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« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur…, de toute ta force. »

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La force de l’âme est dans ses puissances, ses passions et ses facultés. Si la volonté les tourne vers Dieu et les tient à l’écart de tout ce qui n’est pas Dieu, l’âme garde pour Dieu toute sa force ; elle l’aime vraiment de tout son pouvoir, comme le Seigneur lui-même le commande.
Se rechercher soi-même en Dieu, c’est rechercher les douceurs et les consolations de Dieu, et cela est contraire au pur amour de Dieu.
C’est un grand mal d’avoir en vue les biens de Dieu plutôt que Dieu lui-même, l’oraison et le détachement.

Il y en a beaucoup qui cherchent en Dieu leurs consolations et leurs goûts, et désirent que sa Majesté les comble de ses faveurs et de ses dons ; mais le nombre de ceux qui prétendent lui plaire et lui donner quelque chose à leurs dépens, en méprisant leur propre intérêt, est très petit.
Il y a peu d’hommes spirituels, même parmi ceux que l’on regarde comme très avancés dans la vertu, qui acquièrent une parfaite détermination pour le bien. Ils n’arrivent jamais à se renoncer entièrement sur quelque point de l’esprit du monde ou de la nature, ni à mépriser ce qu’on dira ou ce qu’on pensera d’eux, quand il s’agit d’accomplir par amour pour Jésus Christ des œuvres de perfection et de détachement…

Celui qui ne veut que Dieu seul ne marche pas dans les ténèbres, quelque pauvre et privé de lumière qu’il puisse être à ses propres yeux…
L’âme qui, au milieu des sécheresses et des délaissements, conserve toujours son attention et sa sollicitude pour servir Dieu, pourra avoir de la peine et craindre de ne pas réussir ; mais, en réalité, elle offrira à Dieu un sacrifice de très agréable odeur (Gn 8,21).

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
Avis et maximes (121-143 in trad. Seuil 1945, p. 1199)

 

 

 

 

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