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Archive pour le mot-clef ‘Syméon’

« S’en aller dans la paix. »

vendredi 29 décembre 2023

Syméon savait que personne ne peut nous faire sortir de la prison du corps, avec l’espoir de la vie future, si ce n’est celui qu’il tenait dans ses bras. C’est pourquoi il lui dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller dans la paix, car aussi longtemps que je ne portais pas le Christ et que je ne le serrais pas dans mes bras, j’étais comme prisonnier et ne pouvais pas me dégager de mes liens ». Et il est à remarquer que ceci ne vaut pas seulement pour Syméon, mais pour tous les hommes. Si quelqu’un quitte ce monde et veut gagner le Royaume, qu’il prenne Jésus en ses mains, qu’il l’entoure de ses bras, qu’il le serre sur sa poitrine, et alors il pourra se rendre tout joyeux là où il désire…

« Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu » (Rm 8,14). C’est donc l’Esprit Saint qui mène Syméon au Temple. Si toi aussi tu veux tenir Jésus, le serrer dans tes bras et devenir digne de sortir de ta prison, efforce-toi de te laisser conduire par l’Esprit pour parvenir au temple de Dieu. Te voici dès maintenant dans le temple du Seigneur Jésus, c’est-à-dire son Église, son temple construit de pierres vivantes (1P 2,5)…

Si donc tu viens poussé par l’Esprit dans le temple, tu trouveras l’enfant Jésus, tu le prendras dans tes bras et tu diras : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller dans la paix ». Cette délivrance et ce départ se font dans la paix… Qui est celui qui meurt en paix, sinon celui qui a « la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence » et garde le cœur de ceux qui la possèdent ? (Ph 4,7) Qui est celui qui se retire en paix de ce monde, sinon celui qui comprend que Dieu est venu dans le Christ se réconcilier le monde ?

Origène (v. 185-253)

 

 

 

« Syméon les bénit. »

mercredi 29 décembre 2021

Les mages, qui savent lire les signes des astres, ont reconnu dans les bras de la Vierge le Créateur des hommes ; ils ont adoré leur Maître, qui a pris la condition d’esclave (Ph 2,7). En lui offrant leurs présents, ils chantent à la Toute-Bénie :

Réjouis-toi, mère de la Lumière sans déclin
Réjouis-toi, reflet de la clarté de Dieu
Réjouis-toi, en qui s’éteint la brûlure du mensonge
Réjouis-toi, flambeau qui nous montre la Trinité

Réjouis-toi, car tu as chassé le tyran de son royaume
Réjouis-toi, tu nous montres le Christ Seigneur, Ami des hommes (Sg 1,6)
Réjouis-toi, en qui les idoles païennes sont renversées
Réjouis-toi, tu nous donnes d’être libérés de nos œuvres du néant

Réjouis-toi, en qui s’éteint le culte du feu païen
Réjouis-toi, en qui nous sommes affranchis du feu des passions
Réjouis-toi, tu conduis les croyants vers le Christ, Sagesse de Dieu (1Co 1,24)
Réjouis-toi, allégresse de toutes les générations

Réjouis-toi, Épouse inépousée…

Quand Syméon était sur le point de quitter ce monde, toi Seigneur, tu lui as été présenté comme un petit enfant. Mais il a reconnu en toi la perfection de la divinité, et plein d’admiration pour toi, qui n’as pas de fin, il s’est écrié : « Alléluia, alléluia, alléluia ! »…

Sans cesser d’être Dieu, le Verbe que rien ne peut contenir a pris chair dans notre condition humaine. Sans quitter les réalités d’en haut, il est venu habiter le monde d’en bas, descendant tout entier dans le sein d’une Vierge digne d’acclamation :

Réjouis-toi, temple du Dieu de toute immensité
Réjouis-toi, porche du mystère caché depuis les siècles
Réjouis-toi, incroyable nouvelle pour les incroyants
Réjouis-toi, Bonne Nouvelle pour les croyants

Réjouis-toi, char de celui qui siège sur les Chérubins (Ps 79,2)
Réjouis-toi, trône de celui qui surpasse les Séraphins (cf Is 6,2)
Réjouis-toi, en qui les contraires sont conduits à l’unité
Réjouis-toi, en qui se joignent la virginité et la maternité

Réjouis-toi, en qui la transgression reçoit le pardon
Réjouis-toi, en qui le Paradis s’ouvre à nouveau
Réjouis-toi, clef du Royaume du Christ et porte du ciel
Réjouis-toi, espérance des biens éternels

Réjouis-toi, Épouse inépousée

Tous les anges dans le ciel ont été frappés de stupeur devant ton Incarnation, Seigneur, car toi le Dieu que les hommes n’ont jamais vu, tu t’es rendu visible aux mortels et tu as demeuré parmi nous (Jn 1,18.14). Tous nous t’acclamons : « Alléluia, alléluia, alléluia ! »

Liturgie byzantine

 

 

« Lumière pour éclairer les nations »

dimanche 2 février 2020

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Qui, en tenant aujourd’hui un cierge allumé en sa main, ne se rappelle pas aussitôt ce vieillard qui en ce jour a reçu en ses bras Jésus, Verbe dans la chair, lumière dans la cire, et a témoigné qu’il était la lumière qui éclaire tous les peuples ? Et le vieillard était lui-même flamme ardente qui éclaire, rendant témoignage à la lumière, lui qui, dans l’Esprit Saint dont il était rempli, est venu recevoir, ô Dieu, ton Amour au milieu de ton temple (Ps 47,10) et témoigner qu’il est l’Amour et la lumière de ton peuple…

Réjouis-toi, juste vieillard ; vois aujourd’hui ce que tu avais entrevu par avance : les ténèbres du monde sont dissipées, les nations marchent à sa lumière (Is 60,3). La terre entière est remplie de la gloire (Is 6,3) de cette lumière que tu cachais autrefois dans ton cœur et qui aujourd’hui illumine tes yeux… Embrasse, ô saint vieillard, la Sagesse de Dieu, et que ta jeunesse se renouvelle (Ps 102,5). Reçois sur ton cœur la miséricorde de Dieu, et ta vieillesse connaîtra la douceur de la miséricorde. « Il reposera sur mon sein », dit l’Écriture (Ct 1,12). Même quand je le rendrai à sa mère, il demeurera avec moi ; mon cœur sera enivré de sa miséricorde, plus encore le cœur de sa mère… Je rends grâces et je me réjouis pour toi, pleine de grâce, tu as mis au monde la miséricorde que j’ai reçue ; le cierge que tu as préparé, je le tiens en mes mains…

Et vous frères, voyez le cierge qui brûle entre les mains de Syméon, allumez vos cierges en lui empruntant sa lumière… Alors, non seulement vous porterez une lumière entre vos mains, mais vous serez vous-mêmes lumière. Lumière dans vos cœurs, lumière dans vos vies, lumière pour vous, lumière pour vos frères.

Bienheureux Guerric d’Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
1er Sermon pour la Purification, 2-3 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 396 ; cf SC 166, p 311s)

 

« Celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse. »

jeudi 28 mars 2019

Ton Maître ne se fâche pas sous la raillerie ; et toi, tu t’énerves ? Lui supporte crachats, gifles, coups de fouet ; et toi tu ne peux pas accepter une parole dure ? Lui accueille la croix, une mort déshonorante, la torture des clous ; et toi tu n’acceptes pas de remplir les services les moins honorables ? Et comment deviendras-tu participant de sa gloire (1P 5,1) si tu n’acceptes pas de devenir participant de sa mort déshonorante ? Vraiment, c’est en vain que tu as abandonné les richesses, si tu ne veux pas prendre la croix, comme il l’a lui-même ordonné avec sa parole de vérité. « Vends ce que tu as et donne-le aux pauvres », prescrit le Christ au jeune homme ainsi qu’à nous-mêmes ; « Prends ta croix », « viens et suis-moi » (Mt 19,21.16,24). Toi, tu as bien partagé tes richesses, mais sans accepter de prendre la croix c’est-à-dire de supporter vaillamment l’assaut de toutes les épreuves ; tu t’es égaré sur le chemin de la vie et t’es séparé, pour ton malheur, de ton très doux Dieu et Maître.

Je vous en prie, mes frères, observons tous les commandements du Christ, supportons jusqu’à la mort, pour l’amour du Royaume des cieux, les épreuves qui nous assaillent afin de communier à la gloire de Jésus, d’avoir part à la vie éternelle et d’hériter de la jouissance de biens indicibles, dans le Christ Jésus notre Seigneur.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)

 

 

 

« Quand il viendra, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. »

mercredi 9 mai 2018

La « clé de la connaissance » (Lc 11,52) n’est pas autre chose que la grâce du Saint-Esprit. Elle est donnée par la foi. Par l’illumination, elle produit très réellement la connaissance et même la connaissance plénière. Elle ouvre notre esprit enfermé et obscurci, souvent avec des paraboles et des symboles, mais aussi avec des affirmations plus claires… Faites donc bien attention au sens spirituel de la parole. Si la clé n’est pas bonne, la porte ne s’ouvre pas. Car, dit le Bon Pasteur, « c’est à lui que le portier ouvre » (Jn 10,3). Mais si la porte ne s’ouvre pas, personne n’entre dans la maison du Père, car le Christ a dit : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14,6).

Or, c’est l’Esprit Saint qui, le premier, ouvre notre esprit et nous enseigne ce qui concerne le Père et le Fils. Le Christ nous dit cela aussi : « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur, et il vous guidera vers la vérité tout entière » (Jn 15,26; 16,13). Vous voyez comment, par l’Esprit ou plutôt dans l’Esprit, le Père et le Fils se font connaître, inséparablement…

Si on appelle le Saint-Esprit une clé, c’est parce que, par lui et en lui d’abord, nous avons l’esprit éclairé. Une fois purifiés, nous sommes illuminés par la lumière de la connaissance. Nous sommes baptisés d’en haut, nous recevons une nouvelle naissance et devenons enfants de Dieu, comme dit saint Paul : « L’Esprit Saint intervient pour nous par des cris inexprimables » (Rm 8,26). Et encore : « Dieu a donné son Esprit en nos cœurs qui crie : ‘Abba, Père’ » (Ga 4,6). C’est donc lui qui nous montre la porte, porte qui est lumière, et la porte nous apprend que celui qui habite dans la maison est lui aussi lumière inaccessible.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Catéchèses, 33 ; SC 113 (trad. SC p. 255s rev. Delhougne, p. 225)

 

 

Le lundi de Pâques

lundi 2 avril 2018

Beaucoup de gens croient en la résurrection du Christ, mais peu en ont la claire vision. Et comment ceux qui ne l’ont pas vue peuvent-ils adorer le Christ Jésus comme Saint et comme Seigneur ? En effet, il est écrit : « Personne ne peut dire ‘Jésus est le Seigneur’ sinon dans l’Esprit Saint » (1Co 12,3), et aussi : « Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité » (Jn 4,24)… Comment donc l’Esprit Saint nous pousse-t-il à dire aujourd’hui [à la liturgie] : « Nous avons vu la résurrection du Christ. Adorons le Saint, le Seigneur Jésus, le seul sans péché ». Comment nous invite-t-il à l’affirmer comme si nous l’avions vu ? Le Christ est ressuscité une seule fois, il y a mille ans, et même alors personne ne l’a vu ressusciter. Est-ce que la divine Écriture veut nous faire mentir ?

Jamais de la vie ! Au contraire, elle nous exhorte à attester la vérité, cette vérité qu’en chacun de nous, ses fidèles, se reproduit la résurrection du Christ, et cela non pas une fois mais quand, à chaque heure pour ainsi dire, le Maître en personne, le Christ, ressuscite en nous, tout vêtu de blanc et fulgurant des éclairs de l’incorruptibilité et de la divinité. Car le lumineux avènement de l’Esprit nous fait entrevoir, comme en son matin, la résurrection du Maître, ou plutôt nous fait la faveur de le voir lui-même, lui le ressuscité. C’est pourquoi nous chantons : « Le Seigneur est Dieu, et il nous est apparu » (Ps 117,27), et par allusion à son second avènement, nous ajoutons : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (v. 26)… C’est bien spirituellement, pour leur regard spirituel, qu’il se montre et se fait voir. Et lorsque cela se produit en nous par l’Esprit Saint, il nous ressuscite des morts, il nous vivifie et il se donne à voir lui-même, tout entier, vivant en nous, lui l’immortel et l’impérissable. Il nous fait la grâce de le connaître clairement, lui qui nous ressuscite avec lui et nous fait entrer avec lui dans sa gloire.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Catéchèse 13 (trad. cf SC 104, p. 199)

 

 

 

Le règne de Dieu

mardi 31 octobre 2017

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Je vais te montrer clairement que c’est ici-bas qu’il te faut recevoir le Royaume des cieux tout entier, si tu veux y pénétrer aussi après ta mort. Écoute Dieu qui te parle en paraboles : « A quoi donc comparer le Royaume des cieux ? Il est semblable, écoute bien, au grain de sénevé qu’un homme a pris et qu’il a jeté dans son jardin ; et il a poussé et, en vérité, il est devenu un grand arbre. » Ce grain, c’est le Royaume des cieux, c’est la grâce de l’Esprit divin, et le jardin, c’est le cœur de chaque homme, là où celui qui l’a reçu cache l’Esprit au fond de lui-même, dans les replis de ses entrailles, pour que personne ne puisse le voir. Et il le garde avec tous ses soins, pour qu’il pousse, pour qu’il devienne un arbre et s’élève vers le ciel.

Si donc tu dis : « Ce n’est pas ici-bas, mais c’est après la mort que recevront le Royaume tous ceux qui l’auront désiré avec ferveur », tu bouleverses les paroles du Sauveur notre Dieu. Et si tu ne prends pas le grain, ce grain de sénevé, comme il l’a dit, si tu ne le jettes pas dans ton jardin, tu demeures totalement stérile. À quel autre moment, sinon maintenant, recevras-tu la semence ?

Ici-bas, reçois les arrhes, dit le Maître ; ici-bas, reçois le sceau. Dès ici-bas allume ta lampe. Si tu es sensé, c’est ici-bas que je deviens pour toi la perle (Mt 13,45), c’est ici-bas que je suis ton froment, et comme un grain de sénevé. C’est ici-bas que je deviens pour toi un levain et que je fais lever la pâte. C’est ici-bas que je suis pour toi comme de l’eau et que je deviens un feu adoucissant. C’est ici-bas que je deviens ton vêtement et ta nourriture et toute ta boisson, si tu le désires. » Voilà ce que dit le Maître. « Si donc ainsi, dès ici-bas, tu me reconnais tel, là-bas aussi tu me posséderas ineffablement, et je deviendrai tout pour toi. »

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymne 17 (trad. Dourgne, Cerf 1979, p.87)

 

 

 

« Combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ? »

jeudi 12 octobre 2017

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D’où viens-tu ? Comment pénètres-tu,
je veux dire : à l’intérieur de ma cellule,
fermée de toute part ?
Ceci est en effet étrange,
dépasse parole et pensée.
Mais que tu viennes en moi,
soudain tout entier et que tu brilles,
que tu te laisses voir sous forme lumineuse,
comme la lune dans sa pleine lumière,
cela me laisse sans pensée
et sans voix, mon Dieu !
Je sais bien que tu es
celui qui est venu pour illuminer
ceux qui sont assis dans les ténèbres (Lc 1,79),
et je suis stupéfait, je deviens
privé de sens et de paroles,
à voir une merveille étrange
qui dépasse toute la création,
toute la nature et tous les mots…

Comment Dieu est-il hors de l’univers
par son essence et sa nature,
par sa puissance et par sa gloire,
et comment aussi habite-t-il partout et en tous,
mais d’une manière spéciale dans ses saints ?
Comment dresse-t-il sa tente en eux
d’une manière consciente et substantiellement,
lui qui est totalement au-delà de la substance ?
Comment est-il contenu dans leurs entrailles,
lui qui contient toute la création ?
Comment brille-t-il dans leur cœur,
ce cœur charnel et épais ?
Comment est-il à l’intérieur de celui-ci,
comment est-il en dehors de tout,
et remplit-il lui-même toute chose ?
Comment, la nuit et le jour,
brille-t-il sans être vu ?

Dis-moi, est-ce que l’esprit de l’homme
concevra tous ces mystères
ou pourra te les exprimer ?
Certes non ! un ange ne pourrait,
ni un archange, te l’expliquer ;
ils seraient incapables
de t’exposer cela avec des mots.
C’est donc l’Esprit de Dieu, parce qu’il est divin,
qui seul connaît ces mystères
et qui les sait parce que lui seul
partage la nature, le trône et l’éternité
avec le Fils et le Père.
C’est donc à ceux pour qui cet Esprit resplendira
et à qui il sera uni libéralement
qu’il montre tout d’une manière inexprimable…
C’est comme un aveugle : s’il voit,
il voit tout d’abord la lumière
et ensuite aussi toute la création
qui est dans la lumière, oh merveille !
De même, celui qui a été éclairé
par le divin Esprit dans son âme,
aussitôt entre en communion de la lumière
et contemple la lumière,
la lumière de Dieu, Dieu vraiment,
qui aussi lui montre tout,
ou plutôt tout ce que Dieu décide,
tout ce qu’il désire et ce qu’il veut.
À ceux qu’il éclairera par son illumination
il accorde de voir ce qui se trouve dans la lumière divine.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymnes, n°29 (trad. SC 174, p. 315s)

 

 

« Jésus le toucha et lui dit : ‘Je le veux ; sois purifié’ »

vendredi 30 juin 2017

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Avant que brille la lumière divine,
je ne me connaissais pas moi-même.
Me voyant alors dans les ténèbres et en prison,
enfermé dans un bourbier,
couvert de saleté, blessé, ma chair enflée…,
je suis tombé aux pieds de celui qui m’avait illuminé.
Et celui qui m’avait illuminé touche de ses mains
mes liens et mes blessures ;
là où touche sa main et où son doigt s’approche,
aussitôt tombent mes liens,
les blessures disparaissent, et toute saleté.
La souillure de ma chair disparaît…
si bien qu’il la rend semblable à sa main divine.
Merveille étrange : ma chair, mon âme et mon corps
participent à la gloire divine.

Dès que j’ai été purifié et débarrassé de mes liens,
le voici qui me tend une main divine,
il me retire du bourbier entièrement,
il m’embrasse, il se jette à mon cou,
il me couvre de baisers (Lc 15,20).
Et moi qui étais totalement épuisé
et qui avais perdu mes forces,
il me prend sur ses épaules (Lc 15,5),
et il m’emmène hors de mon enfer…

C’est la lumière qui m’emporte et me soutient ;
elle m’entraîne vers une grande lumière…
Il me donne à contempler par quel étrange remodelage
lui-même m’a repétri (Gn 2,7) et m’a arraché notre nature périssable.
Il m’a fait don d’une vie immortelle
et m’a revêtu d’une robe immatérielle et lumineuse
et m’a donné des sandales, un anneau et une couronne
impérissables et éternels (Lc 15,22; 1Co 9,25).

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymne 30 ; SC 174 (trad. SC p. 357)

 

 

« Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu. »

jeudi 27 avril 2017

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3,31-36.

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« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.
Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai.
En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

 

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Le Seigneur nous a dit : « Scrutez les Écritures » (Jn 5,39). Scrutez-les donc et retenez avec beaucoup d’exactitude et de foi tout ce qu’elles disent. Ainsi, connaissant clairement la volonté de Dieu…, vous serez capables de distinguer, sans vous tromper, le bien du mal, au lieu de prêter l’oreille à n’importe quel esprit et d’être emportés par des pensées nuisibles.

Soyez certains, mes frères, que rien n’est aussi favorable à notre salut que l’observance des divins préceptes du Seigneur… Il nous faudra toutefois beaucoup de crainte, de patience et de persévérance dans la prière pour que nous soit révélé le sens d’un seul mot du Maître, pour que nous connaissions le grand mystère caché dans ses moindres paroles, et que nous soyons prêts à donner notre vie pour un seul petit trait des commandements de Dieu (cf Mt 5,18).

Car la parole de Dieu est comme une épée à deux tranchants (He 4,12) qui taille et coupe l’âme de toute convoitise et de tout instinct de la chair. Plus que cela, elle devient aussi comme un feu brûlant (Jr 20,9) lorsqu’elle ranime l’ardeur de notre âme, lorsqu’elle nous fait mépriser toutes les tristesses de la vie et considérer les épreuves comme une joie (Jc 1,2), lorsque, devant la mort que redoutent les autres hommes, elle nous fait désirer et embrasser la vie, en nous donnant le moyen d’y parvenir.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Catéchèses, 3 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 293 rev ; cf SC 96, p. 305)