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Archive pour le mot-clef ‘St Maxime de Turin’

« Voici le jour que le Seigneur a fait. » (Ps 117,24)

dimanche 9 avril 2023

Laissons éclater notre joie, mes frères, aujourd’hui comme hier. Si les ombres de la nuit ont interrompu nos réjouissances, le jour saint n’est pas achevé…: la clarté que répand la joie du Seigneur est éternelle. Le Christ nous illuminait hier ; aujourd’hui encore resplendit sa lumière. « Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui » dit le bienheureux apôtre Paul (He 13,8). Oui, pour nous le Christ s’est fait le jour. Pour nous, il est né aujourd’hui, comme l’annonce Dieu son Père par la voix de David : « Tu es mon fils ; aujourd’hui je t’ai engendré » (Ps 2,7). Qu’est-ce à dire ? Qu’il n’a pas engendré son fils un jour, mais qu’il l’a engendré jour et lumière lui-même…

Oui, le Christ est notre aujourd’hui : splendeur vivante et sans déclin, il ne cesse d’embraser le monde qu’il porte (He 1,3) et ce flamboiement éternel semble n’être qu’un jour. « Mille ans sont à tes yeux comme un seul jour » s’écrie le prophète (Ps 89,4). Oui, le Christ est ce jour unique, parce que unique est l’éternité de Dieu. Il est notre aujourd’hui : le passé, enfui, ne lui échappe pas ; l’avenir, inconnu, n’a pas de secrets pour lui. Lumière souveraine, il étreint tout, il connaît tout, à tous les temps il est présent et il les possède tous. Devant lui, le passé ne peut pas s’effondrer, ni l’avenir se dérober… Cet aujourd’hui n’est pas le temps où selon la chair il est né de la Vierge Marie, ni celui où selon la divinité, il sort de la bouche de Dieu son Père, mais le temps où il est ressuscité d’entre les morts : « Il a ressuscité Jésus, dit l’apôtre Paul ; ainsi est-il écrit au psaume deuxième : ‘ Tu es mon fils ; aujourd’hui je t’ai engendré ‘ » (Ac 13,33).

Vraiment, il est notre aujourd’hui, quand, jailli de la nuit épaisse des enfers, il embrase les hommes. Vraiment, il est notre jour, celui que les noirs complots de ses ennemis n’ont pas pu obscurcir. Nul jour mieux que ce jour n’a su accueillir la lumière : à tous les morts, il a rendu et le jour et la vie. La vieillesse avait étendu les hommes dans la mort ; il les a relevés dans la vigueur de son aujourd’hui.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Ta femme te donnera un fils… Tu seras dans la joie et l’allégresse, beaucoup d’hommes se réjouiront de sa naissance. » (Lc 1,13-14)

vendredi 23 décembre 2022

D’avance Dieu avait destiné Jean Baptiste à venir proclamer la joie des hommes et l’allégresse des cieux. De sa bouche, le monde a entendu tomber les paroles admirables qui annonçaient la présence de notre Rédempteur, l’Agneau de Dieu (Jn 1,29). Alors que ses parents avaient perdu tout espoir d’obtenir une descendance, l’ange, messager d’un si grand mystère, l’a envoyé pour servir de témoin au Seigneur avant même de naître (Lc 1,41). (…)

Il a rempli d’une joie éternelle le sein de sa mère, quand elle le portait en elle. (…) En effet, dans l’Évangile, on lit ces paroles qu’Élisabeth dit à Marie : « Lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,43-44) (…) Tandis que, dans sa vieillesse, elle s’affligeait de ne pas avoir donné d’enfant à son mari, soudain elle a mis au monde un fils qui était aussi le messager du salut éternel pour le monde entier. Et un messager tel que, dès avant sa naissance, il a exercé le privilège de son ministère futur quand il a répandu son esprit prophétique par les paroles de sa mère.

Puis, par la puissance du nom que l’ange lui avait donné d’avance, il a ouvert la bouche de son père fermée par l’incrédulité (Lc 1,13.20). Lorsqu’en effet Zacharie était devenu muet, ce n’était pas pour le rester mais pour recouvrer divinement l’usage de la parole et confirmer par un signe venu du ciel que son fils était un prophète. Or, l’Évangile dit de Jean : « Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage pour que tous croient par lui » (Jn 1,7-8). Il n’était certes pas la Lumière, mais il était tout entier dans la lumière, celui qui a mérité de rendre témoignage à la Lumière véritable.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« J’ai apprêté une lampe pour mon Christ. » (Ps 131,17)

vendredi 16 décembre 2022

Alors que l’univers entier était écrasé par les ténèbres du diable et que l’obscurité du péché régnait sur le monde, un soleil nouveau, le Christ notre Seigneur, a bien voulu, à ces derniers temps, à la nuit déjà avancée, répandre les premiers rayons d’un jour naissant. Avant que paraisse cette lumière, c’est-à-dire avant que se manifeste « le soleil de justice » (Ml 3,20), Dieu avait déjà annoncé par ses prophètes, comme une aurore : « J’envoyais mes prophètes avant la lumière » (Jr 7,25 Vulg). Plus tard, le Christ a lui-même jeté ses rayons, c’est-à-dire ses apôtres, pour faire resplendir sa lumière et remplir l’univers de sa vérité, afin que personne ne se perde dans les ténèbres. (…)

Nous les hommes, pour accomplir les tâches indispensables avant que le soleil de ce monde ne se lève, nous anticipons sur la lumière avec une lampe. Or le soleil du Christ, lui aussi, a sa lampe qui a précédé sa venue, comme dit le prophète : « J’ai apprêté une lampe pour mon Christ » (Ps 131,17). Le Seigneur indique quelle est cette lampe, en disant au sujet de Jean Baptiste : « Celui-là est la lampe qui brûle et qui luit ». Et Jean lui-même dit, comme s’il était la faible lueur d’une lanterne que l’on porte devant soi : « Mais vient celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16). En même temps, comprenant que sa lumière devait être éclipsée par les rayons du soleil, il a prédit : « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). En effet, de même que la lueur d’une lanterne s’éteint à l’arrivée du soleil, de même le baptême de repentir proclamé par Jean a perdu sa valeur à l’arrivée de la grâce du Christ.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

« Comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin. »

mardi 25 octobre 2022

A propos de ce que dit l’Evangile : « Un homme l’a pris et l’a jeté dans son jardin », quel est cet homme, à votre avis, qui a semé le grain qu’il avait reçu, comme un grain de moutarde dans son petit jardin ? Je pense, moi, que c’est celui dont l’Evangile dit : « Et voici un homme nommé Joseph, membre du conseil, qui était d’Arimathie… Il alla trouver Pilate. Il lui demanda la permission de descendre le corps du Seigneur et de l’ensevelir. La permission accordée, il le mit dans la sépulture préparée dans son jardin » (Lc 23,50-53). C’est la raison pour laquelle l’Ecriture dit : « Un homme l’a pris et l’a enfoui dans son jardin ». Dans le jardin de Joseph se mêlaient les parfums de diverses fleurs, mais pareille graine n’y avait pas été déposée. Le jardin spirituel de son âme était embaumé du parfum de ses vertus, mais le Christ embaumé n’y avait pas encore pris place. En ensevelissant le Sauveur dans le monument de son jardin, il l’accueillit plus profondément dans le creux de son cœur.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

jeudi 1 septembre 2022

Lorsque le Seigneur, assis dans la barque, dit à Pierre : « Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche », il lui conseille moins de jeter dans les profondeurs de l’eau les instruments de la pêche, que de répandre au fond des cœurs les paroles de la prédication. Cet abîme des cœurs, saint Paul l’a pénétré en y lançant la parole : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! » (Rm 11,33)… Comme le filet amène dans ses replis vers le navire les poissons qu’il a pris, la foi conduit dans son sein, vers le repos, tous les hommes qu’elle a rassemblés.

Toujours pour faire comprendre que le Seigneur parlait de la pêche spirituelle, Pierre dit : « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais jeter mes filets »… Le Verbe, la Parole de Dieu, c’est le Seigneur notre Sauveur… Puisque Pierre lance son filet selon le Verbe, il répand partout son éloquence selon le Christ. Il déploie les filets tissés selon les prescriptions de son maître ; il lance au nom du Seigneur des paroles plus claires et plus efficaces qui permettent de sauver, non pas des créatures sans raison, mais des hommes.

« Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. » Oui, Pierre avait bien peiné toute la nuit…; lorsque la lumière du Sauveur a brillé, les ténèbres se sont dissipées et sa foi lui a permis de distinguer, au plus profond des eaux, ce que ses yeux ne pouvaient pas voir. Pierre a effectivement souffert de la nuit, jusqu’à ce que le jour qui est le Christ vienne à son secours. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Paul : « La nuit est avancée, le jour arrive » (Rm 13,12).

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Laissez les enfants venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. »

samedi 13 août 2022

Quel grand et admirable don Dieu nous fait, mes frères ! En la pâque, jour du salut, le Seigneur ressuscite et donne la résurrection au monde entier. (…) Nous (…) sommes le corps du Christ et ses membres (cf. 1Co 12,27), (…). À la résurrection du Christ, tous ses membres ont ressuscité avec lui…, il nous fait passer de la mort à la vie. « Pâque » en hébreu veut dire passage (…). Et quel passage ! Du péché à la justice, du vice à la vertu, de la vieillesse à l’enfance. (…) Hier la décrépitude du péché nous mettait sur notre déclin, mais la résurrection du Christ nous fait renaître dans l’innocence des tout-petits.

La simplicité chrétienne fait sienne l’enfance. L’enfant est sans rancœur, il ne connaît pas la fraude, il n’ose pas frapper. Ainsi cet enfant qu’est le chrétien ne s’emporte pas si on l’insulte, il ne se défend pas si on le dépouille, il ne rend pas les coups si on le frappe. Le Seigneur exige même qu’il prie pour ses ennemis, qu’il abandonne tunique et manteau aux voleurs, et qu’il présente l’autre joue à ceux qui le giflent (Mt 5,39s). L’enfance du Christ dépasse l’enfance des hommes. (…)

Aux apôtres déjà mûrs et âgés le Seigneur dit : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mt 18,3). Il les renvoie à la source même de leur vie, et les incite à retrouver l’enfance, afin que ces hommes dont les forces déclinent déjà, renaissent à l’innocence du cœur.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

Saint Laurent, comme un grain jeté en terre

mercredi 10 août 2022

De prime abord, un grain de moutarde a l’air petit, commun et méprisable ; il n’a pas de goût, n’exhale pas de senteur, ne laisse pas présumer de douceur. Mais quand il a été broyé, il répand son odeur, il montre sa vigueur, il a un goût de flamme et il brûle d’une telle ardeur que l’on s’étonne de trouver un si grand feu lové en un si petit grain. (…) De même, la foi chrétienne semble à première vue petite, commune et faible ; elle ne montre pas sa puissance, elle ne fait pas étalage de son influence. Mais quand elle a été broyée par différentes épreuves, elle montre sa vigueur, fait éclater son énergie, exhale la flamme de sa foi dans le Seigneur. Le feu divin la fait vibrer d’une telle ardeur que, tout en brûlant elle-même, elle réchauffe ceux qui la partagent, comme l’ont dit Cléophas et son compagnon dans le saint Évangile, tandis que le Seigneur s’entretenait avec eux après sa Passion : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures ? » (Lc 24,32). (…)

Nous pouvons comparer le saint martyr Laurent au grain de moutarde ; broyé par de multiples tortures, il a mérité devant la terre entière la grâce d’un martyre éclatant. Alors qu’il habitait encore son corps, il était humble, ignoré et commun ; après avoir été torturé, déchiré et brûlé, il a répandu sur tous les fidèles à travers le monde la bonne odeur de sa noblesse d’âme. (…) Vu de l’extérieur, ce martyr brûlait dans les flammes d’un tyran cruel ; mais une plus grande flamme, celle de l’amour du Christ, le consumait à l’intérieur. Un roi impie a beau rajouter du bois et allumer des feux plus grands, saint Laurent, dans l’ardeur de sa foi, ne sent plus ces flammes. (…) Aucune souffrance sur terre n’a plus prise sur lui : son âme demeure déjà au ciel.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Celui qui accueille en mon nom un enfant, c’est moi qu’il accueille. »

dimanche 19 septembre 2021

Nous, tous les chrétiens, sommes le corps du Christ et ses membres, dit l’apôtre Paul (1Co 12,27). À la résurrection du Christ, tous ses membres ont ressuscité avec lui, et tandis qu’il passait des enfers à la terre, il nous fait passer de la mort à la vie. Le mot « pâque » en hébreu veut dire passage ou départ. Ce mystère n’est-il pas le passage du mal au bien ? Et quel passage ! Du péché à la justice, du vice à la vertu, de la vieillesse à l’enfance. Je parle ici de l’enfance qui tient à la simplicité, non à l’âge. Car les vertus, elles aussi, ont leurs âges. Hier la décrépitude du péché nous mettait sur notre déclin. Mais la résurrection du Christ nous fait renaître dans l’innocence des tout-petits. La simplicité chrétienne fait sienne l’enfance.

L’enfant est sans rancœur, il ne connaît pas la fraude, il n’ose pas frapper. Ainsi, cet enfant qu’est le chrétien ne s’emporte pas si on l’insulte, il ne se défend pas si on le dépouille, il ne rend pas les coups si on le frappe. Le Seigneur exige même qu’il prie pour ses ennemis, qu’il abandonne tunique et manteau aux voleurs, et qu’il présente l’autre joue à ceux qui le giflent (Mt 5,39s).

L’enfance du Christ dépasse l’enfance des hommes. (…) Celle-ci doit son innocence à sa faiblesse, celle-là à sa vertu. Et elle est digne de plus d’éloges encore : sa haine du mal émane de sa volonté, non de son impuissance.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

 

« Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

dimanche 10 janvier 2021

Aujourd’hui, le Seigneur Jésus est venu recevoir le baptême. Il a voulu laver son corps dans l’eau du Jourdain. Quelqu’un dira peut-être : « Lui qui était le Saint, pourquoi a-t-il voulu être baptisé ? » Écoute donc. Le Christ est baptisé non pour être sanctifié par les eaux, mais pour sanctifier lui-même les eaux et purifier par son action personnelle les flots qu’il touche. Il s’agit donc bien plus de la consécration de l’eau que de celle du Christ. Car, dès le moment où le Sauveur est lavé, toutes les eaux deviennent pures en vue de notre baptême ; la source est purifiée pour que la grâce soit procurée aux peuples qui viendront dans la suite. Le Christ marche donc le premier au baptême pour que les peuples chrétiens se mettent à sa suite sans hésiter.

Et ici j’entrevois un mystère. La colonne de feu n’a-t-elle pas pris ainsi les devants à travers la Mer Rouge pour encourager à sa suite la marche des fils d’Israël ? Elle a traversé les eaux la première pour frayer le chemin à ceux qui suivraient. Cet événement a été, au témoignage de l’apôtre Paul, un symbole du baptême (1Co 10,1s). C’était sans aucun doute une sorte de baptême où les hommes étaient couverts par la nuée et portés par les eaux. Et tout cela a été accompli par le même Christ notre Seigneur qui maintenant précède au baptême les peuples chrétiens en la colonne de son corps, comme il a précédé à travers la mer les fils d’Israël dans la colonne de feu. La même colonne qui, jadis, a éclairé les yeux des marcheurs, donne maintenant la lumière au cœur des croyants. Alors elle a tracé dans les flots une route solide, maintenant elle affermit dans ce bain les pas de la foi.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)

 

 

« Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été entendue. »

samedi 19 décembre 2020

C’est la prière et non le désir sexuel qui a fait concevoir Jean Baptiste. Le sein d’Élisabeth avait passé l’âge de donner la vie, son corps avait perdu l’espoir de concevoir ; malgré ces conditions de désespérance, la prière de Zacharie a permis à ce corps vieilli de germer encore : la grâce et non la nature a conçu Jean. Il ne pouvait être que saint, ce fils dont la naissance provient moins de l’étreinte que de la prière.

Cependant nous ne devons pas nous étonner que Jean ait mérité une naissance si glorieuse. La naissance du précurseur du Christ, de celui qui lui ouvre la voie, devait présenter une ressemblance avec celle du Seigneur notre Sauveur. Si donc le Seigneur est né d’une vierge, Jean a été conçu par une femme âgée et stérile. (…) Nous n’en admirons pas moins Élisabeth qui a conçu dans sa vieillesse, tout comme Marie a enfanté dans la virginité.

Il y a là, je pense, un symbole : Jean représentait l’Ancien Testament, il est né du sang déjà refroidi d’une vieille femme, tandis que le Seigneur, qui annonce la Bonne Nouvelle du Royaume des cieux, est le fruit d’une jeunesse pleine de sève. Marie, consciente de sa virginité, admire l’enfant lové dans ses entrailles. Élisabeth, consciente de sa vieillesse, rougit de son ventre alourdi par sa grossesse ; l’évangéliste dit, en effet : « Elle se tenait cachée cinq mois durant ». Il nous faut admirer aussi que le même archange Gabriel annonce les deux naissances : il apporte une consolation à Zacharie, qui reste incrédule ; il vient encourager Marie, qu’il trouve confiante (Lc 1,26s). Le premier, pour avoir douté, a perdu sa voix ; la deuxième, pour avoir cru aussitôt, a conçu le Verbe Sauveur.

Saint Maxime de Turin (?-v. 420)