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Archive pour décembre 2016

Te Deum Laudamus – Action de Grâce

samedi 31 décembre 2016

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Notre Sauveur, frères bien-aimés, est né aujourd’hui : réjouissons-nous ! Il n’est pas permis d’être triste en ce jour où naît la vie. Ce jour détruit la crainte de la mort et nous comble de la joie que donne la promesse de l’éternité. Personne n’est tenu à l’écart de cette allégresse ; un seul et même motif de joie est commun à tous. Car notre Seigneur, en venant détruire le péché et la mort…, est venu libérer tous les hommes. Que le saint exulte, car il approche de la victoire. Que le pécheur se réjouisse, car il est invité au pardon. Que le païen prenne courage, car il est appelé à la vie. En effet, quand est venue la plénitude des temps fixée par la profondeur insondable du plan divin, le Fils de Dieu a épousé notre nature humaine pour la réconcilier avec son Créateur…

Le Verbe, la Parole de Dieu, qui est Dieu, Fils de Dieu, « qui était auprès de Dieu au commencement, par qui tout a été fait et sans qui rien n’a été fait », est devenu homme pour délivrer l’homme d’une mort éternelle. Il s’est abaissé pour prendre notre humble condition sans que sa majesté en soit diminuée. Demeurant ce qu’il était et assumant ce qu’il n’était pas, il a uni notre condition d’esclave à sa condition d’égal de Dieu le Père… La majesté se revêt d’humilité, la force de faiblesse, l’éternité de mortalité : vrai Dieu et vrai homme, dans l’unité d’un seul Seigneur, « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5)…

Rendons grâce donc, frères bien-aimés, à Dieu le Père, par son Fils, dans l’Esprit Saint. Car dans sa grande miséricorde et son amour pour nous, il nous a pris en pitié. « Alors que nous étions morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre par le Christ », voulant que nous soyons en lui une nouvelle création, une nouvelle œuvre de ses mains (Ep 2,4-5 ; 2Co 5,17)… Chrétien, prends conscience de ta dignité.

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l’Église
1er sermon pour la Nativité du Seigneur ; PL 59,190 (trad. cf SC 22 bis, p. 67s, bréviaire et Orval)

 

 

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Bénissez-vous tous et louez le Seigneur de connaître la volonté Divine. Unissez-vous et que les étoiles forment la guirlande qui illuminera la terre jusqu’à la fin des siècles. Béni soit Dieu le Père d’avoir donné Son Fils aux hommes et je l’honore de m’avoir choisie comme Mère afin que je sois celle de tous les hommes.

Marie Mère des hommes – décembre 1994

 

 

 

 

 

Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph

vendredi 30 décembre 2016

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Quand Joseph était en exil avec l’enfant et la mère, il a appris de l’ange, pendant son sommeil, qu’Hérode était mort ; mais, ayant entendu dire qu’Archelaüs son fils régnait dans le pays, il n’en a pas moins continué d’avoir grande crainte que l’enfant ne soit tué. Hérode, qui poursuivait l’enfant et voulait le tuer, c’est le monde qui, sans aucun doute, tue l’enfant, le monde qu’il faut nécessairement fuir si on veut sauver l’enfant. Mais une fois qu’on a fui le monde extérieurement…, Archelaüs se lève et règne : il y a encore tout un monde en toi, un monde dont tu ne triompheras pas sans beaucoup d’application et le secours de Dieu.

Car il y a trois ennemis forts et acharnés que tu as à vaincre en toi, et c’est à peine si jamais on en triomphe. Tu seras attaqué par l’orgueil de l’esprit : tu veux être vu, considéré, écouté… Le second ennemi, c’est ta propre chair qui t’assaille par l’impureté corporelle et spirituelle… Le troisième ennemi est celui qui t’attaque en t’inspirant la méchanceté, des pensées amères, des soupçons, des jugements malveillants, de la haine et des désirs de vengeance… Veux-tu devenir de plus en plus cher à Dieu ? Tu dois renoncer complètement à de tels procédés, car tout cela c’est bien Archelaüs, le méchant. Crains et prends garde ; en vérité il veut tuer l’enfant…

Joseph a été averti par l’ange et rappelé au pays d’Israël. Israël signifie « terre de vision » ; Égypte veut dire « ténèbres »… C’est dans le sommeil, c’est seulement dans le véritable abandon et la vraie passivité que tu recevras l’invitation à en sortir, ainsi qu’il en est advenu pour Joseph… Tu peux alors te rendre en Galilée, qui veut dire « passage ». Ici l’on est au-dessus de toutes choses, on a tout traversé, et on arrive à Nazareth, « la vraie floraison », le pays où s’épanouissent des fleurs de la vie éternelle. Là on est certain de trouver un véritable avant-goût de la vie éternelle ; là il y a pleine sécurité, paix inexprimable, joie et repos ; là ne parviennent que les abandonnés, ceux qui se soumettent à Dieu jusqu’à ce qu’il les dégage et qui ne cherchent pas à se libérer eux-mêmes par la violence. Voilà ceux qui arrivent à cette paix, à cette floraison, à Nazareth, et y trouvent ce qui fera leur joie éternelle. Que ce soit notre partage à tous, et qu’en cela nous aide notre Dieu tout digne d’amour !

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon n° 2, pour la veille de l’Epiphanie (trad. Cerf 1991, p. 225)

 

 

 

Syméon prit l’enfant dans ses bras

jeudi 29 décembre 2016

presentation5temple_isaac_fanous_0« Syméon vint au temple, poussé par l’Esprit. » Et toi, si tu as bien cherché Jésus partout, c’est-à-dire si — comme l’Épouse du Cantique des Cantiques (Ct 3,1-3) — tu l’as cherché sur la couche de ton repos, tantôt en lisant, tantôt en priant, tantôt en méditant, si tu l’as cherché aussi dans la cité en interrogeant tes frères, en parlant de lui, en échangeant sur lui, si tu l’as cherché par les rues et les places en profitant des paroles et des exemples des autres, si tu l’as cherché auprès des guetteurs, c’est-à-dire en écoutant ceux qui ont atteint la perfection, tu viendras alors au temple, « poussé par l’Esprit. » Certes, c’est le meilleur endroit pour la rencontre du Verbe et de l’âme : on le cherche partout, on le rencontre dans le temple… « J’ai trouvé celui qu’aime mon âme » (Ct 3,4). Cherche donc partout, cherche en tout, cherche auprès de tous, passe et dépasse tout pour passer enfin au lieu de la tente, jusqu’à la demeure de Dieu, et alors tu trouveras.

« Syméon vint au temple, poussé par l’Esprit. » Lors donc que ses parents apportèrent l’Enfant Jésus, lui aussi le reçut dans ses mains : voici l’amour qui goûte par le consentement, qui s’attache par l’étreinte, qui savoure par l’affection. Oh, frères, qu’ici la langue se taise… Ici, rien de plus désirable que le silence : ce sont les secrets de l’Époux et de l’Épouse…, l’étranger ne saurait y avoir part. « Mon secret est à moi, mon secret est à moi ! » (Is 24,16 Vlg) Où est, pour toi, ton secret, Épouse qui seule a expérimenté quelle est la douceur qu’on éprouve quand, dans un baiser spirituel, l’esprit créé et l’Esprit incréé vont au-devant l’un de l’autre et s’unissent l’un à l’autre, au point qu’ils sont deux en un, bien mieux, dis-je, un seul : justifiant et justifié, sanctifié et sanctifiant, déifiant et déifié ? …

Puissions-nous mériter de dire aussi ce qui suit : « Je l’ai tenu et je ne le lâcherai pas » (Ct 3,4). Cela, saint Syméon l’a mérité, lui qui dit : « Maintenant, Seigneur, laisse aller ton serviteur dans la paix. » Il a voulu qu’on le laisse aller, délivré des liens de la chair, pour étreindre plus étroitement de l’embrassement de son cœur Jésus Christ notre Seigneur, à qui est gloire et honneur dans les siècles sans fin.

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), moine cistercien
In Ypapanti Domini. (Sermons inédits p. 51-52, trad. Brésard, 2000 ans B, p. 272)

 

 

 

 

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » (Mt 2,2)

mercredi 28 décembre 2016

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Le roi traître Hérode, trompé par les mages, envoie ses sbires à Bethléem et dans tous les environs pour tuer les enfants de moins de deux ans… Mais tu n’as donc rien obtenu, barbare cruel et arrogant : tu peux faire des martyrs, tu ne peux pas trouver le Christ. Ce tyran malheureux croyait que l’avènement du Seigneur notre Sauveur le renverserait de son trône royal. Mais il n’en est pas ainsi. Le Christ n’était pas venu pour usurper la gloire d’autrui, mais pour nous faire don de la sienne. Il n’était pas venu pour s’emparer d’un royaume terrestre, mais pour accorder le Royaume des cieux. Il n’était pas venu pour voler des dignités, mais pour souffrir des injures et des sévices. Il n’était pas venu pour préparer sa tête sacrée à un diadème de pierreries, mais à une couronne d’épines. Il n’était pas venu pour siéger glorieusement au-dessus des sceptres, mais pour être bafoué et crucifié.

À la naissance du Seigneur, « Hérode a été troublé et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2,3). Quoi d’étonnant, si l’impiété est troublée par la naissance de la bonté ? Voici qu’un homme en armes s’effraie de celui qui est couché dans une mangeoire, un roi orgueilleux tremble devant l’humble, celui qui est revêtu de pourpre redoute le tout-petit enveloppé de langes… Il feignait de vouloir adorer celui qu’il cherchait à faire périr (Mt 2,8). Mais la Vérité ne craint pas les embûches du mensonge… La traîtrise ne peut pas trouver le Christ, car ce n’est pas par la cruauté mais par la foi que l’on doit chercher Dieu, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.

Eusèbe le Gallican (5e siècle), moine, puis évêque
Sermon 219 ; PL 39, 2150 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 1, p. 1097 rev.)

 

 

 

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire…, pleine de grâce et de vérité. » (Jn 1,14)

mardi 27 décembre 2016

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Je pense que les quatre évangiles sont les éléments essentiels de la foi de l’Église…, et je pense que les prémices des évangiles se trouvent dans…l’évangile de Jean qui, pour parler de celui dont d’autres ont fait la généalogie, commence par celui qui n’en a pas. En effet, Matthieu, écrivant pour les juifs qui attendent le fils d’Abraham et de David, dit : « Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham » (1,1) ; et Marc, sachant bien ce qu’il écrit, met : « Début de l’Évangile » (1,1). La fin de l’Évangile nous la trouvons chez Jean : c’est « le Verbe qui était au commencement », la Parole de Dieu (1,1). Mais Luc aussi réserve à celui qui a reposé sur la poitrine de Jésus (Jn 13,25) les discours les plus grands et les plus parfaits sur Jésus. Aucun d’eux n’a montré sa divinité d’une manière aussi absolue que Jean, qui lui fait dire : « C’est moi la lumière du monde », « C’est moi le chemin, la vérité et la vie », « C’est moi la résurrection », « C’est moi la porte », « C’est moi le bon berger » (8,12; 14,6; 11,25; 10,9.11) et, dans l’Apocalypse, « C’est moi l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin, le premier et le dernier » (22,13).

Il faut donc oser dire que, de toutes les Écritures, les évangiles sont les prémices et que, parmi les évangiles, les prémices sont celui de Jean, dont nul ne peut saisir le sens s’il ne s’est penché sur la poitrine de Jésus et n’a reçu de Jésus Marie pour mère (Jn 19,27)… Quand Jésus dit à sa mère : « Voici ton fils » et non : « Voici, cet homme est aussi ton fils », c’est comme s’il lui disait : « Voici ton fils que tu as enfanté ». En effet, quiconque est arrivé à la perfection « ne vit plus, mais le Christ vit en lui » (Ga 2,20)… Est-il encore nécessaire de dire quelle intelligence il nous faut pour interpréter dignement la parole déposée dans les trésors d’argile (cf. 2Co 4,7) d’un langage ordinaire ? dans cette lettre qui peut être lue par n’importe qui, cette parole rendue audible par une voix et qu’entendent tous ceux qui prêtent leurs oreilles ? Car, pour interpréter avec exactitude l’évangile de Jean, il faut pouvoir dire en toute vérité : « Nous, nous avons la pensée du Christ, pour connaître les grâces que Dieu nous a accordées » (1Co 2,16.12).

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur l’évangile de Jean, I, 21-25 ; SC 120 (trad. SC p. 69 rev.)

 

 

 

 

Fête de saint Étienne, premier martyr

lundi 26 décembre 2016

san_esteban_o_imposicion_de_la_casulla_a_san_ildefonsoLa charité qui a fait descendre le Christ du ciel sur la terre, c’est elle qui a élevé saint Étienne de la terre jusqu’au ciel. L’amour, qui existait d’abord chez le Roi, a resplendi à sa suite chez le soldat…

Là où Étienne est monté le premier, lapidé sous les yeux de Paul, c’est là que Paul l’a suivi, secouru par les prières d’Étienne. C’est ici la vraie vie, mes frères, celle où Paul n’est pas accablé pour le meurtre d’Étienne, mais où Étienne se réjouit de la compagnie de Paul, parce que la charité apporte sa joie à l’un comme à l’autre. Chez Étienne, l’amour a surmonté l’hostilité de ses ennemis ; chez Paul, « la charité a recouvert une multitude de péchés » (1P 4,8). Chez l’un comme chez l’autre, l’amour a pareillement obtenu de posséder le Royaume des cieux.

La charité est donc la source et l’origine de tous les biens, une protection invincible, la route qui mène au ciel. Celui qui marche selon la charité ne pourra ni s’égarer, ni avoir de crainte. Elle dirige, elle protège, elle conduit au but. C’est pourquoi, mes frères, puisque le Christ a dressé l’échelle de la charité, par laquelle tout chrétien peut monter au ciel, soyez courageusement fidèles à cet amour, pratiquez-le entre vous et, en progressant dans l’amour, faites votre ascension.

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Sermon 3, pour la fête de saint Étienne ; CCL 91A, 905 (trad. bréviaire)

 

 

 

« Nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique. »

dimanche 25 décembre 2016

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« En voyant l’étoile, les mages se sont réjouis d’une grande joie » (Mt 2,10). Aujourd’hui, nous aussi, accueillons cette grande joie en nos cœurs, joie que les anges annoncent aux bergers. Adorons avec les mages, rendons gloire avec les bergers, chantons avec les anges : « Il nous est né aujourd’hui un sauveur qui est le Christ Seigneur ; le Seigneur Dieu qui nous est apparu »…

Cette fête est commune à la création tout entière : les étoiles courent dans le ciel, les mages arrivent des pays païens, la terre reçoit dans une grotte. Il n’est rien qui ne contribue à cette fête, rien qui n’y vienne les mains pleines. Faisons éclater nous-mêmes un chant de joie… ; fêtons le salut du monde, le jour de la naissance de l’humanité. Aujourd’hui est abolie la condamnation qui frappait Adam. Que l’on ne dise plus jamais : « Tu es terre et tu retourneras à la terre » (Gn 3,19) mais : « Uni à celui qui descend du ciel, tu seras exalté dans le ciel »…

« Un enfant nous est né, un fils nous est donné, éternelle est sa puissance » (Is 9,5)… Quel abîme de bonté et d’amour pour les hommes ! Unis-toi donc à ceux qui, dans la joie, reçoivent leur Seigneur qui descend du ciel et qui adorent le Grand Dieu dans ce petit enfant. La puissance de Dieu se manifeste dans ce corps comme la lumière par les fenêtres, et resplendit aux yeux de ceux dont le cœur est pur (Mt 5,8). Avec eux, nous pourrons alors « le visage découvert, contempler comme en un miroir la gloire du Seigneur, et être nous-mêmes transfigurés de gloire en gloire » (2Co 3,18), par la grâce de notre Seigneur Jésus Christ et son amour pour les hommes.

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie sur la naissance du Christ ; PG 31, 1471s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 62)

 

 

 

Joyeux et Saint Noël

samedi 24 décembre 2016

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Je suis Marie Mère des hommes et que par ce jour béni de la naissance Divine, il vous soit fait Don de la connaissance éternelle pour l’accompagnement de tous les enfants terrestres vers l’osmose Divine et la contemplation dans l’Amour et la Paix du Créateur Céleste.
Je vous aime et je souris à votre amour enfantin. Persévérez et vous connaîtrez le tabernacle de Dieu le Père Céleste, hommage aux fils du Père.
Priez, priez, priez pour tous et oubliez-vous l’espace d’une nuit pour soulager autrui. Paix sur vous tous.

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Marie Mère des hommes – décembre 1994

 

 

 

 

« Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple. »

samedi 24 décembre 2016

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« Je vous annonce une grande joie. » Telles sont les paroles de l’ange aux bergers de Bethléem. Je vous les redis aujourd’hui, âmes fidèles : je vous apporte une nouvelle qui doit vous causer une grande joie. Pour de pauvres exilés, condamnés à mort, peut-il y avoir plus heureuse nouvelle que celle de l’apparition de leur Sauveur, venu non seulement les délivrer de la mort, mais leur obtenir le retour dans la patrie ? C’est précisément ce que je vous annonce : « Un Sauveur vous est né »…

Quand un monarque fait sa première entrée dans une ville de son royaume, on lui rend les plus grands honneurs ; que de décors, que d’arcs de triomphe ! Prépare-toi donc, ô heureuse Bethléem, à recevoir dignement ton Roi… Sache, te dit le prophète (Mi 5,1), que parmi toutes les cités de la terre, tu es la plus favorisée, puisque c’est toi que le Roi du ciel a choisie pour lieu de sa naissance ici-bas, afin de régner ensuite non pas seulement sur la Judée, mais sur les cœurs des hommes en tous lieux… Qu’auront dit les anges en voyant la Mère de Dieu entrer dans une grotte pour y enfanter le Roi des rois ! Les enfants des princes viennent au monde dans des appartements étincelants d’or… ; ils sont entourés des plus hauts dignitaires du royaume. Le Roi du ciel, lui, veut naître dans une étable froide et sans feu ; pour se couvrir, il n’a que de pauvres lambeaux ; pour reposer ses membres, qu’une mangeoire misérable avec un peu de paille…

Ah ! La seule considération de la naissance de Jésus Christ et des circonstances qui l’accompagnèrent, devrait nous embraser d’amour ; et les seuls mots de grotte, de mangeoire, de paille, de lait, de vagissements, replaçant devant nos yeux l’Enfant de Bethléem, devraient être pour nous autant de flèches enflammées blessant d’amour tous nos cœurs. Heureuse grotte, mangeoire, paille ! Mais bien plus heureuses les âmes qui chérissent avec ferveur et tendresse ce Seigneur tant digne d’amour et qui, brûlant de charité ardente, le reçoivent dans la sainte communion. Avec quel élan, avec quelle joie Jésus vient reposer dans l’âme qui l’aime vraiment !

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Église
Discours pour la neuvaine de Noël, n° 10 (trad. Éds. Saint Paul 1993, p. 133s rev.)

 

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« Tous disaient : Que sera donc cet enfant ? »

vendredi 23 décembre 2016

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Quelle sera la gloire du juge, si la gloire du héraut est si grande ? Quel sera celui qui doit venir comme la voie (Jn 14,6), si tel est celui qui prépare la voie ? (Mt 3,3)… L’Église considère la naissance de Jean comme particulièrement sacrée ; on ne trouve aucun des saints qui nous ont précédés dont nous célébrons solennellement la naissance, nous ne célébrons que celle de Jean et celle du Christ… Jean naît d’une vieille femme stérile ; le Christ naît d’une jeune fille vierge. L’âge des parents n’était plus favorable à la naissance de Jean ; la naissance du Christ a lieu sans l’union des sexes. L’un est prédit par un ange ; l’autre conçu par la voix de l’ange… La naissance de Jean rencontre l’incrédulité, et son père devient muet ; Marie croit à celle du Christ, et elle le conçoit par la foi…

Jean apparaît donc comme une frontière placée entre les deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. Qu’il forme une sorte de frontière, le Seigneur lui-même l’atteste lorsqu’il dit : « La Loi et les prophètes ont duré jusqu’à Jean » (Lc 16,16). Jean représente donc à la fois ce qui est ancien, comme ce qui est nouveau. Parce qu’il représente les temps anciens, il naît de deux vieillards ; parce qu’il représente les temps nouveaux, il se révèle prophète dès le sein de sa mère (Lc 1,41)… Il apparaît déjà comme le précurseur du Christ, avant même qu’ils se voient. Ces choses-là sont divines et elles dépassent la capacité de la faiblesse humaine.

Enfin sa naissance a lieu, il reçoit son nom, et la langue de son père est déliée. Il faut rattacher ces événements à leur symbolisme profond.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 293, 6ème pour la Nativité de Jean Baptiste, 1 (trad. cf bréviaire 24/06)