nom » (Is 65,1). (…) C’est aussi le sens de ce qu’a dit Jean Baptiste : « Dieu peut, de ces pierres, faire surgir des fils à Abraham. » (Mt 3,9). En effet, après avoir été arrachés par la foi au culte des pierres, nos cœurs voient Dieu et deviennent fils d’Abraham qui a été justifié par la foi. (…)

Le Verbe de Dieu s’est incarné et a planté sa tente parmi nous comme dit Jean, son disciple (Jn 1,14). Grâce à lui, par la vocation nouvelle, le cœur des païens est changé. L’Église porte désormais beaucoup de fruits, en ceux qui sont sauvés ; et ce n’est plus un intercesseur comme Moïse, ni un messager comme Élie, mais le Seigneur lui-même qui nous sauve en donnant à l’Église plus d’enfants qu’à la synagogue des anciens, comme Isaïe l’avait prédit en disant : « Réjouis-toi, stérile qui n’as pas enfanté… » (Is 54,1; Ga 4,27). Dieu trouve son bonheur à donner son héritage aux nations insensées, à ceux qui n’appartenaient pas à la cité de Dieu et ne savaient pas qui était Dieu. Maintenant donc que, grâce à cet appel, la vie nous a été donnée et qu’en nous Dieu a mené à sa plénitude la foi d’Abraham, nous ne devons plus retourner en arrière, je veux dire à la première législation, car nous avons reçu le Maître de la Loi, le Fils de Dieu, et, par la foi en lui, nous apprenons à aimer Dieu de tout notre cœur et le prochain comme nous-mêmes.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Je vous le déclare : Élie est déjà venu. »

samedi 14 décembre 2024

À propos de Jean le Baptiste, nous lisons chez Luc : « Il sera grand devant le Seigneur, et il ramènera beaucoup des fils d’Israël au Seigneur leur Dieu. Il marchera devant lui avec l’esprit et la puissance d’Élie, afin de préparer pour le Seigneur un peuple bien disposé » (Lc 1,15s). Pour qui donc a-t-il préparé un peuple et devant quel Seigneur a-t-il été grand ? Sans aucun doute devant celui qui a dit que Jean avait quelque chose de « plus qu’un prophète » et que « personne d’entre les enfants des femmes n’était plus grand que Jean le Baptiste » (Mt 11,9.11). Car Jean préparait un peuple en annonçant d’avance à ses compagnons de servitude la venue du Seigneur et en leur prêchant la pénitence, afin que, lorsque le Seigneur serait présent, ils soient en état de recevoir son pardon, qu’ils reviennent à celui dont ils s’étaient éloignés par leurs péchés et leurs transgressions. C’est pourquoi, en les ramenant à leur Seigneur, Jean préparait au Seigneur un peuple bien disposé, dans l’esprit et la puissance d’Élie.

Jean l’évangéliste nous dit : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière. Il n’était pas la Lumière, mais il venait pour lui rendre témoignage » (1,6-8). Ce précurseur, Jean le Baptiste, qui rendait témoignage à la lumière, a été envoyé sans aucun doute par le Dieu qui (…) avait promis par les prophètes d’envoyer son messager devant la face de son Fils pour lui préparer le chemin (Ml 3,1; Mc 1,2), c’est-à-dire pour rendre témoignage à la Lumière dans l’esprit et la puissance d’Élie. (…) Précisément parce que Jean est un témoin, le Seigneur dit qu’il était plus qu’un prophète. Tous les autres prophètes ont annoncé la venue de la lumière du Père et ont désiré être jugés dignes de voir celui qu’ils prêchaient. Jean a prophétisé comme eux mais il l’a vu présent, il l’a montré et a persuadé beaucoup de croire en lui, si bien qu’il a tenu à la fois la place d’un prophète et celle d’un apôtre. Voilà pourquoi le Christ dit de lui qu’il était « plus qu’un prophète ».

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Nous sommes ses frères parce que sa mère a entendu la parole et l’a mise en pratique

mardi 24 septembre 2024

La Vierge Marie a été obéissante quand elle a dit : « Voici ta servante, Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38). Ève, au contraire, avait été désobéissante ; elle avait désobéi lorsqu’elle était encore vierge… De même donc qu’Ève, en désobéissant, est devenue cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, de même Marie, ayant pour époux celui qui lui avait été destiné par avance et cependant vierge, est devenue, en obéissant, cause de salut pour elle-même et pour tout le genre humain… Car ce qui a été lié ne peut être délié que si l’on refait en sens inverse les boucles du nœud ; c’est de la sorte qu’un premier lien est dénoué par un second et que le second tient lieu de dénouement à l’égard du premier.

C’est pourquoi le Seigneur disait que les premiers seraient les derniers, et les derniers les premiers (Mt 19,30). Le prophète aussi affirme la même chose en disant : « Au lieu de pères qu’ils étaient, ils sont devenus tes fils » (Ps 44,17). Car le Seigneur, en devenant « le Premier-né des morts » et en recevant dans son sein les anciens pères, les a fait renaître à la vie de Dieu, devenant lui-même « le principe des vivants » (Col 1,18) parce qu’Adam était devenu le principe des morts. C’est aussi pourquoi Luc a commencé sa généalogie par le Seigneur, pour la faire remonter de celui-ci jusqu’à Adam (Lc 3,23s), indiquant par là que ce ne sont pas les pères qui ont donné la vie au Seigneur, mais lui au contraire qui les a fait renaître dans l’Évangile de vie. Ainsi également le nœud de la désobéissance d’Ève a été dénoué par l’obéissance de Marie, car ce que la vierge Ève avait lié par son incrédulité, la Vierge Marie l’a délié par sa foi.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Tu l’as révélé aux tout-petits. »

mercredi 17 juillet 2024

Ce que nous enseigne le Seigneur, le voici : personne ne peut connaître Dieu à moins que Dieu ne l’enseigne ; autrement dit, nous ne pouvons pas connaître Dieu sans l’aide de Dieu. Mais le Père veut que nous le connaissions… Le Fils, en servant le Père, conduit toutes choses à leur perfection depuis le commencement jusqu’à la fin, et sans lui personne ne peut connaître Dieu. Car la connaissance du Père, c’est le Fils… C’est pourquoi le Seigneur dit : « Personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils…, et tous ceux à qui le Fils le révélera. » Le mot « révélera » ne désigne pas seulement le futur, comme si le Verbe n’avait commencé à révéler le Père qu’après être né de Marie ; mais ce mot a une portée générale et s’applique à la totalité du temps. Depuis le commencement, le Fils, présent à la création qu’il a lui-même modelée, révèle le Père à tous ceux que le Père veut (cf Rm 1,20), et quand il le veut, et comme il le veut. En toutes choses et à travers toutes choses, il n’y a qu’un seul Dieu Père, un seul Verbe, un seul Esprit et un seul salut pour tous ceux qui croient en lui…

Le Fils révèle le Père à tous ceux par qui le Père veut être connu, selon le « bon plaisir » du Père… C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. Personne ne vient au Père que par moi. Si vous m’avez connu, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès à présent vous l’avez connu et vous l’avez vu » (Jn 14,6-7).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Celui qui m’a vu, a vu le Père. » (Jn 7,9)

samedi 27 avril 2024

Ils auront part à la vie ceux qui voient Dieu, car elle est vivifiante la splendeur de Dieu. Tel est le motif pour lequel celui qui est insaisissable, incompréhensible et invisible s’offre à être vu, compris et saisi par les hommes : c’est afin de vivifier ceux qui le saisissent et qui le voient. Car, si sa grandeur est inscrutable, sa bonté aussi est inexprimable, et c’est grâce à elle qu’il se fait voir et qu’il donne la vie à ceux qui le voient. Il est impossible de vivre sans la vie, et il n’y a de vie que par la participation à Dieu, participation qui consiste à voir Dieu et à jouir de sa bonté.

Ainsi donc, les hommes verront Dieu afin de vivre, devenant immortels par cette vue et atteignant jusqu’à Dieu. C’est là ce qui était annoncé d’une manière figurative par les prophètes, à savoir que Dieu serait vu par les hommes qui portent son Esprit et attendent sans cesse sa venue, selon ce que Moïse dit dans le Deutéronome : « En ce jour-là nous verrons, parce que Dieu parlera à l’homme et qu’il vivra » (cf. Dt 5,24). (…)

Celui qui opère tout en tous est invisible et inexprimable, quant à sa puissance et à sa grandeur, pour tous les êtres faits par lui ; toutefois il ne leur est nullement inconnu pour autant, car tous apprennent par son Verbe qu’il n’y a qu’un seul Dieu Père, qui contient toutes choses et donne l’existence à toutes, selon ce que dit aussi le Seigneur : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a révélé. » (Jn 1,18)

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Fête de saint Marc, évangéliste

jeudi 25 avril 2024

Après que notre Seigneur a été ressuscité d’entre les morts et que les apôtres ont été revêtus de la force d’en haut par la venue de l’Esprit Saint (Lc 24,49), ils ont été remplis de certitude au sujet de tout et ont eu la connaissance parfaite. Alors ils s’en allèrent jusqu’aux extrémités de la terre (Ps 18,5), proclamant la bonne nouvelle qui nous vient de Dieu, et annonçant aux hommes la paix du ciel, eux qui possédaient tous également et chacun en particulier l’Évangile de Dieu.

Ainsi Matthieu, chez les Hébreux, dans leur propre langue, a publié une forme écrite d’Évangile alors que Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l’Église. Après leur mort, Marc, le disciple de Pierre et son interprète (1P 5,13), nous a transmis lui aussi par écrit la prédication de Pierre. De son côté Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’Évangile prêché par celui-ci. Enfin, Jean le disciple du Seigneur, le même qui avait reposé sur sa poitrine, a publié lui aussi l’Évangile, pendant son séjour à Éphèse…

Marc, interprète et compagnon de Pierre, a présenté ainsi le début de sa rédaction de l’Évangile : « Commencement de l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu. Selon qu’il est écrit dans les prophètes : Voici que j’envoie mon messager devant toi pour préparer ton chemin »… On le voit, Marc fait des paroles des saints prophètes le commencement de l’Évangile, et celui que les prophètes ont proclamé Dieu et Seigneur, Marc le met en tête comme Père de notre Seigneur Jésus Christ… À la fin de son Évangile, Marc dit : « Et le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé aux cieux et s’assit à la droite de Dieu ». C’est la confirmation de la parole du prophète : « Oracle du Seigneur à mon maître : Siège à ma droite, tes ennemis j’en ferai ton marchepied » (Ps 109,1).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

« Fils d’Adam »

samedi 6 janvier 2024

Luc présente une généalogie allant de la naissance de notre Seigneur à Adam et comportant soixante-douze générations ; il rattache de la sorte la fin au commencement et donne à entendre que le Seigneur est celui qui a récapitulé en lui-même toutes les nations dispersées à partir d’Adam, toutes les langues et les générations des hommes, y compris Adam lui-même. C’est aussi pour cela que Paul appelle Adam « la préfiguration de celui qui devait venir » (Rm 5,14), car le Verbe, Artisan de l’univers, avait ébauché d’avance en Adam l’histoire future de l’humanité dont se revêtirait le Fils de Dieu. (…)

Le Seigneur, en devenant le Premier-né des morts (Col 1,18) et en recevant dans son sein les anciens pères, les a fait renaître à la vie de Dieu ; il est devenu le premier, le principe des vivants, parce qu’Adam était devenu le principe des morts. (…) En commençant sa généalogie par le Seigneur, pour la faire remonter jusqu’à Adam, Luc indique que ce ne sont pas les pères qui ont donné la vie au Seigneur, mais lui au contraire qui les a fait renaître dans l’Évangile de vie. Ainsi également le nœud de la désobéissance d’Ève a été dénoué par l’obéissance de Marie, car ce que la vierge Ève avait lié par son incrédulité, la Vierge Marie l’a délié par sa foi.

Il était donc indispensable que, venant vers la brebis perdue (Mt 18,12), récapitulant une si grande histoire, recherchant son ouvrage modelé par lui-même (Lc 19,10; Gn 2,7), le Seigneur sauve l’homme qui avait été fait à son image et à sa ressemblance (Gn 1,26), c’est-à-dire Adam.

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Fête de saint Marc, évangéliste

mardi 25 avril 2023

Le Seigneur de toutes choses a donné à ses apôtres le pouvoir de proclamer l’Évangile. Et c’est par eux que nous avons connu la vérité, c’est-à-dire l’enseignement du Fils de Dieu. C’est à eux que le Seigneur a dit : « Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette et rejette celui qui m’a envoyé » (Lc 10,16). Car nous n’avons pas connu le plan de notre salut par d’autres que par ceux qui nous ont fait parvenir l’Évangile.

Cet Évangile, ils l’ont d’abord prêché. Puis, par la volonté de Dieu, ils nous l’ont transmis dans des Écritures pour qu’il devienne « le pilier et le soutien » de notre foi (1Tm 3,15). Il n’est pas permis de dire qu’ils ont prêché avant d’avoir obtenu la connaissance parfaite, comme osent le prétendre certains, qui se targuent d’être les correcteurs des apôtres. En effet, après que notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts et que les apôtres ont été « revêtus de la force d’en-haut » (Lc 24,49) par la venue de l’Esprit Saint, ils ont été remplis de certitude au sujet de tout et ils ont possédé la connaissance parfaite. Alors, ils s’en allèrent « jusqu’aux extrémités de la terre », (Ps 18,5 ;Rm 10,18) proclamant la Bonne Nouvelle des biens qui nous viennent de Dieu et annonçant aux hommes la paix du Ciel. Ils possédaient, tous ensemble et chacun en particulier, l’« Évangile de Dieu ».

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

Le Dieu des vivants

samedi 19 novembre 2022

Dans sa réponse aux sadducéens qui niaient la résurrection et, à cause de cela, méprisaient Dieu et ridiculisaient la Loi, notre Seigneur et Maître a tout à la fois prouvé la résurrection et fait connaître Dieu. « Pour ce qui est de la résurrection des morts, leur dit-il, n’avez-vous donc pas lu cette parole dite par Dieu : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? » Et il ajoute : « Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, car tous sont vivants pour lui. » Par là, il a fait connaître clairement que celui qui a parlé à Moïse du sein du buisson et qui a déclaré être le Dieu des pères, c’est lui le Dieu des vivants. Qui donc serait le Dieu des vivants sinon le vrai Dieu, au-dessus de qui il n’y en a pas d’autre ? C’est lui que le prophète Daniel avait annoncé, lorsqu’il répondait à Cyrus, roi des Perses (…) : « Je ne vénère pas des idoles faites de main d’homme, mais le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre et qui a autorité sur toute chair. » Il disait encore : « J’adorerai le Seigneur mon Dieu, parce que c’est lui le Dieu vivant » (Dn 14,5.25).

Le Dieu que les prophètes adoraient, le Dieu vivant, c’est lui le Dieu des vivants, ainsi que son Verbe, sa Parole, qui a parlé à Moïse dans le buisson et qui a aussi réfuté les sadducéens et accordé la résurrection. C’est lui qui, à partir de la Loi, a démontré à ces aveugles ces deux choses : la résurrection et le vrai Dieu. S’il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, et s’il est appelé le Dieu des pères, qui se sont endormis, sans aucun doute ils sont vivants pour Dieu et n’ont pas péri : « Ils sont enfants de la résurrection. » Or la résurrection, c’est notre Seigneur en personne, comme il le dit lui-même : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11,25). Et les pères sont ses fils car il a été dit par le prophète : « Au lieu de pères qu’ils étaient, ils sont devenus des fils » (Ps 44,17).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)

 

 

 

Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste

mercredi 21 septembre 2022

Les apôtres s’en allèrent jusqu’aux extrémités de la terre, proclamant la Bonne Nouvelle des bienfaits que Dieu nous envoie et annonçant aux hommes la paix du ciel (Lc 2,14), eux qui possédaient tous également, et chacun en particulier, la Bonne Nouvelle de Dieu. Matthieu précisément, chez les Hébreux, a fait paraître dans leur propre langue une forme écrite d’évangile alors que Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l’Église. Après leur mort, Marc, le disciple et l’interprète de Pierre (1P 5,13), nous a transmis lui aussi par écrit la prédication de Pierre. De même Luc, le compagnon de Paul, a consigné en un livre l’évangile prêché par celui-ci. Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, le même qui a reposé sur sa poitrine (Jn 13,25), a publié lui aussi l’évangile pendant son séjour à Éphèse.

Matthieu, dans son évangile, raconte la génération du Christ comme homme : « Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham : voici quelle fut la génération du Christ » (Mt 1,1-18). Cet évangile présente donc le Christ sous sa forme humaine ; c’est pourquoi le Christ y est toujours animé de sentiments d’humilité et demeure un homme de douceur… L’apôtre Matthieu ne connaît qu’un seul et même Dieu qui a promis à Abraham de multiplier sa descendance comme les étoiles du ciel (Gn 15,5) et qui par son Fils le Christ Jésus nous a appelés du culte des pierres à sa connaissance (Mt 3,9), de sorte que, « ce qui n’était pas un peuple est devenu son peuple, et que celle qui n’était pas la bien-aimée est devenue l’aimée » (Os 2,25 ; Rm 9,25).

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208)