ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Rédempteur’

« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

dimanche 10 mars 2024

[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Ouvre, ma fille, l’œil de ton intelligence ; tu découvriras les aveugles et les ignorants, et tu verras aussi les imparfaits et les parfaits qui me suivent vraiment. Tu éprouveras ainsi de la douleur de la damnation des ignorants et de l’allégresse pour la perfection de mes enfants bien-aimés. Tu découvriras aussi comment se comportent ceux qui cheminent à ma lumière et ceux qui vont par les ténèbres.

Mais auparavant je veux que tu regardes le Pont, que je vous ai construit en mon Fils unique, et que tu contemples sa grandeur qui va du ciel à la terre ; puisque la grandeur de la Divinité est unie à la terre de votre humanité. C’est pourquoi je te dis qu’il va du ciel à la terre, par l’union qu’il a faite avec l’homme. Cela fut nécessaire pour refaire la voie qui était rompue, comme je t’ai dit, et permettre de traverser l’amertume du monde, pour arriver à la vie. En partant de la terre, on ne le pouvait établir d’une grandeur suffisante pour passer le fleuve et rejoindre la vie éternelle, puisque la terre de la nature humaine était incapable par elle seule de satisfaire au péché et de détruire la tache du péché d’Adam qui a corrompu et infecté toute la race humaine, comme je t’ai déjà dit. Il était donc nécessaire de la conjoindre à la grandeur de ma nature, Déité éternelle, pour qu’elle pût satisfaire pour toute la race humaine : il fallait que la nature humaine subît la peine et que la nature divine unie avec cette nature humaine acceptât le sacrifice que mon Fils m’offrait à moi, pour détruire la mort et vous rendre la vie.

Ainsi la Grandeur s’est abaissée jusqu’à la terre de votre humanité : en s’unissant à elle, elle a édifié un pont et rétabli la route. Pourquoi cette voie ? Pour que, en vérité, l’homme vînt se réjouir avec la nature angélique. Mais, pour obtenir la vie, il ne suffirait pas que mon Fils soit devenu le pont, si vous, vous ne passiez pas par ce pont.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

Commémoration de tous les fidèles défunts

jeudi 2 novembre 2023

« Oui, je sais que mon Rédempteur est vivant. » (Jb 19,25 Vg) Job ne dit pas Créateur, mais Rédempteur : il désigne clairement celui qui, après avoir tout créé, voulant nous racheter de notre captivité est apparu parmi nous dans l’Incarnation et par sa Passion nous a libérés de la mort éternelle. Et il faut remarquer avec quelle foi Job s’engage sur la puissance de la divinité de celui dont Paul a pu dire : « Oui, il a été crucifié en raison de sa faiblesse, mais il est vivant par la puissance de Dieu. » (2Co 13,4) Job dit, en effet : « Oui, je sais que mon Rédempteur est vivant. » C’est dire sans ambages : il a été flagellé, raillé, meurtri de soufflets, couronné d’épines, couvert de crachats, crucifié, il est mort, voilà ce que saura l’incroyant : moi, je crois d’une foi sûre que depuis sa mort il est vivant, lui qui est tombé entre les mains des impies.

Mais, bienheureux Job, quelle confiance te donne la résurrection du Maître en la résurrection de ta propre chair, de grâce, proclame-le ouvertement. Le texte poursuit : « Je sais que je ressusciterai de la terre au dernier jour. » Oui, la résurrection qu’il manifeste en sa personne, en nous aussi il l’accomplira un jour. Oui, la résurrection qu’il manifeste en lui, il nous l’a promise, parce que les membres participent de la gloire de leur Tête.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

La petitesse d’une semence et l’espérance de la résurrection

mardi 31 octobre 2023

En considérant que l’esprit se libère de la chair, que la chair se change en pourriture, que la pourriture est réduite en poussière, que la poussière est réduite à ses éléments au point de devenir invisible aux yeux de l’homme, quelques esprits désespèrent de pouvoir ressusciter ; ils ont sous les yeux des os desséchés : que ces os se revêtent de leur chair et puissent retrouver la verte fraîcheur de la vie, ils n’ont pas une telle foi. Eh bien, s’ils ne gardent pas la foi en la résurrection par obéissance, du moins devraient-ils la garder par raison.

Qu’imite, en effet, chaque jour le monde en ses propres éléments ? N’est-ce pas notre propre résurrection ? (…) Considérons donc la petitesse d’une semence d’arbre jetée en terre pour produire un arbre, et représentons-nous, si nous en sommes capables, où était caché dans l’exiguïté de cette semence l’arbre tellement immense qui en est sorti, où donc était le bois, l’écorce, la verdure du feuillage, la profusion des fruits. Distinguait-on rien de tel dans la semence quand elle était jeté en terre ? Et pourtant, selon le plan secret du maître d’œuvre qui ordonne merveilleusement le devenir universel, dans la délicatesse de la semence était cachée l’âpreté de l’écorce, dans la fragilité de la semence se voilait la force de sa résistance et dans la sécheresse, la profusion de sa fécondité.

Faut-il donc s’étonner qu’une poussière si tenue, qui échappe même à nos yeux une fois réduite à ses éléments, recouvre forme humaine le jour où le veut Celui qui des semences les plus ténues fait surgir dans leur intégrité des arbres immenses ? Puisque donc nous sommes, par notre constitution même, des êtres doués de raison, l’espérance de notre résurrection devrait s’imposer à notre regard, à notre contemplation même devant le monde extérieur. Mais comme s’est engourdi en nous le jugement de la raison, pour nous donner un exemple nous est venue, de surcroît, la grâce du Rédempteur.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

Notre Rédempteur a été comme un passant

mercredi 1 février 2023

« Et j’ai été à leurs yeux comme un passant. » (Jb 19,15 Vg) N’être pas connu par la synagogue, c’était, pour notre Rédempteur, être dans sa maison comme un passant. C’est ce qu’atteste le Prophète dans ces paroles : « Pourquoi seras-tu sur la terre comme un métayer, comme un voyageur qui s’arrête pour chercher un gîte ? » (Jr 14,8)

Puisqu’il n’a pas été entendu comme Seigneur, il a été tenu non pour un propriétaire du sol, mais pour un métayer. Et comme un voyageur, il n’a fait une halte que pour chercher un gîte : il n’a pris à la Judée que quelques hommes et c’est pour la vocation des Gentils qu’il a achevé son voyage.

Il a donc été à leurs yeux un passant, puisque, en n’attachant leurs pensées qu’à ce qu’ils pouvaient voir, ils ont été impuissants à discerner dans le Seigneur ce qu’ils ne pouvaient pas voir. En méprisant sa chair visible ils n’ont pas atteint son invisible majesté. C’est donc raison de dire : « Et j’ai été à leurs yeux comme un passant. »

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »

samedi 9 avril 2022

Afin de blanchir la multitude, un seul s’est laissé noircir (…), car « il est bon, dit l’Écriture, qu’un seul homme meure pour le peuple ». Il est bon qu’un seul prenne « la ressemblance de la chair de péché » (Rm 8,3), et que toute la race ne soit pas condamnée pour le péché. La splendeur de l’essence divine se voile donc en la forme d’esclave, pour sauver la vie de l’esclave. L’éclat de la vie éternelle s’assombrit dans la chair pour purifier la chair. Pour éclairer les fils des hommes, le plus beau des enfants des hommes (Ps 44,3) doit s’obscurcir dans sa Passion, accepter la honte de la croix. Exsangue dans la mort, qu’il perde toute beauté, tout honneur, pour s’acquérir, belle et glorieuse, son Épouse sans tache ni ride, l’Église (Ep 5,27).

Mais sous cette tente noire (Ct 1,5) (…), je reconnais le roi. (…) Je le reconnais et je l’embrasse. Je vois sa gloire qui est à l’intérieur ; je devine l’éclat de sa divinité, la beauté de sa force, la splendeur de sa grâce, la pureté de son innocence. La couleur misérable de l’infirmité humaine le couvre ; son visage est comme caché, défait, à l’heure où pour nous ressembler il est éprouvé comme nous, mais n’a pas péché.

Je reconnais aussi la forme de notre nature souillée, je reconnais cette tunique de peau, le vêtement de nos premiers parents (Gn 3,21). Mon Dieu s’en est revêtu, prenant la forme de l’esclave, devenu semblable aux hommes (Ph 2,7) et habillé comme eux. Sous cette peau de chevreau, signe du péché, dont se couvrit Jacob (Gn 27,16), je reconnais la main qui n’a pas péché, la nuque jamais courbée sous l’emprise du mal. Je sais, Seigneur, que par nature tu es doux, humble de cœur, abordable, paisible, souriant, toi qui as été « oint de l’huile de joie plus que tes compagnons » (Mt 11,29 ;Ps 44,8). D’où te vient donc cette rude ressemblance d’Ésaü, cette affreuse apparence du péché ? Ah, c’est la mienne ! (…) Je reconnais mon bien, et sous mon visage je vois mon Dieu, mon Sauveur.

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

Jésus, notre Tout

mercredi 2 mai 2018

Jésus est notre unique maître qui doit nous enseigner, notre unique Seigneur de qui nous devons dépendre, notre unique chef auquel nous devons être unis, notre unique modèle auquel nous devons nous conformer, notre unique médecin qui doit nous guérir, noter unique pasteur qui doit nous nourrir, notre unique voie qui doit nous conduire, notre unique vérité que nous devons croire, notre unique vie qui doit nous vivifier et notre unique tout en toutes choses qui doit nous suffire. Il n’a point été donné d’autre nom sous le ciel, que le nom de Jésus, par lequel nous devions être sauvés. Dieu ne nous a point mis d’autre fondement de notre salut, de notre perfection et de notre gloire, que Jésus-Christ : tout édifice qui n’est pas posé sur cette pierre ferme est fondé sur le sable mouvant, et tombera infailliblement tôt ou tard. Tout fidèle qui n’est pas uni à lui comme une branche au cep de la vigne, tombera, séchera et ne sera propre qu’à être jeté au feu. Si nous sommes en Jésus-Christ et Jésus-Christ en nous, nous n’avons point de damnation à craindre ; ni les anges de cieux, ni les hommes de la terre, ni les démons des enfers, ni aucune autre créature ne nous peut nuire, parce qu’elle ne nous peut séparer de la charité de Dieu qui est en Jésus-Christ.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), prédicateur, fondateur de communautés religieuses
Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, §61 (Livre de Vie, Évreux, 1996, p.55-56, rev.)

 

 

 

 

 

 

 

 

Intentions de prière – décembre 2014

samedi 29 novembre 2014

Universelle – Noël, espérance pour l’humanité
Pour que la naissance du Rédempteur apporte paix et espérance à tous les hommes de bonne volonté.

Pour l’évangélisation – Les parents

Pour que les parents soient d’authentiques évangélisateurs,
transmettant à leurs enfants le don précieux de la foi.

 

 

 

 

 

 

La grandeur de Jean le Baptiste

samedi 2 août 2014

jbapti_byzan_006Ce qui a fait la grandeur de Jean, ce qui l’a rendu si grand entre les grands, c’est qu’il a mis le comble à ses vertus…en y ajoutant la plus grande de toutes, l’humilité. Alors qu’on le considérait comme le plus élevé de tous, il a mis au-dessus de lui, spontanément et avec l’empressement de l’amour, Celui qui est le plus humble de tous, et même tellement au-dessus de lui qu’il se déclare indigne de lui enlever ses sandales (Mt 3,11).

Que d’autres donc s’émerveillent de ce que Jean ait été prédit par les prophètes, annoncé par un ange…, né de parents si saints et si nobles, quoique âgés et stériles…, qu’il ait préparé la voie du Rédempteur dans le désert, qu’il ait ramené les cœurs des pères vers les fils et ceux des fils vers les pères (Lc 1,17), qu’il ait été jugé digne de baptiser le Fils, d’entendre le Père, de voir le Saint Esprit (Lc 3,22), qu’enfin, il ait combattu jusqu’à la mort pour la vérité et que, pour être précurseur du Christ jusque dans le séjour des morts, il ait été martyr du Christ avant sa Passion. Que d’autres s’émerveillent de tout cela…

Quant à nous, mes frères, c’est son humilité qui nous est proposée comme objet non seulement d’admiration, mais aussi d’imitation. Elle l’a incité à ne pas vouloir passer pour grand, alors qu’il le pouvait… En effet, ce fidèle « ami de l’Époux » (Jn 3,29), qui aimait son Seigneur plus que lui-même, souhaitait « diminuer » pour que « lui il grandisse » (v. 30). Il s’efforçait d’augmenter la gloire du Christ en se faisant lui-même plus petit, exprimant par toute sa conduite ce que dirait l’apôtre Paul : « Ce n’est pas nous-mêmes que nous prêchons, mais le Seigneur Jésus Christ » (2Co 4,5).

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
3e Sermon pour la nativité de Jean Baptiste ; SC 202 (trad. cf SC p. 343)

 

 

 

« Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

lundi 27 mai 2013

Ignorer Dieu, c’est mourir ; le connaître, vivre en lui, l’aimer, essayer de lui ressembler, voilà la seule vie. Si vous désirez la vie éternelle…, cherchez d’abord à le connaître même si « personne ne le connaît, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11,27). Après Dieu, connaissez la grandeur du Rédempteur et sa grâce inestimable ; « la Loi, dit l’apôtre Jean, a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité nous ont été données par Jésus Christ » (1,17)… Si la Loi de Moïse pouvait nous donner la vie éternelle, pourquoi notre Sauveur serait-il venu au monde et aurait-il souffert pour nous depuis sa naissance jusqu’à la mort, parcourant toute une vie humaine ? Pourquoi le jeune homme qui accomplissait si fidèlement depuis sa jeunesse les commandements de la Loi, se serait-il jeté aux pieds d’un autre pour demander l’immortalité ?

Ce jeune homme observait toute la Loi, et s’y était attaché dès sa jeunesse… Mais il sent bien que s’il ne manque rien à sa vertu, la vie lui fait encore bien défaut. C’est pourquoi il vient la demander à celui qui seul peut l’accorder ; il est sûr d’être en règle avec la Loi, cependant il implore le Fils de Dieu… Les amarres de la Loi le défendaient mal du roulis ; inquiet, il quitte ce mouillage dangereux et vient jeter l’ancre au port du Sauveur.

Jésus ne lui reproche pas d’avoir manqué à la Loi, mais il se met à l’aimer, ému par cette application de bon élève. Toutefois il le déclare encore imparfait… : il est bon ouvrier de la Loi, mais paresseux pour la vie éternelle. La sainte Loi est comme un pédagogue qui achemine vers les commandements parfaits de Jésus (Ga 3,24) et vers sa grâce. Jésus est « l’aboutissement de la Loi pour que soit donné la justice à tous ceux qui croient en lui » (Rm 10,4).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Homélie « Quel riche peut être sauvé ? » (trad. coll. Icthus, t. 6, p. 28 rev.)

 

 

 

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. »

samedi 28 juillet 2012

.

Il y a des scandales dans l’Église, des choses blâmables et honteuses ; aucun catholique ne pourra le nier. Elle a toujours encouru le reproche et la honte d’être la mère de fils indignes ; elle a des enfants qui sont bons, elle en a bien d’avantage qui sont mauvais… Dieu aurait pu instituer une Église qui soit pure ; mais il a prédit que l’ivraie semée par l’ennemi demeurerait avec le froment jusqu’à la moisson, à la fin du monde. Il a affirmé que son Église serait semblable à un filet de pêcheur « qui ramasse des poissons de toutes sortes » que l’on ne trie pas avant le soir (Mt 13,47s). Allant plus loin encore, il a déclaré que les mauvais et les imparfaits l’emporteraient de beaucoup sur les bons. « Il y a beaucoup d’appelés, a-t-il dit, mais peu d’élus » (Mt 22,14), et son apôtre dit « qu’il subsiste un reste, élu par grâce » (Rm 11,5). Il y a donc sans cesse, dans l’histoire et dans la vie des catholiques, largement de quoi faire le jeu des contradicteurs…

Mais nous ne baissons pas la tête de honte, pour cacher notre visage entre nos mains : nous levons nos mains et notre visage vers notre Rédempteur. « Comme les yeux des serviteurs vers la main de leur maître…, ainsi nos yeux vers le Seigneur notre Dieu, jusqu’à ce qu’il nous prenne en pitié » (Ps 122,2)… Nous en appelons à toi, juste juge, car c’est toi qui nous regarde. Nous ne faisons aucun cas des hommes, tant que nous t’avons, toi…, tant que nous avons ta présence en nos assemblées, ton témoignage et ton approbation en nos cœurs.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermons Preached on Various Occasions, n°9, 2.6

.

.