Après avoir cherché Dieu en beaucoup d’endroits, saint Augustin le trouva au-dedans de lui-même. Croyez-vous qu’il importe peu à une âme qui se distrait facilement, de comprendre cette vérité, et de savoir qu’elle n’a pas besoin de monter au ciel pour parler à son Père éternel, et trouver ses délices auprès de lui ? Non, elle n’a pas besoin d’élever la voix pour lui parler, car il est tellement près que si bas qu’on lui parle, il entend. À quoi bon avoir des ailes pour aller à sa recherche ? elle n’a qu’à se mettre dans la solitude et à le considérer au-dedans d’elle-même. Qu’elle s’humilie profondément ! Qu’elle lui parle comme à un père ! Qu’elle lui présente ses suppliques comme à un père ! Qu’elle lui expose ses épreuves et le conjure d’y porter remède ! mais qu’elle comprenne bien qu’elle n’est pas digne d’être sa fille ! (…)
L’important pour nous, c’est de lui faire un don absolu de notre âme après l’avoir débarrassé de tout objet créé, pour qu’il puisse en disposer comme d’un bien propre. Puisque sa Majesté a raison de le vouloir ainsi, ne lui refusons point ce qu’elle demande. Dieu ne force pas notre volonté ; il prend ce que nous lui donnons. Mais il ne se donne pas complètement, tant que nous ne nous sommes donnés à lui d’une manière absolue.
Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582)