
Le Seigneur avait commencé en convoquant les Douze, à travers lesquels était représenté le futur Peuple de Dieu. Dans la fidélité au mandat reçu par le Seigneur, les Douze, après son Ascension, associent progressivement d’autres personnes aux fonctions qui leur sont confiées, afin qu’elles poursuivent leur ministère. (…) Telle est la voie par laquelle continuera ce ministère qui, ensuite, en commençant par la seconde génération, s’appellera ministère épiscopal, le ministère des évêques. (…) Ainsi la succession de la fonction épiscopale se présente comme la continuité du ministère apostolique, garantie de la persévérance dans la Tradition apostolique.
Le lien entre le collège des évêques et la communauté originelle des apôtres est tout d’abord compris dans l’optique de la continuité historique. Comme nous l’avons vu, aux Douze est tout d’abord associés Matthieu, puis Paul, puis Barnabé, puis d’autres, jusqu’à la formation du ministère de l’Évêque. (…) Et dans la continuité de la succession se trouve la garantie de la persévérance dans la communauté ecclésiale, du collège apostolique rassemblé autour de lui par le Christ.
Mais cette continuité est entendue également au sens spirituel, car la succession apostolique dans le ministère est considérée comme le lieu privilégié de l’action et de la transmission de l’Esprit Saint. Un clair écho de ces convictions se trouve, par exemple, dans le texte suivant d’Irénée de Lyon : « La tradition des Apôtres, manifeste dans le monde entier, se montre dans chaque Église à tous ceux qui veulent voir la vérité et nous pouvons énumérer les Évêques établis par les Apôtres dans les Églises et leurs successeurs jusqu’à nous. (Les Apôtres) voulurent, en effet, que soient absolument parfaits et irrépréhensibles en toute chose ceux qu’ils laissaient comme leurs successeurs, en leur transmettant leur mission d’enseignement. »