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Archive pour le mot-clef ‘guérison’

« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés. »

lundi 8 février 2016

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Ô vrai Dieu et mon Seigneur ! Pour l’âme affligée de la solitude où elle vit en ton absence, c’est une grande consolation que de savoir que tu es partout. Mais à quoi bon, Seigneur, quand la force de l’amour et l’impétuosité de cette peine augmentent, et le cœur se trouble, si bien que nous ne pouvons plus comprendre ni connaître cette vérité ? L’âme sait seulement qu’elle est séparée de toi, et elle n’admet aucun remède. En effet, le cœur qui aime beaucoup ne supporte pas d’autres conseils ni consolations que Celui-là même qui l’a blessé ; c’est de lui seul qu’il attend la guérison de sa peine.

Quand tu le veux, Seigneur, tu guéris à l’instant la blessure que tu as faite. Ô Bien-Aimé véritable, avec quelle compassion, quelle douceur, quelles bonté et tendresse, avec quelles marques d’amour, tu guéris les plaies des flèches de ton amour ! Ô mon Dieu, tu es le repos de toute peine. Quelle folie que de chercher des moyens humains pour guérir ceux qui sont malades du feu divin ? Qui peut savoir jusqu’où va cette blessure, d’où elle vient, et comment apaiser un tel tourment ? Comme l’épouse du Cantique des cantiques a raison de dire : « Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à lui ! » (11,6) En effet, l’amour que je ressens ne peut pas avoir son origine dans la bassesse de mon amour. Et pourtant, ô mon Époux, si bas que soit mon amour, comment se fait-il qu’il dépasse toute chose créée pour atteindre son créateur ?

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Exclamation 16 (trad. cf Auclair,Œuvres 1964, p. 534 et OC, Cerf 1995, p. 892)

 

 

 

« Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »

vendredi 15 janvier 2016

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« Des gens lui amènent un paralytique. » Les évangélistes racontent qu’après avoir percé le toit ils ont descendu le malade et l’ont déposé devant le Christ, sans rien demander, laissant faire Jésus. Au début de son ministère, dans toute la Judée, c’est lui qui faisait les premiers pas et n’exigeait pas une si grande foi ; ici ce sont eux qui sont venus vers lui et une foi courageuse et vive leur a été demandée : « Jésus, voyant leur foi », dit l’Évangile, c’est-à-dire la foi de ceux qui avaient porté le paralytique… Le malade aussi avait une grande foi, car il ne se serait pas laissé transporter s’il n’avait pas eu confiance en Jésus.

Devant tant de foi, Jésus montre sa puissance et, avec une autorité divine, pardonne les péchés du malade, donnant ainsi une preuve de son égalité avec son Père. Il avait déjà montré cette égalité quand il a guéri le lépreux en disant « Je le veux, sois guéri », quand il a calmé la mer déchaînée et quand il a chassé les démons qui ont reconnu en lui leur souverain et leur juge… Ici il la montre d’abord sans éclat : il ne s’est pas pressé de guérir extérieurement celui qu’on lui présentait. Il a commencé par un miracle invisible ; il a d’abord guéri l’âme de cet homme en lui pardonnant ses péchés. Certes, cette guérison était infiniment plus avantageuse à cet homme, mais cela apportait peu de gloire au Christ. Alors certains, poussés par leur méchanceté, ont voulu lui nuire ; mais ils ont, malgré eux, rendu le miracle plus éclatant.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélies sur saint Matthieu, 29, 1-3 (trad. cf. Véricel, L’Evangile commenté, p. 102)

 

 

 

« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

lundi 6 juillet 2015

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Comme la femme souffrant d’hémorragie je me prosterne devant toi, Seigneur, pour que tu me délivres de la souffrance et que tu m’accordes le pardon de mes fautes, afin qu’avec componction de cœur je te crie : « Sauveur, sauve-moi »…

Elle allait à toi en se cachant, Sauveur, car elle te prenait pour un simple humain, mais sa guérison lui a enseigné que tu étais Dieu et homme tout ensemble. En secret elle a touché ta frange, craignant dans son âme…, se disant : « Comment me ferai-je voir de celui qui observe tout, moi qui porte la honte de mes fautes ? Si le Tout-Pur voit le flux de sang, il s’écartera de moi comme impure, et ce sera pour moi plus terrible que ma plaie, s’il se détourne de moi malgré mon cri : Sauveur, sauve-moi.

« En me voyant, tout le monde me bouscule : ‘ Où vas-tu ? Prends conscience de ta honte, femme, sache qui tu es, et de qui tu voudrais t’approcher maintenant ! Toi, l’impure, approcher le Tout-Pur ! Va-t’en te purifier, et quand tu auras essuyé la tache que tu portes, alors tu iras vers lui en criant : Sauveur, sauve-moi. ‘

« — Vous cherchez à me causer plus de peine que mon propre mal ? Je sais que lui il est pur, et c’est bien pour cela que j’irai à lui, pour être délivrée de l’opprobre et de l’infamie. Ne m’empêchez donc pas…de crier : Sauveur, sauve-moi.

« La source épanche ses flots pour tous : de quel droit la bouchez-vous ? … Vous êtes témoins de ses guérisons… Tous les jours il nous encourage en disant : ‘ Venez à moi, vous que les maux accablent ; moi, je pourrai vous soulager ‘ (Mt 11,28). Il aime faire le don de la santé à tous. Et vous, pourquoi me rudoyez-vous en m’empêchant de lui crier… : Sauveur, sauve-moi ? »…

Celui qui sait toutes choses…se retourne et dit à ses disciples : « Qui vient de toucher ma frange ? (Mc 5,30)… Pourquoi me dis-tu, Pierre, qu’une grande foule me presse ? Ils ne touchent pas ma divinité, mais cette femme, en touchant mon vêtement visible, a saisi ma nature divine, et elle a acquis la santé en me criant : Seigneur, sauve-moi…

« Prends courage à présent, femme… Sois donc désormais en bonne santé… Ceci n’est pas l’ouvrage de ma main, mais l’œuvre de ta foi. Car beaucoup ont touché ma frange, mais sans obtenir la force, parce qu’ils n’apportaient pas de foi. Toi, tu m’as touché avec beaucoup de foi, tu as reçu la santé, c’est pourquoi je t’ai amenée maintenant devant tous, pour que tu dises : Sauveur, sauve-moi. »

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d’hymnes
Hymne 23, Sur l’hémorroïsse (trad. SC 114, p. 87 rev.)

 

 

 

 

« Je le veux, sois purifié. »

dimanche 15 février 2015

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Le Seigneur guérit chaque jour l’âme de tout homme qui l’implore, l’adore pieusement et proclame avec foi ces paroles : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier », et cela quel que soit le nombre de ses fautes. « Car celui qui croit du fond du cœur devient juste » (Rm 10,10). Il nous faut donc adresser à Dieu nos demandes en toute confiance, sans mettre nullement en doute sa puissance… C’est la raison pour laquelle le Seigneur répond aussitôt au lépreux qui le supplie : « Je le veux ». Car, à peine le pécheur commence-t-il à prier avec foi, que la main du Seigneur se met à soigner la lèpre de son âme…

Ce lépreux nous donne un très bon conseil sur la façon de prier. Il ne met pas en doute la volonté du Seigneur, comme s’il refusait de croire en sa bonté. Mais, conscient de la gravité de ses fautes, il ne veut pas présumer de cette volonté. En disant que le Seigneur, s’il le veut, peut le purifier, il affirme que ce pouvoir appartient au Seigneur, en même temps qu’il affirme sa foi… Si la foi est faible, elle doit d’abord être fortifiée. C’est alors seulement qu’elle révélera toute sa puissance pour obtenir la guérison de l’âme et du corps.

L’apôtre Pierre parle sans aucun doute de cette foi quand il dit : « Il a purifié leurs cœurs par la foi » (Ac 15,9)… La foi pure, vécue dans l’amour, maintenue par la persévérance, patiente dans l’attente, humble dans son affirmation, ferme dans sa confiance, pleine de respect dans sa prière et de sagesse dans ce qu’elle demande, est certaine d’entendre en toute circonstance cette parole du Seigneur : « Je le veux ».

Saint Paschase Radbert (?-v. 849), moine bénédictin
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 5, 8; CCM 56 A, 475-476 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 243)

« Il lui mit les doigts dans les oreilles et…lui toucha la langue. »

vendredi 13 février 2015

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La force divine que l’homme ne peut pas toucher est descendue, elle s’est enveloppée dans un corps palpable, afin que les pauvres la touchent, et qu’en touchant l’humanité du Christ, ils perçoivent sa divinité. A travers des doigts de chair, le sourd-muet a senti qu’on touchait ses oreilles et sa langue. A travers des doigts palpables, il a perçu la divinité intouchable quand le lien de sa langue a été rompu et quand les portes closes de ses oreilles ont été ouvertes. Car l’architecte et l’artisan du corps est venu jusqu’à lui, et d’une parole douce, il a créé sans douleur des ouvertures dans des oreilles sourdes ; alors aussi, cette bouche fermée, jusqu’alors incapable de donner le jour à la parole, a mis au monde la louange de celui qui faisait ainsi porter du fruit à sa stérilité.

De même, le Seigneur a formé de la boue avec sa salive et l’a étendue sur les yeux de l’aveugle-né (Jn 9,6) pour nous faire comprendre que quelque chose lui manquait, comme au sourd-muet. Une imperfection innée de notre pâte humaine a été supprimée grâce au levain qui vient de son corps parfait… Pour combler ce qui manquait à ces corps humains, il a donné quelque chose de lui-même, tout comme il se donne à manger [dans l’eucharistie]. C’est par ce moyen qu’il fait disparaître les défauts et ressuscite les morts, pour que nous puissions reconnaître que, grâce à son corps « où habite la plénitude de la divinité » (Col 2,9), les défauts de notre humanité sont comblés et que la vraie vie est donnée aux mortels par ce corps où habite la vraie vie.

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Sermon « Sur notre Seigneur », 10-11

 

 

« Tous ceux qui le touchèrent étaient sauvés. »

lundi 9 février 2015

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Plaçons devant notre regard intérieur un blessé grave, sur le point de rendre son dernier souffle… La blessure de l’âme, c’est le péché, dont l’Écriture parle en ces termes : « Blessures, contusions, plaies ouvertes qui ne sont ni pansées, ni bandées, ni soignées avec de l’huile » (Is 1,6). Toi qui es blessé, reconnais ton médecin au-dedans de toi, et montre-lui les plaies de tes péchés. Qu’il entende le gémissement de ton cœur, lui qui connaît déjà toute pensée secrète. Que tes larmes l’émeuvent. Va jusqu’à un peu de sans-gêne dans ta supplication (cf Lc 11,8). Fais sortir vers lui du fond de ton cœur de profonds soupirs, sans cesse.

Que ta douleur lui parvienne pour qu’il te dise, à toi aussi : « Le Seigneur a pardonné ton péché » (2S 12,13). Pousse des cris avec David ; lui qui a dit : « Pitié pour moi, mon Dieu…, selon ta grande miséricorde » (Ps 50,3). C’est comme s’il disait : « Je suis en grand danger à cause d’une énorme blessure que nul médecin ne peut guérir, à moins que le médecin tout-puissant ne vienne à mon secours. » Pour ce médecin tout-puissant, rien n’est incurable. Il soigne gratuitement : d’un mot il rend la santé. Je désespérerais de ma blessure si je ne mettais pas ma confiance dans le Tout-Puissant.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Commentaire du psaume 50 ; PL 75,581 (trad. Les Psaumes commentés, DDB 1983, p. 184 rev.)

 

 

« Jésus la prit par la main et la fit lever. »

dimanche 8 février 2015

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L’apôtre Paul écrit : « Si j’ai obtenu la miséricorde, c’est afin que le Christ puisse montrer en moi le premier toute sa patience, et que je serve d’exemple à tous ceux qui croiront en lui pour recevoir la vie éternelle » (1Tm 1,16). Voulant accorder à tous le pardon, il a choisi un de ses ennemis les plus acharnés afin que, le voyant guéri, personne ne soit tenté de désespérer.

N’est-ce pas ce que font les médecins ? Quand ils viennent s’établir quelque part où ils ne sont pas encore connus, ils choisissent d’abord des personnes atteintes de maladies désespérées, afin de donner des preuves de leur bonté, de faire éclater leur habileté. Chacun dira alors à son voisin : « Va trouver ce médecin ; sois sûr, il m’a guéri !… J’ai eu la même maladie que toi ; je suis passé par les mêmes souffrances ». C’est ce que dit Paul à chaque malade en danger de désespérer : « Celui qui m’a guéri m’envoie vers toi en me disant : Va trouver ce malade désespéré, fais-lui connaître ta maladie, apprends-lui le mal dont je t’ai guéri… Crie aux désespérés : ‘ Voici une parole sûre qui mérite confiance : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ‘ (1Tm 1,15). Qu’as-tu à craindre ? Pourquoi trembler ? Moi-même, ‘ Je suis le premier des pécheurs ‘. Je te le dis, moi qui ai été guéri, à toi qui es malade ; moi qui suis maintenant debout, à toi qui es abattu ; moi qui suis aujourd’hui plein d’assurance, à toi qui désespères ».

Ne vous laissez donc pas aller au désarroi. Vous êtes malades ? Venez à lui et vous serez guéris. Vous êtes aveugles ? Venez à lui et vous serez illuminés… Dites tous : « Venez, adorons, prosternons-nous devant lui ; pleurons devant le Seigneur qui nous a faits » (Ps 94,6 Vulg).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 176, 4

 

 

 

« Il fut saisi de pitié envers eux. »

samedi 7 février 2015

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Jésus, le Verbe de Dieu, était en Judée. Après la nouvelle du meurtre du prophète Jean le Baptiste, dans une barque –- symbole de son corps –- « il est allé dans un pays désert, à l’écart ». Dans ce lieu désert, Jésus s’y trouvait « à l’écart » parce que sa parole y était isolée et que son enseignement allait à l’encontre des coutumes et des idées reçues parmi les nations. Alors les foules des nations, apprenant que celui qui est la Parole de Dieu était venu habiter dans leur désert…, sont venus se mettre à sa suite, quittant leurs cités, c’est-à-dire chacun abandonnant les coutumes superstitieuses de sa patrie et adhérant à la loi du Christ… Jésus était sorti à leur rencontre, car ils n’étaient pas capables de venir à lui ; se mêlant à « ceux qui sont dehors » (Mc 4,11), il les a conduits à l’intérieur.

Elle est nombreuse celle foule du dehors qu’il est allé rencontrer. Répandant sur elle la lumière de sa présence, il la regarde, et voyant quel genre de personnes l’entourent, il les trouve encore plus digne de pitié. Lui qui en tant que Dieu est au-delà de la souffrance, il souffre à cause de son amour pour les hommes ; l’émotion le prend aux entrailles. Non seulement il est ému, mais il les guérit de toutes leurs maladies, il les délivre du mal.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l’évangile de Matthieu, 10, 23 (trad. SC 162, p. 257 rev)

 

« Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé. »

vendredi 16 janvier 2015

guerison-paralytique-4b8fd6Un homme dont les forces intérieures sont affaiblies pour tout bien, ne pouvons-nous pas le soulever comme le paralytique de l’Evangile, et lui ouvrir le toit de l’Écriture pour le descendre aux pieds du Seigneur ?

Vous le voyez bien, un tel homme est un paralytique spirituel. Et je vois ce toit (de l’Écriture), et je sais que le Christ est caché sous ce toit. Je vais faire donc, autant qu’il me sera possible, ce que le Seigneur a approuvé chez ceux qui découvrirent le toit de la maison et descendirent le paralytique à ses pieds. Celui-ci lui dit en effet : « Mon fils, prends courage ! Tes péchés te sont remis. » Et Jésus guérit cet homme de la paralysie intérieure : il lui remit ses péchés et il affermit sa foi.

Mais il y avait là des gens dont les yeux ne pouvaient pas voir la guérison de la paralysie intérieure. Ils prirent pour un blasphémateur le médecin qui l’avait opérée. « Quel est donc cet homme, disent-ils, qui remet les péchés ? Il blasphème. Quel autre que Dieu peut remettre les péchés ? » Mais comme ce médecin était Dieu, il entendait ces pensées en leur cœur. Ils croyaient que Dieu avait vraiment ce pouvoir mais ils ne voyaient pas Dieu présent devant eux. Alors ce médecin agit aussi sur le corps du paralytique, pour guérir la paralysie intérieure de ceux qui tenaient ce langage. Il opéra quelque chose qu’ils puissent voir pour qu’ils croient eux aussi.

Courage donc, toi aussi dont le cœur est faible, toi qui es malade jusqu’à être incapable de tout bien face à ce qui se passe dans le monde. Courage, toi qui es intérieurement paralysé ! Ensemble, découvrons le toit des Écritures pour descendre aux pieds du Seigneur.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Discours sur les Psaumes, Ps. 36, no. 3, §3

 

 

 

 

« Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : ‘ Je le veux, sois purifié. ‘ »

vendredi 9 janvier 2015

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Oh, que j’admire cette main ! Cette « main de mon Bien-Aimé, d’or rehaussé de pierreries » (Ct 5,14). Cette main dont le contact délie la langue du muet, ressuscite la fille de Jaïre (Mc 7,33 ;5,41) et purifie le lépreux. Cette main dont le prophète Isaïe nous dit : « Elle seule a fait tous ces prodiges ! » (66,2)

Étendre la main, c’est donner un présent. Ô Seigneur, étends ta main — cette main que le bourreau étendra sur la croix. Touche le lépreux et fais-lui largesse. Tout ce que ta main touchera sera purifié et guéri. « Il toucha l’oreille de Malchus, dit saint Luc, et le guérit » (22,51). Il étend la main pour accorder au lépreux le don de la santé. Il dit : « Je le veux, sois guéri » et aussitôt la lèpre est guérie ; « tout ce qu’il veut il le fait » (Ps 113B,3). En lui, rien ne sépare vouloir et accomplir.

Or, cette guérison instantanée, Dieu l’opère chaque jour dans l’âme du pécheur par le ministère du prêtre. Le prêtre a un triple office : il doit étendre la main, c’est-à-dire prier pour le pécheur et avoir pitié de lui ; il doit le toucher, le consoler, lui promettre le pardon ; il doit vouloir ce pardon et le donner par l’absolution. Tel est le triple ministère pastoral que le Seigneur confie à Pierre quand il lui dit par trois fois : « Sois le pasteur de mes brebis » (Jn 21,15s).

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 71)