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Archive pour le mot-clef ‘pierres vivantes’

« Louez Dieu dans son sanctuaire… Que tout ce qui respire loue le Seigneur. » (Ps 150)

mardi 28 novembre 2023

Dans l’ancienne Alliance, on avait déjà une certaine compréhension du caractère eucharistique de la prière. L’ouvrage prodigieux de la tente de l’Alliance (Ex 25), comme plus tard celui du Temple de Salomon, a été considéré comme l’image de toute la création se rassemblant autour de son Seigneur pour l’adorer et le servir… De même que, selon le récit de la création, le ciel a été déployé comme une tenture, des tentures devaient constituer les parois de la tente. De même que les eaux d’en bas ont été séparées des eaux d’en haut, le rideau du Temple séparait le Saint des Saints des espaces extérieurs… Le chandelier à sept branches est le symbole des luminaires du ciel. Des agneaux et des oiseaux représentent le foisonnement des êtres vivants qui peuplent l’eau, la terre et l’air. Et de même que la terre a été confiée à l’homme, c’est au grand prêtre qu’il revient de se tenir dans le sanctuaire…

À la place du Temple de Salomon, le Christ a bâti un temple de pierres vivantes (1P 2,5), la communion des saints. Il se tient en son centre comme le grand prêtre éternel et sur son autel il est lui-même le sacrifice offert éternellement. Et toute la création est rendue participante de cette liturgie : les fruits de la terre y sont associés en offrandes mystérieuses, les fleurs et les luminaires, les tentures et le rideau du Temple, le prêtre consacré, ainsi que l’onction et la bénédiction de la maison de Dieu.

Les Chérubins ne sont pas non plus absents. Leurs figures sculptées montaient la garde dans le Saint des Saints. Maintenant les moines, leurs images vivantes, veillent à ce que la louange de Dieu ne cesse jamais, sur la terre comme au ciel… Leurs chants de louange appellent dès l’aube la création tout entière à s’unir pour magnifier le Seigneur : montagnes et collines, fleuves et torrents, mers et terres fermes ainsi que tout ce qui les peuple, nuages et vents, pluie et neige, tous les peuples de la terre, tous les hommes de toutes conditions et de toutes races, et enfin les habitants des cieux, les anges et les saints (cf Dn 3,57-90)… Nous devons nous joindre, par notre liturgie, à cette louange éternelle de Dieu. « Nous », qu’est-ce à dire ? Il ne s’agit pas seulement des religieux réguliers…, mais de tout le peuple chrétien.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)

 

 

 

« En ce jour-là, vous demanderez en invoquant mon nom. »

samedi 15 mai 2021

En conclusion de nos prières, nous disons : « Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur » et non « par le Saint Esprit ». Cette pratique de l’Église universelle n’est pas sans raison. Elle a pour cause le mystère selon lequel l’homme Jésus Christ est le médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech, lui qui par son propre sang est entré dans le Saint des saints, non dans celui qui n’était qu’une copie, mais dans le ciel où il est à la droite de Dieu et intercède pour nous (He 6,20; 9,24).

C’est en contemplant le sacerdoce du Christ que l’apôtre dit : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, le fruit de nos lèvres qui célèbrent son nom » (He 13,15). C’est par lui que nous offrons le sacrifice de la louange et de la prière, parce que c’est sa mort qui nous a réconciliés alors que nous étions des ennemis (Rm 5,10). Il a voulu s’offrir en sacrifice pour nous ; c’est dès lors par lui que notre offrande peut être agréable aux yeux de Dieu. Voilà pourquoi saint Pierre nous avertit en ces termes : « Vous aussi, soyez les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel, et vous serez le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus » (1P 2,5). C’est pour cette raison que nous disons à Dieu le Père : « Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur ».

Saint Fulgence de Ruspe (467-532)

 

 

Le Temple dont chacun de nous, à travers le don du baptême, est une pierre vivante.

vendredi 23 novembre 2018

Aujourd’hui, je voudrais brièvement évoquer une autre de ces images qui nous aident à illustrer le mystère de l’Église : celle du temple (Vatican II, LG 6)… À Jérusalem, le grand Temple de Salomon était le lieu de la rencontre avec Dieu dans la prière. À l’intérieur du Temple, il y avait l’Arche de l’alliance…, un rappel que Dieu avait toujours été à l’intérieur de l’histoire de son peuple… Nous aussi quand nous allons au temple nous devons nous rappeler cette histoire, chacun de nous notre histoire, comment Jésus m’a rencontré, comment Jésus a marché avec moi, comment Jésus m’aime et me bénit.

Voilà, ce qui était préfiguré dans l’antique Temple est réalisé, par la puissance du Saint-Esprit, dans l’Église : -l’Église est la « maison de Dieu », le lieu de sa présence, où nous pouvons trouver et rencontrer le Seigneur ; l’Église est le Temple où habite le Saint-Esprit qui l’anime, la guide et la soutient. Si nous nous demandons : où pouvons-nous rencontrer Dieu ? Où pouvons-nous entrer en communion avec lui à travers le Christ ? Où pouvons-nous trouver la lumière du Saint-Esprit qui éclaire notre vie ? La réponse est : dans le peuple de Dieu, parmi nous, qui sommes Église…

Et c’est le Saint-Esprit, avec ses dons, qui dessine la diversité. Cela est important : que fait le Saint-Esprit parmi nous ? Il dessine la diversité qui est la richesse dans l’Église et qui unit tout et tous, de manière à constituer un temple spirituel, dans lequel nous n’offrons pas des sacrifices matériels, mais nous-mêmes, notre vie (1P 2,4-5). L’Église n’est pas un mélange de choses et d’intérêts, mais elle est le Temple du Saint-Esprit, le Temple dans lequel Dieu œuvre, le Temple dont chacun de nous, à travers le don du baptême, est une pierre vivante… Nous sommes tous nécessaires pour construire ce Temple ! Personne n’a un rôle de second plan. Personne n’est le plus important dans l’Église, nous sommes tous égaux aux yeux de Dieu. L’un d’entre vous pourrait dire : « Écoutez, Monsieur le Pape, vous n’êtes pas égal à nous. » Mais si, je suis comme chacun de vous, nous sommes tous égaux, nous sommes frères ! Personne n’est anonyme.

Pape François

 

 

 

bulletin novembre 2018

samedi 17 novembre 2018

bulletin nov 2018

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Qui ne rassemble pas avec moi disperse

jeudi 3 mars 2016

Sur le plan du combat spirituel, la neutralité n’est pas possible. Jésus dit en Matthieu 12.30, Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse. Nous avons eu l’occasion d’étudier ce verset dans la leçon précédente. Nous avions alors mentionné que l’action d’assembler est liée de très près à la construction du temple de Dieu dont il est question en 1Corinthiens 3. Nous allons poursuivre aujourd’hui l’étude de Matthieu 12.30b en nous basant sur la première lettre de Paul aux Corinthiens. Voici ce qu’il écrit en 1Corinthiens 3.9-17.

1Corinthiens 3.9. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.
10 Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
11 Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus–Christ.
12 Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée;
13 car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun.
14 Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.
15 Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.
16 Ne savez–vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous?
17 Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.

 

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Ce passage est très souvent mal compris. En plus de le citer hors de son contexte, on fait aussi l’erreur de l’interpréter dans le sens d’une piété individualiste, i.e., comment une personne pieuse doit bâtir sa vie chrétienne en Christ. D’autres ont utilisé ce passage pour supporter l’idée qu’on peut être sauvé indépendamment de l’œuvre de chacun. Pourvu que vous ayez la foi, vous serez sauvés, même si vos œuvres ne résistent pas à l’épreuve du feu.

Est-ce vraiment ce que Paul désire nous enseigner ici? Je ne pense pas. Je ne crois pas que Paul, en écrivant ces versets, voulait traiter de la question du salut d’un individu. Il n’est pas non plus en train d’exhorter le croyant à bâtir consciencieusement sa vie sur la personne et l’œuvre de Christ. Ce passage concerne d’abord et avant tout l’église de Dieu. Il tenait à mettre en garde les dirigeants de l’église de Corinthe car il voyait que leur service spirituel au sein de la congrégation courait le risque de ne pas subsister au jour de l’épreuve finale. Ainsi ce passage s’applique à la vie de l’église dans son ensemble, et non pas à celle du chrétien pris individuellement.

Un passage concernant l’église

Considérons quelques-unes des raisons qui nous permettent d’affirmer cela. Tout d’abord, Paul dit au v. 9, ‘Vous êtes le champ de Dieu; vous êtes aussi l’édifice de Dieu.’ Le pronom ‘vous’ est au pluriel. ‘Vous, collectivement, constituez le champ de Dieu de même que la maison de Dieu.’ L’église est comparée ici à un champ ou à un jardin que Dieu cultive. Et lorsque nous regardons le troisième chapitre de 1Corinthiens globalement, nous constatons sans l’ombre d’un doute qu’il traite du sujet de l’établissement d’une église.

S’adressant spécifiquement à l’église de Corinthe, Paul écrit, ‘Je suis venu vous enseigner l’évangile et j’ai aussi fondé une église ici même à Corinthe. Quand je prêchais Christ, j’ai posé les fondations de votre église. Par la suite, Apollos est venu et a continué à bâtir dessus.’ Ou encore, si on veut utiliser l’image du travail dans le champ, ‘J’ai planté; Apollos a arrosé. J’ai planté la semence du royaume dans le sol de cette église et Apollos a arrosé et cultivé les plantes chrétiennes qui ont commencé à germer et à pousser. Cela ne signifie pas que mon rôle soit plus important que celui d’Apollos. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux. Nous ne faisons qu’un. Nous travaillons tous ensemble au service de Dieu. En fin de compte, tout dépend non pas de celui qui plante ni de celui qui arrose mais de Dieu puisque c’est lui qui fait croître.’

Nous voyons donc que Paul discute ici de la fondation de l’église de Corinthe. Il a semé les graines; quelqu’un d’autre a arrosé. Il a posé le fondement; quelqu’un d’autre construit dessus. Ces principes sont évidemment applicables à l’établissement de n’importe quelle église.

Deuxièmement, il faut remarquer le mot ‘fondement’ au v. 10. Comme un sage architecte, j’ai posé le fondement. Il s’agit d’un terme fréquemment utilisé dans le contexte d’une discussion sur l’église. Ce même mot apparaît ainsi en Éphésiens 2.20 où nous constatons qu’il est également employé en relation avec l’église. Paul écrit dans ce verset que les chrétiens d’Éphèse ont été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. Ici encore Paul parle des croyants non pas sur une base individuelle mais plutôt sur une base collective. Ensemble, ils forment l’église de Dieu. Paul précise que Jésus est la pierre de fondement, un fondement sur lequel repose l’église. Les apôtres et les prophètes, par leur enseignement de la personne et de l’œuvre du Christ, posèrent aussi le fondement de l’église. C’est sur ce fondement que les chrétiens sont édifiés. Tout se rapporte donc à l’église.

Troisièmement, nous lisons l’expression ‘le temple de Dieu’ au v. 17. Encore une fois, il s’agit d’un terme qui se réfère à l’église. Cette expression est écrite au singulier. Paul avait à l’esprit un temple de Dieu. Il ne dit pas, ‘Vous êtes des temples de Dieu.’ Il affirme plutôt, Car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. ‘Le temple de Dieu, c’est vous.’ Le mot ‘temple’ est au singulier alors que le pronom ‘vous’ est au pluriel. ‘Vous, collectivement, formez le temple de Dieu.’ D’ailleurs l’expression ‘le temple de Dieu’ est souvent utilisée dans le NT pour désigner l’église chrétienne pris dans son sens collectif (Éphésiens 2.21, 1Pierre 2.5, Apocalypse 3.12). D’autre part, Paul déclare que celui qui détruit le temple de Dieu (en causant des divisions à l’intérieur de l’église) sera puni très sévèrement. Dieu détruira le coupable. Il ne s’agit pas d’une situation où un homme serait en conflit avec un autre. Cet avertissement concerne l’influence destructrice que peut exercer un homme sur l’église, le temple de Dieu.

Édifier l’église de Dieu

Nous voyons donc qu’en écrivant 1Corinthiens 3, Paul avait surtout en tête la croissance de l’église de Dieu, et non pas la piété personnelle du croyant. Ceci étant établi, il est maintenant facile de comprendre que l’œuvre en question consiste à construire l’église de Dieu. Ici encore le parallèle se fait avec Matthieu 12.30. Lorsque Jésus dit, ‘Celui qui rassemble avec moi,’ il est question du rassemblement du peuple de Dieu, de l’église. ‘Celui qui disperse’ se réfère à l’action de disperser le peuple de Dieu, les brebis de Dieu, le troupeau de Dieu, ou la moisson de Dieu. Peu importe l’image choisie, on parle toujours de la même entité : l’église.

En se décrivant comme un bâtisseur pour Dieu, construisant son église, Paul ne fait que reprendre de façon plus élaborée l’enseignement de Jésus en Matthieu 12.30. On sait que Paul a consacré sa vie à bâtir l’église de Dieu. Cette expression, ‘bâtir l’église,’ Paul l’affectionne particulièrement. On le constate par sa fréquente utilisation des mots ‘édifier’ et ‘édification’. Ils apparaissent une vingtaine de fois dans ses écrits, et à chaque fois, ils sont associés au thème de l’église.

Nous constatons rapidement, en lisant les lettres de Paul, que cet apôtre éprouvait un grand amour pour l’église de Christ et qu’il travaillait inlassablement à la construire. ‘Nous sommes la construction de Dieu,’ écrit-il en 1Corinthiens 3.9. Le mot grec pour ‘construction’ est également traduit par le mot ‘édification’. Il désigne autant l’action d’ériger quelque chose que la chose construite elle-même. Ici au v. 9, il est question de l’objet. Il décrit l’église comme étant un édifice, lequel sera appelé ‘temple de Dieu’ au v. 16. D’autre part, du v. 10 au v. 15, l’accent est mis cette fois sur le processus de la construction. D’ailleurs, à plusieurs endroits en 1Corinthiens, la forme verbale et la forme nominale de ce mot sont utilisées pour développer l’idée non pas d’édifice mais ‘d’édifier’ l’église, i.e., d’encourager la croissance spirituelle, dans la sagesse et la piété, de ceux qui composent l’église (1Corinthiens 8.1, 10; 10.23; 14.3-5, 12, 17, 26). On peut faire la même observation dans les autres lettres de Paul (Romains 14.19; 15.2; 2Corinthiens 10.8, 12.19, 13.10; Éphésiens 4.12, 16, 29). À tous ces endroits, l’intense désir de Paul de bâtir la maison de Dieu, d’édifier l’église, est manifeste.

Ouvriers de Dieu

Ce point étant compris, nous devons maintenant préciser l’identité de ceux qui travaillent à la construction spirituelle de l’église. Qui sont les individus qui collaborent ensemble à promouvoir les intérêts de l’église? Regardons ce que Paul nous enseigne. En 1Corinthiens 3.9, il déclare ceci : ‘Nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes l’édifice de Dieu.’ Le ‘nous’ concerne Paul et Apollos. Ils sont les bâtisseurs. Il s’agit aussi de Céphas, i.e. l’apôtre Pierre, qui est mentionné au v. 22. Le ‘vous’ correspond à la maison de Dieu, donc à l’église.

Paul dit aux Corinthiens, ‘Nous oeuvrons au service divin, collaborant avec Dieu pour bâtir son église. Vous êtes sa construction, son église. Nous vous avons bâtis.’ Ou encore, en reprenant une autre image, ‘Vous êtes le champ de Dieu dans lequel nous travaillons. Certains d’entre nous ensemencent, alors que d’autres arrosent.’

Les employés de Dieu sont-ils seulement ceux qui s’appellent Paul, Pierre et Apollos? Il est vrai que ce verset s’applique particulièrement aux leaders religieux, aux prédicateurs et aux enseignants de la parole de Dieu. Mais en bout de ligne, nous devons convenir que la responsabilité de bâtir l’église ne repose pas que sur leurs épaules. Chaque chrétien, jeune ou vieux, a un rôle à jouer au sein de l’église. Tous les disciples doivent apporter leur contribution en mettant leurs dons à la disposition du Seigneur. Et Paul nous révèle au v. 13 que lors du retour de Jésus, la qualité de l’œuvre de chacun sera jugée. Tous auront à se présenter devant le tribunal de Christ.

Parmi ceux qui fréquentent l’église aujourd’hui, combien contribuent réellement à son érection? Notez bien les paroles de Jésus. ‘Celui qui assemble avec moi.’ Il n’a pas dit, ‘Celui qui se joint à lui-même.’ Certains individus semblent tellement absorbés par le souci de sauver leur âme qu’ils oublient les besoins spirituels de leur prochain. Ils acceptent de se soumettre à la volonté de Dieu pour leur propre salut mais ne ressentent pas le même enthousiasme lorsqu’il est question de faire la même chose pour les autres. L’enseignement de Jésus nous demande d’aimer Dieu de tout notre cœur ainsi que notre prochain comme nous-mêmes. L’amour du prochain devrait nous inciter à poser des gestes pour l’amener au salut. Il n’y a rien d’égoïste à vouloir sauver son âme. Mais il ne faudrait pas en rester là. Celui qui a foi en Dieu rassemble avec Christ. Il moissonne avec Jésus. Il rassemble les brebis dans l’enclos. Il conduit les hommes jusqu’au royaume de Dieu.

Nous lisons ensuite cet avertissement en 1Corinthiens 3.10 : Que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus, c’est-à-dire au-dessus de ce fondement. L’accent est mis non plus sur l’ouvrier mais sur l’ouvrage qui est accompli. Chaque ouvrier, à savoir quiconque rassemble avec Christ, doit faire attention à la façon dont il construit l’église. Paul nous dit que les travailleurs doivent bâtir sur la fondation qui est déjà en place dans la personne de Jésus-Christ. Et il demande à tous de faire l’ouvrage de manière très consciencieuse car un jour, chacun devra répondre devant Dieu de sa participation à l’œuvre.

Matériaux de construction

À quoi correspondent les six matériaux de construction énumérés par Paul? Avant de répondre à cette importante question, il faut d’abord tenir compte des deux points suivants. (1) Une œuvre, dans le sens d’un travail, ne peut pas être soumis au test du feu. Le mot ‘œuvre’ est employé dans ce passage pour désigner le résultat d’une activité. À cet égard, on peut dire que l’or n’est pas une œuvre. L’or est une matière qu’on utilise pour faire un objet. (2) Dans la liste des matériaux mentionnés, il y en a trois qui résistent au feu (l’or, l’argent et les pierres précieuses) et trois autres que le feu peut consumer, soit le bois, le foin et la paille. L’accent est mis non pas sur la valeur des différents matériaux ni sur l’utilisation qu’on en fait, mais sur le contraste entre le caractère périssable et impérissable des matériaux. Certains matériaux sont inaltérables alors que d’autres se détériorent plus ou moins rapidement avec le temps.

À la lueur du contexte de ce passage, l’or, l’argent et les pierres précieuses représentent pour Paul les véritables enseignements chrétiens ainsi que la vie qui en découle. D’un autre côté, le bois, le foin et la paille désignent les enseignements erronés, de même que les œuvres de la chair. Cette interprétation est celle que vous trouverez dans la plupart des commentaires bibliques.

J’aimerais suggérer que la signification de ces matériaux est peut-être un peu plus large que cela. Voici ce que je veux dire. La métaphore choisie par Paul dans ce passage ne se rapporte pas uniquement aux enseignements et au caractère d’un individu comme nous venons de le mentionner mais aussi aux personnes elles-mêmes, aux hommes et aux femmes qui composent l’église. Certains sont façonnés à l’image du Christ. Ils sont symbolisés par l’or, l’argent et les pierres précieuses. D’autres sont des individus instables. Ceux-ci font partie de la catégorie du bois, de la paille et du chaume. Explorons davantage cette idée.

Bâtir l’église avec des personnes

Nous allons examiner un à un chacun de ces matériaux. Commençons par la fin. Le dernier matériau de la liste est le chaume. Lorsque le fermier moissonne le blé, il coupe la portion supérieure de la céréale. La partie inférieure de la tige qui reste encore sur pied après la récolte est ce qu’on appelle le chaume.

Le mot grec pour ‘chaume’ est également utilisé en Matthieu 11.7 où il est traduit par le mot ‘roseau’ pour représenter celui qui manque de force de caractère et qui se laisse facilement influencer par l’opinion des autres. Jésus dit dans ce verset, Qu’êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent? Un ‘roseau’, c’est-à-dire quelque chose de faible, facilement agitée par un souffle d’applaudissement ou de déplaisir, tel un roseau qui se balance au vent. Cette question concernait Jean le Baptiste. Jean n’était certainement pas comme le roseau. Il n’était pas comme la paille non plus. Jean préférait mourir que de mentir. Il préférait souffrir plutôt que de se taire. Jésus dira de ce prophète intrépide qu’il est le plus grand homme parmi ceux qui sont nés d’une femme.

Le même mot, ‘roseau’, réapparaît en Matthieu 12.20 où nous lisons la phrase, Il ne brisera point le roseau cassé, et il n’éteindra point le lumignon qui fume, jusqu’à ce qu’il ait fait triompher la justice. Qu’est-ce qu’un roseau cassé? Le roseau a la forme d’un cylindre creux. S’il est plié, ses forces disparaissent. Le roseau cassé devient ainsi le symbole d’un homme à l’esprit froissé, écrasé par le poids de ses péchés. Et Jésus dit, ‘Je suis venu pour amener les pécheurs à se repentir, et non pas pour les juger. Je suis venu pour proclamer la Bonne Nouvelle à ceux qui ont le cœur froissé, et non pas pour appliquer le jugement éternel sur leurs fautes. ‘Le roseau abîmé, je ne le briserai pas.’ Le roseau constitue ainsi l’image de l’homme frêle opprimé par le péché.

Notez que nous parlons toujours d’individus. Le roseau représente une personne, un être humain. Et nous pouvons dire la même chose du foin, l’autre sorte de matériau mentionné par Paul dans sa liste en 1Corinthiens 3. Le mot ‘foin’ se rapporte à des personnes. C’est d’ailleurs ce que nous constatons en 1Pierre 1.24. Dans ce verset, le mot ‘herbe’ provient du même mot grec qui est traduit ailleurs par le mot ‘foin’. Cela se comprend facilement puisque le foin est tout simplement de l’herbe séchée. Que nous dit l’apôtre Pierre? Toute chair est comme l’herbe (le foin), et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. La chair est aussi éphémère que l’herbe. L’être humain est né de la chair et son caractère transitoire se compare à l’herbe. Il est vite abattu par la mort. Donc l’herbe ou le foin symbolise l’être humain dans son état naturel, i.e., charnel.

Prenons le prochain matériau, le bois. Encore une fois, nous pouvons affirmer que le mot ‘bois’ représente des personnes dans le texte biblique. Luc 23.31 en est un exemple. Il est écrit, Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec? Les mots ‘bois vert’ et ‘bois sec’ sont utilisés dans la Bible, particulièrement dans l’AT, pour symboliser respectivement le juste et le méchant. On n’a qu’à lire Ésaïe 23.15, Psaumes 1.3, ou Ézékiel 17.24; 20.47 pour s’en rendre compte. Ici encore, le mot ‘bois’, qu’il soit vert ou sec, évoque un type d’individu.

L’apôtre Paul parle de l’importance de travailler ensemble à construire le temple de Dieu, l’église. Or on ne bâtit pas le temple de n’importe quelle manière. On doit trouver des matériaux de construction. Certain utiliserons le chaume, le foin ou le bois par exemple. Et nous avons vu que chacun de ces matériaux représente des personnes. Ces trois matériaux désignent les êtres humains dans leur état naturel.

Qu’en est-il de l’or, de l’argent et des pierres précieuses? La même observation s’applique ici encore. Ces matériaux symbolisent des personnes. Et ce qu’il y a de particulier dans ce groupe-ci, c’est qu’il est constitué entièrement d’hommes et de femmes marchant dans la justice.

C’est le cas des pierres précieuses par exemple. En 1Pierre 2.5, nous lisons, Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, pour être une maison spirituelle, une sacrificature sainte. Pierre fait la même déclaration que Paul en 1Corinthiens 3. Vous êtes comme des pierres, des pierres vivantes. Vous êtes précieux car la vie de Dieu habite en vous. Comme des pierres précieuses et vivantes, vous servez à la construction du temple de Dieu, une maison spirituelle. Les croyants sont des pierres vivantes qui, ensemble, forment l’église.

Nous retrouvons donc ici la même analogie. Les pierres symbolisent des personnes, plus spécifiquement des chrétiens nés de nouveau à la vie éternelle. Peut-on faire la même affirmation avec l’or et l’argent? Oui, la même constatation se répète. L’or et l’argent font référence à des personnes. Paul emploie ces deux mots côte à côte en 2Timothée 2.20. Or, dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre; et les uns à honneur, les autres à déshonneur. Dans ce verset, les vrais chrétiens sont représentés par les vases d’or et d’argent. La grande maison est la maison de Dieu, l’église, où se trouve cette vaisselle de grande valeur. Paul dit au verset suivant, ‘Si vous vous purifiez en vous tenant à l’écart des influences corruptrices, vous serez un vase d’honneur, un vase fait d’or ou d’argent. Si vous ne vous purifiez pas des souillures, vous serez alors un vase à déshonneur, un vase impur fait de bois et de terre, destiné à un usage vil.’

Devant le tribunal de Dieu

Nous constatons ainsi que les matériaux énumérés en 1Corinthiens correspondent à des types de personnes. Nous construisons l’église de Dieu en amenant des personnes à croire en Christ et à se joindre à une congrégation chrétienne. Si on veut utiliser les paroles de Jésus en Matthieu 12, on peut dire que ce travail est décrit par l’action de ‘rassembler’ le troupeau. L’église, étant formée des personnes qui la fréquentent, présente ainsi le caractère du matériau qui est utilisé pour sa construction.

Toutefois, ceux qu’on retrouve à l’église le dimanche ne possèdent pas tous la même qualité spirituelle. Une congrégation comprend toujours un mélange de croyants authentiques, de chrétiens de nom et d’incroyants. Certains sont vraiment nés d’en haut (l’or, l’argent, et les pierres précieuses), alors que certains autres professent seulement être chrétiens ou ne professent rien du tout (le chaume, le foin et le bois). Paul nous lance cet avertissement : Faites très attention à la manière dont vous bâtissez le temple de Dieu. Construisez avez des matériaux durables, des matériaux qui résistent au feu comme l’or, l’argent et les pierres précieuses. N’utilisez pas des matériaux qui se détériorent avec le temps. Car un jour, l’œuvre de chacun sera éprouvé par le feu pour montrer ce qu’il vaut.

Paul fait cette sérieuse déclaration en 1Corinthiens 3.13. L’ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu’il est révélé en feu; et quel est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera. Le mot ‘jour’ désigne le jour du jugement devant le tribunal de Christ. Le feu est une autre expression biblique bien connue relative au jugement de Dieu. Lors de son retour, Christ passera en revue les services qui lui auront été rendus. Ceux qui auront construit avec ‘de l’or, de l’argent et des pierres précieuses’ verront leur œuvre résister à l’épreuve du feu. Ils recevront une récompense. Par contre, l’œuvre de ceux qui auront utilisé ‘du bois, de la paille ou du chaume’ ne subsisteront pas au jour de l’épreuve final. Ils subiront une perte. Paul précise qu’il ne s’agit pas de la perte de leur salut puisqu’il ajoute au v. 15 qu’ils ‘seront personnellement sauvés.’ Il est plutôt question de la perte de leur récompense, quelle qu’elle soit.

Notez que c’est l’œuvre qui est brûlé – étant constituée de matériaux périssables – et non pas l’ouvrier lui-même. Le sujet de ce passage concerne le type de matériau que l’ouvrier utilise pour édifier l’église et non pas le type de matériau dont celui-ci serait fait. Or si ces matériaux représentent des gens, vous n’avez pas à réfléchir trop longtemps pour conclure que lorsque le bois, la paille ou le chaume sont consumés, ce sont des personnes qui sont détruites. Voyez-vous ce que cela signifie? Il y aura une perte terrible au jour du jugement. Parmi ceux qui auront fait profession de connaître Dieu, certains découvriront avec stupeur que leurs noms ne sont pas inscrits dans le livre de vie. Cette portion de l’église se fera dire par le Seigneur, ‘Je ne vous connais pas. Allez-vous-en.’ Nous retrouvons ces mots en Matthieu 7.

Sommaire

Résumons brièvement tout ce nous avons appris dans cette leçon. Nous avons d’abord considéré la signification de la déclaration de Jésus en Matthieu 12.30b. Celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. Nous avons vu que cette phrase ne nous laisse que deux choix : Ou bien nous rassemblons avec Jésus, ou bien nous dispersons.

Ensuite nous nous sommes tournés vers 1Corinthiens 3 où il est question de construire l’église. Nous avons assimilé cette activité à celle de rassembler le peuple de Dieu en Matthieu 12.30. Trois noms figurent dans la lettre aux Corinthiens: Paul, Apollos et Pierre. Ceux-ci sont des ouvriers travaillant au service de Dieu. Nous avons également mentionné que dans un sens large, tous les croyants sont des ouvriers de Dieu. Chacun apporte sa contribution dans la construction de son église. C’est pourquoi Paul fait référence à ‘l’œuvre de chacun’ au v. 13. De même, il révèle au v. 8 que ‘chacun recevra sa propre récompense en fonction de son propre travail.’ Le travail de chaque croyant – et non pas seulement de ceux qui ont un ministère d’enseignement ou de leadership – sera jugé par le Seigneur.

C’est en édifiant l’église avec des personnes que nous bâtissons le temple de Dieu. Et lorsque nous édifions des gens, nous prenons soin de leur avancement spirituel. Il ne suffit pas d’accepter Christ une fois dans sa vie. La nouvelle vie qui résulte de cette décision doit servir à l’édification des autres. De cette façon, l’église continuera de croître dans la grâce de Dieu.
Le chrétien est appelé non seulement à croire en Christ mais aussi à collaborer avec Dieu pour l’édification de son église, à le servir pour accomplir la tâche qui lui a été impartie. Celui qui n’assemble pas avec moi, disperse. Ceux qui ne se conforment pas à cette ordonnance de conduire les âmes perdues à la foi se mettent en travers du chemin menant au royaume de Dieu. Ils entravent l’œuvre de Dieu en dispersant les hommes.

 

Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.
www.entretienschretiens.com

 

 

Le signe du Temple

mardi 24 novembre 2015

temple« Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverai. » Le Sauveur était certes capable de montrer mille autres signes, mais pour montrer « pourquoi il agissait ainsi », aucun autre n’était possible. C’est pourquoi, très à propos, il a donné une réponse qui concernait le Temple, au lieu d’autres signes sans rapport avec celui-ci. Cependant, il me semble que le Temple et le corps de Jésus doivent être interprétés comme le symbole de l’Église, puisque celle-ci est bâtie avec des « pierres vivantes, édifice spirituel pour un sacerdoce saint ». Elle est construite « sur les fondations des apôtres et des prophètes, avec pour pierre d’angle le Christ Jésus », temple véritable.

Puisque « vous êtes le Corps du Christ et membres chacun pour sa part », même si on voit détruit l’assemblage harmonieux des pierres du temple et si, comme il est écrit dans le psaume 21, on voit tous les os du Christ disloqués dans l’assaut des épreuves et des tribulations…et les persécutions qui s’acharnent sur l’unité du temple, eh bien, le temple sera relevé et le corps ressuscitera, le troisième jour après le jour d’iniquité qui l’aura écrasé et après le jour de l’accomplissement qui suivra. Car il y aura un troisième jour dans un ciel nouveau et une terre nouvelle, quand les ossements…se dresseront au grand Jour du Seigneur, à la suite de sa victoire sur la mort. La résurrection du Christ après sa Passion et sa croix embrasse le mystère de la résurrection du Corps du Christ tout entier.

(Références bibliques : Jn 2,18-19; 1P 2,5; Ep 2,20; 1Co 12,27; Ps 21,15; 2P 3,3-10.13; Ez 37,11)

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire de l’évangile de Jean, 10, 226s ; PG 14, 369s (trad. cf Thèmes et figures, DDB 1984, p. 130 et SC 157, p. 520)

 

 

 

« Le Temple dont il parlait, c’était son Corps. »

lundi 9 novembre 2015

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Le Seigneur dit : « C’est ici mon repos à tout jamais » et il « choisit Sion pour le lieu de sa demeure » (Ps 131,14). Mais Sion et son temple sont détruits. Où se tiendra le trône éternel de Dieu ? Où sera son repos à tout jamais ? Où sera son temple pour qu’il y habite ? L’apôtre Paul nous répond : « Le temple de Dieu, c’est vous ; en vous habite l’Esprit de Dieu » (1Co 3,16). Voilà la maison et le temple de Dieu ; ils sont remplis de sa doctrine et de sa puissance. Ils sont le séjour de la sainteté du cœur de Dieu.

Mais cette demeure, c’est Dieu qui l’édifie. Construite de main d’homme, elle ne durerait pas, ni même si elle était fondée sur les doctrines humaines. Nos vains labeurs et nos inquiétudes ne suffisent pas à la protéger. Le Seigneur s’y prend bien autrement ; il ne l’a pas fondée sur la terre ni sur les sables mouvants, mais elle repose sur les prophètes et les apôtres (Ep 2,20) ; elle se construit sans cesse de pierres vivantes (1P 2,5). Elle se développera jusqu’aux ultimes dimensions du corps du Christ. Sans cesse son édification se poursuit ; autour d’elle montent de nombreuses maisons qui se rassembleront dans une grande et bienheureuse cité (Ps 121,3).

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
Traité sur le psaume 64, PL 9, 416s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 361)

 

 

 

 

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. »

samedi 9 mai 2015

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Si, en passant de l’incroyance à la foi, nous sommes « passés de la mort à la vie » (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux « édifices faits de pierres vivantes » (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…

Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : « Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l’épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l’espérance ne trompe pas. Que seulement l’amour de Dieu soit répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5,3-5)…

« De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés » (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu’elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous « ceux qui pleurent seront consolés » (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : « Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation » (2Co 1,7).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Exhortation au martyre, 41-42 (trad. bréviaire rev.)

 

 

 

 

Prochaine rencontre

mercredi 12 février 2014

Dimanche 16 février : A Castelnau-le-Lez

Messe à l’église St Vincent à 11h 15

Pique-nique et chapelet chez M et Mme André

2 rue des Jonquilles 34170 Castelnau-le-Lez

Cette journée sera précédée d’une journée de réflexions.

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Mes enfants, je viens vous demander en ce jour la prière, la prière du cœur adressée à votre Père Céleste afin de vivre en union avec Lui et pouvoir ainsi porter secours autour de vous par l’intermédiaire de l’Esprit Saint. Que de grâces Dieu le Père vous réserve dans Sa contemplation et dans l’amour de la prière. Vivez les paroles de la prière adressée à Dieu le Père, vivez les sacrements en la Sainte Messe et lors des différentes étapes de la vie qui vous rapprochent auprès de Lui.

Du message de Marie Mère des hommes – avril 1998

 

 

 

En trois jours, je le relèverai…

mardi 26 novembre 2013

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L’antique Temple était édifié par les mains des hommes : on voulait « donner une maison » à Dieu, pour avoir un signe visible de sa présence au milieu du peuple. Avec l’incarnation du Fils de Dieu s’accomplit la prophétie de Nathan au roi David (2S 7,1s) : ce n’est pas le roi, ce n’est pas nous qui « donnons une maison à Dieu », mais c’est Dieu lui-même qui « construit sa maison » pour venir habiter parmi nous, comme l’écrit saint Jean dans son Évangile (1,14). Le Christ est le Temple vivant du Père, et le Christ lui-même construit sa « maison spirituelle », l’Église, faite non de pierres matérielles mais des « pierres vivantes » (1P 2,5) que nous sommes.

L’apôtre Paul dit aux chrétiens d’Éphèse : « La construction que vous êtes a pour fondation les apôtres et prophètes, et pour pierre d’angle le Christ Jésus lui-même. En lui toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint, dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l’Esprit » (2,20s). C’est une très belle chose que cela ! Nous sommes les pierres vivantes de l’édifice de Dieu, unies profondément au Christ, qui est la pierre de soutien, ainsi que de soutien entre nous. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que le temple c’est nous, nous sommes l’Église vivante, le temple vivant et quand nous sommes tous ensemble parmi nous il y a aussi le Saint Esprit, qui nous aide à grandir comme Église. Nous ne sommes pas isolés, mais nous sommes peuple de Dieu : c’est cela l’Église !…

Je voudrais alors que nous nous demandions : comment vivons-nous notre manière d’être Église ? Sommes-nous des pierres vivantes ou sommes-nous, pour ainsi dire, des pierres lasses, ennuyées, indifférentes ? Avez-vous vu comme il est laid de voir un chrétien las, ennuyé, indifférent ? Un tel chrétien ne va pas, le chrétien doit être vivant, joyeux d’être chrétien ; il doit vivre cette beauté de faire partie du peuple de Dieu qui est l’Église.

Pape François
Audience générale du 26/06/2013 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)