
Le premier degré de la contemplation, mes bien-aimés, c’est que sans cesse nous considérions ce que veut le Seigneur, ce qui lui plaît, ce qui lui est agréable. En beaucoup de choses nous l’offensons tous, notre manque de simplicité heurte la droiture de sa volonté, et cela nous empêche de nous unir, de nous attacher à lui. Humilions-nous donc sous la main puissante du Dieu très haut et hâtons-nous d’exposer toute notre misère devant les yeux de sa miséricorde en disant : « Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri, sauve-moi et je serai sauvé » (Jr 17,14), et encore : « Prends pitié de moi, Seigneur, guéris mon âme, car j’ai péché contre toi » (Ps 40,5).
Lorsque l’œil du cœur est purifié par ce genre de pensées, nous ne vivons plus le cœur plein d’amertume mais dans les délices qui se trouvent en l’Esprit de Dieu. Déjà nous ne considérons plus quelle est la volonté de Dieu sur nous, mais quelle est cette volonté en elle-même. Or Dieu veut la vie, et rien absolument n’est plus utile et plus avantageux que de s’accorder à sa volonté. Et c’est pourquoi l’empressement que nous mettons à vouloir conserver notre vie, mettons-le aussi, dans la mesure du possible, à ne point dévier du chemin y mène.
Saint Bernard (1091-1153)
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