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Appelés à choisir d’aimer et à être aimé

15 juillet 2025

Nous sommes tous capables de faire le bien comme de faire le mal. Nous ne sommes pas nés mauvais : tout le monde a quelque chose de bon en soi ; les uns le cachent, les autres le négligent, mais la bonté est là. Dieu nous a créés pour aimer et être aimé ; ainsi choisir un chemin ou l’autre c’est une sorte de test envoyé par Dieu. La négligence à aimer peut nous amener à dire « oui » au mal et alors nous ne nous rendons pas compte jusqu’où cela peut nous conduire…

Heureusement, nous avons le pouvoir de tout surmonter par la prière. Si nous nous tournons vers Dieu, nous répandons la joie et l’amour sur tous ceux qui nous entourent. En revanche, si le mal s’empare de quelqu’un, cette personne peut répandre le mal autour d’elle. Si nous sommes en contact avec une telle personne, faisons tout pour l’aider et lui montrer que Dieu se soucie toujours d’elle. Prions fort afin qu’elle redécouvre la prière, qu’elle revoie Dieu en elle-même et le retrouve dans les autres… Tous nous avons été créés par la même main aimante. L’amour du Christ est toujours plus fort que le mal dans le monde. Il nous faut donc aimer et être aimé. C’est aussi simple que cela, et ce ne devrait pas être un tel combat pour y parvenir.

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997)

« Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. »

14 juillet 2025

Réfléchissons sur cette parole de notre Seigneur : qu’il veut « attirer toutes choses à lui » (Jn 12,32 Vulg). Celui qui veut attirer toutes choses les rassemble d’abord et les attire ensuite. Ainsi fait notre Seigneur : il rappelle d’abord l’homme de ses divagations au dehors et de ses dispersions, lui faisant rassembler ses sens, ses facultés, paroles, œuvres, et à l’intérieur ses pensées, son intention, son imagination, ses désirs, ses inclinations, son intelligence, sa volonté et son amour. Quand tout est ainsi bien rassemblé, Dieu attire l’homme à lui, car il faut d’abord te séparer de tout le bien extérieur ou intérieur auquel tu t’es attachée en y mettant pleine satisfaction. Ce détachement est une croix pénible, d’autant plus pénible que l’attachement était plus ferme et plus fort…

Pourquoi Dieu a-t-il permis que rarement un jour et une nuit ressemblent au jour et à la nuit qui précèdent ? Pourquoi ce qui t’aidait à la dévotion aujourd’hui ne te sera-t-il d’aucun secours demain ? Pourquoi as-tu une foule d’images et de pensées qui n’aboutissent à rien ? Chère enfant, accepte de Dieu cette croix et supporte-la : elle te deviendrait une croix bien aimable, si tu pouvais remettre ces épreuves à Dieu, les accepter de lui, avec un abandon véritable, et en remercier Dieu : « Mon âme exalte Dieu en toutes choses » (cf Lc 1,46). Que Dieu prenne ou donne, le Fils de l’homme doit être élevé sur la croix… Chère enfant, laisse tout cela, applique-toi plutôt à un véritable abandon…, et pense plutôt à accepter de porter la croix de la tentation qu’à rechercher la fleur de la douceur spirituelle… Notre Seigneur a dit : « Que celui qui veut venir après moi prenne sa croix et me suive » (Lc 9,23).

Jean Tauler (v. 1300-1361)

Veillons sur notre prochain !

13 juillet 2025

Veillons à la santé de notre prochain avec autant de soin qu’à la nôtre, qu’il soit bien-portant ou épuisé par la maladie. Car « nous sommes tous un dans le Seigneur » (Rm 12,5) : riches ou pauvres, esclaves ou hommes libres, bien-portants ou malades. Pour tous, il n’y a qu’une seule tête, principe de tout : le Christ.

Ce que sont les membres du corps les uns pour les autres, chacun de nous l’est pour chacun de ses frères, et tous le sont pour tous. Il ne faut donc ni négliger ni abandonner ceux qui sont tombés avant nous dans un état de faiblesse qui nous guette tous. Plutôt que de nous réjouir d’être en bonne santé, mieux vaut compatir aux malheurs de nos frères. Ils sont à l’image de Dieu comme nous et, malgré leur apparente déchéance, ils ont gardé mieux que nous la fidélité de cette image. En eux, l’homme intérieur a revêtu le même Christ et ils ont reçu les mêmes « arrhes de l’Esprit » (2 Co 5,5). Ils ont les mêmes lois, les mêmes commandements, les mêmes alliances, les mêmes assemblées, les mêmes mystères, la même espérance. Le Christ est mort pour eux également, « lui qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29). Ils ont part à l’héritage de la vie céleste, eux qui furent privés de beaucoup de biens ici-bas. Ils sont les compagnons des souffrances du Christ, ils le seront de sa gloire.

La nature humaine nous fait une loi d’avoir pitié les uns des autres. En nous enseignant la solidarité dans la faiblesse, elle nous inculque le respect et l’amour des hommes.

Saint Grégoire de Nazianze (330-390)

« Ne craignez pas… Soyez sans crainte. »

12 juillet 2025

Je te rends grâces, Seigneur,
parce que je t’aime.
Très-Haut, ne m’abandonne pas,
car tu es mon espoir.
Gracieusement j’ai reçu ta grâce,
c’est elle qui me fait vivre.

Mes persécuteurs viendront,
et ils ne me verront plus.
Un nuage d’obscurité tombera sur leurs yeux,
et un air de ténèbres les obscurcira.
Ils n’auront plus de lumière pour voir,
ils ne pourront plus me saisir.

Ils ont médité un plan,
et il s’est anéanti pour eux.
Ils ont conçu des projets méchants
et les voilà dépouillés.

Dans le Seigneur est mon espoir,
je n’ai point de crainte.
Le Seigneur est mon salut,
je n’ai point de crainte.
Il est comme une couronne sur ma tête,
je ne chancellerai pas.

Quand même tout l’univers chancellerait,
je resterai debout.
Si tout ce qui est visible périt,
moi je ne mourrai pas.
Car le Seigneur est avec moi,
je suis avec lui.
Alléluia !

Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)

Fête de saint Benoît, abbé, patron de l’Europe

11 juillet 2025

Saint Benoît a su interpréter avec perspicacité et de manière certaine les signes des temps de son époque, quand il a écrit sa règle dans laquelle l’union de la prière et du travail devenait pour ceux qui l’acceptaient le principe de l’aspiration à l’éternité : « Ora et labora, prie et travaille » (…) En lisant les signes des temps, Benoît a vu qu’il était nécessaire de réaliser le programme radical de la sainteté évangélique dans une forme ordinaire, dans les dimensions de la vie quotidienne de tous les hommes. Il était nécessaire que « l’héroïque » devienne normal, quotidien, et que le normal et le quotidien deviennent héroïques. De cette manière, père des moines, législateur de la vie monastique en Occident, il est devenu également le pionnier d’une nouvelle civilisation. Partout où le travail humain conditionnait le développement de la culture, de l’économie, de la vie sociale, il lui ajoutait le programme bénédictin de l’évangélisation qui unissait le travail à la prière et la prière au travail. (…)

En notre époque saint Benoît est le patron de l’Europe. Il l’est non seulement en considération de ses mérites particuliers envers ce continent, envers son histoire et sa civilisation. Il l’est aussi en considération de la nouvelle actualité de sa figure à l’égard de l’Europe contemporaine. On peut détacher le travail de la prière et en faire l’unique dimension de l’existence humaine. L’époque d’aujourd’hui porte en elle cette tendance. (…) On a l’impression d’une priorité de l’économie sur la morale, d’une priorité du matériel sur le spirituel. D’une part, l’orientation presque exclusive vers la consommation des biens matériels enlève à la vie humaine son sens le plus profond. D’autre part, dans de nombreux cas, le travail est devenu une contrainte aliénante pour l’homme (…) et presque malgré lui, il se détache de la prière, enlevant à la vie humaine sa dimension transcendante. (…)

On ne peut pas vivre pour l’avenir sans comprendre que le sens de la vie est plus grand que ce qui n’est que matériel et passager, que ce sens est au-dessus de ce monde-ci. Si la société et les hommes de notre continent ont perdu l’intérêt pour ce sens, ils doivent le retrouver. (…) Si mon prédécesseur Paul VI a appelé saint Benoît de Nursie le patron de l’Europe, c’est parce qu’il pouvait aider à ce sujet l’Église et les nations d’Europe.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. »

10 juillet 2025

[Le jeune] François assistait dévotement à la messe en l’honneur des apôtres ; l’évangile était celui où le Christ envoie ses disciples prêcher et leur enseigne la façon évangélique de vivre : « ni or ni argent, pas de monnaie dans la ceinture, pas de sac de voyage, pas de tunique de réserve, pas de chaussures, pas de bâton ». Dès qu’il eut compris et retenu ce texte, le voilà amoureux de cette pauvreté des apôtres et il s’écrie, transporté de joie : « Voilà ce que je veux ! Voilà ce que toute mon âme désire ! » Et sans attendre il ôte ses chaussures, laisse tomber son bâton de marche, abandonne besace et argent comme objets d’horreur, ne garde qu’une tunique, jette sa ceinture qu’il remplace par une corde : il met tout son cœur à réaliser ce qu’il vient d’entendre et à se conformer en tout à ce code de perfection donné aux apôtres.

Un élan communiqué par Dieu le pousse dès lors à la conquête de la perfection évangélique et à une campagne de pénitence. Quand il parlait (…), ses paroles étaient tout imprégnées de la force de l’Esprit Saint : elles pénétraient jusqu’au plus profond des cœurs et plongeaient ses auditeurs dans la stupéfaction. Toute sa prédication était une annonce de paix, et il commençait chacun de ses sermons par cette salutation au peuple : « Que le Seigneur vous donne la paix ! » C’est une révélation du Seigneur, déclara-t-il plus tard, qui lui avait appris cette formule. (…)

On parlait de plus en plus de l’homme de Dieu, de son enseignement si simple, de sa vie, et quelques-uns, à son exemple, étaient saisis par cet esprit de pénitence puis se sont joints à lui, quittant tout, et habillés comme lui, ont commencé à partager sa vie.

Saint Bonaventure (1221-1274)

« Il en institua douze. »

9 juillet 2025

Le Seigneur avait commencé en convoquant les Douze, à travers lesquels était représenté le futur Peuple de Dieu. Dans la fidélité au mandat reçu par le Seigneur, les Douze, après son Ascension, associent progressivement d’autres personnes aux fonctions qui leur sont confiées, afin qu’elles poursuivent leur ministère. (…) Telle est la voie par laquelle continuera ce ministère qui, ensuite, en commençant par la seconde génération, s’appellera ministère épiscopal, le ministère des évêques. (…) Ainsi la succession de la fonction épiscopale se présente comme la continuité du ministère apostolique, garantie de la persévérance dans la Tradition apostolique.

Le lien entre le collège des évêques et la communauté originelle des apôtres est tout d’abord compris dans l’optique de la continuité historique. Comme nous l’avons vu, aux Douze est tout d’abord associés Matthieu, puis Paul, puis Barnabé, puis d’autres, jusqu’à la formation du ministère de l’Évêque. (…) Et dans la continuité de la succession se trouve la garantie de la persévérance dans la communauté ecclésiale, du collège apostolique rassemblé autour de lui par le Christ.

Mais cette continuité est entendue également au sens spirituel, car la succession apostolique dans le ministère est considérée comme le lieu privilégié de l’action et de la transmission de l’Esprit Saint. Un clair écho de ces convictions se trouve, par exemple, dans le texte suivant d’Irénée de Lyon : « La tradition des Apôtres, manifeste dans le monde entier, se montre dans chaque Église à tous ceux qui veulent voir la vérité et nous pouvons énumérer les Évêques établis par les Apôtres dans les Églises et leurs successeurs jusqu’à nous. (Les Apôtres) voulurent, en effet, que soient absolument parfaits et irrépréhensibles en toute chose ceux qu’ils laissaient comme leurs successeurs, en leur transmettant leur mission d’enseignement. »

Benoît XVI

« Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers. »

8 juillet 2025

Père saint, source intarissable de l’existence et de l’amour,
qui montres dans l’homme vivant la splendeur de ta gloire,
et qui déposes dans son cœur la semence de ton appel,
fais que personne, par notre négligence, n’ignore ou ne perde ce don,
mais que tous puissent marcher avec grande générosité
vers la réalisation de ton Amour.

Seigneur Jésus, qui durant ton pèlerinage sur les routes de la Palestine,
as choisi et appelé les apôtres
et leur as confié la tâche de prêcher l’Évangile,
de paître les fidèles, de célébrer le culte divin,
fais que, aujourd’hui aussi, ton Église ne manque pas
de prêtres saints qui portent à tous
les fruits de ta mort et de ta résurrection.

Esprit Saint, toi qui sanctifies l’Église
avec l’effusion constante de tes dons,
mets dans le cœur des appelé(e)s à la vie consacrée
une passion intime et forte pour le Règne,
afin qu’avec un « oui » généreux et inconditionné
ils mettent leur existence au service de l’Évangile.

Vierge très Sainte, toi qui sans hésiter
t’es offerte toi-même au Tout-Puissant
pour la réalisation de son dessein de salut,
suscite la confiance dans le cœur des jeunes
afin qu’il y ait toujours des pasteurs zélés,
qui guident le peuple chrétien sur la voie de la vie,
et des âmes consacrées capables de témoigner
par la chasteté, la pauvreté et l’obéissance,
de la présence libératrice de ton Fils ressuscité.
Amen.

Saint Jean-Paul II (1920-2005)

La pureté de la foi

7 juillet 2025

Penses-tu que, lorsque viendra le Fils de l’Homme, Il trouvera la foi sur la terre ? (Lc 18, 8) Que ceux qui avancent cette sentence de l’Évangile sachent que la foi mentionnée ici est celle dont le Seigneur disait : « Ta foi t’a sauvée » (Mt 9,22). Et ailleurs, à propos du centurion : « Je n’ai pas trouvé pareille foi en Israël » (Mt 8, 10). (…) Ni le centurion, ni cette pauvre femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans (Mc 5,25), ne croyaient au mystère de la Trinité, qui a été manifesté aux Apôtres après la résurrection du Christ, (…) mais c’est la simplicité de leur cœur et leur âme donnée à leur Dieu qui sont approuvées ici. « Elle disait en effet dans son cœur : si je touche la frange de son vêtement, je serai sauvée ! » (Mt 9, 21) Voilà la foi dont le Seigneur a dit qu’elle se trouve rarement ! Voilà la foi qui, même chez ceux qui croient, est difficilement parfaite ! « Qu’il te soit fait, dit le Seigneur, selon ta foi ! » (Mt 8,13).

Cette parole, moi, je désire ne pas l’entendre ! En effet, pour peu qu’il me soit fait selon ma foi, je périrai. Certes, « je crois en Dieu le Père, je crois en Dieu le Fils, je crois à l’Esprit Saint qui est Dieu, je crois en un seul Dieu », et cependant je ne veux pas qu’il me soit fait « selon ma foi ». Souvent, en effet, survient l’homme ennemi et, au milieu de la moisson du Seigneur, il sème l’ivraie. (…)

En réalité, bien des fois, dans ma prière, je flâne à travers les rues, je calcule des intérêts, ou bien, emporté par une songerie honteuse, je m’occupe de ce que je rougirais de dire. Où est la foi ? À chacun d’interroger son propre cœur et, dans la vie, il verra combien il est rare de découvrir une âme fidèle au point de ne rien faire par désir de gloire ni rien pour le ‘qu’en-dira-t-on’. (…) En effet, les vices voisinent avec les vertus. Il est difficile de se contenter d’avoir Dieu seul pour juge.

Saint Jérôme (347-420)

L’homme relié à Dieu pénètre le monde entier

6 juillet 2025

L’homme, dans la structure du monde, est pour ainsi dire en son centre. Il a plus de puissance que les autres créatures qui demeurent cependant dans la même structure. Car s’il est petit par sa stature il est grand par les énergies de son âme.

La tête levée et les pieds bien calés, il est capable de mouvoir les éléments d’en haut comme ceux d’en bas. Les œuvres de ses mains pénètrent tout parce qu’il a, par l’énergie de l’homme intérieur, la possibilité de mettre ce pouvoir en œuvre. Le corps est plus grand que le cœur, mais les énergies de l’âme dépassent en puissance celles du corps. Le cœur est caché au fond du corps, mais le corps est entouré des énergies de l’âme qui s’étendent au monde entier. Ainsi, c’est par la science de Dieu, la conscience reliée à Dieu, que le fidèle existe, il tend vers Dieu dans les contraintes de l’esprit du siècle. Dans toutes ses entreprises, prospères ou adverses, c’est vers Dieu qu’il aspire. En elles, il ne cesse de manifester à Dieu tout le respect amoureux qui l’anime.

L’homme intérieur contemple de ses yeux de chair les créatures qui l’entourent, mais par la foi, c’est Dieu qu’il voit. L’homme le reconnaît en toute créature, car il perçoit leur Créateur.

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)