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Archive pour juin 2017

Sainte Trinité, solennité

dimanche 11 juin 2017

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Refrain : Que soit béni celui qui t’envoie !

Prends donc comme symboles le soleil pour le Père
pour le Fils, la lumière,
et pour le Saint Esprit, la chaleur.

Bien qu’il soit un seul être, c’est une trinité
que l’on perçoit en lui.
Saisir l’inexplicable, qui le peut ?

Cet unique est multiple : un est formé de trois,
et trois ne forment qu’un,
grand mystère et merveille manifeste !

Le soleil est distinct de son rayonnement
bien qu’il lui soit uni ;
son rayon est aussi le soleil.

Mais personne ne parle pourtant de deux soleils,
même si le rayon
est aussi le soleil ici-bas.

Pas plus nous ne disons qu’il y aurait deux Dieux.
Dieu, Notre Seigneur l’est ;
au-dessus du créé, lui aussi.

Qui peut montrer comment et où est attaché
le rayon du soleil,
ainsi que sa chaleur, bien que libres ?

Ils sont ni séparés ni confondus,
unis, quoique distincts,
libres, mais attachés, ô merveille !

Qui peut, en les scrutant, avoir prise sur eux ?
Pourtant ne sont-ils pas
apparemment si simples, si faciles ? …

Tandis que le soleil demeure tout là-haut,
sa clarté, son ardeur
sont, pour ceux d’ici-bas, un clair symbole.

Oui, son rayonnement est descendu sur terre
et demeure en nos yeux
comme s’il revêtait notre chair.

Quand se ferment les yeux à l’instant du sommeil,
tel des morts, il les quitte,
eux qui seront ensuite réveillés.

Et comment la lumière entre-t-elle dans l’œil,
nul ne peut le comprendre.
Ainsi, Notre Seigneur dans le sein…

Ainsi, notre Sauveur a revêtu un corps
dans toute sa faiblesse,
pour venir sanctifier l’univers.

Mais, lorsque le rayon remonte vers sa source,
il n’a jamais été
séparé de celui qui l’engendre.

Il laisse sa chaleur pour ceux qui sont en bas,
comme Notre Seigneur
a laissé l’Esprit Saint aux disciples.

Regarde ces images dans le monde créé,
et ne vas pas douter
quant aux Trois, car sinon tu te perds !

Ce qui était obscur, je te l’ai rendu clair :
comment les trois font un,
trinité qui ne forme qu’une essence !

Refrain : Que soit béni celui qui t’envoie !

 

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l’Église
Hymne sur la Trinité (trad. Bellefontaine 1991, coll. SO 50, p.334)

 

 

 

« Elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

samedi 10 juin 2017

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Combien significatif est l’épisode évangélique de la veuve qui, dans sa misère, jette dans le trésor du Temple « tout ce qu’elle avait pour vivre ». Sa petite monnaie, insignifiante, est devenue un symbole éloquent : cette veuve a donné à Dieu non de son superflu, et non pas ce qu’elle avait, mais ce qu’elle est ; elle-même, tout entière.

Cet épisode émouvant s’insère dans la description des jours qui précèdent immédiatement la Passion et la mort de Jésus, « lui qui, comme le note saint Paul, s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » (2Co 8,9). Il s’est donné tout entier pour nous… À son école, nous pouvons apprendre à faire de notre vie un don total. En l’imitant, nous réussissons à devenir disposés, non pas tant à donner quelque chose de ce que nous possédons, qu’à nous donner nous-mêmes. L’Évangile tout entier ne se résume-t-il pas dans l’unique commandement de la charité ? La pratique … de l’aumône devient donc un moyen pour approfondir notre vocation chrétienne. Quand il s’offre gratuitement lui-même, le chrétien témoigne que c’est l’amour et non la richesse matérielle qui dicte les lois de l’existence. C’est donc l’amour qui donne sa valeur à l’aumône, lui qui inspire les diverses formes de don, selon les possibilités et les conditions de chacun.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Message pour le Carême 2008 (trad. Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

Fils de David et Seigneur des seigneurs

vendredi 9 juin 2017

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Une vierge est choisie de la maison royale de David pour porter en elle un enfant saint, fils à la fois divin et humain… Le Verbe, la Parole de Dieu, qui est Dieu lui-même, le Fils de Dieu qui « au commencement était auprès de Dieu, par qui tout a été fait et sans qui rien ne s’est fait » (Jn 1,1-3), s’est fait homme pour délivrer l’homme de la mort éternelle. Il s’est abaissé jusqu’à prendre l’humilité de notre condition sans que sa majesté en soit diminuée. Demeurant ce qu’il était et assumant ce qu’il n’était pas, il a uni une vraie nature de serviteur à la nature selon laquelle il est égal au Père. Il a joint si étroitement ces deux natures que sa gloire ne peut pas anéantir la nature inférieure, ni l’union avec celle-ci avilir la nature supérieure.

Ce qui est propre à chaque nature demeure intégralement, et se rejoint en une seule personne : l’humilité est accueillie par la majesté, la faiblesse par la force, la mortalité par l’éternité. Pour payer la dette de notre condition, la nature au-dessus de toute atteinte est unie à la nature capable de souffrir ; vrai Dieu et vrai homme s’associent dans l’unité d’un seul Seigneur Jésus. Ainsi, comme il le fallait pour nous guérir, le seul et « unique médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5) pouvait mourir par l’action des hommes et ressusciter par l’action de Dieu…

Telle est, mes bien-aimés, la naissance qui convenait au Christ, « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1Co 1,24). Par elle, il s’accordait à notre humanité tout en gardant la prééminence de sa divinité. S’il n’était pas vrai Dieu, il ne nous apportait pas le remède. S’il n’était pas vrai homme, il ne nous montrait pas l’exemple.

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
1er sermon pour la Nativité du Seigneur (trad. bréviaire)

 

 

 

 

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur…, de toute ta force. »

jeudi 8 juin 2017

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La force de l’âme est dans ses puissances, ses passions et ses facultés. Si la volonté les tourne vers Dieu et les tient à l’écart de tout ce qui n’est pas Dieu, l’âme garde pour Dieu toute sa force ; elle l’aime vraiment de tout son pouvoir, comme le Seigneur lui-même le commande.
Se rechercher soi-même en Dieu, c’est rechercher les douceurs et les consolations de Dieu, et cela est contraire au pur amour de Dieu.
C’est un grand mal d’avoir en vue les biens de Dieu plutôt que Dieu lui-même, l’oraison et le détachement.

Il y en a beaucoup qui cherchent en Dieu leurs consolations et leurs goûts, et désirent que sa Majesté les comble de ses faveurs et de ses dons ; mais le nombre de ceux qui prétendent lui plaire et lui donner quelque chose à leurs dépens, en méprisant leur propre intérêt, est très petit.
Il y a peu d’hommes spirituels, même parmi ceux que l’on regarde comme très avancés dans la vertu, qui acquièrent une parfaite détermination pour le bien. Ils n’arrivent jamais à se renoncer entièrement sur quelque point de l’esprit du monde ou de la nature, ni à mépriser ce qu’on dira ou ce qu’on pensera d’eux, quand il s’agit d’accomplir par amour pour Jésus Christ des œuvres de perfection et de détachement…

Celui qui ne veut que Dieu seul ne marche pas dans les ténèbres, quelque pauvre et privé de lumière qu’il puisse être à ses propres yeux…
L’âme qui, au milieu des sécheresses et des délaissements, conserve toujours son attention et sa sollicitude pour servir Dieu, pourra avoir de la peine et craindre de ne pas réussir ; mais, en réalité, elle offrira à Dieu un sacrifice de très agréable odeur (Gn 8,21).

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
Avis et maximes (121-143 in trad. Seuil 1945, p. 1199)

 

 

 

 

La résurrection : plénitude de vie

mercredi 7 juin 2017

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Pourquoi t’égarer si loin à la recherche des biens de ton âme et de ton corps ? Aime l’unique Bien dans lequel sont tous les biens ; cela suffit… C’est là-haut que se trouve tout ce que l’on peut aimer et désirer.

Est-ce la beauté que tu aimes ? « Les justes resplendiront comme le soleil » (Mt 13,43). Est-ce l’agilité ou la force d’un corps libre et dégagé de tout obstacle ? « Ils seront comme les anges de Dieu »… Est-ce une vie longue et saine ? Là-haut t’attend la santé éternelle, car « les justes vivront éternellement » (Sg 5,16)… Désires-tu être rassasié ? Tu le seras quand Dieu te montrera son visage dans sa gloire (Ps 16,15). Être enivré ? « Ils s’enivreront de l’abondance de la maison de Dieu » (Ps 35,9). Est-ce un chant mélodieux que tu aimes ? Là-haut, les chœurs angéliques chantent sans fin la louange de Dieu. Cherches-tu de très pures délices ? Dieu t’abreuvera au torrent de ses délices (Ps 35,9). Aimes-tu la sagesse ? La sagesse de Dieu se manifestera en personne. L’amitié ? Ils aimeront Dieu plus qu’eux-mêmes, ils s’aimeront les uns les autres autant qu’eux-mêmes, et Dieu les aimera plus qu’ils pourront jamais aimer… Aimes-tu la concorde ? Ils auront tous une seule volonté, car ils n’auront d’autre volonté que celle de Dieu… Les honneurs et les richesses ? Dieu établira sur beaucoup de biens ses serviteurs bons et fidèles (Mt 25,21) ; bien plus, « ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9) et ils le seront réellement, car là où est le Fils, là aussi seront « les héritiers de Dieu et les cohéritiers du Christ » (Rm 8,17).

Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l’Église
Proslogion, 25-26 (trad. Orval)

 

 

 

 

Le Christ est l’image du Dieu invisible ; par lui nous sommes rachetés et nos péchés pardonnés (Col 1,15.14)

mardi 6 juin 2017

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Puisque les hommes s’étaient rendus déraisonnables et que la tromperie des démons jetait son ombre de tous côtés et cachait la connaissance du vrai Dieu, que devait faire Dieu ? Se taire devant une pareille situation ? Accepter que les hommes soient égarés ainsi et ne connaissent pas Dieu ? … Dieu ne va-t-il pas épargner à ses créatures d’être égarées loin de lui et assujetties au néant, surtout si cet égarement devient pour elles cause de ruine et de perte, alors que les êtres qui ont participé à l’image de Dieu (Gn 1,26) ne doivent pas périr ? Que fallait-il donc que Dieu fasse ? Que faire, sinon renouveler en eux son image, afin que les hommes puissent de nouveau le connaître ?

Mais comment cela se fera-t-il, sinon par la présence de l’image de Dieu elle-même (Col 1,15), notre Sauveur Jésus Christ ? Cela n’était pas réalisable par des hommes, puisqu’ils ne sont pas l’image mais ont été créés selon l’image ; ce n’était pas réalisable par des anges non plus, car même eux ne sont pas images. C’est pourquoi le Verbe de Dieu est venu lui-même, lui qui est l’image du Père, afin d’être en mesure de restaurer l’image au fond de l’être des hommes. Par ailleurs, cela ne pouvait pas se produire si la mort et la dégradation qui la suit n’étaient pas anéanties. C’est pourquoi il a pris un corps mortel, afin de pouvoir anéantir la mort et restaurer les hommes faits selon l’image de Dieu. L’image du Père, donc, son Fils très saint, est venue chez nous pour renouveler l’homme fait à sa ressemblance et pour le retrouver, alors qu’il était perdu, par la remise de ses péchés, comme il le dit lui-même : « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10).

Saint Athanase (295-373), évêque d’Alexandrie, docteur de l’Église
Sur l’incarnation du Verbe, 13 (trad. cf SC 199, p.311s)

 

 

 

 

Le maître de la vigne

lundi 5 juin 2017

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[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire] : « Toute créature douée de raison possède en elle-même une vigne, qui est la vigne de son âme. C’est la volonté, par le libre arbitre, qui est l’ouvrier de cette vigne durant le temps de la vie ; passé ce temps, elle n’y peut plus faire aucun travail ni bon ni mauvais, mais pendant la vie, elle peut cultiver sa vigne dans laquelle je l’ai envoyée. Cet ouvrier de l’âme a reçu de moi une telle force qu’il n’est ni démon ni autre créature qui puisse la lui enlever, s’il s’y oppose. C’est dans le baptême qu’il a reçu cette force et en même temps le glaive de l’amour de la vertu et de la haine du péché. C’est pour cet amour et cette haine, pour l’amour de vous et en haine du péché, qu’est mort mon Fils unique, en répandant pour vous tout son sang. Et c’est cet amour de la vertu et cette haine du péché que vous trouvez dans le saint baptême qui vous rend la vie par la force de son sang…

« Arrachez donc les ronces des péchés mortels et plantez des vertus…, ayez la contrition, le dégoût du péché et l’amour de la vertu ; alors vous recevrez les fruits du sang de mon Fils. Vous ne pourrez pas les recevoir si vous ne vous disposez pas à devenir de bons sarments unis au cep de la vigne, mon Fils, qui a dit : « Moi, je suis la vraie vigne, mon Père est le vigneron, et vous, les sarments » (Jn 15,1.5).

« Telle est la vérité. C’est bien moi qui suis le vigneron, puisque toute chose qui possède l’être est venue et vient de moi. Ma puissance est insondable et par ma puissance et ma force je gouverne tout l’univers, si bien que rien n’est fait ni ordonné en dehors de moi. Oui, je suis le vigneron ; c’est moi qui ai planté la vraie vigne, mon Fils unique, dans la terre de votre humanité pour que vous, les sarments unis à cette vigne, vous portiez des fruits. »

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Le Dialogue, 23 (trad. cf Hurtaud, et Guigues, Seuil 1953)

 

 

 

Prière pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit

dimanche 4 juin 2017

Les dons du Saint Esprit

Ô Jésus, par Vous, le Fils unique, pour nous fait homme, crucifié et glorifié, nous prions le Père très clément de nous accorder de ses trésors la grâce aux sept formes de l’Esprit qui reposa en toute plénitude sur Vous : esprit de sagesse, dis-je, pour goûter le fruit de l’arbre de vie que vous êtes véritablement et savourer ses vivifiantes douceur ; don d’intelligence qui illumine les regards de notre esprit ; don de conseil, qui nous conduise dans les voies étroites sur les traces de vos pas ; don de force, pour que nous puissions réduire à néant la violence des attaques ennemies ; don de science, afin que nous soyons remplis des lumières de votre sainte doctrine pour distinguer le bien du mal ; don de piété, qui nous donne des entrailles miséricordieuses ; don de crainte qui, en nous éloignant de tout mal, nous tienne dans la paix sous le poids du respect pour votre éternelle Majesté.

C’est là, en effet, ce que vous avez voulu que nous demandions dans cette sainte oraison que vous nous enseignâtes ; aussi, maintenant, nous vous demandons par votre Croix de nous les obtenir pour la gloire de Votre nom très saint, auquel soit avec le Père et le Saint-Esprit, tout honneur, louange, action de grâce, gloire et domination pendant tous les siècles. Ainsi soit-il.

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
L’arbre de vie, n° 49 (Œuvres spirituelles de Saint Bonaventure, t.III, Le Christ Jésus ; Sté S. François d’Assise, 1932, pp.119-120, rev.)

 

 

 

 

Deux apôtres, deux vies, une Eglise

samedi 3 juin 2017

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L’Église connaît deux vies louées et recommandées par Dieu. L’une est dans la foi, l’autre dans la vision ; l’une dans le pèlerinage du temps, l’autre dans la demeure de l’éternité ; l’une dans le labeur, l’autre dans le repos ; l’une sur le chemin, l’autre dans la patrie ; l’une dans l’effort de l’action, l’autre dans la récompense de la contemplation… La première est symbolisée par l’apôtre Pierre, la seconde par Jean… Et ce n’est pas eux seuls, mais toute l’Église, l’Épouse du Christ, qui réalise cela, elle qui doit être délivrée des épreuves d’ici-bas et demeurer dans la béatitude éternelle.

Pierre et Jean ont symbolisé chacun l’une de ces deux vies. Mais tous deux ont passé ensemble la première, dans le temps, par la foi ; et ensemble ils jouiront de la seconde, dans l’éternité, par la vision. C’est donc pour tous les saints unis inséparablement au corps du Christ, et afin de les piloter au milieu des tempêtes de cette vie, que Pierre, le premier des apôtres, a reçu les clefs du Royaume des cieux avec le pouvoir de retenir et d’absoudre les péchés (Mt 16,19). C’est aussi pour tous les saints, et afin de leur donner accès à la profondeur paisible de sa vie la plus intime, que le Christ a laissé Jean reposer sur sa poitrine (Jn 13,23.25). Car le pouvoir de retenir et d’absoudre les péchés n’appartient pas à Pierre seul, mais à toute l’Église ; et Jean n’est pas seul à boire à la source de la poitrine du Seigneur, le Verbe qui depuis le commencement est Dieu auprès de Dieu (Jn 7,38 ;1,1),… mais le Seigneur lui-même verse son Évangile à tous les hommes du monde entier pour que chacun le boive selon sa capacité.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n° 124 ; CCL 36, 685 (trad. Orval)

 

 

 

Pasteur à la suite du seul Pasteur

vendredi 2 juin 2017

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Le vrai pasteur est celui qui, par sa bonté, son zèle et sa prière, est capable de chercher et de remettre dans le bon chemin les brebis raisonnables qui se sont perdues. Le pilote est celui qui a obtenu, par la grâce de Dieu et par ses propres labeurs, une force spirituelle qui le rend capable d’arracher le vaisseau non seulement aux flots déchaînés, mais à l’abîme lui-même. Le médecin est celui qui a acquis la santé du corps et de l’âme et qui n’a besoin pour eux d’aucun remède.

Un bon pilote sauve son vaisseau ; et un bon pasteur vivifie et guérit ses brebis malades. Quand les brebis sont au pâturage, que le pasteur ne cesse pas de se servir de la flûte de la parole, surtout quand le troupeau s’apprête à dormir. Car le loup ne craint rien tant que la flûte pastorale. Autant les brebis auront suivi fidèlement le pasteur et auront fait des progrès, autant celui-ci répondra pour elles devant le Maître de maison.

C’est la charité qui fait connaître le vrai pasteur, puisque par charité le grand pasteur a voulu être crucifié.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650), moine au Mont Sinaï
L’Échelle sainte (trad. Bellefontaine 1993, coll. Spiritualité orientale n°24, p. 314-319, rev.)