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« Heureux, vous les pauvres… »

Les défavorisés apprennent de l’Église que, selon le jugement de Dieu lui-même, la pauvreté n’est pas un opprobre et qu’il ne faut pas rougir de devoir gagner son pain par le travail. C’est ce que Jésus Christ notre Seigneur a confirmé par son exemple, lui qui « de riche qu’il était, s’est fait pauvre » (2Co 8,9) pour le salut des hommes. Fils de Dieu et Dieu lui-même, il a voulu passer aux yeux du monde pour le fils d’un ouvrier ; il est allé jusqu’à passer une grande partie de sa vie à travailler pour gagner sa vie : « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie ? » (Mc 6,3)

Quiconque tiendra sous son regard ce modèle divin comprendra facilement ce que nous allons dire : la vraie dignité de l’homme et son excellence résident dans ses mœurs, c’est-à-dire dans sa vertu ; la vertu est le patrimoine commun des mortels, à la portée de tous, des petits et des grands, des pauvres et des riches ; seuls la vertu et les mérites, partout où on les rencontre, obtiendront la récompense de l’éternelle béatitude. Bien plus, c’est vers les défavorisés que le cœur de Dieu semble s’incliner davantage. Jésus Christ appelle les pauvres des bienheureux ; il invite avec amour tous ceux qui souffrent et qui pleurent à venir à lui, afin de les consoler (Mt 11,28) ; il embrasse avec une charité plus tendre les petits et les opprimés.

Ces doctrines sont bien faites certainement pour humilier l’âme hautaine du riche et le rendre plus compatissant, pour relever le courage de ceux qui souffrent et leur inspirer de la confiance. Elles pourraient diminuer cette distance que l’orgueil se plaît à maintenir ; on obtiendrait sans peine que des deux côtés on se donne la main et que les volontés s’unissent dans une même amitié.

Léon XIII

 

 

 

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