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Archive pour le mot-clef ‘St Cyrille d’Alexandrie’

« Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir. »

mercredi 6 mars 2024

Nous avons vu le Christ obéir aux lois de Moïse, c’est-à-dire que Dieu, le législateur, se soumettait, comme un homme, à ses propres lois. C’est ce que nous enseigne saint Paul…: « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sujet de la Loi juive, pour racheter ceux qui étaient sujets de la Loi » (Ga 4,4-5). Donc, le Christ a racheté de la malédiction de la Loi ceux qui en étaient les sujets, mais qui ne l’observaient pas. De quelle manière les a-t-il rachetés ? En accomplissant cette Loi ; autrement dit, afin d’effacer la transgression dont Adam s’était rendu coupable, il s’est montré obéissant et docile à notre place, envers Dieu le Père. Car il est écrit : « De même que tous sont devenus pécheurs parce qu’un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu’un seul homme a obéi » (Rm 5,18). Avec nous il a courbé la tête devant la Loi, et il l’a fait selon le plan divin de l’Incarnation. En effet, « il devait accomplir parfaitement ce qui est juste » (cf Mt 3,15).

Après avoir pris pleinement la condition de serviteur (Ph 2,7), précisément parce que sa condition humaine le rangeait au nombre de ceux qui portent le joug, il a payé le montant de l’impôt aux percepteurs comme tout le monde, alors que par nature, et en tant que Fils, il en était dispensé (Mt 18,23-26). Donc, lorsque tu le vois observer la Loi, ne sois pas choqué, ne mets pas au rang des serviteurs celui qui est libre, mais mesure par la pensée la profondeur d’un tel dessein.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

Fête des Sts Simon et Jude, Apôtres

samedi 28 octobre 2023

Notre Seigneur Jésus Christ a institué des guides et des enseignants pour le monde entier, et des « intendants de ses mystères divins » (1Co 4,1). Il leur a prescrit de briller et d’éclairer comme des flambeaux non seulement dans le pays des Juifs (…), mais partout sous le soleil, pour les hommes habitant sur toute la surface de la terre. Elle est donc vraie, cette parole de saint Paul : « On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on le reçoit par appel de Dieu » (He 5,4). (…)

S’il estimait devoir envoyer ses disciples comme le Père l’avait envoyé lui-même (Jn 20,21), il était nécessaire que ceux-ci, appelés à être ses imitateurs, découvrent pour quelle tâche le Père avait envoyé son Fils. Il nous a donc expliqué de diverses manières le caractère de sa propre mission. Il a dit un jour : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent » (Lc 5,32). Et encore : « Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jn 6,38). Et une autre fois : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,17).

Il résumait en quelques paroles la fonction des apôtres en disant qu’il les a envoyés comme le Père l’avait envoyé lui-même : ils sauraient par là qu’il leur incombe d’appeler les pécheurs à se convertir, de soigner les malades, corporellement et spirituellement ; dans leurs fonctions d’intendants, de ne chercher aucunement à faire leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés ; enfin de sauver le monde dans la mesure où il recevra les enseignements du Seigneur.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

 

« Celui qui est bien formé sera comme son maître. »

vendredi 9 septembre 2022

« Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. » (…) Pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n’est pas venu juger le monde, mais lui faire grâce (Jn 12,47). Entendue dans ce sens, la parole du Christ devient : « Si je ne juge pas, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois coupable de fautes plus graves que celui que tu juges. Quelle ne sera pas ta honte quand tu en prendras conscience ! »

Le Seigneur nous donne le même enseignement dans la parabole où il dit : « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? » Il nous convainc par des arguments irréfutables de ne pas vouloir juger les autres, et de scruter plutôt nos cœurs. Ensuite il nous demande de chercher à nous libérer des désirs déréglés qui y sont installés, en demandant cette grâce à Dieu. C’est lui, en effet, qui guérit ceux qui ont le cœur brisé et nous délivre de nos maladies spirituelles. Car si les péchés qui t’accablent sont plus grands et plus graves que ceux des autres, pourquoi leur fais-tu des reproches sans te soucier des tiens ?

Tous ceux qui veulent vivre avec dévotion, et surtout ceux qui ont la charge d’instruire les autres, tireront nécessairement profit de ce précepte. S’ils sont vertueux et sobres, donnant par leurs actions l’exemple de la vie vécue selon l’Évangile, ils reprendront avec douceur ceux qui ne sont pas encore résolus à agir de même.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

« Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruits. »

mercredi 18 mai 2022

Le Seigneur dit…qu’il est lui-même la vigne, pour nous apprendre à nous attacher à son amour et nous montrer combien d’avantages nous retirons de notre union avec lui. Et il compare aux sarments ceux qui lui sont unis, ajustés en quelque sorte et fixés en lui : ils sont déjà « participants de sa nature » (2P 1,4) du fait qu’ils ont reçu le Saint-Esprit en partage. Car ce qui nous unit au Christ Sauveur, c’est son Esprit Saint…

En effet, nous avons reçu la nouvelle naissance de lui et en lui, dans l’Esprit, en vue de porter des fruits de vie ; non pas de la vie ancienne et dépassée, mais de la vie renouvelée par la foi et l’amour envers lui. Demeurons dans cet état, greffés en quelque sorte sur le Christ, attachés coûte que coûte au commandement sacré qui nous a été donné. Efforçons-nous de conserver les bienfaits de cette noblesse, c’est-à-dire à ne laisser aucunement « contrister le Saint-Esprit » (Ep 4,30) qui a fait son habitation en nous, et par qui l’on sait que Dieu demeure en nous…

De même que la souche de la vigne fournit et distribue aux sarments sa qualité naturelle et qui lui est propre, ainsi le Verbe, Fils unique de Dieu le Père, introduit chez les saints une…parenté avec sa nature en leur donnant l’Esprit, surtout à ceux qui lui sont unis par la foi et par une sainteté parfaite. Il les nourrit et fait grandir leur ferveur ; il développe en eux la capacité des vertus et de toute bonté.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

« Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c’est de moi qu’il a parlé. »

jeudi 31 mars 2022

Moïse a dit : « Le Seigneur notre Dieu vous suscitera, du milieu de vos frères, un prophète semblable à moi » (Dt 18,15). Moïse explique lui-même (…) ce qu’il vient d’annoncer : « C’est cela précisément que tu as demandé au Seigneur ton Dieu sur le mont Sinaï, au jour de l’assemblée, lorsque tu as dit : ‘Nous n’écouterons pas davantage la voix du Seigneur notre Dieu et nous ne regarderons plus ce grand feu : ce serait notre mort’ » (v. 16).

Moïse affirme avec force qu’un rôle de médiateur lui a été assigné alors, puisque l’assemblée des juifs était encore incapable de contempler des réalités qui la dépassaient : vision de Dieu extraordinaire et terrifiante pour les yeux, sons de trompettes étranges et intolérables pour les oreilles (Ex 19,16). Le peuple avait donc la prudence de renoncer à ce qui excédait ses forces, et la médiation de Moïse remédiait à l’infirmité des hommes de sa génération : il était chargé de transmettre au peuple assemblé les commandements divins.

Mais si tu cherches à découvrir sous ce symbole la réalité préfigurée, tu comprendras qu’elle vise le Christ, « Médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5) : c’est lui qui avec sa voix humaine, voix reçue lorsqu’il est né pour nous d’une femme, transmet aux cœurs dociles la volonté sublime de Dieu le Père, qu’il est seul à connaître en tant que Fils de Dieu et Sagesse de Dieu, « scrutant tout, même les profondeurs de Dieu » (1Co 2,10). Nous ne pouvions pas atteindre avec nos yeux de chair la gloire inexprimable, pure et nue, de celui qui est au-delà de tout — « l’homme ne pourra pas voir ma face, dit Dieu, et rester en vie » (Ex 33,20). Alors le Verbe, le Fils unique de Dieu, devait se conformer à notre faiblesse en revêtant un corps humain (…) selon le dessein rédempteur, pour nous révéler la volonté de Dieu le Père, comme il disait lui-même : « Tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15), et encore : « Je ne parle pas de moi-même, mais le Père qui m’a envoyé a commandé lui-même ce que je dois dire et faire connaître » (Jn 12,49).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

Pour « renouveler la face de la terre » (Ps 103,30)

dimanche 30 janvier 2022

Le Christ a voulu amener à lui le monde entier et conduire à Dieu le Père tous les habitants de la terre. Il a voulu rétablir toutes choses dans un état meilleur et renouveler, pour ainsi dire, la face de la terre. Voilà pourquoi, bien qu’il soit le Seigneur de l’univers, « il a pris la condition de serviteur » (Ph 2,7). Il a donc annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, affirmant qu’il avait été envoyé dans ce but (Lc 4,18).

Les pauvres, ou plutôt les gens que nous pouvons considérer comme pauvres, sont ceux qui souffrent d’être privés de tout bien, ceux qui « n’ont pas d’espérance et sont sans Dieu dans le monde » (Ep 2,12), comme dit l’Écriture. Ce sont, nous semble-t-il, les gens venus du paganisme et qui, enrichis de la foi dans le Christ, ont bénéficié de ce divin trésor : la proclamation qui apporte le salut. Par elle, ils sont devenus participants du Royaume des cieux et compagnons des saints, héritiers des réalités que l’homme ne peut comprendre ni exprimer — « ce que, d’après l’apôtre Paul, l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1Co 2,9). (…)

Et les descendants d’Israël eux aussi avaient le cœur brisé, ils étaient pauvres et comme prisonniers, et remplis de ténèbres. (…) Le Christ est venu annoncer les bienfaits de son avènement précisément aux descendants d’Israël avant les autres, et proclamer en même temps l’année de grâce du Seigneur (Lc 4,19) et le jour de la récompense.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

« Préparez le chemin du Seigneur. »

dimanche 5 décembre 2021

« Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse, qu’il se couvre de fleurs des champs. » (Is 35,1) Celle que l’Écriture inspirée appelle généralement déserte et stérile, c’est l’Église venue des païens. Elle existait autrefois, parmi les peuples, mais elle n’avait pas reçu du ciel son Époux mystique, je veux dire le Christ. (…) Mais le Christ est venu chez elle : il a été captivé par sa foi, il l’a enrichie du fleuve divin qui ruisselle de lui, ruisselle, car il est « source de vie, torrent de délices » (Ps 35,10.9). (…) Dès qu’il a été présent, l’Église a cessé d’être stérile et déserte ; elle a rencontré son Époux, elle a mis au monde d’innombrables enfants, elle s’est couverte de fleurs mystiques. (…)

Isaïe continue : « Il y aura là une route pure, on l’appellera la voie sacrée » (v.8). La route pure, c’est la force de l’Évangile pénétrant la vie, ou, pour le dire autrement, c’est la purification de l’Esprit. Car l’Esprit enlève la tache imprimée dans l’âme humaine, il délivre des péchés et fait surmonter toute souillure. Cette route est donc appelée à juste titre sainte et pure ; elle est inaccessible à quiconque n’est pas purifié. Personne, en effet, ne peut vivre selon l’Évangile s’il n’a d’abord été purifié par le saint baptême ; personne donc ne le peut sans la foi. (…)

Seuls ceux qui ont été délivrés de la tyrannie du démon pourront mener la vie glorieuse que le prophète illustre par ces images : « On n’y rencontrera pas de lion, ni aucune autre bête féroce » (v.9) là, sur cette route pure. Autrefois, en effet, telle une bête féroce, le diable, cet inventeur du péché, s’attaquait, avec les esprits mauvais, aux habitants de la terre. Mais il a été réduit à néant par le Christ, chassé loin du troupeau des croyants, dépouillé de la domination qu’il exerçait sur eux. C’est pourquoi, rachetés par le Christ et rassemblés dans la foi, ils marcheront d’un seul cœur sur cette route pure (v.9). Abandonnant leurs anciens chemins, « ils s’en détourneront pour arriver à Sion », c’est-à-dire à l’Église, « avec une allégresse qui n’aura pas de fin » (v.10) ni sur la terre, ni dans les cieux et ils rendront gloire à Dieu, leur Sauveur.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

« Voici l’Agneau de Dieu ! »

dimanche 17 janvier 2021

« Jean voit Jésus venir vers lui et il dit : ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde’ » (Jn 1,29). Ce n’est plus le temps de dire : « Préparez le chemin du Seigneur » (Mt 3,3), puisque celui dont la venue a été préparée se laisse voir : il s’offre désormais aux regards. La nature de l’événement demande un autre discours : il faut faire connaître celui qui est là, expliquer pourquoi il est descendu du ciel et venu jusqu’à nous. C’est pourquoi Jean déclare : « Voici l’Agneau de Dieu ».

Le prophète Isaïe nous l’a annoncé en disant qu’il est « mené à l’abattoir comme une brebis, comme un agneau muet devant ceux qui le tondent » (Is 53,7). La Loi de Moïse l’a préfiguré, mais (…) elle ne procurait qu’un salut incomplet et sa miséricorde ne s’étendait pas à tous les hommes. Or, aujourd’hui, l’Agneau véritable, représenté jadis par des symboles, la victime sans reproche, est menée à l’abattoir.

C’est pour bannir le péché du monde, renverser l’Exterminateur de la terre, détruire la mort en mourant pour tous, briser la malédiction qui nous frappait et mettre fin à cette parole : « Tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Gn 3,19). Devenu ainsi le second Adam, d’origine céleste et non terrestre (1Co 15,47), il est la source de tout bien pour l’humanité (…), la voie qui mène au Royaume des cieux. Car un seul Agneau est mort pour tous, recouvrant pour Dieu le Père tout le troupeau de ceux qui habitent la terre. « Un seul est mort pour tous », afin de les soumettre tous à Dieu ; « un seul est mort pour tous » afin de les gagner tous, afin que tous désormais « n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux » (2Co 5,14-15).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

« Tu as les paroles de la vie éternelle. »

samedi 2 mai 2020

« À qui donc irions-nous ? », demande Pierre. Il veut dire : « Qui nous instruira comme toi des mystères divins ? », ou encore : « Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Elles ne sont pas intolérables, comme le disent d’autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie sans fin, la vie impérissable. Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui. (…)

L’Ancien Testament aussi nous apprend qu’il faut suivre le Christ, toujours unis à lui. Effectivement, au temps où les Israélites, libérés de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la Terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre. Celui qui donne sa Loi ne leur permettrait pas d’aller n’importe où, à leur gré. En effet, sans guide, à coup sûr ils se seraient complètement égarés (…) ; les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ, car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu (Ex 13,21; 26,1s). (…)

« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). (…) Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne se fait pas dans un sens matériel, mais plutôt par les œuvres de la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur (…); avec raison ils disent : « Où irions-nous ? » En d’autres termes : « Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Au contraire, nous dirons : ‘Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche !’ » (Ps 118,103).

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)

 

 

 

 

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. »

dimanche 19 janvier 2020

« Cieux, réjouissez-vous ! Car Dieu a fait miséricorde à Israël. Sonnez de la trompette, fondements de la terre !… Car Dieu a racheté Jacob » (Is 44,23 LXX). On peut facilement conclure de ce passage d’Isaïe que la rémission des péchés, la conversion et la rédemption de tous les hommes, annoncées par les prophètes, seront accomplies par le Christ aux derniers jours. En effet, lorsque Dieu, le Seigneur, nous est apparu, lorsque, devenu homme, il a vécu avec les habitants de la terre, lui l’Agneau véritable qui enlève le péché du monde, lui, la victime totalement pure, alors, quel motif de réjouissance pour les puissances d’en haut et les esprits célestes, pour tous les ordres des saints anges ! Ils chantaient, ils chantaient sa naissance selon la chair : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre ; bienveillance parmi les hommes ! » (Lc 2,14)

S’il est vrai selon la parole du Seigneur – et c’est absolument vrai – qu’« il y a de la joie dans les cieux chez les saints anges pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,7), comment douter qu’il y ait joie et liesse chez les esprits d’en haut, lorsque le Christ ramène toute la terre à la connaissance de la vérité, appelle à la conversion, justifie par la foi, rend brillant de lumière par la sanctification ? « Les cieux se réjouissent car Dieu a fait miséricorde », non seulement à l’Israël selon la chair, mais à l’Israël compris selon l’esprit. « Les fondements de la terre », c’est-à-dire les ministres sacrés de la prédication de l’Évangile, ont « sonné de la trompette ». Leur voix éclatante est parvenue partout ; comme des trompettes sacrées, elle a retenti de toutes parts. Ils ont annoncé la gloire du Sauveur en tous lieux, ils ont appelé à la connaissance du Christ aussi bien les juifs que les païens.

Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444)