ACCUEIL

Archive pour septembre 2022

« Le torrent s’est précipité sur cette maison, mais il n’a pas pu l’ébranler. »

samedi 10 septembre 2022

« Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent les bâtisseurs. » (Ps 126,1) « Vous êtes le temple de Dieu, et l’Esprit de Dieu habite en vous. » (1Co 3,16) Cette maison et ce temple de Dieu, rempli des enseignements et des grâces de Dieu, cette demeure qui contient la sainteté du cœur de Dieu, le même prophète lui a rendu ce témoignage : « Ton temple est saint, merveilleux de justice » (Ps 64,6 Vulg). La sainteté, la justice, la chasteté de l’homme sont un temple pour Dieu.

Cette maison doit donc être bâtie par Dieu. Une construction élevée par le travail des hommes ne dure pas ; ce qui est institué selon les doctrines de ce monde ne tient pas ; nos vains travaux et nos soins attentifs sont des gardiens inutiles. Il faudra donc bâtir autrement, garder autrement cette maison. Il ne faut pas la fonder sur le sol, sur un sable fluide et fuyant ; il faut poser son fondement sur les prophètes et les apôtres.

Il faut l’élever avec des pierres vivantes, la faire tenir par la pierre d’angle, la faire monter par des assemblages progressifs jusqu’à l’homme parfait et à la stature du corps du Christ (1P 2,5; Ep 2,20; 4,12-13). Il faut la décorer par l’éclat et la beauté des grâces spirituelles. Si elle doit être ainsi bâtie par Dieu, c’est-à-dire selon ses enseignements, elle ne tombera pas. Et cette maison s’étendra en plusieurs autres, parce que tout ce qu’édifie chaque fidèle profite à chacun de nous, pour l’embellissement et l’accroissement de la cité bienheureuse.

Saint Hilaire (v. 315-367)

 

 

 

« Celui qui est bien formé sera comme son maître. »

vendredi 9 septembre 2022

« Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. » (…) Pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n’est pas venu juger le monde, mais lui faire grâce (Jn 12,47). Entendue dans ce sens, la parole du Christ devient : « Si je ne juge pas, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois coupable de fautes plus graves que celui que tu juges. Quelle ne sera pas ta honte quand tu en prendras conscience ! »

Le Seigneur nous donne le même enseignement dans la parabole où il dit : « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? » Il nous convainc par des arguments irréfutables de ne pas vouloir juger les autres, et de scruter plutôt nos cœurs. Ensuite il nous demande de chercher à nous libérer des désirs déréglés qui y sont installés, en demandant cette grâce à Dieu. C’est lui, en effet, qui guérit ceux qui ont le cœur brisé et nous délivre de nos maladies spirituelles. Car si les péchés qui t’accablent sont plus grands et plus graves que ceux des autres, pourquoi leur fais-tu des reproches sans te soucier des tiens ?

Tous ceux qui veulent vivre avec dévotion, et surtout ceux qui ont la charge d’instruire les autres, tireront nécessairement profit de ce précepte. S’ils sont vertueux et sobres, donnant par leurs actions l’exemple de la vie vécue selon l’Évangile, ils reprendront avec douceur ceux qui ne sont pas encore résolus à agir de même.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

Fête de la Nativité de la Vierge Marie

jeudi 8 septembre 2022

Aujourd’hui, nous célébrons la naissance de la bienheureuse Vierge Mère, de qui a reçu naissance Celui qui est la vie de tous. Aujourd’hui est née la Vierge de qui le salut de tous a voulu naître, afin de donner à ceux qui naissaient pour mourir de pouvoir renaître à la vie. Aujourd’hui est née notre nouvelle mère, qui a anéanti la malédiction d’Ève, notre première mère. Ainsi par elle, nous héritons maintenant de la bénédiction, nous qui, par notre première mère, étions nés sous l’antique malédiction. Oui, elle est bien une mère nouvelle, celle qui a renouvelé en jeunesse des fils vieillis, celle qui a guéri le mal d’un vieillissement héréditaire, ainsi que de toutes les autres formes de vieillissement qu’ils y avaient ajoutées. Oui, elle est bien une mère nouvelle, celle qui enfante par un prodige si nouveau, en restant vierge, celle qui met au monde celui qui a créé le monde…

Quelle nouveauté merveilleuse que cette virginité féconde ! Mais bien plus merveilleuse encore la nouveauté du fruit qu’elle met au monde… Tu demandes comment une vierge a enfanté le Sauveur ? Comme la fleur de la vigne répand son parfum. Longtemps avant la naissance de Marie, l’Esprit qui allait habiter en elle…avait dit en son nom : « Comme la vigne, j’ai produit une douce odeur » (Si 24,17 Vulg)… Comme la fleur n’est pas altérée pour avoir donné son parfum, ainsi la pureté de Marie pour avoir donné naissance au Sauveur…

Et pour toi aussi, si tu gardes la perfection de la chasteté, non seulement « ta chair refleurira » (Ps 27,7), mais une sainteté venant de Dieu s’épanouira sur toi tout entier. Ton regard ne sera plus déréglé ou égaré, mais embelli par la pudeur…; toute ta personne sera ornée par les fleurs de la grâce de la pureté.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157)

 

 

 

« Heureux, vous les pauvres… »

mercredi 7 septembre 2022

Les défavorisés apprennent de l’Église que, selon le jugement de Dieu lui-même, la pauvreté n’est pas un opprobre et qu’il ne faut pas rougir de devoir gagner son pain par le travail. C’est ce que Jésus Christ notre Seigneur a confirmé par son exemple, lui qui « de riche qu’il était, s’est fait pauvre » (2Co 8,9) pour le salut des hommes. Fils de Dieu et Dieu lui-même, il a voulu passer aux yeux du monde pour le fils d’un ouvrier ; il est allé jusqu’à passer une grande partie de sa vie à travailler pour gagner sa vie : « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie ? » (Mc 6,3)

Quiconque tiendra sous son regard ce modèle divin comprendra facilement ce que nous allons dire : la vraie dignité de l’homme et son excellence résident dans ses mœurs, c’est-à-dire dans sa vertu ; la vertu est le patrimoine commun des mortels, à la portée de tous, des petits et des grands, des pauvres et des riches ; seuls la vertu et les mérites, partout où on les rencontre, obtiendront la récompense de l’éternelle béatitude. Bien plus, c’est vers les défavorisés que le cœur de Dieu semble s’incliner davantage. Jésus Christ appelle les pauvres des bienheureux ; il invite avec amour tous ceux qui souffrent et qui pleurent à venir à lui, afin de les consoler (Mt 11,28) ; il embrasse avec une charité plus tendre les petits et les opprimés.

Ces doctrines sont bien faites certainement pour humilier l’âme hautaine du riche et le rendre plus compatissant, pour relever le courage de ceux qui souffrent et leur inspirer de la confiance. Elles pourraient diminuer cette distance que l’orgueil se plaît à maintenir ; on obtiendrait sans peine que des deux côtés on se donne la main et que les volontés s’unissent dans une même amitié.

Léon XIII

 

 

 

« Il passa la nuit à prier Dieu. »

mardi 6 septembre 2022

Tout homme qui demande au Seigneur « une seule chose » et qui « la cherche » (Ps 26,4), la demande avec certitude et sécurité (…). Cette chose unique, c’est la seule et véritable vie bienheureuse qui consiste à contempler l’amabilité de Dieu pour toujours, quand nous serons devenus immortels de corps et d’esprit. C’est pour elle seule que nous recherchons tout le reste et que nous le demandons comme il convient. L’homme qui la possédera possédera tout ce qu’il veut, et alors il ne pourra ni vouloir ni posséder quelque chose qui ne conviendrait pas.

Là, en effet, se trouve la source de vie, dont il faut avoir soif maintenant dans la prière, aussi longtemps que nous vivons dans l’espérance et que nous ne voyons pas encore ce que nous espérons (Rm 8,25). Nous sommes cachés « à l’ombre de ses ailes ; devant lui est tout notre désir » (Ps 35,8; 37,10) ; nous voulons « nous enivrer des richesses de sa maison, nous abreuver au torrent de ses délices », parce qu’« en lui est la source de vie » et que « dans sa lumière nous verrons la lumière » (Ps 35,8s). Alors notre désir sera rassasié de bonheur et nous n’aurons plus rien à chercher en gémissant, puisque nous le posséderons dans la joie.

Cependant, comme il s’agit d’une « paix qui surpasse toute intelligence » (Ph 4,7), même lorsque nous la réclamons dans la prière, « nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut » (Rm 8,26). Une chose que nous ne pouvons pas concevoir telle qu’elle est, il est évident que nous ne la savons pas. (…) L’apôtre Paul écrit : « Nous qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance ». Et il ajoute : « L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des gémissements inexprimables » (Rm 8,25s).

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Les scribes et les pharisiens l’épiaient…afin de trouver un motif pour l’accuser. »

lundi 5 septembre 2022

Le Seigneur dira à ceux qui ont méprisé sa miséricorde : « Homme, c’est moi qui de mes mains t’ai formé du limon, moi qui ai insufflé l’esprit dans ton corps de terre, moi qui ai daigné t’attribuer notre image et notre ressemblance, moi qui t’ai placé au milieu des délices du Paradis. Mais toi, méprisant les commandements de vie, tu as préféré suivre le séducteur plutôt que le Seigneur. (…)

« Par la suite, alors que tu étais expulsé du Paradis et retenu dans les liens de la mort par le péché, ému de miséricorde, je suis entré dans un sein virginal pour venir au monde, sans dommage pour sa virginité. J’ai été étendu dans une mangeoire, enveloppé de langes ; j’ai supporté les désagréments de l’enfance et les souffrances humaines, par lesquels je me suis fait semblable à toi dans le seul but de te rendre semblable à moi. J’ai enduré les soufflets et les crachats de ceux qui se riaient de moi, j’ai bu le vinaigre avec le fiel. Frappé de verges, couronné d’épines, attaché à la croix, transpercé par la lance, j’ai rendu mon âme dans les tourments pour t’arracher à la mort. Vois la marque des clous auxquels j’ai pendu ; vois mon côté transpercé de blessures. J’ai supporté tes souffrances pour te donner ma gloire ; j’ai supporté ta mort pour que toi, tu vives pour l’éternité. J’ai reposé, enfermé dans le sépulcre, pour que toi, tu règnes dans le ciel.

« Pourquoi as-tu perdu ce que j’ai souffert pour toi ? Pourquoi as-tu renoncé aux grâces de ta rédemption ? (…) Rends-moi ta vie, pour laquelle j’ai donné la mienne ; rends-moi ta vie que tu détruis sans cesse par les blessures de tes péchés. »

Saint Césaire d’Arles (470-543)

 

 

 

Être son disciple

dimanche 4 septembre 2022

Écoute la voix de Dieu qui te pousse à sortir de toi pour suivre le Christ (…), et tu seras un disciple parfait : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. » Après cela, qu’as-tu à dire ? Que peux-tu répondre ? Toutes tes hésitations et tes questions tombent devant cette seule parole. (…) Et le Christ dit dans un autre endroit : « Celui qui se détache de sa vie en ce monde la garde pour la vie éternelle. (…) Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera » (Jn 12,25s).

Il a dit encore à ses disciples : « Levez-vous, partons d’ici ! » (Jn 14,31) Par cette parole, il a montré que ni sa place ni celle de ses disciples n’est ici. Où irions-nous donc, Seigneur ? « Là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). Si Jésus nous crie : « Levez-vous, partons d’ici ! », qui sera donc assez sot pour consentir à rester avec les cadavres dans leurs tombeaux et à habiter parmi les morts ? Chaque fois donc que le monde veut te retenir, rappelle-toi la parole du Christ : « Levez-vous, partons d’ici ! » (…) Chaque fois que tu veux t’asseoir, t’installer, te complaire à rester là où tu es, rappelle-toi cette voix pressante et dis-toi : « Lève-toi, allons-nous-en d’ici. »

Car de toute façon, il faudra t’en aller. Mais va-t’en comme Jésus s’en va : va-t’en parce qu’il te l’a dit, non parce que les lois de la nature t’emportent malgré toi. Que tu le veuilles ou non, tu es sur le chemin de ceux qui partent. Pars donc à cause de la parole de ton Maître, et non par la nécessité de la contrainte. « Lève-toi, partons d’ici ! » Cette voix éveille les assoupis : c’est la trompette qui chasse le sommeil de la paresse par sa sonnerie. C’est une force et non une parole : soudain elle revêt celui qui la sent d’une force nouvelle et le pousse d’une chose à une autre en un clin d’œil. (…) « Levez-vous, partons d’ici » : voici que lui aussi s’en va avec toi ; pourquoi t’attardes-tu ? (…) Dieu t’appelle à t’en aller en sa compagnie.

Philoxène de Mabboug (?-v. 523)

 

 

« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

samedi 3 septembre 2022

jesus-champ-ble

« En vertu d’une tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, l’Église célèbre le mystère pascal chaque huitième jour, qui est nommé à juste titre le jour du Seigneur, ou dominical, dimanche » (Vatican II SC 106). Le jour de la résurrection du Christ est à la fois le « premier jour de la semaine » (Jn 20,1), mémorial du premier jour de la création, et le « huitième jour » où le Christ, après son repos du grand sabbat, inaugure le jour « que fait le Seigneur », le « jour qui ne connaît pas de soir » (Ps 117; liturgie byzantine). Le « repas du Seigneur » (1Co 11,20) est son centre, car c’est ici que toute la communauté des fidèles rencontre le Seigneur ressuscité qui les invite à son banquet (Jn 21,12; Lc 24,30).

« Le jour du Seigneur, le jour de la résurrection, le jour des chrétiens, est notre jour. C’est pour cela qu’il est appelé jour du Seigneur : car c’est ce jour-là que le Seigneur est monté victorieux auprès du Père. Si les païens l’appellent jour du soleil, nous aussi, nous le disons volontiers, car aujourd’hui s’est levée la lumière du monde, aujourd’hui est apparu ‘ le soleil de justice dont les rayons apportent le salut ’ » (S. Jérôme; Ma 3,20).

Le dimanche est le jour par excellence de l’assemblée liturgique, où les fidèles se rassemblent « pour que, entendant la Parole de Dieu et participant à l’eucharistie, ils fassent mémoire de la Passion, de la résurrection et de la gloire du Seigneur Jésus, en rendant grâce à Dieu qui les ‘ a fait renaître pour une vivante espérance par la Résurrection de Jésus Christ d’entre les morts ’ » (SC 106; 1P 1,3). « Quand nous méditons, ô Christ, les merveilles qui ont été accomplies en ce jour du dimanche de ta sainte résurrection, nous disons : Béni est le jour du dimanche, car c’est en lui que fut le commencement de la création…, le salut du monde…, le renouvellement du genre humain… C’est en lui que le ciel et la terre se sont réjouis… Béni est le jour du dimanche, car c’est en lui que les portes du paradis ont été ouvertes pour qu’Adam et tous les bannis y entrent sans crainte » (liturgie syriaque d’Antioche).

Catéchisme de l’Église catholique
§1166-1167

 

 

 

 

« L’Époux est avec eux. »

vendredi 2 septembre 2022

De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments et de ses affections, l’amour est le seul qui permette à la créature de répondre à son Créateur, sinon d’égal à égal, du moins de semblable à semblable… L’amour de l’Époux, ou plutôt l’Époux qui est Amour ne demande qu’amour réciproque et fidélité. Qu’il soit donc permis à l’épouse d’aimer en retour. Comment n’aimerait-elle pas, puisqu’elle est épouse et l’épouse de l’Amour ? Comment l’Amour ne serait-il pas aimé ? Elle a donc raison de renoncer à toute autre affection pour s’adonner au seul amour, puisqu’il lui est donné de répondre à l’Amour par un amour réciproque.

Mais, même si elle fond tout entière en amour, que serait-ce en comparaison avec le torrent d’amour éternel qui jaillit de la source même ? Le flot ne coule pas avec la même abondance de celle qui aime et de l’Amour, de l’âme et du Verbe, de l’épouse et de l’Époux, de la créature et du Créateur ; il n’y a pas la même abondance dans la fontaine et dans celui qui vient boire… Les soupirs donc de l’épouse, sa ferveur amoureuse, son attente pleine de confiance, tout cela sera-t-il en vain parce qu’elle ne peut rivaliser à la course avec un champion (Ps 18,6), se vouloir aussi douce que le miel lui-même, aussi tendre que l’agneau, blanche à l’égal du lis, lumineuse comme le soleil, et l’égale en amour de celui qui est l’Amour ? Non. Car, s’il est vrai que la créature, dans la mesure où elle est inférieure au Créateur, aime moins que lui, elle peut encore l’aimer de tout son être, et rien ne manque là où il y a totalité…

C’est là l’amour pur et désintéressé, l’amour le plus délicat, aussi paisible que sincère, mutuel, intime, fort, qui réunit les deux amants non pas en une seule chair mais en un seul esprit, de sorte qu’ils ne soient plus deux mais un, selon saint Paul : « Qui s’attache à Dieu est avec lui un même esprit » (1Co 6,17).

Saint Bernard (1091-1153)

 

 

 

« Désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 1 septembre 2022

Lorsque le Seigneur, assis dans la barque, dit à Pierre : « Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche », il lui conseille moins de jeter dans les profondeurs de l’eau les instruments de la pêche, que de répandre au fond des cœurs les paroles de la prédication. Cet abîme des cœurs, saint Paul l’a pénétré en y lançant la parole : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! » (Rm 11,33)… Comme le filet amène dans ses replis vers le navire les poissons qu’il a pris, la foi conduit dans son sein, vers le repos, tous les hommes qu’elle a rassemblés.

Toujours pour faire comprendre que le Seigneur parlait de la pêche spirituelle, Pierre dit : « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais jeter mes filets »… Le Verbe, la Parole de Dieu, c’est le Seigneur notre Sauveur… Puisque Pierre lance son filet selon le Verbe, il répand partout son éloquence selon le Christ. Il déploie les filets tissés selon les prescriptions de son maître ; il lance au nom du Seigneur des paroles plus claires et plus efficaces qui permettent de sauver, non pas des créatures sans raison, mais des hommes.

« Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. » Oui, Pierre avait bien peiné toute la nuit…; lorsque la lumière du Sauveur a brillé, les ténèbres se sont dissipées et sa foi lui a permis de distinguer, au plus profond des eaux, ce que ses yeux ne pouvaient pas voir. Pierre a effectivement souffert de la nuit, jusqu’à ce que le jour qui est le Christ vienne à son secours. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « La nuit est avancée, le jour arrive » (Rm 13,12).

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)