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Archive pour le mot-clef ‘St Grégoire le Grand’

« Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »

jeudi 27 novembre 2025

 « Les puissances des cieux seront ébranlées. » Qui le Seigneur appelle-t-il puissances des cieux, sinon les anges, les archanges, les Trônes, les Dominations, les Principautés et les Puissances ? (Col 1,16) Ils apparaîtront visiblement lors de la venue du Juge… « Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec une grande puissance et une grande majesté. » C’est comme si on disait clairement : « Ils verront dans la puissance et la majesté celui qu’ils n’ont pas voulu écouter lorsqu’il se présentait dans l’humilité ». (…) Cela est dit à l’intention des réprouvés. Les paroles qui suivent sont adressées aux élus pour les consoler : « Quand cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. » C’est comme si la Vérité avertissait clairement ses élus en disant : « Au moment où les malheurs du monde se multiplient (…), réjouissez-vous en vos cœurs. Tandis que finit le monde, dont vous n’êtes pas les amis, la rédemption que vous avez désirée approche. »

Ceux qui aiment Dieu sont invités à se réjouir de voir approcher la fin du monde, parce qu’ils trouveront bientôt le monde qu’ils aiment, lorsqu’aura passé celui auquel ils ne sont pas attachés. Que le fidèle désirant voir Dieu se garde bien de pleurer sur les malheurs qui frappent le monde, puisqu’il sait que ces malheurs mêmes amènent sa fin. Il est écrit en effet : « Celui qui veut être l’ami des choses de ce monde se rend ennemi de Dieu » (Jc 4,4). Celui qui ne se réjouit donc pas de voir approcher la fin de ce monde, celui-là montre qu’il est son ami, et par là il donne des preuves d’être l’ennemi de Dieu.

Mais qu’il n’en soit pas ainsi du cœur des fidèles, de ceux qui croient qu’il existe une autre vie et qui, par leurs actes, prouvent qu’ils l’aiment. (…) En effet, qu’est-ce que cette vie mortelle sinon un chemin ? Or, quelle folie, mes frères, que de s’épuiser sur cette route, tout en ne voulant pas en atteindre la fin ! (…) Ainsi, mes frères, n’aimez pas les choses de ce monde, qui, comme nous le voyons d’après les événements qui se produisent autour de nous, ne pourra pas subsister longtemps.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

L’espérance de la résurrection

samedi 22 novembre 2025

Recherchons minutieusement dans les paroles du bienheureux Job si la résurrection sera véritable et si le corps sera véritable dans la résurrection. Voici, en effet, que nous ne pouvons plus mettre en doute son espérance de la résurrection puisqu’il dit : « Et je ressusciterai de la terre au dernier jour. » (Jb 19,25 Vg) Quant à l’hésitation sur la restauration véritable du corps, il l’a aussi écartée dans ces paroles : « Et je serai à nouveau revêtu de ma peau. » (Jb 19,26 Vg) Et pour écarter toute ambiguïté de notre pensée, il ajoute : « Et de ma chair je verrai Dieu. » (Ibid.) La résurrection, la peau et la chair, les voilà affirmées en termes exprès. Que reste-t-il donc qui puisse plonger notre esprit dans le doute ? (…)

Nous, qui suivons la foi du bienheureux Job et qui croyons qu’après la résurrection le corps de notre Rédempteur était véritablement palpable, nous confessons que notre chair après la résurrection sera à la fois la même et différente, la même par sa nature et différente par sa gloire, la même en sa vérité et différente en sa puissance. Elle sera donc subtile, parce qu’elle sera aussi incorruptible. Elle sera palpable, parce qu’elle ne perdra pas l’essence de sa véritable nature.

Mais avec quelle espérance le saint garde-t-il cette confiance en la résurrection, avec quelle certitude l’attend-il ? C’est ce qu’expriment ces paroles : « Cette espérance est en moi, serrée au fond de mon cœur » (Jb 19,27 Vg) Rien au monde n’est pour nous d’une fois plus sûre que ce que nous avons serré au fond de notre cœur. C’est donc au fond de son cœur que Job a tenu serrée son espérance en la résurrection.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

« Le salut est arrivé ! »

mardi 18 novembre 2025

« S’il lâche les eaux, elles retourneront la terre. » (Jb 12,15 Vg) Que peut, en effet, représenter la terre, sinon le pécheur, sur qui a été porté ce jugement : « Tu es terre et tu deviendras terre » (Gn 3,19) ? Voilà pourquoi la terre demeure immobile quand le pécheur dédaigne d’obéir aux commandements du Seigneur, quand il redresse sa nuque orgueilleuse et qu’il ferme les yeux de son âme à la lumière de la Vérité.

Mais il est écrit : « Ses pieds se sont arrêtés et la terre a été ébranlée » (Ha 3,6), parce que, si la vérité se fixe en un cœur, l’immobilité de l’âme est secouée ; aussi, que la grâce du Saint Esprit par un don d’en-haut se répande en elle avec la parole du prédicateur, voilà la terre retournée, parce que l’âme endurcie dans le péché perd l’entêtement de son immobilité, transformée au point de se soumettre alors en pleurant aux commandements du Seigneur tout autant qu’hier dans sa superbe elle redressait en face du Seigneur la nuque de son cœur. Il n’est que de voir la terre d’un cœur d’homme baignée des eaux de la grâce : elle supporte maintenant sans déplaisir les outrages qu’elle s’acharnait hier à infliger ; maintenant elle distribue ses propres biens, elle mortifie sa chair par l’abstinence, elle qui hier, rassasiée de chair, se laissait aller aux charmes mortels des turpitudes ; maintenant elle chérit même ceux qui l’aimaient.

Ainsi, quand dans une âme d’homme le don divin a été répandu et qu’elle en vient à agir à l’encontre de ce qu’elle avait l’habitude de faire, la terre est retournée : vers le bas a été rejetée celle qui hier était en saillie et s’est élevée vers le haut la face qui hier s’enfonçait dans les profondeurs.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

Enraciner son cœur dans le désir de la vie éternelle

lundi 6 octobre 2025

« Il ne sera pas habité, sa fortune ne durera pas, il ne poussera pas sa racine dans la terre. » (Jb 15,29 Vg) (…) L’homme ne s’enrichit de vertus que si son âme est habitée par Dieu tout-puissant. Mais comme la pensée de l’orgueilleux n’est pas habitée par la grâce de son créateur, il ne saurait s’enrichir de vertus. Ainsi, comme il est intérieurement vide, on peut dire : « Il ne sera pas habité », et c’est raison d’ajouter : « sa fortune ne durera pas. » (…)

Si nous appliquons cette expression à la terre de ce monde, il est bien évident qu’un arbre qui n’a pas de racine dans la terre est ébranlé par la brise la plus légère et tombe. Or, quand l’orgueilleux se fortifie contre le Seigneur tout-puissant, quand il court le cou dressé, quand il se dresse, la nuque grasse, contre l’auteur de la vie, il paraît avoir la stature d’un arbre. Il a cette stature mais il est sans racine, puisque, telle une douce brise, la simple mise en branle d’une sentence cachée lui arrache la vie. (…) Mais si par le mot de terre nous entendons la récompense de la vie éternelle qui fait dire au prophète : « Tu es mon partage dans la terre des vivants » (Ps 141,6), cet injuste ne pousse pas sa racine dans la terre, parce qu’il n’enracine jamais la pensée de son cœur au désir de la vie éternelle.

Ce que la racine est pour l’arbre, la pensée personnelle l’est, en effet, pour chaque homme, parce que ce qui apparaît de lui au-dehors est lié à ce qui en son for intérieur n’apparaît pas. C’est ce qui fait dire encore au prophète : « Il poussera sa racine vers le bas et il fera croître ses fruits vers le haut. » (Is 37,31) Oui, lorsque notre pensée s’oriente vers la compassion pour notre prochain dans la misère, nous pouvons dire que nous poussons notre racine vers le bas, afin de faire croître le fruit qui sera notre récompense dans le ciel.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

« Tendez tous vos efforts pour entrer par la porte étroite. » (Lc 13,24)

dimanche 24 août 2025

Nous ne pouvons avoir rien de stable dans un monde où nous ne sommes venus que pour passer et, pour nous, vivre c’est chaque jour laisser la vie et passer. (…)

Cette mutabilité, l’homme ne la subit pas seulement en son corps, mais en son âme aussi, quand il s’efforce de se hausser vers le meilleur. Car sous le poids de sa mutabilité l’âme est emportée sans cesse vers autre chose qu’elle n’est, et si elle n’est pas retenue dans son premier état par la stricte discipline de la vigilance, elle glisse sans cesse vers le pire. Car en abandonnant celui qui demeure sans cesse, elle a perdu la stabilité qu’elle aurait pu garder. Aussi maintenant son effort vers le meilleur n’est-il qu’une remontée à contre-courant. Et qu’elle se relâche dans son intention de monter, la voilà sans effort ramenée vers les bas-fonds.

Oui, monter est effort et descendre détente, et c’est par la porte étroite que nous entrerons, le Seigneur nous le rappelle : « Tendez tous vos efforts, dit-il, pour entrer par la porte étroite. » (Lc 13,24) Au moment où il va parler d’entrée par la porte étroite, il dit bien d’abord : « Tendez tous vos efforts », car, sans fervente contention de l’esprit, invincible est le flot de ce monde qui ramène sans cesse l’âme vers la bassesse.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

« Pourquoi êtes-vous restés là toute la journée sans rien faire ? »

mercredi 20 août 2025

Nous pouvons répartir ces diverses heures du jour entre les âges de la vie de chaque homme. Le petit jour, c’est l’enfance de notre intelligence. La troisième heure peut s’entendre de l’adolescence, car le soleil y prend alors déjà, pour ainsi dire, de la hauteur, en ce que les ardeurs de la jeunesse commencent à s’y échauffer. La sixième heure, c’est l’âge de la maturité : le soleil y établit comme son point d’équilibre, puisque l’homme est alors dans la plénitude de sa force. La neuvième heure désigne la vieillesse, où le soleil descend en quelque sorte du haut du ciel, parce que les ardeurs de l’âge mûr s’y refroidissent. Enfin, la onzième heure est cet âge qu’on nomme extrême vieillesse. (…) Puisque les uns sont conduits à une vie honnête dès l’enfance, d’autres durant l’adolescence, d’autres à l’âge mûr, d’autres dans la vieillesse, d’autres enfin dans l’âge très avancé, c’est comme s’ils étaient appelés à la vigne aux différentes heures du jour.

Examinez donc votre façon de vivre, frères, et voyez si vous avez commencé à agir comme les ouvriers de Dieu. Réfléchissez bien, et considérez si vous travaillez à la vigne du Seigneur. (…) Celui qui a négligé de vivre pour Dieu jusqu’en son dernier âge est comme l’ouvrier resté sans rien faire jusqu’à la onzième heure. (…) « Pourquoi êtes-vous là toute la journée sans rien faire ? » C’est comme si l’on disait clairement : « Si vous n’avez pas voulu vivre pour Dieu durant votre jeunesse et votre âge mûr, repentez-vous du moins en votre dernier âge. (…) Venez quand même sur les chemins de la vie ». (…)

N’est-ce pas à la onzième heure que le larron est venu ? (Lc 23,39s) Ce n’est pas par son âge avancé, mais par son supplice qu’il s’est trouvé arrivé au soir de sa vie. Il a confessé Dieu sur la croix, et il a rendu son dernier souffle presque au moment où le Seigneur rendait sa sentence. Et le Maître du domaine, admettant le larron avant Pierre dans le repos du paradis, a bien distribué le salaire en commençant par le dernier.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

L’ascèse vigilante du juste

jeudi 31 juillet 2025

« Mon souffle s’épuisera. » (Jb 17,1 Vg) Le souffle s’épuise dans la crainte du jugement, parce que, plus l’âme des élus se sent proche du jugement suprême, plus elle tremble d’épouvante dans son examen de conscience et si elle vient à découvrir en elle-même quelques pensées charnelles, elle les consume au feu de la pénitence. (…) L’élu bat sa coulpe avec d’autant plus de pénétration qu’il attend le juge rigoureusement, déjà tout proche.

De là vient que les élus croient leur fin toujours prochaine. Car si l’âme des réprouvés se comporte souvent avec scélératesse, c’est qu’elle juge avoir longtemps à vivre en ce monde. Ainsi le souffle des justes s’étiole et celui de l’injuste s’affermit. Par cela même, en effet, qu’il se gonfle d’orgueil, il ne connaît pas l’étiolement de son souffle. Mais, en considérant la brièveté de sa vie, le juste se détourne des fautes de l’orgueil et de l’impureté. De là cette addition : « Mes jours seront abrégés et seul me reste le tombeau. » Celui qui considère ce qu’il sera dans la mort n’agit jamais qu’avec crainte ; et déjà en n’étant plus vivant, pour ainsi dire, à ses propres yeux, il vit en toute vérité aux yeux de celui qui l’a formé. (…)

C’est dans cette ascèse vigilante que le juste échappe aux pièges du péché. De là cette parole l’Écriture : « Dans chacun de tes actes souviens-toi de ta fin et tu ne pécheras jamais plus. » (Si 7,40 Vg)

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

Hausser son esprit jusqu’à l’espérance de la gloire

lundi 26 mai 2025

Si la sainte Église supporte les adversités de la vie présente, c’est pour être conduite par une grâce d’en-haut, jusqu’aux récompenses éternelles. Elle méprise la mort de sa chair, parce qu’elle aspire à la gloire de la résurrection. Or transitoire est ce qu’elle souffre, perpétuel ce qu’elle attend. Et ces biens perpétuels ne lui inspirent aucun doute, parce qu’elle en possède déjà un témoignage fidèle dans la gloire de son Rédempteur. Elle voit en esprit la résurrection de sa chair et elle se dresse de toutes ses forces vers l’espérance, parce que ce qu’elle voit déjà accompli en sa Tête s’accomplira un jour aussi dans le corps de son Rédempteur, c’est-à-dire en elle-même : telle est son inébranlable espérance.

Et c’est bien l’Église que le psalmiste considère comme promise à une perfection perpétuelle quand, pour parler d’elle, il décrit la lune en ces termes : « La lune est parfaite pour l’éternité. » (Ps 88,38 Vg) Et comme l’espérance de la résurrection est fortifiée dans l’Église par la résurrection du Seigneur, le Psalmiste était en droit d’ajouter : « Et elle est dans le ciel un témoin fidèle » : qu’elle n’ait pas à trembler pour sa résurrection, l’Église en a déjà pour témoin celui qui est dans les cieux, ressuscité des morts.

Ainsi, quand il souffre l’adversité, quand il est épuisé par de dures tribulations, le peuple fidèle peut hausser son esprit jusqu’à l’espérance de la gloire qui l’attend et dire, en fondant sa confiance sur la résurrection de son Rédempteur : « Voici, en effet, que dans le ciel est mon témoin et là-haut mon confident. » (Jb 16,20 Vg) Et l’on est bien droit de l’appeler confident puisqu’il connaît notre nature non seulement en la créant, mais aussi en l’assumant. Car, pour lui, la connaître c’est avoir accepté notre condition.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

« Je leur donne la vie éternelle. »

dimanche 11 mai 2025

Voici que celui qui est bon, non par un don reçu, mais par nature, dit : « Je suis le bon Pasteur ». Et il poursuit, pour que nous imitions le modèle qu’il nous a donné de sa bonté : « Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). Lui, il a réalisé ce qu’il a enseigné ; il a montré ce qu’il a ordonné. Bon Pasteur, il a donné sa vie pour ses brebis, pour changer son corps et son sang en notre sacrement, et rassasier de l’aliment de sa chair les brebis qu’il avait rachetées. La route à suivre est montrée : c’est le mépris qu’il a fait de la mort. Voici placé devant nous le modèle sur lequel nous avons à nous conformer. D’abord nous dépenser extérieurement avec tendresse pour ses brebis ; mais ensuite, si c’est nécessaire, leur offrir même notre mort.

Il ajoute : « Je connais — c’est-à-dire j’aime — mes brebis et mes brebis me connaissent ». C’est comme s’il disait en clair : « Qui m’aime, me suive ! », car celui qui n’aime pas la vérité ne la connaît pas encore. Voyez, frères très chers, si vous êtes vraiment les brebis du bon Pasteur, voyez si vous le connaissez, voyez si vous percevez la lumière de la vérité. Je parle non de la perception de la foi mais de celle de l’amour ; vous percevez non par votre foi, mais par votre comportement. Car le même évangéliste Jean, de qui vient cette parole, affirme encore : « Celui qui dit qu’il connaît Dieu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur » (1Jn 2,4). C’est pourquoi, dans notre texte, le Seigneur ajoute aussitôt : « De même que le Père me connaît et que je connais le Père, et je donne ma vie pour mes brebis », ce qui revient à dire clairement : Le fait que je connais mon Père et que je suis connu de mon Père, consiste en ce que je donne ma vie pour mes brebis. En d’autres termes : Cet amour par lequel je vais jusqu’à mourir pour mes brebis montre combien j’aime le Père.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)

 

 

 

« Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage. »

dimanche 4 mai 2025

Que symbolise la mer, sinon le monde présent, battu par les vagues tumultueuses des affaires et les remous d’une vie caduque ? Et que représente le rivage ferme, sinon la pérennité du repos éternel ? Les disciples peinent donc sur le lac puisqu’ils sont encore pris dans les flots de la vie mortelle, mais notre Rédempteur, après sa résurrection, se tient sur le rivage puisqu’il a déjà dépassé la condition d’une chair fragile. C’est comme s’il avait voulu se servir de ces choses pour parler à ses disciples du mystère de sa résurrection, en leur disant : « Je ne vous apparais plus sur la mer (Mt 14,25), car je ne suis plus parmi vous dans l’agitation des vagues ».

C’est dans le même sens qu’en un autre endroit, il a dit à ces mêmes disciples après sa résurrection : « Je vous ai dit ces choses quand j’étais encore avec vous » (Lc 24,44). Il n’a dit pas cela parce qu’il n’était plus avec eux — son corps était présent et leur apparaissait — mais… sa chair immortelle distançait de loin leurs corps mortels : il disait ne plus être avec eux tout en étant au milieu d’eux. Dans le passage que nous lisons aujourd’hui, par l’emplacement de son corps il leur signifie la même chose : alors que ses disciples naviguent encore, il se montre désormais établi sur le rivage.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604)