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« L’Époux est avec eux. »

5 juillet 2025

L’Église, mystère de l’union des hommes avec Dieu : C’est dans l’Église que le Christ accomplit et révèle son propre mystère comme le but du dessein de Dieu : « récapituler tout en lui » (Ep 1,10). Saint Paul appelle « grand mystère » (Ep 5,32) l’union sponsale du Christ et de l’Église. Parce qu’elle est unie au Christ comme à son Époux, l’Église devient elle-même à son tour mystère (Ep 3,9s). Contemplant en elle le mystère, Saint Paul s’écrie : « Le Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Col 1,27) (…) Marie nous précède tous dans la sainteté qui est le mystère de l’Église comme « l’Épouse sans tache ni ride » (Ep 5,27). C’est pourquoi « la dimension mariale de l’Église précède sa dimension pétrinienne » (…)

L’unité du Christ et de l’Église, de la tête et des membres de son Corps, implique aussi la distinction des deux dans une relation personnelle. Cet aspect est souvent exprimé par l’image de l’époux et de l’épouse. Le thème du Christ Époux de l’Église a été préparé par les prophètes et annoncé par Jean Baptiste (Jn 3,29). Le Seigneur s’est lui-même désigné comme « l’Époux » (Mc 2,19). L’apôtre Paul présente l’Église et chaque fidèle, membre de son Corps, comme une épouse « fiancée » au Christ Seigneur, pour n’être avec lui qu’un seul Esprit. Elle est l’Épouse immaculée de l’agneau immaculé (Ap 22,17) que le Christ a aimée, pour laquelle il s’est livré « afin de la sanctifier » (Ep 5,26), qu’il s’est associée par une alliance éternelle, et dont il ne cesse de prendre soin comme de son propre Corps.

« Voilà le Christ total, Tête et Corps, un seul formé de beaucoup (…) Le Seigneur lui-même dit dans l’Évangile : ‘Non plus deux, mais une seule chair’ (Mt 19,6). Comme vous l’avez vu, il y a bien en fait deux personnes différentes, et cependant, elles ne font qu’un dans l’union conjugale » (St Augustin).

Catéchisme de l’Église catholique

À table avec Jésus

4 juillet 2025

« Comme Jésus était à table dans la maison, de nombreux publicains et pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. » (…) Essayons de comprendre plus profondément l’événement relaté ici. Matthieu n’a pas seulement offert au Seigneur un repas matériel dans sa demeure terrestre, mais, par sa foi et son amour, il lui a bien davantage préparé un festin dans la maison de son cœur, comme en témoigne celui qui a dit : « Je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un écoute ma voix et m’ouvre, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3,20).

Oui, le Seigneur se tient à la porte et il frappe lorsqu’il rend notre cœur attentif à sa volonté, soit par la parole de ceux qui enseignent, soit par une inspiration intérieure. Nous ouvrons notre porte à l’appel de sa voix quand nous acceptons librement ses enseignements intérieurs ou extérieurs et quand, ayant compris ce que nous devons faire, nous l’accomplissons. Et il entre pour manger, lui avec nous et nous avec lui, parce qu’il habite dans le cœur de ses élus, par la grâce de son amour. Ainsi il les nourrit sans cesse par la lumière de sa présence, afin qu’ils élèvent progressivement leurs désirs, et lui-même se nourrit de leur zèle pour le ciel comme la plus délicieuse des nourritures.

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)

Fête de saint Thomas, apôtre

3 juillet 2025

« Mets ton doigt dans la marque des clous », dit Jésus à Thomas. « Tu me cherchais quand je n’étais pas là, profites-en maintenant. Je connais ton désir malgré ton silence. Avant que tu ne me le dises, je sais ce que tu penses. Je t’ai entendu parler, et quoique invisible, j’étais auprès de toi, auprès de tes doutes, et sans me faire voir, je t’ai fait attendre, pour mieux regarder ton impatience. Mets ton doigt dans la marque des clous. Mets ta main dans mon côté, et ne sois plus incrédule, mais crois. »

Alors Thomas le touche : toute sa défiance tombe et rempli d’une foi sincère et de tout l’amour que l’on doit à son Dieu, il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Et le Seigneur lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru ; heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! Thomas, porte la nouvelle de ma résurrection à ceux qui ne m’ont pas vu. Entraîne toute la terre à croire non à ses yeux, mais à ta parole. Parcours les peuples et les cités païennes. Apprends-leur à porter la croix sur les épaules au lieu des armes… Dis-leur qu’ils sont appelés par la grâce, et toi, contemple leur foi : heureux, en vérité, ceux qui n’ont pas vu et ont cru ! »

Telle est l’armée que lève le Seigneur ; tels sont les enfants de la piscine baptismale, les œuvres de la grâce, la moisson de l’Esprit. Ils ont suivi le Christ sans l’avoir vu, ils l’ont cherché et ils ont cru. Ils ont reconnu avec les yeux de la foi, non du corps. Ils n’ont pas mis leurs doigts dans les marques des clous, mais ils se sont attachés à sa croix et ont embrassé ses souffrances. Ils n’ont pas vu le côté du Seigneur, mais par la grâce ils se sont unis à ses membres et ils ont fait leur cette parole du Seigneur : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! »

Basile de Séleucie (?-v. 468)

La libération des captifs

2 juillet 2025

En ce jour Jésus Christ est entré vainqueur dans les abîmes des enfers. En ce jour « il a brisé les portes d’airain, il a rompu les verrous de fer », comme le dit Isaïe (45,2). Remarquez ces expressions. Il ne dit pas qu’il « a ouvert » les portes d’airain, ni qu’il les a enlevées, mais qu’il les « a brisées », pour faire comprendre qu’il n’y a plus de prison, pour dire que Jésus a anéanti ce séjour des captifs. Une prison où il n’y a plus ni portes ni verrous ne peut plus retenir de prisonniers. Ces portes que le Christ a brisées, qui pourrait les rétablir ? Ces verrous qu’il a rompus, quel homme pourrait les remettre ?

Quand les princes de la terre relâchent des détenus en envoyant des lettres de grâce, ils laissent subsister les portes et les gardes de la prison, pour montrer à ceux qui sortent qu’ils peuvent y rentrer encore, eux ou d’autres. Le Christ n’agit pas de la sorte. En brisant les portes d’airain, il témoigne qu’il n’y a plus de captivité, plus de mort.

Pourquoi des portes « d’airain » ?… Parce que la mort était impitoyable, inflexible, dure comme le diamant. Jamais pendant tous les siècles avant Jésus Christ, jamais aucun de ses captifs n’avait pu lui échapper, jusqu’au jour où le Souverain du ciel est descendu dans l’abîme pour lui arracher ses victimes.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

« Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

1 juillet 2025

La tradition des chrétiens n’a pas une origine terrestre ; ce qu’ils conservent avec tant de soin n’est pas l’invention d’un mortel… En vérité le Tout-Puissant lui-même, le Créateur de toutes choses, l’Invisible, Dieu lui-même a établi chez les hommes la vérité en envoyant du haut des cieux sa Parole, le Verbe saint et insondable, et l’a affermi dans leurs cœurs.

Il n’a pas envoyé aux hommes, comme certains pourraient l’imaginer, quelque subordonné, ange ou un des esprits chargés des affaires terrestres ou à qui est confié le gouvernement du ciel (cf Ep 1,21), mais bien « le bâtisseur et l’architecte » de l’univers (He 11,10). C’est par lui que Dieu a créé les cieux, par lui qu’il a enfermé la mer dans ses limites ; c’est lui dont tous les éléments cosmiques observent fidèlement les lois mystérieuses ; lui de qui le soleil a reçu la règle qu’il doit observer dans sa course journalière ; lui à qui obéit la lune, brillant pendant la nuit ; lui à qui obéissent les astres qui accompagnent la lune dans son cours. C’est de lui que toutes choses ont reçu disposition, limites et hiérarchies : les cieux et tout ce qui est dans les cieux ; la terre et tout ce qui est sur la terre ; la mer et tout ce qui est dans la mer, le feu, l’air, l’abîme, le monde d’en haut, celui d’en bas, les régions intermédiaires : c’est lui que Dieu a envoyé aux hommes.

Et non pas, comme une intelligence humaine pourrait le penser, pour la tyrannie, la terreur et l’épouvante – pas du tout ! Mais en toute bonté et douceur, il l’a envoyé comme un roi envoie son fils (cf Mt 21,37), comme le dieu qu’il était. Il l’a envoyé comme il convenait pour les hommes : pour les sauver par la persuasion, non par la violence. Il n’y a pas de violence en Dieu.

La Lettre à Diognète (v. 200)

« Viens, suis-moi ! »

30 juin 2025

Plus tu te sépareras des choses de la terre, plus tu te rapprocheras de celles du ciel et plus tu trouveras de richesses en Dieu.

Celui qui saura mourir à tout, trouvera vie en tout.

Sépare-toi du mal, fais le bien, recherche la paix (Ps 33,15).

Celui qui se plaint ou qui murmure n’est point parfait ni même bon chrétien.

Celui-là est humble qui se cache en son propre néant et sait s’abandonner à Dieu.

Celui-là est doux qui sait supporter le prochain et se supporter soi-même.

Si tu veux être parfait, vends ta volonté et donne-la aux pauvres d’esprit, puis tourne-toi vers le Christ, pour obtenir de lui la douceur et l’humilité, et suis-le jusqu’au Calvaire et au sépulcre.

Saint Jean de la Croix (1542-1591)

Saint Pierre et saint Paul, Apôtres, solennité

29 juin 2025

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. (…) Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Les trois métaphores auxquelles recourt Jésus sont très claires : Pierre sera le fondement, le roc, sur lequel s’appuiera l’édifice de l’Église ; il aura les clefs du Royaume des cieux pour ouvrir ou fermer à celui qui lui semblera juste ; enfin, il pourra lier ou délier, en ce sens qu’il pourra établir ou interdire ce qu’il pensera être nécessaire à la vie de l’Église, qui est et reste l’Église du Christ. (…)

On rencontre également, après la résurrection, cette prééminence que Jésus a voulu conférer à Pierre (Mc 16,7 ;Jn 20,2.4-6). (…) Pierre sera, parmi les apôtres, le premier témoin d’une apparition du Ressuscité (Lc 24,34 ;1Co 15,5). Son rôle, qui est souligné avec décision (Jn 20,3-10), marque la continuité entre la prééminence qu’il a eue dans le groupe apostolique et la prééminence qu’il continuera à avoir dans la communauté née avec les événements de Pâques. (…) Plusieurs des textes clef qui se rapportent à Pierre peuvent être ramenés au contexte de la dernière Cène, au cours de laquelle le Christ confère à Pierre le ministère de confirmer ses frères (Lc 22,31s)…

Cette contextualisation du primat de Pierre à la dernière Cène, au moment où est instituée l’Eucharistie, Pâque du Seigneur, indique en plus le sens ultime de ce primat : Pierre, pour tous les temps doit être le gardien de la communion avec le Christ. Il doit conduire à la communion avec le Christ. Il doit se préoccuper que le filet ne se rompe pas (Jn 21,11) et que la communion universelle puisse ainsi perdurer. C’est seulement ensemble que nous pouvons être avec le Christ, qui est le Seigneur de tous. La responsabilité de Pierre est de garantir ainsi la communion avec le Christ par la charité du Christ en conduisant à la réalisation de cette charité dans la vie de chaque jour. Prions pour que la primauté de Pierre, confiée à de pauvres personnes humaines, puisse toujours être exercée en ce sens originel voulu par le Seigneur, et pour qu’elle puisse ainsi être toujours plus reconnue en son sens véritable par les frères qui ne sont pas encore en pleine communion avec nous.

Benoît XVI

Les vertus du cœur de la Vierge

28 juin 2025

Durant la messe où Gertrude devait communier, elle vit la glorieuse Mère du Seigneur merveilleusement ornée de l’éclat de toutes les vertus. Se jetant humblement à ses pieds, l’âme se mit à la prier de daigner la préparer à recevoir le corps et le sang très saints de son Fils. La bienheureuse Vierge lui mit alors sur la poitrine un collier de toute beauté qui avait comme sept pointes, et sur chacune une sorte de pierrerie extrêmement précieuse.

Cela symbolisait les principales vertus par lesquelles la Vierge avait plu au Seigneur. La première des pierreries figurait sa pureté attrayante ; la seconde, son humilité féconde ; la troisième, ses fervents désirs ; la quatrième, sa lumineuse connaissance ; la cinquième, son amour inextinguible ; la sixième, sa joie souveraine ; la septième, sa paix inaltérable. Or, lorsque l’âme se présenta aux regards de Dieu, ornée de ce collier, le Seigneur fut tellement charmé et captivé par la beauté de ces vertus, que, comme ravi d’amour, il s’inclina vers elle avec la toute-puissance de sa divinité, l’attira – ô merveille ! – tout entière à lui et, la pressant tendrement sur son Cœur, lui prodigua ses affectueuses caresses.

(…)L’Esprit Saint, tel une brise infiniment légère, semblait venir du Cœur du Seigneur, et, de son souffle plein de suavité, faire avec douceur le tour des sept pierreries du collier porté par l’âme. Elles lui servaient comme d’instrument de musique pour chanter cette antienne à la louange de la Trinité suprême.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

Sacré-Cœur de Jésus, solennité

27 juin 2025

Comme c’est bon, n’est-ce pas, de s’abandonner au Cœur de Jésus, de se laisser faire par Lui, de bien penser que tout ce qui arrive, excepté le péché, arrive par Sa volonté, que même le péché est « permis » par Lui, et que de tout, absolument de tout, même des fautes, on peut et on doit tirer le plus grand bien… ! Comme c’est doux de nous sentir dans de telles mains, et appuyé sur un tel Cœur ! Avons-nous en Jésus un Père, un Frère, un Époux assez tendre, assez sage, assez puissant ! Que nous sommes heureux, nous, pauvres petites créatures ! Que le Bon Dieu est bon pour nous !

Misericordias Domini in aeternum cantabo : on voudrait ne dire que ces mots-là pendant toute la vie comme on ne dira qu’eux, comme on ne vivra que d’eux pendant l’éternité… Fondons-nous en reconnaissance, en joie, en bénédictions, en regardant les bontés de Dieu pour tous les hommes, Son amour inouï pour chacun de nous ; contemplons-Le et disons-nous que nous sommes un de ces petits êtres qu’Il a tant aimés, pour lesquels Il a vécu et Il est mort : Il a donné tout Son sang pour chacun de nous ! Quel amour ! Quel bonheur d’être ainsi aimé ! et d’être aimé par qui ? par l’Être infiniment parfait, par la beauté infinie et souveraine… Qui sommes-nous, pour être tant chéris, et chéris par Dieu ?…

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

En ta volonté, toute ma sainteté !

26 juin 2025

Ô volonté de Dieu tout-puissant,
Tu es mon délice, tu es ma joie,
Peu importe ce que me tend la main de mon Seigneur,
Je l’accepterai avec allégresse, soumission et amour.

Ta sainte volonté – voilà mon repos,
En elle est toute ma sainteté,
Et tout mon salut éternel,
Car accomplir la volonté de Dieu est la plus grande gloire.

La volonté de Dieu – ce sont Ses divers souhaits,
Mon âme les accomplit sans réserve,
Car tels sont Ses divins désirs
Au moment où Dieu accorde Ses confidences.

Fais de moi ce qu’il Te plaît – Seigneur,
Je ne Te fais aucun obstacle, aucune réserve,
Car Tu es tout mon délice et l’amour de mon âme,
Et c’est devant Toi, réciproquement, que je déverse le flot de mes confidences.

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)