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Syméon prit l’enfant dans ses bras

presentation5temple_isaac_fanous_0« Syméon vint au temple, poussé par l’Esprit. » Et toi, si tu as bien cherché Jésus partout, c’est-à-dire si — comme l’Épouse du Cantique des Cantiques (Ct 3,1-3) — tu l’as cherché sur la couche de ton repos, tantôt en lisant, tantôt en priant, tantôt en méditant, si tu l’as cherché aussi dans la cité en interrogeant tes frères, en parlant de lui, en échangeant sur lui, si tu l’as cherché par les rues et les places en profitant des paroles et des exemples des autres, si tu l’as cherché auprès des guetteurs, c’est-à-dire en écoutant ceux qui ont atteint la perfection, tu viendras alors au temple, « poussé par l’Esprit. » Certes, c’est le meilleur endroit pour la rencontre du Verbe et de l’âme : on le cherche partout, on le rencontre dans le temple… « J’ai trouvé celui qu’aime mon âme » (Ct 3,4). Cherche donc partout, cherche en tout, cherche auprès de tous, passe et dépasse tout pour passer enfin au lieu de la tente, jusqu’à la demeure de Dieu, et alors tu trouveras.

« Syméon vint au temple, poussé par l’Esprit. » Lors donc que ses parents apportèrent l’Enfant Jésus, lui aussi le reçut dans ses mains : voici l’amour qui goûte par le consentement, qui s’attache par l’étreinte, qui savoure par l’affection. Oh, frères, qu’ici la langue se taise… Ici, rien de plus désirable que le silence : ce sont les secrets de l’Époux et de l’Épouse…, l’étranger ne saurait y avoir part. « Mon secret est à moi, mon secret est à moi ! » (Is 24,16 Vlg) Où est, pour toi, ton secret, Épouse qui seule a expérimenté quelle est la douceur qu’on éprouve quand, dans un baiser spirituel, l’esprit créé et l’Esprit incréé vont au-devant l’un de l’autre et s’unissent l’un à l’autre, au point qu’ils sont deux en un, bien mieux, dis-je, un seul : justifiant et justifié, sanctifié et sanctifiant, déifiant et déifié ? …

Puissions-nous mériter de dire aussi ce qui suit : « Je l’ai tenu et je ne le lâcherai pas » (Ct 3,4). Cela, saint Syméon l’a mérité, lui qui dit : « Maintenant, Seigneur, laisse aller ton serviteur dans la paix. » Il a voulu qu’on le laisse aller, délivré des liens de la chair, pour étreindre plus étroitement de l’embrassement de son cœur Jésus Christ notre Seigneur, à qui est gloire et honneur dans les siècles sans fin.

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), moine cistercien
In Ypapanti Domini. (Sermons inédits p. 51-52, trad. Brésard, 2000 ans B, p. 272)

 

 

 

 

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